Publié le 9 Novembre 2013
Ils ont apposé des petites pancartes jaune « Citoyens vigilants » sur les murs de leurs pavillons. Début 2012, exaspérés par la montée des incivilités, traumatisés par des agressions et des cambriolages, une vingtaine d’habitants des 4-Routes, un quartier pavillonnaire de La Courneuve, se sont constitués en association de Citoyens vigilants ARC 4*. Près de deux ans plus tard, l’association, qui travaille en partenariat avec la ville et la police, compte trois cents adhérents. Et les résultats sont probants. « Nous n’avons eu qu’un seul cambriolage cet été! » se félicite Chantal Féjean, la présidente. « Nous pouvons enfin partir en vacances. Nos voisins veillent sur nos biens. » « Ce dispositif fonctionne très bien, confirme Muriel Tendron, adjointe (PC) au maire à la tranquillité publique. C’est à mes yeux une petite fabrique de tranquillité publique. Grâce à la solidarité de ces habitants, ce quartier a retrouvé son calme. Il n’y a quasiment plus de vols avec effraction et beaucoup moins d’agressions. »
La recette miracle? Un recours optimisé aux services de police. En effet,, les membres d’ARC 4 le répètent à l’envi : en aucun cas, ils ne se substituent aux forces de l’ordre. « Nous sommes au contraire le dernier rempart à la constitution de milices armées et à l’autodéfense, martèle Chantal Féjean. Nous sommes pour le respect scrupuleux des lois. » Concrètement, chaque quartier dispose d’un référent, un citoyen volontaire formé par un représentant de la préfecture, le commissaire de police et du personnel communal. René, le mari de Chantal, est l’un d’eux : « En cas de problème, les habitants du quartier m’appellent. Je dois être capable de faire la différence entre l’urgence ressentie et l’urgence réelle. Selon les cas, j’appelle ou pas la police, la mairie… »
Reconnue par la préfecture, l’association bénéficie d’une ligne directe avec le commissariat de police et de contacts privilégiés avec l’élue à la tranquillité publique. « Quand vous appelez le commissariat, en général, ça sonne occupé. Là, le référent a un policier au bout du fil en quelques secondes », résume Roger, un adhérent d’ARC 4. En février 2012, alors que l’association venait juste de se constituer, ce retraité de 72 ans a été réveillé en pleine nuit par un cambrioleur. Depuis, il exerce une veille régulière dans le quartier. « Quand un voisin n’est pas là, on fait attention. On regarde si personne ne traîne autour de sa maison, s’il n’y a rien d’anormal… Et, si on repère quelque chose, on le signale au référent du quartier. » Pour autant, pas question de faire des rondes : « On ne surveille pas, on veille, précise Chantal. Et dès qu’on entend ou qu’on voit quelque chose de bizarre, on sort dans la rue et on regarde ce qui se passe. Et, s’il le faut, on prévient la police. »
Toujours pour prévenir les agressions, l’ARC 4 a réhabilité le bon vieux sifflet à roulette de la police : « On l’a dans notre sac et, en cas d’agressions, on siffle, raconte René. Souvent, ça suffit et c’est moins risqué qu’une arme. »
Source : Le Parisien