C’est une rumeur qui enfle et se répand tel un virus dans notre commune. Après les faux agents municipaux, les faux policiers ou encore les faux plombiers, il existerait, parait-il, des faux blogueurs à Aulnay-sous-Bois ! Ils séviraient en informant les incrédules !
Comment les reconnaitre ?
Alors, comment les reconnaitre ? Premier indice : ces faux blogueurs prétendent écrire des articles. En réalité, la plupart du temps, ils ne font que recopier des informations en provenance d’autres sources : Le Parisien, alertes Google, site Actu 93, page Facebook #SeulsLesAulnaysiensPeuventComprendre, réseaux sociaux officiels de la commune ou autres communiqués. Pourtant, un blogueur digne de ce nom est censé produire du contenu original, bien rédigé et bien construit.
Le dernier vrai blogueur en date qui faisait vraiment honneur à la profession était Alexandre Conan sur le regretté site 93600 Infos (lire ici). Ses publications étaient en effet bien écrites, documentées et illustrées avec des photos authentiques.
Second indice : les faux blogueurs jureront la main sur le cœur qu’ils sont totalement libres et indépendants ! Tout d’abord, la liberté et l’indépendance sont des notions trop abstraites et arbitraires pour être revendiquées aussi aisément. Et quand bien même, au-delà de ce débat presque philosophique, quelques clics suffisent pour se rendre compte que la quasi-totalité des blogueurs locaux sont avant tout des militants politiques.
Ils sont, soit encartés, soutiens avérés de formations politiques, ont été ou seront candidats à des élections. Leurs écrits sont donc forcément orientés et sous influence alors qu’ils prétendent pourtant user de leur plume en toute neutralité ! C’est une supercherie aussi grossière qu’un éléphant errant au milieu d’une boutique de porcelaine.
Une course à l’audience qui privilégie la quantité à la qualité
Nous l’avons vu plus haut, la blogosphère Aulnaysienne souffre actuellement d’au moins deux maux. D’abord, un manque criant d’originalité. En effet, au terme blogueur devrait plutôt se substituer celui de «recopieur », la faute à une course frénétique pour générer de l’audience. Il n’y a pas de secret, pour multiplier les clics il faut multiplier les publications et de fait privilégier la quantité à la qualité.
De ce point de vue, les blogs locaux ne font que suivre la tendance impulsée par notre société de consommation : production standardisée au moindre coût pour toucher le plus grand nombre. Le marché est inondé d’œufs de lump dont se contente une majorité, faute de mieux, alors que les initiés, par essence en nombre minoritaire, connaissent et louent la valeur inestimable du caviar !
Le second mal qui frappe insidieusement la blogosphère Aulnaysienne est cette fausse candeur dissimulée qui consiste à prétendre informer alors qu’il est avant tout question de mettre en avant les amis de son parti ou de son idéologie. L'autre est alors forcement envisagé comme un ennemi dont l'image doit être ternie. D’ailleurs, pour arriver à ses fins, le blogueur local n’hésite pas à utiliser tous les procédés les plus vils pour salir celle ou celui qui n’est pas dans son camp ou ne pense pas comme lui.
Hé oui, le blogueur local est aussi manipulateur, de mauvaise foi et hypocrite. C’est sans doute pour cela qu’il finit toujours par faire de la politique parce qu’il est parfaitement adapté à ces deux milieux !
Gros égos mais maigre influence sur la vie politique locale
Au-delà de nos petites et modestes réflexions exposées plus haut, ce qui caractérise, enfin, le blogueur Aulnaysien c’est son égo surdimensionné ! Chacun, tel un Narcisse contemplant son reflet dans l’eau, passe son temps à flatter son nombril. Tous les ans, c’est la même histoire au moment du bilan. Et va-z-y que j’ai tant de followers sur Twitter, d’abonnés sur Facebook, de vues sur YouTube, de nombre de lecteurs !
Tel un Rocco Siffredi, les centimètres en moins pourtant, chaque blogueur Aulnaysien clame haut et fort avoir la plus grosse ! Le plus comique dans tout ça, c’est la prétendue énorme influence que les blogueurs auraient sur la vie politique locale. A les écouter, ce serait eux qui dicteraient le tempo ! Un positionnement qui doit bien faire marrer le maire d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza et son entourage, régulièrement égratignés par cette blogosphère si libre, si indépendante, si populaire et au poids si important !
Réélu en 2020 dès le premier tour, en tête dans la totalité des bureaux de vote de la ville, conforté malgré deux recours administratifs, l’édile peut entamer son second mandat sereinement. Il évolue, lui et son équipe municipale, au quotidien, sur le terrain, dans le réel, pendant que les blogueurs locaux s’agitent dans les méandres du virtuel derrière claviers et écrans.
Quid des blogueurs de demain ?
En guise de conclusion, ne nous méprenons pas sur les intentions de ce modeste écrit. Il ne s’agit bien entendu pas de critiquer ouvertement les blogs. La liberté d’expression est évidemment un acquis fondamental qu’il est hors de question de remettre en cause.
D’ailleurs, l’époque actuelle n'est-elle pas un hymne vibrant à la liberté d’expression au sens large du terme ?! En effet, n’importe quel idiot peut s’exprimer sur les réseaux sociaux et donner son opinion ! Il peut même, en trente secondes, créer un blog, recopier des articles, faire de l’audience tout en étant un parfait Averell de l’information !
De ce point de vue, cette période est finalement tout à fait salutaire. Car comme la lumière a besoin de l’ombre et inversement, l’intelligence a besoin de la bêtise pour s'apprécier !
Sans vouloir jeter la pierre à quiconque, il n’y a plus grand-chose à attendre de la blogosphère locale actuelle. Elle est trop politisée et animée par des intérêts qui nuisent à sa crédibilité.
Seul espoir, peut-être, qu’émerge d’ici 20 ou 30 ans une nouvelle génération de blogueurs locaux, moins rongée par l’ambition, moins politisée, moins manipulatrice, plus désintéressée, plus soucieuse de qualité que de productivité.
Si un jour, dans un futur plus ou moins lointain, tu lis ces lignes, toi la blogueuse, toi le blogueur d’Aulnay-sous-Bois, prends de la hauteur avec ta plume et fais-nous rêver !
Robert Ferrand