Serge Aurier joueur du PSG : « habiter Sevran, c’est pas un crime ! »
Publié le 28 Septembre 2014
Serge Aurier a détrôné Amara Simba. Peut-être pas dans le coeur des supporteurs parisiens, mais, dans sa ville de Sevran, c'est chose faite. « Nous avons décidé de rebaptiser les stages de football que nous organisons pendant les vacances scolaires pour les enfants des quartiers. Auparavant, Amara avait accepté de prêter son nom mais, comme Serge est originaire de Sevran et que c'est au cours d'un de ces stages que nous l'avons découvert, il était logique qu'ils portent son nom », explique Afid Djadaoui, éducateur sportif dans cette municipalité de Seine-Saint-Denis et lui-même ancien footballeur.
Pour prouver qu'il n'agit pas comme un simple prête-nom, le défenseur parisien est venu en personne, fin août, baptiser ces nouveaux stages. Il faut dire qu'il navigue en terrain connu. Entre le quartier Savigny où il a grandi, la cité des Sports où il a tapé ses premiers ballons et les sandwicheries où il lui arrive encore de manger un grec, Aurier a tous ses repères à Sevran.
Avant de trouver un logement à dix minutes du camp des Loges, c'est naturellement qu'il s'est installé dans son appartement de cette ville de banlieue souvent réduite à son trafic de drogue et à ses règlements de comptes. « Quand il jouait à Lens, il retournait à Sevran dès qu'il avait quelques jours de repos. Et, tous les hivers, il venait assister au tournoi en salle organisé par la ville », raconte Djamel Femmami, élu de la commune qui conduisait Serge Aurier aux entraînements et aux matchs lors de son unique saison au FC Villepinte en 2005-2006.
« Je me souviens d'un match contre le PSG, où nous avions gagné et où il avait inscrit les quatre buts. A partir de là, tous les recruteurs le pistaient, mais c'est Lens qui a emporté le morceau grâce notamment à Marc Westerlope (NDLR : aujourd'hui au centre de formation du PSG) », raconte Femmami. Malgré ses exils lensois et toulousain, Aurier a toujours conservé un lien indéfectible avec Sevran.
Lors du premier match de la saison du PSG à Reims, il a même invité le maire de la ville, Stéphane Gatignon, à venir assister à la rencontre. Le néo-Parisien, né en Côte d'Ivoire et débarqué en France à l'âge de 7 ans, n'a pas oublié les nombreux soutiens apportés par l'édile quand il était jeune. En tant qu'amateur de football et grand fan du PSG depuis le début des années 1980, Gatignon a suivi pas à pas la carrière du défenseur de 21 ans. « Aujourd'hui, je suis heureux que Serge ait signé au PSG, explique le maire de Sevran, qui s'était fait connaître lors de sa grève de la faim devant l'Assemblée nationale en 2012. Des joueurs comme lui, issus de la banlieue, contribuent fortement à cette identité globale de métropole parisienne dont le club est un des fondements. Grâce à lui, on peut dire qu'à Sevran : Ici aussi, c'est Paris ! »
Source : Le Parisien