Hommage à Gwendoline poignardée mortellement dans le parc de la Poudrerie à Sevran
Publié le 14 Septembre 2014
La marche blanche, spontanée, devrait rassembler au moins 400 personnes ce matin, à 11 heures, au parc de la Poudrerie, à Sevran (Seine-Saint-Denis). C'est au détour d'une allée de ce grand espace calme et boisé que Gwendoline, 22 ans, a été sauvagement poignardée lundi, alors qu'elle faisait son jogging.
Le meurtrier présumé, soupçonné de l'avoir frappée à huit reprises avec un couteau, a été mis en examen et incarcéré. Cédric D., 34 ans, reconnaît les faits sans pouvoir les expliquer. Un crime atroce et gratuit qui laisse les habitués du parc sous le choc, mais aussi tous ceux qui ont croisé le chemin de Gwendoline, jolie jeune femme brune aux yeux verts, qui allait fêter ses 23 ans le 25 septembre.
« Je me souviens d'elle quand elle était petite, je l'ai gardée lorsqu'elle avait 3 ou 4 ans, raconte sa nounou de l'époque. Elle habitait au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) avec son père. On s'était perdus de vue ensuite. Je sais qu'elle était partie vivre en Normandie avec sa mère. J'ai revu des photos d'elle, elle a toujours le même sourire. C'est terrible. »
Près du Havre, à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime), où vit la mère de Gwendoline, et dans les villages alentour, l'émotion est très forte. Nombreux sont ceux qui se rappellent l'avoir vue grandir, sur les bancs du collège Calmette, puis au lycée. Depuis lundi, les témoignages affluent sur la page Facebook ouverte en hommage à la jeune femme, qui laisse derrière elle une grande soeur et un petit frère. « Ce matin en allant courir dans la campagne de Petiville où tu as passé une partie de ton enfance, mes pas, mon souffle et mes pensées se sont tournés vers toi », écrit une ancienne voisine.
Gwendoline avait rejoint son père en région parisienne pour y poursuivre ses études. Elle a décroché en 2012 un BTS de notariat au lycée Maurice-Ravel, à Paris (XX e), et cherchait depuis un emploi stable. « Je suis sans voix, écrit son ancienne prof de lettres en BTS. Ce fut une année d'une allégresse que je n'oublierai jamais. Sa joie de vivre était un régal. Mais que dire lorsque l'absurde frappe, dans toute sa violence ? »
« Après avoir obtenu son diplôme, elle rêvait de partir à l'étranger, d'être jeune fille au pair, poursuit une ancienne camarade de Maurice-Ravel. On rigolait souvent ensemble. C'était vraiment une très belle fille, très gentille, calme mais festive, avec pas mal d'amis. »
Plusieurs d'entre eux seront présents ce matin à la marche blanche, mais la famille proche, encore sous le choc, ne fera pas le déplacement. Les organisateurs, qui habitent Sevran, Livry-Gargan ou Vaujours et ont leurs habitudes dans ce parc fréquenté par de nombreux joggeurs, ont lancé spontanément un appel au rassemblement. Les élus des communes concernées se joindront à eux.
Dès hier matin, ils étaient déjà près d'une centaine à faire leur footing, ensemble, vêtus de tee-shirts blancs. « Je remercie tous les joggeurs présents ce matin d'avoir rendu hommage à Gwendoline. Je suis très touchée », a réagi Nathalie, la maman de la victime, sur Facebook. L'hommage, à la hauteur de l'émotion suscitée par le drame, se poursuivra aujourd'hui.
Source : Le Parisien