Aulnay libre ! Le Blog qui vous en donne plus…
Chers amis lecteurs, lisez un article que vous avez peu de chances de trouver dans Oxygène…
Pourquoi un tel titre ? Tout simplement pour indiquer que seulement un Aulnaysien sur cinq a voté pour G.Ségura, lors du 2° tour des élections cantonales et qu’il s’agit là du principal enseignement de ce scrutin.
Nous ne reviendrons pas ici sur les chiffres bruts qui ont fait l’objet de publications tant sur notre site que sur Mon Aulnay.com .
C’était avec une certaine malice, qui n’a trompé personne, mais dont il a le secret, que le conseiller général sortant nous invitait, à travers sa personne, à voter pour Aulnay ! Disparue l’image partisane….Embrassons-nous folle ville, pensait-il peut-être ?
C’est à croire que les Aulnaysiens n’ont guère entendu son appel, puisqu’il ne réunit sur son nom qu’un Aulnaysien sur cinq. C’est à croire donc que quatre Aulnaysiens sur cinq ont rejoué l’arlésienne ou une sorte de nouvelle mouture du « Cave se rebiffe » et n’ont, semble-t-il, pas été très sensibles ni à son bilan, ni à ses projets.
Rappelez-vous bien : si vous croisez cinq personnes au hasard dans la rue, ou sur le quai de la gare attendant le RER, une seule a voté pour lui.
Pour reprendre l’expression d’A. Duhamel, fin commentateur de la vie politique française, la société civile a ainsi voulu adresser une motion de censure et de défiance à la classe politique. Qu’elle veuille bien s’en souvenir…
Examinons donc, au-delà de l’apparence, l’implacable réalité des chiffres et les enseignements que l’on peut en tirer :
1. On ne sait par quelle voie miraculeuse (…) près d’un millier d’électeurs supplémentaires se sont déplacés pour aller voter quasi exclusivement dans les quartiers nord alors que les quartiers pavillonnaires n’ont enregistré, quant à eux, aucune avancée significative.
2. Le taux de participation s’est ainsi accru de 5 points par rapport au premier tour pour atteindre 35 %.
3. Les scores du candidat sortant atteignent près de 80 % des suffrages exprimés dans les quartiers nord. De telles proportions laissent rêveurs !...Surtout s’agissant, pour certains, de quartiers réhabilités sous l’impulsion de l’Etat et de l’ancienne majorité municipale. Afin de contribuer à l’avancement de la science politique, on se plaît à souhaiter qu’un doctorant ou un chercheur réalise une étude approfondie des mécanismes qui ont pu présider à la manifestation d’un tel vote.
4. A contrario, les scores du candidat sortant sont largement minoritaires dans les quartiers pavillonnaires (40 % soit deux votants sur cinq), son concurrent ayant recueilli 60 % des suffrages (soit trois votants sur cinq).
5. Dans ce contexte, il est bien clair que seule une politique intelligente et équilibrée entre les différents quartiers de la ville sera de nature à apaiser les craintes liées à un risque de dégradation du cadre de vie. A cet égard, il faut cesser d’opposer le monde des pavillons dont certains sont parfois anciens et vétustes et le monde de l’habitat collectif dont la rénovation initiée et poursuivie par l’Etat entraîne une amélioration certaine du confort de l’habitat et du cadre de vie.
6. Le nombre des votes blancs ou nuls a été multiplié par 2,5, exprimant le sens civique de ceux qui sont allés voter, bien que ne se reconnaissant dans aucun des candidats en présence. Une bonne partie de ceux-ci semblent provenir des votes de sensibilité écologique du premier tour, par delà les manœuvres d’appareils qui ont ponctué la campagne entre les deux tours.
7. Les votes obtenus par le candidat d’opposition sont allés au-delà d’un simple report de voix UMP +FN et englobent à la fois des électeurs de sensibilité écologiques et d’anciens abstentionnistes (+ de 400 voix sup.). On remarque ainsi, dans les quartiers pavillonnaires, que ce candidat progresse de plus de 200 voix alors que l’augmentation du nombre de votants est inférieure à 100. On peut donc en déduire, grâce à une analyse multi factorielle, que 30 % environ des électeurs écologistes se sont reportés dans ces quartiers sur le candidat d’opposition.
8. Cette progression est toutefois insuffisante pour contrebalancer l’avancée du candidat sortant qui a bénéficié lui aussi d’un report des voix écologistes à hauteur de 35 % environ, le reste (35 % ) pouvant être porté au crédit des votes blancs ou nuls.
9. Ces chiffres montrent bien la diversité des votes de sensibilité écologique dans un contexte local spécifique qui n’a pas cédé face aux pressions diverses et aux manœuvres d’appareils.
10. Le candidat d’opposition a, selon toute vraisemblance, pâti d’un déficit de notoriété, d’un trouble encore résiduel lié au changement de majorité municipale et d’un contexte national difficile. A ce titre, il n’a probablement pas réuni sur son nom, un certain nombre de mécontentements locaux car ils ont pu être contrebalancés par un certain scepticisme vis à vis de la politique du gouvernement.
11. Il est des victoires qui, au delà d’une apparente netteté, peuvent être lourdes de phénomènes préoccupants s’ils se traduisent par des coupures trop fortes au sein de la population. Seule une politique fondée sur le mérite et l’égale considération de chacun sera de nature à prévenir de tels phénomènes en échappant ainsi à des considérations purement électorales.
12. L’honneur de la démocratie consiste à mettre en avant non point une somme d’intérêts catégoriels mais une vision pour l’avenir au service de l’intérêt général. Cela nous éloigne alors des petits calculs électoraux, et incite à l’adoption d’une politique intelligente et équilibrée de laquelle doivent être bannies les considérations à courte vue et partisanes. C’est dans ce sens que l’on dit parfois qu’il faut savoir « surmonter sa victoire ».
En effet, celle-ci pourrait bien n’être qu’un trompe-l’œil si les élus du Département n’arrivent pas à résoudre les redoutables défis auxquels la Seine-Saint-Denis est confrontée : budget en déséquilibre, finances à assainir, lourdeur des dépenses sociales, etc. C’est bien la raison pour laquelle un accent tout particulier doit être mis sur la revitalisation du tissu économique, l’accroissement du niveau de formation et l’amélioration du réseau de transports.
Ce département a vraiment besoin d’une nouvelle valeur ajoutée. Il peut être le laboratoire d’une nouvelle dynamique s’appuyant sur les nouvelles technologies au service d’un vivre ensemble synonyme d’une nouvelle « écologie humaine » . Ce n’est qu’à ce prix, qu’il pourra se défaire de son image vieillotte et problématique lourde de trop d’handicaps.
Ce défi n’est pas impossible à réaliser. Alors, Messieurs les élus retroussez vos manches !...