Une panne de signalisation à Paris a entraîné d’énormes retards hier matin sur les lignes B et D. Des voyageurs sont descendus sur les voies.
Les usagers des lignes B et D du RER ont dû user de leur patience hier matin. Certains ont cependant craqué. Durant cinq heures, le trafic a été très perturbé sur les deux lignes de RER, voire carrément interrompu pour ce qui est de la branche allant d’Aulnay à Mitry-Mory, en Seine-et-Marne.
Tout a commencé vers 7h30, début de l’heure de pointe, lorsqu’un feu rouge est resté bloqué dans le tunnel entre les stations Châtelet et Gare-du-Nord, àParis. S’en est suivi un cauchemardesque effet boule de neige. La circulation des trains a d’abord été très ralentie sur les deux lignes. « Par mesure de sécurité et pour réparer la panne, nous avons ralenti le flux des RER B et D, indique-t-on à la SNCF. Nous sommes passés de 20 trains par heure à 8. Puis nous avons décidé de supprimer l’interconnexion en gare du Nord pour fluidifier davantage encore la circulation sur les deux lignes. »
A cette heure de grande affluence, les rames étaient bondées. Plusieurs ont été stoppées entre deux gares, suscitant panique et agacement. A 9h30, des passagers bloqués entre Aulnay et Sevran sont ainsi descendus sur les voies pour rejoindre à pied la gare d’Aulnay. Du coup, le trafic a été complètement interrompu d’Aulnay à Mitry-Mory. La circulation des trains n’a pu reprendre son cours normal sur les deux lignes qu’aux alentours de midi et demi, la réparation de la signalisation dans le tunnel ayant été achevée trois quarts d’heure auparavant.
A Aulnay, hier matin, c’était la pagaille. Et pour les voyageurs, le ras-le-bol. « Après la circulation stoppée, le problème, c’est le manque d’information sur les autres itinéraires possibles », témoigne Claire, restée bloquée, hier matin, trente minutes au Blanc-Mesnil sans aucun renseignement. Son train a atteint péniblement la gare d’Aulnay. « Dans la station, le guichet était ouvert mais il y avait déjà une file d’attente de plus de 10 personnes », explique-t-elle. « Sur le quai, il y avait des touristes étrangers qui ne comprenaient rien aux rares annonces débitées par un haut-parleur en français. Rien en anglais. Pour un RER qui dessert l’aéroport de Roissy, ce n’est pas top! » ne décolère pas celle qui a cru trouver une solution, en bus, en consultant son smartphone.
Hélas! Elle n’était pas la seule à avoir eu l’idée : l’itinéraire de secours était également pris d’assaut. C’est un collègue qui lui a finalement sauvé la mise en la récupérant en voiture. « Je travaille près de l’aéroport, prendre le RER tous les jours me coûte 113 € par mois! » se plaint-elle. Le coût du passe Navigo suscite d’ailleurs la colère de plusieurs internautes qui ont réagi sur notre site Internet. « J’habite à Aulnay, en zone 4, mon abonnement au passe Navigo s’élève à 97 € par mois. Et il y a toujours des problèmes! » tempête Saha. Pour une autre, l’expérience d’hier matin relève du cauchemar. « On a été obligé de descendre après plus d’une heure, coincé à l’arrêt, dans un train surchauffé, sans aucune information! Evidemment, il y a eu des malaises. Evidemment, il y a eu un signal tiré! Evidemment, on n’a plus eu qu’à rejoindre la station suivante à pied! » raconte Gabrielle, excédée.
L’indice de satisfaction des voyageurs du RER B, qui avait fait un bond de 18% depuis la mise en service du RER B + Nord en septembre (64% de satisfaits selon la région), risque de repartir à la baisse. Selon ces statistiques, la régularité sur la ligne s’était améliorée en septembre, atteignant 86,5% contre 82,2% en septembre 2012.
Source : Le Parisien