Ce week-end étaient encore visibles quelques inscriptions de mauvais goût près de la gare à Aulnay-sous-Bois. Ainsi, on pouvait lire en grosses lettres côté nord, au niveau de la mosaïque des quatre éléments, « Je suis plus belle entière». Côté sud, à proximité de la passerelle était inscrit « Rentrer sans être découpée ».
Certains y ont vu un écho à la macabre découverte récente du corps d’une femme retrouvé en morceaux éparpillés dans le parc des Buttes-Chaumont à Paris.
Quoi qu’il en soit, on se demande bien ce qu’il a pu se passer dans la tête des auteurs de ces inscriptions. D’abord, parce que cette affaire, aussi triste soit-elle, ne concerne a priori en rien Aulnay-sous-Bois. Ensuite, parce que l’espace public n’a pas vocation à être souillé par l’expression ou les états d’âmes de certains, quelle que soit la légitimité de leur cause.
Imaginons un instant si chacun s’amusait à écrire un peu partout dans la ville en fonction de ses humeurs du moment. Cela pourrait donner ceci. Une gentille réclamation musicale : « Un concert de Beyoncé, pas les travaux sur le RER B ! ». Plus costaud « Si t’es couillu, prépare un barbecue ! ». Enfin, plus trash et volontairement provocateur « Ta déconstruction, tu peux te la carrer dans l’oignon ! ».
Bref, plus sérieusement, l’espace public est un pilier du vivre ensemble. Le dégrader c’est s’en prendre à la vie en collectivité. C’est aussi générer des dépenses de nettoyage et donc gonfler le budget propreté sans raison alors que l’argent de la commune pourrait être affecté plus utilement. Quant aux « poètes Aulnaysiens », ils disposent de suffisamment de panneaux d’affichage libre pour s’exprimer sans polluer…
En attendant, merci à celles et ceux qui ont pris la peine de nettoyer.