Depuis plusieurs semaines, c'est la même angoisse pour les 3 300 salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis). Ils redoutent l'annonce d'une fermeture du site. Le 2 mai dernier, François Hollande avait promis de les rencontrer. Pourtant, un mois plus tard, ils ne savent toujours pas de quoi sera fait demain.
A l'usine PSA d'Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis), les salariés redoutent l'annonce d'une fermeture du site. Ils attendent donc que le président de la République tienne sa promesse de les rencontrer, alors que se tient mardi et mercredi un Comité central d'entreprise. Le 2 mai, François Hollande s'était brièvement entretenu avec des salariés de PSA Aulnay, qui manifestaient devant le studio 107 où devaient débattre les deux candidats à la présidentielle. « Je l'ai interpellé et il nous a promis, s'il était élu, de nous rencontrer très rapidement », se souvient Salah Keltoumi, 44 ans, délégué syndical CGT. Un mois plus tard, le syndicaliste assure qu'il ne lâchera rien.
La filière automobile représente 9 000 emplois dans le département
Il y a près d'un an, en juin 2011, la CGT du site révélait un document de travail interne faisant état d'une possible fermeture d'Aulnay courant 2014, mais aussi des sites de Sevelnord (Nord) et, en Espagne, de Madrid. Depuis, c'est l'angoisse pour les 3 300 salariés de l'usine (dont 300 intérimaires). Au cours des dernières années, ils ont vu fondre les effectifs : « On a été jusque 8 000 à travailler à l'usine, on faisait 1.800 voitures par jour », se remémore avec nostalgie Daniel Vernet, 56 ans, dont 34 passés à l'usine.
PSA Aulnay est l'un des plus gros employeurs de Seine-Saint-Denis, un département déjà fortement touché par le chômage (11,9% au 4e trimestre 2011, contre 9,4% en France métropolitaine). La filière automobile représente près de 9 000 emplois dans le département. Pour tous les candidats aux législatives de la circonscription, une fermeture de PSA serait une catastrophe. « L'enjeu c'est de maintenir un bassin d'emploi à proximité des lieux d'habitat », explique le député socialiste Daniel Goldberg, candidat dans la 10e circonscription.
"Hollande a choisi une citroën le jour de son investiture, c'est un signe positif"
Estimant que ce sont au total 9 000 emplois directs ou indirects qui seraient touchés par une fermeture, il a demandé au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, une implication du gouvernementale plus rapide. Au fil des porte-à-porte, son opposant, le député sortant UMP et ancien maire d'Aulnay, Gérard Gaudron, dit rencontrer des gens à cran et inquiets. « Tout le monde voudrait obtenir la production d'une nouvelle voiture à Aulnay (pour succéder à la C3 actuellement produite) mais il faut aussi envisager l'éventualité d'une reconversion », estime le parlementaire, qui a remis début mai un rapport en ce sens au ministre de l'Industrie Eric Besson.
PSA fabrique aujourd'hui deux fois plus de véhicules en France qu'il n'en vend. Au premier trimestre, le numéro un français a produit 2,3% en moins de voitures et utilitaires légers dans l'Hexagone et fait tourner certaines usines au ralenti. Alors que le groupe reste silencieux sur l'avenir du site d'Aulnay, tous attendent que la direction dise les choses, résume Daniel Goldberg. Le socialiste garde espoir : « François Hollande a choisi une citroën (DS5) pour remonter les Champs-Elysées le jour de son investiture, c'est un signe positif pour les salariés de PSA. »
Source information et photo : AFP Sébastien Bozon http://www.francesoir.fr