Le 93 veut aider à la création de 3500 places de crèche
Publié le 17 Octobre 2014
Stéphane Troussel, président PS du conseil général, a présenté, hier en séance, un plan d’investissement de 80 millions d’euros en faveur de la petite enfance. La droite critique.
Le sujet devrait faire l'unanimité. Mais, à six mois des futures élections départementales, même la thématique de la petite enfance devient un enjeu électoral. Hier matin, lors de la séance du conseil général, le plan 2015-2020 a été adopté par la gauche, l'UMP s'est abstenu et l'UDI a voté contre. Ce projet « ambitieux » pour les uns est jugé « opportuniste » pour les autres. Voici les principaux points de ce plan.
Création de 3 500 places d'accueil. Seulement un tiers des besoins d'accueil d'enfants de moins de 3 ans sont couverts dans le département, contre la moitié au niveau national. Fort de ce constat, 20 M€ vont être consacrés à la création de 2 500 places en accueil collectif et 1 000 en individuel. Dans le premier cas, il s'agit de financer la création de places portée par les communes, les associations, les entreprises... Concernant les places individuelles, le projet est de favoriser la création de maisons des assistantes maternelles (MAM) -- des sortes de mini-crèches -- qui permettent de regrouper plusieurs nounous en un seul endroit. Car la moitié des assistantes maternelles agréées de Seine-Saint-Denis n'ont pas du tout ou pas assez d'enfants à garder, souvent faute d'appartements adaptés. Il existe six MAM sur le département et une cinquantaine de projets sont recensés.
« Ce plan marque le premier pas vers la sortie du moratoire décidé en 2011, qui bloquait toute subvention du département sur des projets communaux, se félicite Stéphane Troussel, président PS du conseil général. Il va permettre aux familles de maîtriser leur vie en leur donnant confiance en l'avenir. » Ces 3 500 places s'ajoutent aux 4 800 créées entre 2008 et 2014. « On ne peut pas voter contre ce plan mais le présenter, comme par hasard, six mois avant les élections, la ficelle est un peu grosse », fulmine Jean-Michel Bluteau, patron du groupe UMP. « Qu'est-ce qui nous fait croire que la majorité tiendra parole, puisque le plan précédent, voté en 2008, a été arrêté trois ans après ? » interpelle l'UDI Stéphane Salini.
Rénover les crèches existantes. Le plan prévoit 40,5 M€ d'investissement pour des rénovations lourdes dans 12 crèches départementales (22,1 M€) et des travaux moins importants dans les 43 autres (18,4 M€), notamment sur les conditions d'accueil et de travail, l'accessibilité et les performances énergétiques. « Les chantiers menés permettront, en outre de créer 50 à 100 places en plus », se réjouit le président du conseil général. « Je ne vois pas en quoi ce plan est ambitieux, puisque le conseil général ne fait qu'entretenir son patrimoine », tacle Stéphane Salini.
Définir des villes prioritaires. Toutes les communes ne sont pas dans la même situation face au manque de places. Le plan a donc défini trois groupes en fonction des besoins. Ainsi, concernant l'aide à l'accueil collectif, les subventions du département seront de 6 500 € par place créée dans les treize villes du groupe 1 (Saint-Denis, Sevran, Drancy...), 5 000 € pour les quatorze du groupe 2 (Aulnay, Montreuil, Le Raincy...) et 3 000 € pour les treize du groupe 3 (Tremblay, Noisy-le-Grand, Saint-Ouen...). Même logique concernant l'accueil individuel en MAM, soit 300 €/m 2 pour le groupe 1, 200 € pour le groupe 2 et 100 € pour le dernier. « Ce n'est pas parce qu'il y a des élections en mars que l'on doit s'arrêter de travailler », martèle Stéphane Troussel. « Si nous gagnons en mars, j'abandonnerai ce plan pour un autre beaucoup plus ambitieux », promet Stéphane Salini
Source : Le Parisien