« Le bâtiment a été livré inachevé quelques jours après la rentrée, expliquent-ils au Parisien. Le chantier avait déjà un an de retard. Ces nouveaux locaux sont censés accueillir les cours en atelier des lycéens en filières pros et des étudiants en BTS. En bac pro, les élèves suivent à la fois des cours théoriques et des cours techniques en atelier. Jusqu'alors, ces ateliers étaient dispensés dans un autre bâtiment qui va être détruit. Tous les équipements ont été déménagés dans le nouveau, mais en arrivant, on a découvert des salles inutilisables, voire dangereuses. Il y a des fils qui pendent, des installations non terminées, des câbles électriques qui ne mènent nulle part… »
«Danger de mort»
Dans leur courrier, les professeurs évoquent même « un danger de mort » pour les élèves. « Actuellement, de nombreuses boîtes de dérivation 400 volts pendent du plafond à hauteur d'homme au lieu d'être coffrées », écrivent-ils.
D'après eux, 700 élèves scolarisés en bac professionnel seraient ainsi privés de cours. « Mon fils, inscrit en seconde pro systèmes numériques, n'a pas eu un cours en atelier depuis le début de l'année. Cela représente entre 15 et 20 heures de cours par semaine perdues », se désole ainsi une mère de famille, membre de l'association des parents d'élèves du quartier de la Rose des vents, qui a également écrit à Valérie Pécresse pour l'alerter.
Un chantier à 46 millions d'euros
Pour les enseignants, « le non-respect du quota annuel de formation » pourrait « empêcher les élèves et étudiants de pouvoir présenter leur examen final ». « Il y a un vrai risque de décrochage scolaire », pointent-ils.
Si des contacts à la région leur ont indiqué de manière « très informelle » que les travaux pourraient être finis pour la rentrée des vacances de la Toussaint début novembre, l'entourage de Valérie Pécresse ne communique aucune date officielle de fin de chantier pour le moment.
« Nous avons bien conscience des aléas que traverse l'établissement, mais nous avons rencontré des difficultés avec les entreprises mobilisées sur ce chantier. Il y a eu des retards sur la finalisation des installations électriques », explique la région. Rappelant que le confinement a également retardé le chantier de rénovation du lycée débuté en 2018 et s'élevant à 46 millions d'euros. Elle précise par ailleurs qu'une commission de sécurité a autorisé l'ouverture des locaux en août.
De son côté, le rectorat de Créteil, peu enclin à la critique, précise que l'équipe pédagogique « met tout en œuvre pour que les élèves puissent bénéficier des cours nécessaires à leur apprentissage par la priorité mise sur les cours théoriques, un soutien par la création d'un blog dédié et la mise en place d'aides aux devoirs en fin de journée scolaire ». Et se veut rassurant : les « cours en atelier sont dispensés durant trois ans pour les lycéens de la voie professionnelle, et deux ans pour les étudiants de BTS. Cette réorganisation temporaire n'est donc pas bloquante pour la réussite de leurs examens. »
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Source article et photo : journal Le Parisien