Jeudi matin, parking de la Luzernière, à La Courneuve. Les familles se pressent devant l’abattoir mobile installé à l’occasion de l’Aïd, la fête musulmane qui commémore la soumission à Dieu d’Abraham (prêt à sacrifier son fils avant qu’Allah ne le remplace par un bélier).
Les acheteurs, qui ont déboursé environ 300 € pour leur bête, arrivent, un ticket à la main, pour repartir avec la bête qu’ils ont choisie vivante un peu plus tôt.
« Cet abattoir est très pratique, commente, satisfait, Mustapha. Le mouton est sacrifié selon les règles du rite musulman. On est sûr que les conditions d’hygiène sont respectées. Et en plus, on n’attend pas ! ».
Cette année, huit abattoirs sont accessibles en Ile-de-France : à Meaux, Jossigny (Seine-et-Marne), Ezanville (Val-d’Oise), Coulommiers, Montereau (Seine-et-Marne), Trappes (Yvelines), Sarcelles (Val-d’Oise) et La Courneuve. Celui de La Courneuve, provisoire, a été installé il y a cinq ans. Il restera ouvert jusqu’à ce vendredi soir.
Objectif de ce dispositif ? Lutter contre l’abattage sauvage. Sur chacun de ces sites, les services de l’Etat vérifient l’identification des animaux et s’assurent du respect du bien-être animal pendant le transport et l’hébergement sur les lieux. « Nous veillons au respect des règles d’abattage, précise Karine Guillaume, à la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Les conditions d’hygiène doivent être respectées. Nous sommes également attentifs à la protection animalière pour limiter les souffrances des bêtes ».
Une interdiction de transport de déchargement d’animaux vivants sur la voie publique a par ailleurs été mise en place jusqu’au 4 octobre. Quelque 900 à 1 000 moutons devraient, selon la préfecture, être abattus d’ici à vendredi soir à La Courneuve.
Environ 600 000 musulmans vivent en Seine-Saint-Denis. L’Aïd est pour eux une période de fête. Celle-ci a été endeuillée jeudi par la bousculade à La Mecque qui a fait, selon le bilan établi jeudi soir, plus de 700 morts, une des bousculades les plus meurtrières depuis un siècle.
Source : Le Parisien