Publié le 31 Décembre 2010

Quelques citations ou aphorismes…à propos du Bonheur ( 3°partie)

 

« Personne ne peut me contraindre à être heureux à sa manière ( c’est-à-dire à la manière dont il conçoit le bien être des autres hommes) ; par contre, chacun peut chercher son bonheur de la manière qui lui paraît bonne, à condition de ne pas porter préjudice à la liberté qu’a autrui de poursuivre une fin semblable ( c’est-à-dire de ne pas porter préjudice au droit d’autrui), liberté qui peut coexister avec la liberté de chacun grâce à une possible loi universelle. »

Kant (1724-1804)

 

« Aussi longtemps que notre conscience est remplie par notre volonté, aussi longtemps que nous sommes livrés à l’impulsion du désir, avec ses espérances et ses craintes continuelles, aussi longtemps que nous sommes sujets du vouloir, il n’y a pour nous ni bonheur durable, ni repos. »

Schopenhauer (1788-1860)

 

« Le bonheur n’est pas un but que l’on poursuit âprement, c’est une feuille que l’on cueille sur la route du devoir. »

Mill (1806-1873)

 

« L’être humain peut espérer de se perpétuer le plus longtemps possible sans s’autodétruire. Pour atteindre ce que vous nommez « bonheur », il doit arriver à ériger une société sans classe dominante, et où les inégalités naturelles sont compensées par un soutien social mutuel. »

Marx (1818-1883)

 

« A l’individu, dans la mesure où il recherche son bonheur, il ne faut donner aucun précepte sur le chemin qui mène au bonheur : car le bonheur individuel jaillit selon ses lois propres, inconnues de tous, il ne peut être entravé et arrêté par des préceptes qui viennent du dehors. »

Nietzsche (1844-1900)

 

« Le bonheur au sens relatif où il est reconnu comme possible, est un problème d’économie libidinale individuelle (une question de répartition de la libido entre moi et les objets, propre à chaque individu). Il n’y a pas là de conseil valable pour tout le monde ; chacun doit essayer lui-même de quelle façon il peut faire son salut. »

Freud (1856-1939)

 

« Il est bien vrai que nous devons penser au bonheur d’autrui ; mais on ne dit pas assez que ce que nous pouvons faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c’est encore d’être heureux. »

Alain (1868-1951)

 

« Le bonheur est en quelque sorte ce qui met un point d’arrêt à la fuite en avant du désir. »

Ricoeur 1913-2005)

 

« Il faut créer le bonheur pour protester contre l’univers du malheur. »

Camus (1913-1960)

 

« La joie comme vécu actuel, évident et intense, est en outre l’élément qui donne au bonheur sa substantialité. Le bonheur comme sentiment d’une vie qui s’accomplit dans l’accord avec soi-même, devient plus qu’un simple jugement, lorsqu’il est nourri et porté concrètement par des expériences actives et actuelles de joie effective. »

Misrahi (né en 1926)

 

« Le vrai bonheur ne dépend d’aucun être, d’aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous. »

Tenzin Gyatso ( Dalaï-Lama)

 

Sélection opérée à partir de l’ouvrage, La philosophie du bonheur en 365 citations, Janine Casevecchie, Editions du Chêne, toujours en vente à la Librairie Folies d’encre, Bd de Strasbourg, Aulnay-sous-Bois.

 

Adieu 2010 …. A Bientôt 2011 !

 

Et surtout : Vive le Bonheur !

 

Veritis.

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 30 Décembre 2010

Quelques citations ou aphorismes…. à propos du Bonheur ( 2°partie)

 

« Une vie de bonheur, n’est-ce pas la chose que tout le monde veut et que personne au monde ne refuse ? Mais où l’a-t-on connu pour le vouloir ainsi ? Où l’a-t-on vu pour l’aimer comme on l’aime ? Il vient assurément de Toi, ô mon Dieu. Comment ? Je ne sais. Il est en nous. On ne chercherait pas à être heureux, si on ne connaissait pas déjà le bonheur. »

Saint-Augustin (354-430)

 

« Le bonheur ne se perçoit pas sans esprit et sans vigueur. »

Montaigne (1533-1592)

 

« Le repos d’esprit et la satisfaction intérieure que sentent en eux-mêmes ceux qui savent qu’ils ne manquent jamais à faire leur mieux est un plaisir sans comparaison plus doux, plus durable et plus solide que ceux qui viennent d’ailleurs. »

Descartes (1596-1650)

 

« Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé ou à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »

Pascal (1623-1662)

 

« Toute notre félicité et notre misère dépendent de la qualité de l’objet que nous aimons. Ainsi l’amour d’une chose éternelle et infinie nourrit l’âme d’une joie sans mélange et sans tristesse. »

Spinoza (1632-1677)

 

« Toute personne éclairée doit juger que le vrai moyen de s’assurer pour toujours de son vrai bonheur particulier, c’est de chercher la satisfaction dans les occupations qui tendent au bien général. Or, ce bien sincère, autant que nous pouvons y contribuer, est l’acheminement à la perfection des hommes, tant en les éclairant pour connaître les merveille de la souveraine substance qu’en les aidant à lever les obstacles qui empêchent les progrès de nos lumières. »

Leibniz (1646-1716)

 

« Afin que le sentiment du bonheur puisse entrer dans l’âme, ou du moins afin qu’il puisse y séjourner, il faut avoir nettoyé la place et chassé tous les maux imaginaires. »

Fontenelle (1657-1757)

 

« J’ai décidé d’être heureux, parce que c’est bon pour la santé. »

Voltaire (1694-1778)

 

« Le bonheur me suivait partout ; il n’était en aucune chose assignable, il était tout en moi-même ; il ne pouvait me quitter un seul instant. »

Rousseau (1712-1778)

 

« Toute l’économie de la société humaine est appuyée sur ce principe général et simple : je veux être heureux ; mais je vis avec des hommes qui comme moi veulent être heureux également chacun de leur côté. Cherchons le moyen de procurer notre bonheur en procurant le leur, ou du moins sans jamais y nuire. »

Diderot (1713-1784)

 

Sélection opérée à partir de l’ouvrage : La philosophie du bonheur en 365 citations, Janine Casevecchie, Editions du Chêne, disponible à la Librairie Folies d’encre, Bd de Strasbourg, Aulnay-sous-Bois.

 

 

Veritis.

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 29 Décembre 2010

Quelques citations ou aphorismes à propos du Bonheur…. (1° Partie)

 

« Le bonheur ne consiste pas dans la possession de troupeaux et de l’or. C’est l’âme qui est le siège de la béatitude. »

 

Démocrite (vers 460-370 av. J.C.)

 

« N’oublie jamais que tout est éphémère, alors tu ne seras jamais trop joyeux dans le bonheur, ni trop triste dans le chagrin. »

 

Socrate (470-399 av. J.C.)

 

« L’homme qui peut trouver en lui seul, ce qui peut mener au bonheur, sans qu’aucun élément de ce bonheur ne dépende de la chance ou de la malchance d’autrui, qui l’entraînerait dans ses propres vicissitudes, cet homme-là s’est assuré le meilleur système de vie. »

 

Platon (427-347 av. J.C.)

 

« Une hirondelle ne fait pas le printemps, non plus qu’une seule journée de soleil ; de même ce n’est ni un seul jour ni un court intervalle de temps qui font la félicité et le bonheur. »

 

Aristote (383-322 av. J.C.)

 

«  Il n’est pas possible de vivre heureux sans être sage, honnête et juste, ni sage, honnête et juste sans être heureux. »

 

Epicure (341-270 av. J.C.)

 

« Le contentement apporte le bonheur, même dans la pauvreté. Le mécontentement apporte la pauvreté, même dans la richesse. »

 

Confucius (551-479 av. J.C.)

 

« Il n’y a point de bonheur sur le chemin. Le chemin est le bonheur. »

 

Lao-Tseu (570-490 av. J.C.)

 

« Si le bonheur appartient à tout être à qui rien ne manque et qui est dans son genre accompli et complet, et si c’est là le propre de la vertu, ils en résulte certainement que tous ceux qui possèdent la vertu sont heureux. »

 

Cicéron (106-43 av. J.C.)

 

« Ô misérables esprits des hommes, ô cœurs aveugles ! Dans quelles ténèbres, parmi quels dangers, se consument ce peu d’instants qu’est la vie ! Comment ne pas entendre le bruit de la nature, qui ne réclame rien d’autre qu’un corps exempt de douleur, un esprit heureux, libre d’inquiétude et de crainte ?

 

Lucrèce (384-322 av. J.C.)

 

« L’homme heureux est donc celui qui a le jugement droit ; l’homme heureux est celui qui se contente du présent, quel qu’il soit et qui est un ami de son propre bien ; l’homme heureux est celui que la raison approuve et recommande en toute situation. »

 

Sénèque (4 av. J.C. – 65 ap. J.C.)

 

« Il ne dépend pas de toi d’être riche, mais il dépend de toi d’être heureux. »

 

Epictète (vers 50 – 125)

 

« En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux. »

 

Marc-Aurèle (121-180)

 

Sélection opérée à partir de La philosophie du bonheur en 365 citations, Janine Casevecchie, Editions du Chêne, disponible à la Librairie Folies d’encre, Bd de Strasbourg, Aulnay-sous-Bois.

 

 

Veritis.

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 28 Décembre 2010

Aung San Suu Kyi, Liu Xiaobo, Mikhaïl Khodorkoski

 

 

D’ici peu, l’année 2010 va s’achever. Traditionnellement les journaux, les magazines ou leurs lecteurs élisent « la femme ou l’homme de l’année ». Cet exercice a quelque chose d’un peu puéril, car pourquoi vouloir à tout prix classer les uns ou les autres, distribuer un palmarès, distinguer tel ou tel ?

 

Alors comment choisir ?

 

Les soldats français morts en Afghanistan pour un combat sans doute légitime mais dont l’issue apparaît  de plus en plus incertaine  dans un pays où le poids de la tradition et la logique  interne semblent dérouter à tout jamais les esprits occidentaux que nous sommes ?

 

Ces sept moines de Thibérine sauvagement assassinés depuis plusieurs années déjà mais dont le souvenir a ressurgi par la grâce d’un film de X. Beauvois qui a ému plus de trois millions de téléspectateurs ?

 

Ces chercheurs qui luttent d’arrache-pied contre le sida, le cancer, les maladies génétiques ou d’autres encore avec l’espoir de reculer l’horizon de la souffrance et de la mort ?

 

Ces bénévoles qui s’engagent auprès d’associations pour distraire des jeunes enfants atteints de maladies incurables, tenir compagnie à des personnes âgées ou apprendre à lire et à écrire à des personnes en difficulté ?

 

Assurément tous ceux-là et bien d’autres encore méritent une pensée particulière, non seulement à l’occasion de cette fin d’année, mais tout au long de ces années où ils ne ménagent pas leur peines pour faire reculer les frontières de l’obscurantisme, de la maladie, de la souffrance, de la solitude, de l’ignorance ou de la mort.

 

 

Mais, je voudrais ici rendre hommage et avoir une pensée toute particulière pour trois personnes différentes par leur pays d’origine et leur histoire personnelle mais réunies à travers un combat commun, celui de la liberté d’expression, qu’ils et elle ont payé ou payent encore durement par des années de prison ou de privation de liberté.

 

Aung San Suu Kyi

 

Née en 1945, à Rangoon (Birmanie), elle est la fille du général Aung San leader de la libération birmane qui a négocié l’indépendance de son pays en 1947 mais fut assassiné par ses rivaux la même année.

 

Le 18 septembre 1988, un coup d’état porte au pouvoir une junte militaire. Le 27 septembre 1988, elle participe à la création de la Ligue Nationale pour la Démocratie dont elle devient la première secrétaire générale. Elle est arrêtée le 20 juillet 1989, la junte lui proposant la liberté si elle quitte le pays, ce qu’elle refuse. Plus tard, elle sera mise en liberté surveillée jusqu’en juillet 1995.

 

En 1990, sous la pression populaire, la junte organise des élections qu’elle perd au profit de la Ligue Nationale pour la démocratie dirigée par Aung San Suu Kyi. Alors, la junte annule ces élections, ce qui suscitera une vive riposte internationale. Elle recevra le Prix Nobel de la Paix en 1991. En septembre 2000, elle est à nouveau mise en maison d’arrêt jusqu’au 6 mai 2002, puis est à nouveau emprisonnée, mise en maison d’arrêt en septembre 2003 et assignée à résidence jusqu’en mai 2009.

 

A quelques jours de sa libération, elle est, sous des prétextes fallacieux, mise en détention le 7 mai 2009, puis condamnée le 10 août 2009 à 18 mois de détention, ce qui la prive de tout moyen de participer à l’élection générale de 2010. Le 13 novembre 2010 cesse sa résidence surveillée après plus de 15 ans de privation de liberté sous une forme ou sous une autre.

 

L’un de ses discours les plus  connus, Freedom from fear, traduit en français, sous le titre « Se libérer de la peur » (Editions des Femmes, 1991), commence ainsi :

 

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… »

« Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend la marque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine. (…) Mais dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses. Mais aucune machinerie d’Etat, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de ressurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé ».

 

Sources : Wikipedia ; La République des Lettres (A.M. Lévy)

 

Un tel courage, une telle force suscitent bien évidemment l’admiration pour cette femme belle et frêle mais surtout déterminée.

 

Liu Xiaobo

 

Né en 1955 de parents intellectuels et communistes, il fait partie de la première génération qui accède à l’université en 1977 à l’issue de la « révolution culturelle ».Il obtient un doctorat ès lettres à l’université de Pékin en 1988 puis devient professeur chercheur invité en Norvège et aux Etats-Unis.  En 1989, il revient en Chine et participe aux manifestations de la place Tien’Anmen  à Pékin à l’issue desquelles il sera condamné à dix-huit mois de prison. Une fois libéré, il ne sera plus autorisé à publier et à prendre la parole en public.

 

Au milieu des années 1990, il commence à travailler pour le magazine Chine démocratique, mais en 1996, il est condamné à trois ans de camps de travaux forcés pour avoir critiqué le Parti communiste chinois.

 

Le 22 mars 2008, lors des troubles au Tibet, Liu Xiaobo participe à un appel pour demander au gouvernement chinois d’infléchir sa politique au Tibet et pour soutenir l’appel à la paix du Dalaï-Lama. La même année, il écrit l’ébauche de la charte 08, signée par plus de 10 000 personnes dont 300 personnalités éminentes. Cette charte a été conçue et écrite en s’inspirant de la charte 77 de Tchécoslovaquie, où au mois de janvier 1977, plus de deux cents intellectuels tchèques et slovaques ont formé une association de personnes unies par la volonté d’agir individuellement et collectivement pour le respect de l’humain et des droits civils.

 

Tard dans la soirée du 8 décembre 2008, Liu Xiaobo a été enlevé chez lui par la police. Il a été formellement arrêté le 23 juin 2009 avec comme motif : « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat », puis condamné le 25 décembre 2009 à onze ans de prison pour subversion, ce qui provoque de nombreuses réactions internationales : ONU, Union Européenne, etc.

 

Le 8 octobre 2010, Liu Xiaobo a reçu le Prix Nobel de la Paix « pour ses efforts durables et non violents en faveur des droits de l’homme en Chine ». Près de 600 intellectuels chinois – universitaires, avocats et militants des droits de l’homme – ont signé une lettre ouverte demandant une démocratisation en Chine et la libération de Liu Xiaobo et des prisonniers de conscience.

 

Source : Wikipédia.

 

Autre type de dirigeants, mais méthodes similaires. Autre parcours, mais détermination tout aussi inébranlable. Autre Prix Nobel de la Paix mais réactions internationales toujours aussi vives.

 

Mikaïl Khodorkovski

 

Ce personnage n’a sûrement pas la « pureté » des deux premiers, mais il a, me semble-t-il, une personnalité tellement hors du commun, qu’elle mérite assurément respect et  considération. Comme ces deux prédécesseurs, il pouvait facilement fuir son pays mais a préféré, au risque de sa liberté, affronter le pouvoir en place.

 

Né en 1963, de parents ingénieurs chimistes dans une usine de Moscou, il fit de brillantes études qui lui ont permis de rejoindre l’institut d’économie Plekhanov, tout en menant en parallèle une activité militante intense au sein des Jeunesses communistes (Komsomol). Il était en outre membre du Parti communiste.

 

En 1995, il devient PDG et actionnaire important du groupe pétrolier Ioukos à la suite de la privatisation de cette compagnie réalisée sous B. Eltsine. Toutefois, comme beaucoup d’opérations réalisées à cette époque, on ne peut pas dire que cela s’est fait dans des conditions de transparence parfaite. Cependant, dès cette époque, M. Khodorkovski, développe sa compagnie, au point d’en faire un géant de son secteur puisque la compagnie sera estimée à 27 milliards de dollars en 2004.

 

Mais son tort est de vouloir se lancer en politique, en pensant qu’il faut se battre contre la corruption au sommet de l’Etat, ce qui déplait souverainement à W. Poutine, qui dés lors fera tout pour l’abattre. Ainsi l’accuse-t-on de « vol par escroquerie à grande échelle » et d’ « évasion fiscale », accusations qu’il conteste. Mais il est arrêté en octobre 2003, puis condamné en 2005 à huit ans de prison, à Tchita, à 7000 kms de Moscou, près de la frontière chinoise. Libérable en 2011, il redevient un adversaire gênant pour W. Poutine, dans l’optique des prochaines élections de 2012.

 

C’est la raison pour laquelle un nouveau procès s’ouvre à Moscou en mars 2009 pour « vol de pétrole ». Celui-ci tourne à la mascarade ce qui fait dire à Guido Westerwelle, chef de la diplomatie allemande : « La façon dont ce procès a été mené est particulièrement préoccupante et constitue un pas en arrière sur la route de la modernisation du pays » ou encore à Amnesty International : « Il y a des motifs politiques dans cette affaire, et une ingérence qui a rendu difficile une décision judiciaire équitable ».

 

Cette affaire est revenue sur les devants de l’actualité puisque le jugement sera connu ces prochains jours, le procureur ayant requis en octobre 2010, quatorze ans à compter de sa première arrestation en 2003, ce qui suscite un certain émoi dans les pays occidentaux.

 

Sources : Wikipédia, Le Monde.fr, Libération du 28/12/2010.

 

Birmanie, Chine, Russie. Trois pays différents. Trois dénégations de la liberté la plus élémentaire. Trois destins hors du commun.

 

Fort heureusement, notre pays échappe à ce type d’excès.

 

Probablement parce que chez nous, en raison de notre histoire et de nos traditions, la démocratie, même imparfaite, a précédé les développements de l’économie de marché, pour devenir un acquis intangible, socle indispensable de notre vivre ensemble.

 

Pour autant, notre pays n’est pas à l’abri, ici ou là, de pressions « amicales », de « petits arrangements » entre amis, de « violences » plus ou moins feutrées, de « luttes d’influences » plus ou moins féroces.  Ainsi va, dit-on, la vie en société, diront les plus réalistes.

 

Mais  au nom de ce soit disant  « réalisme », ne finit-on pas par oublier l’essentiel ?

 

Et si l’on faisait de cet « essentiel » le thème des années futures, en commençant bien évidemment par 2011 ?

 

 

Veritis.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 27 Décembre 2010

A contre-courant des idées reçues, il y a parfois des manifestations qui nous laissent espérer une évolution intelligente de l’humanité. C’est la raison pour laquelle je voudrais relayer ici la lecture d’un article du journal Le Monde des 19 et 20 décembre 2010 que l’on doit à Harry Bellet.

 

Le 15 décembre dernier, le Mathaf, Musée arabe d’art moderne, dessiné par le Français Jean-François Bodin, a été inauguré à Doha, la capitale du Qatar. Le mot Mathaf signifie d’ailleurs musée en arabe.

 

Ce musée est le résultat de l’ambition d’un homme, Cheikh Hassan bin Mohammed bin Ali Al-Thani, lui-même artiste et vice-président du Qatar Museum Authority, qui collectionne depuis vingt ans les œuvres des créateurs du monde arabe.

 

Tradition, modernité et ouverture internationale : tel semble être le triptyque qui donne le ton à ce musée.

 

On note ainsi dans cette exposition un tableau du syrien Louay Kayyali (1934-1978), peint en 1961, où une jeune femme allaite son enfant. Le sein est vu de profil, assez stylisé, pas de quoi outrager même une ligue de vertu occidentale, mais surprenant dans le contexte pudibond des émirats. Pudibond mais pas intolérant….

 

Il leur arrive même de se moquer de leurs petits travers, comme  dans ce tableau de Faisal Laibi (né en 1947), qui représente une épouse agenouillée aux pieds de son mari, lequel fume tranquillement le narguilé tandis qu’elle lui ôte ses chaussures : l’œuvre est intitulée Relationship !

 

Interrogée par CNN, la jeune directrice du lieu, Wassan Al-Khudairi, âgée de 30 ans, admet que le Mathaf doit contribuer à faire reculer les frontières de ce qui semble acceptable dans la région.  On en trouvera un exemple frappant avec une vidéo d’Adel Abidin (né en 1973), qui montre une blonde volcanique, pulpeuse et fort peu habillée, chantant sur la scène d’un cabaret et dans l’intimité de sa loge.

 

Pourquoi tout cela est-il réjouissant ?

 

1.      Nous avions déjà en France, des esprits brillants et érudits, tel Malek Chebel qui prône un « islam des lumières », c’est-à-dire un islam qui renonce à sa part obscure pour mieux exhaler sa face lumineuse.  L’islam dont il parle est celui du partage : « Celui qui amène au monde l’algèbre, l’arithmétique, la parfumerie, une gastronomie brillante, une musique, une maison de la sagesse et qui s’occupe de cosmologie. Fondé sur la raison, l’échange et le travail, l’échange et le respect d’autrui. »

 

2.      Malek Chebel dans une autre partie de son œuvre (Encyclopédie de l’amour en Islam, Payot, 1995 ; Psychanalyse des « Mille et Une nuits », Payot, 1996 ; Dictionnaire amoureux de l’Islam, Plon, 2004 ; le Kama-sutra arabe, Pauvert, 2006 ; Dictionnaire amoureux des Mille et une nuits, Plon, 2010) lève le voile sur la culture propre à l’islam, sous l’aspect de la vie érotique, des rapports entre les sexes, des arts et autres raffinements de la culture orientale qui ont fasciné l’Occident depuis la découverte de l’Orient.

 

 

3.      Nous savons, notamment depuis W. Reich que tout ce que l’on refoule le plus est cela même qui rejaillit avec une force sauvage. Ainsi la haine de la chair a pour corollaire celle de l’esprit, marque de tous les fondamentalismes guerriers qui reposent sur une conception dualiste de l’humanité : d’un côté « les bons », de l’autre « les méchants » ; d’un côté « les purs », de l’autre «  les impurs ».

 

4.      L’art et la culture apparaissent une fois de plus comme des antidotes saisissants face à la violence, l’obscurantisme et le fanatisme. C’est la raison pour laquelle on ne peut que se réjouir d’une telle initiative.  Un Occident imbécile a pu mettre en valeur, pour des raisons mercantiles, une pornographie, heureusement en déclin aujourd’hui. Réjouissons-nous alors qu’un érotisme véritable et artistique puisse fleurir, dans le droit fil de traditions millénaires, en de nombreux points de la planète.

 

 

Veritis.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 25 Décembre 2010

Un joyeux conte de Noël ! Mythes et réalités…

 

Il est né le divin enfant. Or, tous les enfants sont divins… pourquoi donc celui-ci en particulier ?

 

Parce qu’il était attendu… tout simplement ! Par qui ? Par ceux qui connaissent ces choses secrètes, tels ces rois mages venus d’Orient, venus fêter la naissance d’un enfant, à l’égal de tous les autres enfants, mais peut-être aussi à nul autre pareil…Les augures, les présages l’avaient prédit… Mais comme souvent, en pareille circonstance, ceux qui auraient dû s’en réjouir, ne le reconnaîtront pas. Tel est la loi du grand nombre sans doute,  mais aussi le destin de ceux qui échappent au plus grand nombre. Etrange non ?...

 

D’autant que sa légende était probablement, elle-même, écrite avant qu’il ne fût conçu. Encore plus étrange, non ?

 

Car il faut assurément une force particulière pour laisser une marque telle qu’elle en arrive à bousculer un calendrier au point que l’on dira par la suite : avant ou après !

 

Jusqu’à sa conception et sa mort, qui dit-on, auraient été extraordinaires ! Actes de foi ou de croyance diront certains. Pure invention diront d’autres. Et si l’on oubliait pour un temps enfantillages ou anathèmes pour revenir à l’essentiel, c’est-à-dire l’essence des choses sur laquelle chacun pourrait, peut-être, s’accorder ?

 

De sa conception d’abord.

 

Divine (mais toutes les conceptions ne le sont-elles pas ?) ou pas, personne n’a démontré à ce jour qu’une conception pouvait se produire par la vertu du Saint-Esprit. Alors, on confond aisément la vertu simple d’une mère, son innocence, y compris dans l’acte sexuel, avec je ne sais quel miracle…divin. Marie était assurément vierge de toutes pensés impures, de la notion de péché (d’autant que celle-ci n’est qu’une pure invention), mais cela ne bouscule pas pour autant les lois de la biologie qui s’imposent à tous.

 

De son adolescence ensuite.

 

Il y a une chose qui frappe dans la vie de Jésus. On ne sait pas ce qu’il advint de lui entre l’âge de treize ans et celui de trente ans. A priori, aucune trace. Etrange non ? Cela ne m’aurait pas troublé outre mesure, si à l’occasion d’un voyage en Inde, il y a de cela fort longtemps, je n’étais tombé sur quelques documents indiquant que selon, toute vraisemblance, Jésus avait foulé le sol du territoire indien et avait même étudié les écritures bouddhiques, notamment au monastère d’Alchi, situé au Laddakh, contrée que j’ai également eu la chance de visiter.

 

De sa maturité encore.

 

Des Esséniens, nous savons à la fois beaucoup de choses (à travers la découverte des manuscrits de Qumran) et finalement assez peu de choses.  Si ce n’est que Jean le Baptiste attendait Jésus lui aussi (Il faut que je m’efface, pour lui laisser toute sa place, aurait-il affirmé). C’est alors qu’après son baptême, Jésus se mit en route vers son destin.

Chose bien étrange encore : tout se passe comme si, de ce moment, sa vie était toute tracée. Son arrestation, sa crucifixion, sa résurrection…

 

De sa « mort » enfin.

 

Tout est affaire de symbole. Et celui-ci est probablement le plus fort de tous. Tout le monde ne rêve-t-il pas de vaincre la mort ? Assurément, pour une personne « extraordinaire » une mort ne peut être « ordinaire ». Et d’ailleurs, il n’existe aucune mort ordinaire…Alors, tout s’est passé effectivement comme si…sauf que l’histoire ne s’est pas finie pour autant. Car une étrange chose enfin demeure : qu’est devenu Jésus après sa résurrection ? Monté aux cieux, pourquoi pas ? Mais comment ne pas voir qu’il ne s’agit là que d’une pure métaphore ?

 

De ce qu’il advint par la suite.

 

Après avoir rempli sa mission, il y a tout lieu de penser que Jésus reprit sa route vers les Indes, à la recherche des douze tribus perdues d’Israël, ainsi que l’attestent certains écrits. C’est alors, semble-t-il, qu’il finit par s’établir dans cette si belle Vallée du Cachemire, dont le souvenir reste encore présent à ma mémoire. Il y mourut selon, certaines sources, à l’âge de 108 ans.

 

 

Alors pourquoi tout cela est-il passé sous silence ?

 

Probablement parce que cela remettrait en cause bien des dogmes, des légendes et des pouvoirs établis. Des trésors, des secrets sûrement encore trop précieux pour qu’ils puissent être dévoilés. Jusqu’à quand ?

 

Et si une sorte de Wiki Leaks s’emparait des secrets bien gardés du Vatican ?

 

Vous avez dit révolution ?

 

Veritis.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 23 Décembre 2010

Un beau manteau blanc…

 

Ô joie, la neige est tombée sur toute la nuit

Au matin, elle était là comme un blanc manteau

Qui recouvrait les rues et le jardin qui suit

D’une vraie franche surprise. C’était très beau.

 

A Aulnay, les arbres chantaient de blanc vêtu

Pour sûr, les enfants riaient. Tous leurs visages

S’illuminaient car ils avaient vite accouru

Au bonheur de voir ce nouveau paysage.

 

On ne se lasse jamais de la nouveauté

Qui vous prend au débotté et, ce, pour toujours

Encore empreinte de cette douce beauté

Qui, au vrai, a pour nom, le plus doux des amours.

 

Ce matin, nous nous vîmes à la librairie

Pour feuilleter des livres, feuilles enneigées

Eclats de rire du fin fond de la prairie

Il est vrai que nous étions ici mélangés.

 

Plus rien ne pouvait, ô pour sûr, nous retenir

Nous avions bien gagné douce légèreté

Qui nous invitait, matin, à ne point finir

Cette rencontre qui a pour nom volupté.

 

Nous accompagnaient ces beaux flocons de neige

Qui tombaient en vive mais douce rafale

Sur nous deux et ton sublime manteau beige

En nous invitant à bien belle balade.

 

Veritis.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 23 Décembre 2010

Voici les deux nouvelles photos du jour... placées sous le signe de la construction... Mais où sommes-nous à Aulnay-sous-Bois ?

 

Pour rappel Photo 1&2 ici, Photo 3&4 , Photo 5&6 ici.

 

S1I7.JPG

                                                                      (Photo 7)

S1I8.JPG

                                                                       (Photo 8)

 

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Jouons un peu

Publié le 22 Décembre 2010

Les deux nouvelles photos d'aujourd'hui. Pour la photo 5 ce passage porte un nom très particulier... 

 

Pour les retardataires... Les photos 1 et 2 sont accessibles en cliquant ici et les photos 3 et 4 en cliquant .

 

S1I5.JPG

                                                                      (Photo 5)

S1I6.JPG

                                                                     (Photo 6)

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Jouons un peu

Publié le 22 Décembre 2010

Une grande dame s’est éteinte…

 

Jacqueline de Romilly, académicienne et grande helléniste est morte à l’âge de 97 ans.

 

Première femme lauréate au Concours général (1930), première femme professeur au Collège de France (1973), première femme membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1975), deuxième femme élue à l’Académie française (1988) après M. Yourcenar, J. de Romilly s’est affirmée au fil des ans comme la meilleure représentante de l’hellénisme classique.

 

Après Jean-Pierre Vernant, autre figure de l’hellénisme et ancien résistant, c’est donc un peu de notre histoire qui disparaît : celle des Belles-Lettres, celle de la Grèce classique.

 

«  Les grands textes grecs, confiait J. de Romilly, nous placent à la source de notre culture. En les lisant, on voit se former la pensée rationnelle, la raison et plus encore la réflexion, la pensée critique, l’art de penser, la pensée elle-même. On voit naître la lumière et l’universel. » Pour elle, la culture classique était une école de liberté : par les Anciens, rappelait-elle, on apprend à s’exprimer, à manier les outils intellectuels, à maîtriser la confusion, à vaincre l’obscurité.

 

Je ne résiste donc pas au plaisir de partager avec les lecteurs d’Aulnaylibre quelques extraits de l’épilogue de son dernier ouvrage qu’elle fit paraître aux Ed. de Fallois (2010) sous le titre «  La Grandeur de l’homme au siècle de Périclès » :

 

« Il est temps de l’avouer, je suis très vieille, âgée de plus de 95 ans, et j’ai vécu au contact de ces auteurs grecs pendant au moins quatre-vingt ans ; et je dois dire, moi, à mon tour, l’espèce de force et de lumière, l’espèce de confiance et d’espérance que j’en ai toujours retirée. J’ai transmis la beauté de ces textes, et je suis sensible, à la fin de ma vie, au fait que beaucoup de mes élèves d’alors, tant d’années après, s’en souviennent et en ont tiré quelque enthousiasme. »

 

« Mais je dois dire aussi, naturellement, qu’il m’est cruel de voir aujourd’hui se répandre une tendance à s’en désintéresser ; cela est surtout grave parce que nous vivons une époque d’inquiétude, de tournants, de crise économique et - par suite – de crise morale. Il me paraît qu’aucune époque n’a eu davantage besoin de notre littérature grecque ancienne, du talent qu’ont eu les auteurs pour exprimer ces idées, pour nous offrir cet exemple de réussite, et pour s’émouvoir de diverses façons de toutes les merveilles que représente l’existence humaine, en dépit des difficultés et des désastres. »

 

On peut difficilement dire mieux tout ce que l’on doit à ces racines de notre civilisation. Athènes, berceau de la pensée philosophique occidentale. Athènes, berceau de la démocratie, sous toutes ses formes : représentative ou participative.

 

Alors on se prend à rêver de voir Socrate déambuler dans les rues d’Aulnay-sous-Bois, s’inviter aux réunions du Conseil municipal ou des Conseils de quartier ou de l’Agenda 21.  De voir Socrate se moquer des sophistes qui se délectant de leurs proclamations tonitruantes, sont prêts à enfourcher n’importe quelle rhétorique dans le seul but de se faire élire.

 

A vrai dire, de ce point de vue, les choses ont peu changé depuis 2 500 ans. Et c’est bien pourquoi, la lecture des textes anciens est incroyablement rafraichissante et d’une parfaite actualité.  Tout cela entraine donc, non point un manque d’intérêt envers la Res publica , mais assurément une plus grande capacité de compréhension et d’analyse de la chose publique. Et, en tous cas, plus de lucidité.

 

Que l’esprit vivifiant de la Grèce Ancienne nous accompagne donc lors des prochaines échéances électorales !

 

Veritis.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 21 Décembre 2010

Suite de notre jeu fil rouge Aulnay-sous-Bois du Nord au Sud avec deux nouvelles photos... De quels endroits s'agit-il dans notre ville ?

 

Pour les retardataires les premières photos du jeu sont visibles en cliquant ici...

 

Si certains en commentaires ont déclaré trop facile (!), d'autres n'ont pas réussi à identifier une des deux photos... preuve s'il en est qu'il reste encore des endroits à découvrir dans notre ville...

 

S1I3.JPG

                                                                            (Photo 3)

 

S1I4.JPG

                                                                              (Photo 4)

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Jouons un peu

Publié le 21 Décembre 2010

Les comptes fantastiques du Père Noël …

 

Malgré la neige, la plupart des Français vont sacrifier au rite de l’achat de cadeaux qu’ils offriront à leurs proches à l’occasion de Noël ou pour le nouvel an. Tout cela est bon et sain pour l’économie, les magasins, leurs actionnaires, leurs employés, leurs fournisseurs, l’Etat (via la TVA), etc.

 

Mais il faut y regarder de plus prés.

 

A partir d’une telle démarche, Pierre-Antoine Delhommais s’est donc livré à un petit exercice de réflexion bien salutaire dans le journal Le Monde daté des 19 et 20 décembre 2010.

 

Je ne résiste donc pas au plaisir de vous livrer ci-après quelques extraits significatifs de cet article, somme toute assez décapant, dont nous essaierons de tirer quelques leçons. Les économistes cherchent souvent, en effet, à complexifier ce qui en définitive est assez simple. Rien de tel, donc, qu’une lecture permettant de remettre les choses en perspective.

 

« Trois heures de courses de Noël, dans les grands magasins parisiens permettent de comprendre bien mieux qu’une année de cours en fac d’éco, quelques uns des grands problèmes de l’économie mondiale. A commencer par le déséquilibre des comptes extérieurs. »

 

Quelques exemples pris au hasard : « La guirlande électrique pour décorer le sapin ? Made in China. La veste en laine polaire du neveu ? Made in China. Les baskets pour la nièce ? Made in China. L’iPhone ? Made in China. Même la canne à pêche, pourtant de marque américaine, auto-offerte, made in China. ».

 

Et on se dit alors que « c’est presque un miracle si finalement l’Europe n’enregistre avec la Chine qu’un déficit commercial de 200 milliards d’euros et les Etats-Unis de 350 milliards d’euros. ».

 

L’auteur de l’article poursuit alors : « Lors de notre marathon de courses, c’est un peu comme si nous avions assisté en direct à l’envol de nos euros vers les coffre forts déjà bien remplis, de la banque centrale de Chine (2 700 milliards d’euros) ».

 

Le meilleur, cependant, reste à venir : « Mais le vertige a commencé à nous saisir en comprenant que ces euros transférés en Chine allaient, pour partie, revenir en France. Ils y serviront à acheter des obligations assimilables du Trésor (OAT), c’est-à-dire à financer nos déficits, rémunérer nos infirmières et nos instituteurs et…payer nos cadeaux de Noël. ».

 

Tant il est vrai, pourrais-je ajouter, qu’en économie ou en finance comme en beaucoup d’autres choses « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

 

Tant il est vrai aussi rajoute P.A. Delhommais que « nous dépensons encore beaucoup, que nous dépensons trop, individuellement et collectivement, par rapport à ce que nous produisons, individuellement et collectivement, comme richesses. ». Difficile à entendre, il est vrai, pour les trois millions de chômeurs et pour les sept millions de Français vivant en dessous ou à la limite du seuil de pauvreté (c.a.d inférieur à 60 % du salaire médian, soit environ 60 % de 1500 € /mois, soit encore 900 €). Mais tellement vrai, devant la froide réalité des chiffres qu’il ne sert à rien de nier, ce qui permet alors à l’auteur de l’article d’écrire :

 

« Nous avions devant nous, un condensé de la crise financière et du fâcheux penchant des citoyens des pays industrialisés à vivre à crédit. ».

 

Tout cela est vrai. Tout le monde le sait. Tout le monde préfère l’oublier. Jusqu’à quand ?

Jusqu’à quel événement qui éclatera pour de bon pour déciller les yeux de ceux qui, par paresse ou par facilité, préfèrent voiler la réalité, pour continuer à répandre leurs promesses dans le seul but de se faire élire.

 

Mais à côté de la géographie économique, il existe également une histoire économique aussi riche de sens.  Et que nous dit cette histoire ?

 

« Que la société de consommation est apparue à la fin du XIX° siècle, quand les hommes commencent à utiliser leurs revenus à une autre fin que d’assurer leur propre survie. A consacrer l’argent durement gagné à autre chose qu’à l’achat de nourriture. »

 

« C’est ainsi qu’en 1900, une famille ouvrière parisienne débourse environ  70 % de ses revenus pour s’alimenter (15 % pour le logement, 10 % pour l’habillement et 5 % pour tout le reste). ».

 

« Cette proportion de dépenses alimentaires dans le budget n’a pas cessé, depuis, de fondre : encore proche de 40 % au lendemain de la deuxième guerre mondiale, elle tombe sous la barre des 20 % au début des années 1970, pour s’établir à moins de 13 % en 2009. ».

 

« La société de consommation, c’est d’abord une victoire sur l’estomac vide, un pied de nez à la faim. Même si elle corrompt l’âme, si elle nous ôte toute transcendance, on ne peut s’empêcher de voir en elle un immense progrès. ».

 

Que retenir alors de ce témoignage et de ces propos ?

 

1.      Depuis plus de vingt ans, nous assistons progressivement à un renversement du monde au profit de l’Orient et au détriment de l’Occident.

 

2.      Ce mouvement progressif s’est accéléré ces dernières années pour atteindre aujourd’hui une masse critique qui plaide en faveur d’un monde multipolaire fait de rivalités et de « solidarités » nouvelles.

 

3.      En valeurs absolues, l’Occident est encore prédominant à l’échelle du monde. En valeurs relatives, il ne l’est plus aujourd’hui

4.      Les rapports de force seront durablement transformés durant la décennie qui vient au profit des créanciers et au détriment des débiteurs.

 

5.      C’est la raison pour laquelle, un mouvement d’assainissement des finances publiques s’imposera à tous les gouvernements quels qu’ils soient, de « droite » ou « de gauche » dans tous les pays développés. A ce titre, la chasse à toutes les évasions fiscales finira progressivement par s’imposer.

 

6.      Les progrès techniques et écologiques et l’accroissement des échanges constitueront encore un formidable gisement de croissance qui profitera à l’ensemble des nations industrielles et aux pays « émergents » qui auront alors véritablement émergé vers la fin de la décennie.

 

7.      Les pays européens et les Etats-Unis ne pourront pas, toutefois, faire l’impasse pour équilibrer leurs comptes sur l’instauration d’une contribution sociale sur leurs importations (CSI) pour financer leur système de protection sociale et assurer un système de redistribution seul gage de paix sociale.

 

8.      L’évolution rapide des coûts et des niveaux de vie des pays émergents provoquera durant la décennie 2020-2030 un rééquilibrage progressif des conditions de compétitivité au point de recréer de l’emploi industriel en Europe et aux Etats-Unis.

 

9.      Il n’est pas fatal que « la société de consommation corrompe l’âme et ôte toute transcendance ». En effet, il y a fort à parier qu’une issue probable à cette société de consommation résidera bien au contraire dans l’émergence de valeurs spirituelles et sociales où l’importance des liens se conjuguera alors peut-être avec une « relative abondance des biens ».

 

 

Cette hypothèse n’est pas la seule. Car la folie des hommes peut aussi bien nous conduire ailleurs. Elle est, en tous cas, celle pour laquelle nous devrions conjuguer nos forces.

 

Nous sommes toujours en période de vœux. N’est-il pas ?

 

Alors, formons un vœu.

 

Veritis.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 20 Décembre 2010

Puisque nous sommes en vacances scolaires, Aulnaylibre ! lance un petit jeu pendant cette période. Le principe est simple : chaque jour deux photos d'Aulnay-sous-Bois sont postées sur le blog. L'objectif : trouver de quels endroits il s'agit dans la ville... Deux points sont attribués lorsque le lieu en question est clairement identifié. Un point si on est pas trop loin de la vérité. Et zéro pointé si on ne sait pas.

A la fin du jeu, Aulnaylibre ! comptabilisera les points de chacun des participants (enfin s'il y en a !) et les cinq premiers recevront un petit cadeau en rapport avec un événement qui aura lieu dans notre ville le 15 janvier 2011 dans un endroit qui m'est très cher.

Pour participer rien de plus simple : vous pouvez envoyer vos réponses soit au fur et mesure soit à la fin du jeu à l'adresse suivante aulnaylibre@yahoo.fr , ou alors en messagerie directe dans les profils facebook ou twitter du blog, ou bien encore en commentaires (qui ne seront pas publiés évidemment).

Pour l'anecdote la plupart des photos ont été prises hier après-midi entre 14h et 17h lors d'une balade à vélo épique sur les routes enneigées du Nord au Sud... Aulnaylibre ! le blog qui fait des jeux sans émission de CO2 ! Certifié Agenda 21 !

Voilà c'est parti. Le jeu débute ce soir avec les deux premières photos. L'occasion peut-être de poser un autre regard sur la ville... 

Bonne chance !

S1I1-copie-1.JPG

                                                                     (Photo 1)

 

S1I2.JPG

                                                                      (Photo 2) 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Jouons un peu

Publié le 20 Décembre 2010

Enfances et adolescences perdues… puis sauvées !

 

Dans ce monde de violence, de bruit et de fureur où les journaux et les magazines se font l’écho des pires excès de nos sociétés, il est bon, de temps en temps, de tomber sur des reportages qui réchauffent l’âme et le cœur.

 

C’est le cas d’un reportage publié dans le Figaro Magazine du 17 décembre 2010, à propos de la Fondation d’Auteuil.

 

« Créée il y a 150 ans et reconnue d’utilité publique depuis 1929, la fondation des apprentis d’Auteuil accueille, héberge, éduque et forme des milliers de jeunes en rupture familiale, scolaire ou sociale. De l’humanitaire de proximité, concret, discret et surtout efficace. » . Tel est l’accroche de ce reportage avec en toile de fond une superbe photo du château des Vaux (Eure-et-Loir) appartenant à l’association.

 

Ce château est un bâtiment du XVII° siècle, agrandi et complété ensuite par le marquis d’Aligre (serait-ce le même que celui de notre rue Aligre ?), qui en fit l’acquisition en 1804.

 

« C’est dans un domaine boisé de cent hectares parfaitement entretenu, avec des jardins à la française, des statues et des bassins qu’une armée d’ouvriers s’affaire autour des haies, des massifs et des gazons » poursuit le reportage qui souligne par ailleurs que « dans les salons du château, transformé en restaurant, les clients sont choyés par des serveurs et serveuses en tenue impeccable ». Mais ce qui frappe, dit-on encore, chez eux comme chez leurs collègues jardiniers, c’est leur extrême jeunesse. 

 

800 jeunes, internes, externes ou demi-pensionnaires sont accueillis par cet établissement. Des destins « toujours froissés, souvent brisés, parfois broyés ». Des « vilains petits canards d’une société qui va trop vite et trop fort, sans se retourner derrière elle » souligne encore l’auteur de l’article Jean-Louis Tremblay.

 

A ces laissés-pour-compte, il est offert une seconde chance. Aux Vaux, un collège et deux lycées professionnels forment à divers métiers : horticulture, paysagisme (avec le parc et les jardins en guise d’atelier géant !) ; cuisine, hôtellerie, restauration (avec mise en pratique dans le restaurant du château), boulangerie, pâtisserie, peinture, mécanique, électricité…

 

Mais un tel cadre n’est-il pas trop beau ? Assurément, non, disent les responsables de la Fondation en mettant en avant un concept qui a fait ses preuves : « l’éducation par le Beau » et en résumant ceci par ces propos : « Nous avons constaté que nos jeunes, dont certains ont flirté avec la délinquance, respectent plus un lieu chargé d’histoire qu’une construction moderne et récente. Autrement dit, ils ont tendance à commettre plus de dégradation dans un préfabriqué de banlieue que dans un manoir centenaire ».

 

Quelques témoignages édifiants :

 

Elodie, 20 ans, parents séparés, enfance difficile, CAP Boulangerie puis pâtisserie :

 

 « Si j’étais resté dans ma famille, je serais toujours dans ma misère. J’aurais végété. C’est la Fondation qui m’a sorti de tout ça, grâce à l’internat. Une coupure. La scolarité est excellente, mais le plus c’est l’encadrement. On a des éducateurs qui savent nous parler, nous écouter, nous rassurer. Et puis ils ne nous laissent pas tomber une fois le diplôme obtenu à travers le  RAP ( !) (Relais d’accompagnement personnalisé) ».

 

Julien, 25 ans, en première, qui passera l’an prochain un bac professionnel travaux paysagers. De son propre aveu il revient de loin : 

 

«  Les apprentis d’Auteuil sont les seuls à ouvrir la porte à des jeunes comme moi qui n’ont leur place nulle part. Mes parents se sont séparés quand j’avais un an et j’ai grandi dans une cité de Seine-et-Marne avec ma mère. En sixième, j’ai commencé à décrocher, à dériver : mauvaises fréquentations, juge pour enfants, foyer protection judiciaire de la jeunesse. Vers 16 ans, j’ai découvert le monde des free-parties, des gens qui vont de festival en festival, vivent de mendicités ou de menus trafics et consomment pas mal de stupéfiants. (…)

 

 Et puis à 23 ans, il y a eu deux évènements décisifs : la rencontre avec la femme que j’aime…et une longue garde à vue pour trafic de drogue. Double électrochoc et prise de conscience. J’ai arrêté la drogue (je suis un traitement de substitution) et, sur les conseils de ma femme, j’ai repris mes études.  Mais qui veut accepter quelqu’un de 23 ans qui a quitté l’école en troisième ? A part la Fondation, je ne vois pas. Ce qui est particulier ici c’est que, par rapport à une scolarité classique, l’humain passe avant la réussite. Ce qui nous réunit, c’est le fait d’avoir trouvé une seconde famille ».

 

Que retenir de cet émouvant reportage ?

 

1.      Lorsque je parlais dans mon billet précédent de métier, d’éducation et de formation ou encore d’art et de culture, je ne pensais pas trouver meilleure illustration que celle-ci.

2.      La difficulté de certains jeunes n’est pas seulement liée à des conditions matérielles difficiles mais aussi, et surtout parfois, à des situations familiales  dégradées (ruptures, familles monoparentales,…).

3.      Les moyens mis en œuvre n’expliquent pas tout : c’est l’humain qui compte le plus dans le succès de cette institution.

4.      Le fait que cette Fondation ait pour origine une démarche de caractère spirituel n’est sûrement pas étranger à sa longévité et à son succès.

5.      Apprentissage d’un métier et apprentissage de la vie loin de s’opposer se complètent à merveille : effort, discipline, endurance, goût du travail bien fait, implication, partage, etc.

 

Quels enseignements peut-on en tirer pour notre bonne ville d’Aulnay et sur un plan plus général ?

 

1.      La ville d’Aulnay possédait au début du siècle un magnifique château qui hélas fut supprimé par des gens qui se croyaient peut-être « progressistes » en détruisant un patrimoine ancien. Lequel, aujourd’hui, aurait pu être utilisé par une Fondation pour l’art, la culture ou la formation.

 

2.      La ville d’Aulnay abrite un laboratoire de recherche et une usine, par ailleurs très belle sur le plan architectural, appartenant à une société de cosmétiques de grand renom dont la principale actionnaire, aujourd’hui fort âgée, possède une fondation dont la vocation est ou devrait être d’aider ces jeunes en difficulté.

 

Après avoir fait la une de l’actualité, cet été, en de sombres affaires familiales ou fiscales, ou en libéralités qui ne lassent pas de surprendre, et après un dénouement heureux permettant à cette dame de récupérer quelques 600 à 700 millions d’euros de contrats d’assurance-vie, je propose donc qu’une partie de cet argent soit investi dans la création à Aulnay d’une Fondation de la seconde chance Liliane Bettencourt.

 

Je pense que les réserves foncières situées dans les quartiers Nord de la Ville, permettraient sans difficulté de construire un beau bâtiment muni d’un grand jardin et pouvant accueillir une telle structure. Mais, qui saura reprendre une telle idée ?

 

3.      L’ampleur des déficits et des insuffisances en matière d’éducation plaide pour la création d’une  Maison des parents qui permettrait un échange et un dialogue entre parents, entre parents et formateurs. Une telle initiative pourrait accueillir des fonds publics, notamment européens, mais aussi des fonds privés.

 

4.      Par rapport à d’autres pays, (Etats-Unis, par ex.), la France est encore assez en retard pour encourager, favoriser et mettre en avant les initiatives de fondations d’entreprises ou de personnes privées, dont l’appui serait pourtant précieux pour mettre en œuvre des politiques d’accompagnement ciblées  dans le domaine de l’éducation et de la formation.  Or, échappant au carcan bureaucratique, de telles structures pourraient permettre d’innover sur le plan de la formation ou de fournir un cadre plus propice à l’insertion de jeunes en difficulté.

 

5.     A l’image des B.Gates ou W. Buffet, les grandes entreprises et les grandes fortunes françaises seraient bien inspirées d’œuvrer non seulement dans le domaine de l’art et de la culture, mais aussi dans celui de la formation et de l’insertion de ceux qui méritent assurément une deuxième chance. Cet investissement socialement utile permettrait alors peut-être de réconcilier les Français avec l’argent.

 

6.       Notre pays est un peu comme un peloton du tour de France : si quelques échappés suivant le train de la mondialisation se détachent, il n’est pas bon qu’une large partie du milieu du peloton ait du mal à suivre et que l’arrière soit décroché (surtout si par endroit, il atteint 20 à 3O%).

 

7.     L’Etat, bien entendu, ne doit pas être absent d’un tel phénomène, et il n’est pas douteux que l’éducation et la formation doivent être sa priorité. Et l’on cite souvent alors le problème des moyens. Mais il ne faut pas oublier, pour autant, ni celui de leur utilisation, ni celui des structures, ni celui des méthodes.

 

 

Voilà, quelques méditations que je souhaitais partager avec vous, à deux pas de Noël et de la nouvelle année. C’est bien la période des vœux, non ?

 

 

Veritis.

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 18 Décembre 2010

Ce soir vers 18h30 la patinoire n'était pas seulement à la Ferme du Vieux-Pays mais à peu près dans toutes les rues d'Aulnay-sous-Bois. Au moins une petite heure pour faire le trajet en voiture de la gare côté place du Général de Gaulle jusqu'à la Ferme du Vieux-Pays justement, record battu... Une vraie pagaille ! Même sur les axes principaux... Montée dantesque de la rue Julien Mira bloquée par un bus vers le Pont Maillard, collision évitée de justesse au rond point de la rue Louise Michel, Pont de la Croix Blanche obstrué par des véhicules patinant comme jamais...

placecharlesdegaulle.jpg

                  (La place du Général De Gaulle vers 18h40... Il neige... Il faudra leur dire... )

La bonne combinaison du soir pour rentrer dans le quartier Vieux-Pays semblait donc un passage par la zone industrielle de Chanteloup  pour rejoindre la N370 puis la départementale 44 rue d'Aulnay. Un gros détour riche en émotions, dérapages et autres 4x4 à la peine dans les montées... un comble ! Et pour le coup pas un engin de déneigement ou de salage ou de sablage non rien de rien. Bref, ça recommence !

Stéphane Fleury pour Aulnaylibre ! blog futé comme un bison pour la circulation. Et qui livre également les croissants à domicile le dimanche !

 

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Transports

Publié le 17 Décembre 2010

Pas un jour sans agression dans le RER B...

 

Alors que la presse a largement couvert l'inauguration en grande pompe d'une nouvelle rame du RER B relookée façon glamour, un événement presque relayé comme si une interconnexion venait d'être établie avec la lune, le Parisien du 27 novembre dernier titrait, quant à lui, pas un jour sans agression dans le RER B. Une accroche assez racoleuse lorsque l'on songe que dans l'article il est admis qu'aucune statistique officielle n'est disponible sur le sujet ! Mais peu importe puisque l'épouvantail de la sécurité fait toujours  recette.

 

photointerieurrerb

La sécurité. Attention terrain miné. Si chacun s'accorde à reconnaitre que la sécurité devrait être un droit garanti pour chaque citoyen, la manière pour obtenir un tel résultat parait des plus incertaines. Je schématise, mais grosso modo si vous en faîtes trop avec une présence renforcée des forces de l'ordre et des caméras à tous les coins de rue le spectre de l'Etat policier façon 1984 apparait subitement empiétant sur les libertés individuelles, alors que si vous n'en faîtes pas assez on vous taxe de laxisme. Ainsi difficile de trouver l'équilibre et le savant dosage qui tend vers l'efficacité sans oppresser....

 

Mais revenons au RER B ? Cette ligne est-elle à ce point dangereuse pour les voyageurs comme semble l'indiquer le journal francilien ? Personnellement, j'ai fréquenté quotidiennement cette ligne du 15 juillet 1996 au 31 décembre 2003, essentiellement sur le tronçon nord (De Denfert-Rochereau au Parc des Expositions) , pour me rendre au travail. A toutes les heures. Parfois très tôt le matin ou fort tard le soir. J'ai sans doute comme beaucoup d'entre vous connu toutes les situations possibles : l'arrêt sans raison, le signal d'alarme, l'accident de personne, l'interconnexion suspendue et la gare de surface (voies 32, 33 de mémoire), les grèves, la peur de l'attentat et autres joies du retard et de l'inconfort qui rend chaque trajet presque unique dans sa diversité et ses surprises...

Toutefois, en matière d'insécurité, pendant ces presque 7 ans et demi je n'ai été confronté directement qu'en trois occasions à des situations que je qualifierais sobrement d'un peu chaude. La première fois, en période de grève dure, dans un wagon bondé, une altercation entre personnes excédées d'être entassées comme du bétail a failli tourner au vinaigre. Quelques autochtones avaient envie de passer leurs nerfs sur des touristes coupables d'avoir trop de bagages et qui à mon avis ont depuis gardé une image écornée de la France. Heureusement avec un peu de pédagogie et l'appel au calme de quelques voyageurs nous avons évité le pire.

La seconde fois c'était un vol de bagage justement, en direct. Une touriste sans doute toute à sa joie de visiter enfin Paris n'a pas prêté attention au petit scénario semble-t-il bien huilé et répété en gare de Villepinte. Quelqu'un monte, se colle debout au siège en strapontin, jette un œil, repère sa victime et part avec un de ses bagages au moment où la sonnette d'alarme annonçant le départ s'amorce. Une autre personne se met devant les portes pour couvrir la fuite. La malheureuse n'a eu le temps de prononcer qu'un inutile "fuck" qui résume assez bien son impuissance du moment.

La dernière fois fut assez particulière et je m'en souviens presque comme si c'était hier. Il n'était pas vraiment tard mais la nuit était déjà tombée. Notre wagon était relativement bien rempli mais tout le monde était assis soit en train de lire, écouter de la musique ou perdu dans ses pensées. Lorsqu'à la gare de Villepinte, encore, un groupe d'une bonne dizaine d'individus passablement excités s'est étalé dans le couloir sur toute la longueur de la rame. Etrangement une tension indicible mais pourtant presque palpable s'est tout de suite installée dans le train. Comme si quelque chose de désagréable pouvait se passer. Je peux sans mentir écrire qu'une peur mystérieuse a dû au moins traverser chacun d'entre nous jusqu'à leur descente en gare de Sevran-Beaudottes. Ce trajet entre simplement deux stations est apparu comme l'un des plus longs de ma vie. S'agissait-il d'un sentiment de crainte irrationnel ? Une forme diffuse d'insécurité ressentie sans raison ? Puisque et ce n'est pas le moindre des paradoxes, rien n'est arrivé...

Voilà. C'était ma petite façon à moi de réagir par rapport à l'article alarmiste du Parisien que je relaie ci-dessous. Le climat s'est-il véritablement durci depuis 2004 ? Je n'en sais rien... A vous de faire partager votre expérience sur cette question si vous en avez envie...

Stéphane Fleury

rerbarticle1 

rerbarticle2

Source : Carole Sterle Le Parisien du 27 novembre 2010.

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Sécurité publique

Publié le 17 Décembre 2010

Regardez sur cette photo les morceaux de bois joliment tronçonnés et empilés façon puzzle devant la mairie. C'est mignon, non ? Avec un peu d'imagination on dirait presque un sapin de Noël reconstitué !

tilleularcenciel.jpg

Les arbres sont décidemment vraiment à l'honneur dans notre bonne ville d'Aulnay-sous-Bois ! Mais ne s'agirait-il pas des tilleuls de la cité Arc en ciel lâchement abattus un petit matin calme d'août 2010 devant les habitants à peine sortis de leur sommeil ? Serait-ce une manière de redonner à ces arbres une seconde jeunesse l'espace des vacances de Noël  ?

En attendant la réponse à ces questions, le 11 août 2010 sera donc désormais une date funeste. Le reflet symbolique  d'un exécutif municipal qui tranche avec brutalité sans tenir compte de l'avis des habitants des quartiers. L'histoire à terme nous montrera si cette méthode était la bonne...

En mars 2008, Gérard Ségura, après son élection, annonçait pourtant "le temps du bonheur !". Mais le  temps du bonheur pour qui ? Les bucherons et les tronçonneuses ?

Stéphane Fleury

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #A vos quartiers !

Publié le 16 Décembre 2010

Il existe parfois dans notre commune des paradoxes étonnants. Prenons la rue Anatole France par exemple. Nous sommes en pleine centralité. Zonage UA au niveau du plan local d'urbanisme donc zone de densité maximum par essence. Située toute proche de la station de RER B. Bref, en théorie, un véritable Eldorado pour le commerce de proximité. Pourtant lorsque vous faîtes quelques pas à cet endroit les échoppes sont désespérément closes... Les photos qui suivent montrent des boutiques fermées qui se suivent et donnent l'air d'un véritable désert commercial...

pressingarcenciel(Le pressing Arc-en-Ciel... Il pourrait pourtant accueillir une magnifique petite boutique de tronçonneuses...)

brasserielachope.JPG                                               (Ce soir à la Chope c'est pas vraiment open-bar...) 

cinebank.JPG

(L'ancien lieu de location vidéo qui, non sans humour, a laissé à l'entrée l'affiche du film de Brian De Palma : Carlito's Way dont le titre en français est... L'impasse !)

cyclestilly.JPG

                        (Les cycles Tilly, transférés rue Jules Princet mais toujours pas remplacés)

poissonnerie.JPG

                  (Seras-tu aux prochaines vacances chez Marées et Rivages ou bien sur la plage ?)

pharmacie.JPG

(L'une des survivantes du quartier : la pharmacie. Aurait-elle mis les autres commerces du coin sous prozac ?)

Le commerce de proximité à Aulnay-sous-Bois serait-il en train de mourir, même en centre-ville ... ?

Stéphane Fleury

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #A vos quartiers !

Publié le 15 Décembre 2010

Aulnay et Chicago, même combat !

 

Décidément nous sommes abonnés à la loi des séries…

 

Il y a peu de jours, c’était la police qui faisait la Une de l’actualité. Hier nous avons eu droit aux voyous. Etonnant mélange des genres….Tout se passe alors, dans notre société médiatique, comme si chacun occupait, à tour de rôle, le devant de la scène dans un ballet dangereux qui, cette fois-ci, aurait pu être sanglant.

 

Mais il ne faut pas confondre flics et voyous. Le cinéma a beau présenter les uns ou les autres, sous des abords plus ou moins sympathiques dans une relation souvent complexe et parfois ambiguë, il n’en demeure pas moins que force doit rester à la loi. Les citoyens, et particulièrement les plus faibles, ne s’y trompent pas.

 

Attrait pour le spectaculaire, le sensationnel, l’image choc, la peur rétrospective… Tout y passe pour que les medias accourent en masse pour relayer des faits divers navrants porteurs d’émotions bien légitimes. Mais il faut bien prêter attention à tout cela. Bien souvent, la dictature de l’émotion fait le lit de toutes les récupérations, de tous les excès ou  slogans faciles.

 

De la peur à la recherche de boucs émissaires, il n’y a donc qu’un pas que l’on peut franchir aisément. Couleur de peau, origine sociale, … il faut prendre garde à ne pas tout confondre.

 

Des voyous, il en existe de toutes sortes : des grands, des moyens ou des petits…Comme une sorte de chaîne invisible mêlant rapport à l’argent et détournement de la loi.

 

Cela commence par les trafiquants d’armes, les trafiquants de drogue et les proxénètes.

Quand on fait le compte de ce que représente cette criminalité organisée aux quatre coins de la planète, on est proprement ébahis. On l’est encore plus quand on suit les circuits de blanchiment de cet argent ainsi recyclé.

 

Cela continue par la corruption aux plus hauts niveaux des Etats, laquelle bien entendu se décline ensuite à tous les échelons, par une sorte de systèmes parallèles qui gangrènent les rapports sociaux et les circuits de décision (commissions diverses, rétro- commissions, bakchichs, etc).

 

Cela se poursuit par la délinquance en col blanc, type Madoff ou autres, qui constitue une sorte de criminalité financière organisée dont les ravages peuvent être destructeurs, au point de mettre en péril, par effets en cascade, tel ou tel établissement.

 

Dans tous ces exemples, on voit bien qu’il s’agit là d’une illustration parfaite d’une société malade de son rapport à l’argent et à la morale.

 

Dans une société où tout paraît se résumer à la quantité d’argent que l’on gagne ou que l’on possède, les tentations sont grandes pour ne pas respecter les commandements élémentaires de la morale. Plus ou moins feutrés, ou plus ou moins violents, de tels agissements entrainent un délitement de la société, dont il faut bien mesurer tous les dangers.

 

Qu’opposer à tout cela ?

 

Probablement, le métier, l’art et la culture. Autant dire aussi : l’éducation et la formation.

 

Et c’est là où le parallèle avec Chicago s’impose assez facilement.

 

La violence ou la musique.

 

Aux violences raciales, et aux trafics en tous genres se traduisant par des règlements de compte répétés, il s’est agi de substituer des chants ouvrant la voie à une sublimation de la souffrance et à des cris d’espoir en l’avenir. C’est ainsi qu’est né le blues à Chicago. Identité d’un peuple à travers une musique, expression d’un vivre ensemble, conciliant à la fois l’expérience du passé et une certaine vision du futur. Et c’est bien pourquoi l’initiative du festival Aulnay All Blues est particulièrement bienvenue.

 

La violence ou l’éducation.

 

Il n’est pas indifférent, je crois, que le Premier Président noir des Etats-Unis, ait été aussi dans sa jeunesse, un « facilitateur » ou un « éducateur » auprès de la jeunesse en difficulté des banlieues pauvres de Chicago. La violence est toujours la marque caractéristique de ceux qui ne savent pas utiliser les mots pour se faire entendre. La violence est toujours le signe d’un échec personnel ou social. Cela ne veut pas dire qu’elle est tolérable. Bien au contraire, car il faut être impitoyable devant toutes formes de violence. Cela signifie seulement qu’il faut tenter d’éradiquer tous les germes potentiels d’une telle violence.

 

La violence ou la formation.

 

Il ne s’agit pas ici de faciliter une sorte d’assistanat béat ou une sorte de charité de bon aloi. Il s’agit de former des individus autonomes et responsables et dés lors capables de s’intégrer et de trouver leurs voies à travers des activités socialement utiles. Cela devrait  d’abord être le rôle des parents, puis celui de l’Education nationale. Mais cela serait facilité assurément si notre société se recentrait sur des valeurs authentiques telles que l’effort et non  la facilité, l’éducation et non le laissez aller, la formation et non la paresse, au lieu de succomber aux sirènes faciles de l’argent roi.

 

Mais, indépendamment des conditions de vie et de travail qui peuvent s’avérer parfois assez dure, le refus d’une telle facilité incombe à chacun de nous en son âme et conscience Personne ne peut donc s’exonérer de ses propres manquements ou turpitudes.

 

Car s’il peut exister des responsabilités collectives, il ne demeure, en dernier ressort, que des attitudes et des responsabilités individuelles. Le leitmotiv de la « faute à la société » est donc un slogan un peu trop facile pour qu’on n’y regarde pas de plus prés.    

Veritis.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 15 Décembre 2010

Vous avez dit mixité sociale ?

 

A l’heure où l’on parle beaucoup de mixité sociale, il m’a paru intéressant d’essayer de comprendre ce que pouvait recouvrir cette notion.

 

On observera tout d’abord que celle-ci a largement existé en pratique à travers les siècles, que ce soit dans les villages, les faubourgs, les villes de province ou même dans certains quartiers de Paris ou de banlieue.

 

Question de dosage, d’équilibre et d’éducation. Sentiment d’appartenir à un espace commun, à une culture ou une histoire commune, au-delà des différences sociales. Sentiment aussi d’être unis à un destin commun. Sentiment de partage  de valeurs communes telles que la liberté, l’égalité ou la fraternité.

 

Mais à condition aussi de donner à ces mots le sens qui leur revient. Liberté et non licence. Egalité et non égalitarisme. Fraternité et non repli communautaire.

 

Laïcité également de sorte que les options religieuses ou spirituelles de chacun n’interfèrent pas sur la vie de la cité. Mais aussi respect des croyances de chacun à condition qu’elles ne s’accompagnent ni d’intolérance ni de prosélytisme.

 

Mixité sociale donc. Alors pourquoi cela semble-t-il, en pratique, parfois si difficile ?

 

I. Les premiers éléments de réflexion me paraissent d’ordre psychologique,  sociologique ou culturel.

 

Ami ou ennemi ? C’est, au fond la première question qu’inconsciemment la plupart des gens se posent en présence de l’autre. Peur primaire, legs de la période animale ; peur basique liée à la rareté de l’espace ou des ressources ; peur enfouie liée aux guerres  anciennes. Il faut donc dépasser toutes ces peurs, pour pouvoir accueillir l’autre et dépasser cette dualité.  Encore faut-il que cet « autre » ne constitue pas une menace réelle ou supposée, qu’il n’ait pas la prétention d’imposer sa loi, qu’il respecte la civilité élémentaire qui sied à l’établissement de relations de bon aloi : politesse, respect et considération de l’autre.

 

Or l’expérience prouve, quels que soient les milieux considérés, que cela ne va pas forcément de soi. Cela suppose souvent un certain type d’éducation et de conception de la relation à l’autre : ouvert mais exigeant. C’est une affaire de cœur mais aussi de raison et de langage. C’est une affaire d’équilibre mais aussi de tact et de discrétion.

 

Or, toute notre « civilisation » est le plus souvent orientée vers une rivalité mimétique qui déclenche envie, jalousie, colère, frustration, déni de l’autre, hypocrisie, etc. Comment donc faire en sorte que ces univers intérieurs ne viennent pas perturber la vie en société ? C’est là toute la question.

 

Seuls un effort patient de chacun et une prise de conscience salutaire peuvent prévenir l’occurrence de phénomènes de crainte ou de non considération réciproques. Seul un socle minimum et commun de valeurs partagées peut créer les conditions d’une mixité sociale réussie.

 

Mais, est-ce toujours le cas ?

 

Prenons l’exemple de gens qui se lèvent tôt, pour aller travailler et qui seraient dérangés dans leur sommeil par d’autres qui feraient du bruit et que l’on entendrait à travers une cloison trop mince ou des fenêtres donnant sur la rue.

 

Prenons l’exemple de jeunes adolescents qui ne trouvent pas mieux que de faire pétarader des motos ou des scooters, dans des quartiers tranquilles.

 

Prenons l’exemple de gens qui ne cherchent pas de travail, vivent d’expédients, d’assistance ou de combines diverses et qui paradent au pied de leurs immeubles.

 

Prenons l’exemple de familles complètement dépassées qui ont mis des enfants au monde mais n’ont aucune autorité sur leurs progénitures, les laissant faire à peu près n’importe quoi.

 

Prenons l’exemple de gens qui, ayant soif de revanche par rapport à des passés difficiles, considèreraient qu’ils auraient subitement tous les droits.

 

Prenons l’exemple de gens qui jettent leurs mégots par terre, crachent au sol ou se déplacent en bande, en cachant soigneusement leurs visages avec des capuches ou en s’exprimant de façon vulgaire ou agressive.

 

Bien évidemment ce type de comportement n’est pas majoritaire. Mais malheureusement cela existe aussi et il ne sert à rien de se voiler la face.

 

Il s’agit là de choses que tout le monde peut vérifier mais que l’on ne peut pas dire ou écrire facilement par peur d’être taxé de « politiquement incorrect ».

 

Mais à force de ne pas dire les choses, une certaine forme de délitement de la société se poursuit, la « souffrance sociale ou civique » s’accroît, à tel point que certains en viennent même à plébisciter, parfois, les orientations « les plus à droite » sur l’échiquier politique.  Ce réflexe d’ordre et d’autorité s’empare alors de gens qui, excédés par des incivilités, des largesses, des abus, des excès en tout genre en viennent à souhaiter la mise en œuvre de solutions, dont ils ne mesurent pas forcément toutes les conséquences.

 

Mais, il est trop facile de balayer de tels réflexes d’un revers de la main, et tout particulièrement lorsqu’ils viennent des milieux dits « populaires ». Il ne s’agit pas de souscrire, mais il s’agit d’entendre. « Vrais problèmes, mais fausses solutions » ont pu dire alors quelques hommes politiques en vue ! Mais, à ne retenir que la deuxième partie de la phrase, on en oublie parfois la première qui, elle, reste bien prégnante.

 

C’est en ayant à l’esprit ce type de contexte qu’il faut aborder cette fameuse question de la mixité sociale en espérant, peut-être ainsi, dissiper quelques malentendus.

 

Je me permets donc de livrer ici quelques réflexions :

 

1.      Le repli « communautaire » quel qu’il soit est l’ennemi d’une véritable mixité sociale. Si l’on recrée des mini « ghettos » au sein d’un immeuble, on ne fait que déplacer le problème sans véritablement le résoudre.

 

2.      J’aime bien les mots de métissage, de rencontre des cultures et de diversité. Il s’en suit un mélange et un enrichissement réciproques et une ouverture sur les autres. Mais cela ne peut fonctionner dans un seul sens. Cela suppose donc d’abandonner des  préjugés ayant souvent la vie dure, et ce d’où qu’ils viennent.

 

3.      Les civilisations non occidentales ont leur propre richesse dont il faut souligner leurs apports nombreux en matière architecturale, artistique, philosophique, culturelle, etc.

 

4.      Mais, il faut aussi faire respecter un des apports essentiels de notre civilisation : celui de la déclaration universelle des  Droits de l’homme et du citoyen sur laquelle reposent toutes les valeurs fondamentales de notre société.

 

5.      Il faut s’efforcer de mettre en valeur tout ce qu’il peut y avoir de positif dans chaque culture mais aussi aller à la rencontre de l’autre et donc écarter tout ce qui irait dans un sens opposé : repli sur soi, soumission à une « tradition », prosélytisme, attitude clanique ou sectaire, etc.

 

6.      L’instruction, l’éducation et le respect sont les passeports obligés d’une véritable mixité sociale. Ce n’est pas seulement une question de conditions sociales ou de moyens financiers, c’est aussi une affaire d’effort, de conscience et de responsabilité.

 

7.      Chacun doit respecter et même s’approprier l’histoire, la culture et les valeurs fondamentales du pays dans lequel il vit.

 

8.      La liberté de pensée et d’expression, l’esprit critique au sens noble du terme représentent des valeurs fondamentales de notre société et, à ce titre, doivent être respectées. Cet acquis de notre démocratie permet de critiquer librement toutes les traditions d’où qu’elles viennent.

 

9.      Tout réflexe « identitaire » particulier doit être replacé  dans un contexte plus large intégrant le sentiment d’appartenance à la communauté humaine, quelles que soient les particularités des uns et des autres.

 

Tous ces éléments d’ordre psychologique, sociologique ou culturel jouent donc un grand rôle dans le cadre de la mise en œuvre d’une véritable politique de mixité sociale. Il faut bien les reconnaître et les identifier si l’on veut tenter de dissiper bien des incompréhensions ou des malentendus.

 

 

II. Les deuxièmes éléments de réflexion me paraissent d’ordre économique et financier.

 

La question fondamentale est ici celle de l’économie de marché, celle d’une certaine forme d’équité mais aussi d’une certaine aspiration à l’égalité.  

 

On peut considérer que l’économie de marché est profondément injuste, dans la mesure où elle peut refléter des inégalités de naissance, de formation ou de talent. Mais jusqu’à présent on n’a pas trouvé mieux pour assurer le dynamisme économique et l’enrichissement d’une société. Il en résulte donc des mécanismes d’inégalité que la société peut alors, et même doit s’efforcer de réduire grâce à des mécanismes de redistribution. Mais la question est alors de savoir jusqu’à quel point cela est, non seulement souhaitable, mais possible.

 

Or, cet effort n’est pas mince dans la mesure où le taux de prélèvement obligatoire qui pèse sur la production, les services et les échanges avoisine dans notre pays les 50 %.  Jusqu’ où alors est-il possible d’opérer cette redistribution sans pour autant décourager l’effort, le travail et l’épargne nécessaires  au fonctionnement de l’économie. Et ce, au nom d’une certaine idée de l’équité et de la proportion entre ce qui doit revenir à chacun en fonction de son mérite et ce qui peut être redistribué.

 

Tout cela pose donc la question politique fondamentale des rapports entre l’autonomie d’une part et le partage d’autre part.

 

Ces deux valeurs sont parfaitement respectables. Elles se complètent à merveille lorsque la force de la première peut nourrir une forme de solidarité notamment envers les « plus défavorisés ». Ce mécanisme de redistribution s’appelle l’impôt. Mais tout est alors une question de dosage : ne dit-on pas, avec juste raison, que trop d’impôt tue l’impôt !

 

Nous pouvons ainsi avoir des personnes qui ayant travaillé toute leur vie, ont toujours payé des impôts, n’ont jamais reçu de faveur particulière de l’Etat, du département ou de la commune, et ont payé leurs loyers ou acquis leur logement aux conditions du marché.

 

De l’autre, nous pouvons avoir des personnes ne payant pas  d’impôt sur le revenu,  recevant des allocations familiales, logement, ou chômage, des prestations sociales, des aides d’une commune ou d’un comité d’entreprise, etc.

 

Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres. Il s’agit de comprendre l’hétérogénéité d’une société et donc de préciser aussi les aspects économiques et financiers préalables  à toute politique sociale.

 

Le premier point qu’il faut avoir présent à l’esprit est tout d’abord l’ampleur du déficit de l’Etat.

 

On peut penser qu’une autre politique fiscale pourrait être menée en augmentant les taux des prélèvements déjà très élevésmais on ne peut pas faire comme si ce déficit n’existait pas. Or sa résorption implique une réduction des dépenses ou /et une augmentation des recettes comprises selon les hypothèses entre 5 et 10% du P.I.B. La mince affaire ! Quoi que  disent les uns ou les autres, toute politique en matière sociale est forcément dépendante des marges de manœuvre économiques et financières. Or celles-ci ne sont pas extensibles à souhait, n’en déplaise aux politiciens qui promettent monts et merveilles sans bien chiffrer le coût de ces merveilles !

 

Le deuxième point qu’il faut souligner c’est de savoir de quelle façon on peut combiner de façon équitable l’effort privé en matière de logement et l’effort social.

 

Car, fort heureusement il est loin le temps  où les logements sociaux  étaient de qualité très inférieure à ceux relevant du secteur privé. Dés lors se pose la question de la logique respective des mécanismes de financement des uns et des autres et donc le coût pour la collectivité que représente le financement du logement social. Là aussi question de  choix politique et de dosage financier.

 

Le troisième point qu’il faut aborder est celui des modalités d’attribution des logements et des conditions d’équité d’une telle attribution. Il faut à la fois respecter des ratios de solvabilité et tenir compte des besoins de chacun. Dés lors, une telle attribution peut obéir à des critères contradictoires qu’il s’agit d’arbitrer. De plus, l’aspect financier du coût de la construction n’est pas sans incidence sur le montant des loyers exigibles, d’autant que les enveloppes financières de l’aide à la construction ne sont pas extensibles à l’infini.

 

Ainsi, une politique en faveur du logement social n’est pas neutre ni du point de vue financier, ni du point de vue budgétaire, ni du point de vue fiscal. Quel que soit le caractère louable de  son intention, elle se heurte, par définition, à des limites financières objectives, à des risques de « favoritisme » au moment des attributions et à des conditions de redistribution qui doivent aussi respecter le souci d’équité dû à chaque citoyen.

 

Il ne sert à rien d’ignorer ces multiples contraintes faute de quoi, on risque de délivrer des fausses promesses qui n’entraîneraient alors que des désillusions.

 

Que penser donc de tout cela ?

 

Les objectifs de mixité sociale sont donc parfaitement louables.  Mais il ne sert à rien d’ignorer les conditions de possibilité d’une telle mixité :

 

1. Lorsqu’elle passe par des mécanismes de redistribution, toute politique sociale est forcément dépendante des réalités économiques et financières qui pèsent sur elle.

 

2. Les tissus urbains ont leur propre histoire que l’on peut faire évoluer mais à condition de respecter ce qui a fait leur identité construite patiemment au fil des temps.

 

3. La mixité sociale n’est pas un phénomène qui peut se décréter d’en haut de façon autoritaire. C’est un processus patient qui doit tenir compte de l’équilibre subtil d’un territoire et de sa population.

 

4. La mixité sociale doit reposer  sur des valeurs communes : respect de soi, des autres, et donc aussi de nos différences. Mais elle ne peut s’édifier qu’à travers un socle commun hérité de notre passé, de notre histoire, de nos traditions, de notre culture, sans oublier bien sûr une certaine idée  de ce que doit être notre avenir commun.

 

Veritis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 14 Décembre 2010

Vous l'aurez noté. Elle est de retour. L'incontournable patinoire d'Aulnay-sous-Bois ! Côté pratique elle est ouverte jusqu'au 16 janvier 2011. Vous trouverez horaires et tarifs en cliquant ici. L'an passé un billet de 20 euros suffisait pour s'offrir 5 entrées adultes + 5 entrées enfants. Désormais il faudra compter 22 euros... Tout augmente...

patinoire.JPG

En cette année d'Agenda 21 dans notre bonne ville d'Aulnay-sous-Bois, la patinoire s'inscrit évidemment, vous l'aurez compris, dans une démarche de développement durable et lutte à sa manière contre le réchauffement climatique...

Après le succès fulgurant d'Aulnay-Plage l'été dernier, la patinoire ferait presque rêver à un possible Aulnay-Neige. Pour l'occasion on pourrait peut-être aménager les pentes du Parc Ballanger pour faire quelques pistes de ski histoire de faire profiter au plus grand nombre des joies de la glisse... Enfin c'est juste une idée comme ça parmi d'autres...

En attendant, bien entendu, une potentielle apothéose en 2014 avec Aulnay-Lune pour celles et ceux à qui on avait promis la lune et qui ne la verront peut-être pas...

Stéphane Fleury

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Environnement

Publié le 14 Décembre 2010

De la justice et de la police….

 

Notre ville pâtit d’une image de marque encore difficile dont elle s’emploie à résorber les effets grâce à des actions pédagogiques et des témoignages de réussite, notamment dans le domaine du sport et de la culture.  C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons  que déplorer des faits récents ayant terni la réputation d’un corps de fonctionnaires chargé de protéger notre sécurité et qui se sont traduits par des décisions de justice en première instance ayant alimenté une polémique aux plus hauts niveaux de l’Etat.

 

Le métier de policier n’est pas un métier facile particulièrement dans les zones dites « sensibles ». Cela exige du courage, du sang-froid, de la retenue et un sens de l’à propos à toute épreuve.  Cela nécessite aussi une conception exigeante de son métier, une éthique sans faille, un discernement réel. Puisqu’on représente l’Etat et la force, tout n’est pas permis. Il y a des règles, des procédures à respecter.

 

En même temps dans le feu de l’action, la pression n’est pas mince, le risque n’est pas absent, de sorte que des dérapages, heureusement assez peu fréquents, peuvent survenir. Quelles que soient les circonstances, de tels dérapages ne peuvent être tolérés dans un Etat de droit.

 

Reprenons les faits :

 

« Le 9 septembre dernier, une course-poursuite s’installe entre la police et une voiture signalée volée. Un policier est blessé à la jambe. Par le délinquant chassé ? C’est ce que veulent faire croire les fonctionnaires alors qu’en réalité c’est un deuxième véhicule de police qui a heurté le policier. Saisie par le préfet de la Seine-Saint-Denis, l’IGS (Inspection Générale des Services) ne tarde pas à confondre les policiers qui n’avaient pas hésité à faire risquer les assises à un individu, certes connu pour vol et trafic de drogue mais non responsable de la blessure du policier. »

 

Lors du procès, début novembre, le procureur avait requis des peines de trois à six mois de prison avec sursis, pour les sept fonctionnaires de police âgés de 23 à 32 ans, pour les motifs suivants : « dénonciations calomnieuses », « faux en écriture publique » et, pour trois d’entre eux « violence aggravée ».

 

Or, le 10 décembre dernier, le Tribunal correctionnel de Bobigny a condamné ces policiers à des peines de prison ferme : trois à 12 mois (ceux qui se sont rendus coupables de violences aggravées), un à 9 mois, un autre à 7 mois et deux à 6 mois.

 

C’est, à priori, la première fois qu’un jugement aussi sévère a été prononcé, pour ce type de délits, s’agissant de policiers dans l’exercice de leur fonction. Compte tenu de la sévérité des peines, le parquet a fait appel. Cependant, si ces sanctions étaient confirmées cinq d’entre eux seraient radiés des effectifs de la police.

 

Quelles ont été les réactions ?

 

1.      Peu après l’énoncé du jugement, des dizaines de policiers de Seine-Saint-Denis, se sont rassemblés au pied du Palais de justice et ont fait retentir les sirènes d’une quinzaine de voitures de police.

 

2.      Le secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance a déclaré : « On est scandalisé par ce jugement. Pour nous c’est une atteinte au métier de policier ». Le secrétaire général de ce même syndicat a lui-même indiqué : «  Les policiers ont reconnu la faute commise et nous ne comprenons pas, d’autant que des multi récidivistes  dans ce tribunal et ailleurs, ne sont pas eux, condamnés comme il se doit ou remis en liberté ».

 

3.      Les journaux télévisés de TF1, France 2 et France 3, ont relayé cette manifestation en lui donnant donc un retentissement national.

 

4.      Le préfet de la Seine-Saint-Denis a demandé aux policiers rassemblés de cesser leur manifestation, une faute indéniable ayant été commise. Pour autant il s’est déclaré « très étonné de la décision du tribunal ».

 

5.      Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé sur cette affaire dans les termes suivants :

 

 « Sans naturellement méconnaître la nature des faits qui ont été reprochés aux policiers, ce jugement dans la mesure où il condamne chacun des sept fonctionnaires à une peine de prison ferme peut légitimement apparaître, aux yeux des forces de sécurité, comme disproportionné. Notre société ne doit pas se tromper de cible : ce sont les délinquants et les criminels qu’il faut mettre hors d’état de nuire ».

 

6.      Le ministre de la Justice lui a répondu en ces termes :

 

« A Bobigny, la justice a fonctionné, la procédure suit son cours. Des faits que tous les prévenus ne contestent pas d’ailleurs, ont été commis. Ces personnes ont été convoquées devant le tribunal correctionnel. Le parquet a requis des peines avec sursis. Le tribunal a jugé différemment et le parquet a fait appel. Il appartient désormais à la cour d’appel de se prononcer. C’est ainsi que la justice fonctionne. »

 

 

Que penser donc de tout cela ?

 

1.      Nous vivons en France dans un Etat de droit, caractérisé par une séparation des pouvoirs, notamment entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Traditionnellement un ministre se refuse donc à commenter toute décision de justice. On ne peut donc que s’étonner des propos du Ministre de l’Intérieur, même s’il réagit à l’émoi compréhensible des policiers.

 

2.      Les policiers recrutés sur la base d’un concours national doivent bien commencer leur carrière quelque part, mais il est frappant de constater le jeune âge des policiers mis en cause. A l’instar des jeunes professeurs, les premières affectations de policiers se font souvent dans des villes « difficiles ».  On pourrait donc souhaiter qu’une gestion plus équilibrée des affectations fasse que les jeunes policiers soient sérieusement encadrés par leurs aînés.

 

3.      La justice n’est pas non plus exempte de tout reproche. Ainsi en comparant les agissements de ces policiers à ceux de la gestapo, le substitut du procureur de Bobigny a tenu des propos que l’on pourra qualifier  d’excessifs. Je ne reviendrai pas non plus sur cette fameuse affaire d’Outreau, où toute une chaine judiciaire, bernée par une affabulatrice, s’est avérée défaillante et n’a pas hésité à jeter des innocents en prison. A contrario, certains fonctionnaires de police ont du mal à comprendre que certains tribunaux relâchent un peu vite, parfois, des trafiquants de stupéfiant ou autres.

 

4.      Il y a fort à parier que le tribunal de Bobigny a voulu, lui aussi, manifester un mouvement d’humeur en sanctionnant fortement des policiers qui ont manifestement fauté. Comme une sorte de coup de semonce ou d’avertissement en rappelant à ces policiers que la noblesse de leur métier implique de leur part un comportement adéquat et exempt de tout reproche. Dés lors cet avertissement ayant servi de leçon, le jugement de la Cour d’appel devrait certainement être plus clément.

 

5.      Notre pays a besoin d’une justice indépendante et sereine et d’une police efficace et protectrice des citoyens. La police sans la justice peut devenir aveugle. La justice sans la police ne peut pas fonctionner. Raison de plus pour retrouver les chemins d’une police et d’une justice exemplaires pour tous les citoyens. Mais comme en toutes choses, l’exemple doit venir d’en haut.

 

Veritis.

 

Sources :

 

-          Le  Journal du dimanche, 12 décembre 2010

-          Le Parisien.fr

-          Le Figaro.fr

-          Le Nouvel Obs.com

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 13 Décembre 2010

On connaissait le rideau déchiré d'Alfred Hitchcock. Il faudra désormais compter avec l'affiche déchirée de votre maire Gérard Ségura à votre écoute. Par quel prodige cette image protégée par son habituel panneau municipal en verre a-t-elle pu se retrouver dans un si triste état ? Gérard Majax et Sylvain Mirouf auraient-ils fait des émules à Aulnay-sous-Bois ?

En attendant la réponse à ces questions ne pourrait-on pas voir là-dedans comme une sorte de symbole. La partie amputée est en effet celle qui affirme que le maire est à notre écoute...  Notre maire Gérard Ségura ne serait-il finalement pas si à l'écoute que cela ? Ecouterait-il certains quartiers mais pas d'autres ? Certains aulnaysiens mais pas d'autres ?

Etonnant non ?

 gersegusual.JPG

gersegtorncurtain.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Divers

Publié le 13 Décembre 2010

Vous avez dit Génération Y ?

 

Moi, qui fais partie de la génération des « baby boomers » qui est entré à l’âge adulte au moment de Mai 68, (autant dire un vieux crouton !), je ne résiste pas  au plaisir de me pencher sur cette fameuse génération Y, dite encore génération du millénaire ou génération digitale.  Pourquoi les appelle-t-on ainsi ? Parce qu’ils n’arrêteraient pas de demander : pourquoi ? Ou Why en anglais, d’où « y » qui phonétiquement se prononce de la même façon.

 

Je suis en effet tombé sur un article décapant du supplément Version Fémina du Journal du Dimanche du 5 décembre dernier, écrit par Sandra Battle.

 

Si vous êtes capable d’envoyer un SMS, de chatter sur MSM, de consulter Facebook, de twitter, de télécharger de la musique sur votre iPod, le tout en même temps et en moins de cinq minutes ? Alors, assurément vous faîtes partie de la génération Y. Cela est d’autant plus vrai, si vous êtes nés entre  1975 et 1995.

 

Et là, je vois bien la plupart de mes camarades « blogueurs » de la blogosphère aulnaysienne ! Actifs ou réactifs, espiègles mais sincères, impatients et engagés, sérieux ou plus facétieux, en tous cas généreux, telle pourrait être une série de qualificatifs qui pourraient les caractériser.

 

Toute la question est alors de savoir comment les structures de la société (entreprises, collectivités, associations, ...) sauront accueillir et attirer une telle génération.  Car, il y a là, à n’en pas douter un formidable réservoir de créativité qui ne demande qu’à s’exprimer. Il y manque parfois de l’expérience, mais celle-ci est compensée largement par la fougue de la jeunesse ! Et ce d’autant qu’ils devraient représenter près d’un actif sur deux à l’horizon 2015.

 

Attachant, semble-t-il,  plus d’importance à un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ils considèrent, selon le sociologue M. Fize, que le travail n’est plus une « punition divine », la civilisation des loisirs et la (ou les) crise(s) étant passées par là.

 

« On ne les retient pas avec des titres ronflants, mais avec des projets qui les passionnent, les amusent et leur apprennent des choses » explique encore Lisiane Droal.

 

Tout cela est bel et bon et j’y souscris entièrement.

 

On peut, toutefois, se poser quelques questions.

 

1.      La génération zapping n’a-t-elle pas, parfois, une certaine tendance à voguer d’une mode à l’autre, d’un objet à un autre, d’une situation à une autre, sans véritablement aller au fond des choses et en surfant seulement sur des phénomènes passagers ?

 

2.      La génération de l’ « enfant-roi » dont il faut, d’ailleurs, imputer la responsabilité aux parents n’a-t-elle pas, dans certains cas, des effets  « secondaires » ravageurs sur le plan de la sociabilité, de l’éducation et de la formation ?

 

3.      Le monde d’Internet n’a-t-il pas la fâcheuse tendance de mettre un peu tout sur le même plan et au même niveau : le buzz anecdotique comme l’analyse fouillée ; l’image choc comme la photo de qualité ; le charabia comme le poème inspiré ?

 

4.      La dictature de l’instant n’a-t-elle pas pour effet de supprimer le temps long, celui de la méditation, de l’histoire, de la rêverie, de la poésie ?

 

5.      La civilisation de l’image n’est-elle pas aussi celle d’une certaine facilité reposant plus sur l’emprise de l’émotion que sur le développement de la réflexion ?

 

Voilà donc quelques pointillés, quelques interrogations que j’adresse à cette fameuse génération Y, en espérant qu’elle en fera le meilleur usage.

 

Hormis ces quelques craintes, qui n’ont aucun caractère de fatalité pour peu qu’elle en prenne conscience, j’avoue malgré tout une certaine tendresse  pour cette génération Y.

 

Je me plais alors à imaginer, avec cette génération montante, une autre façon de considérer les affaires publiques, une autre façon de concevoir les rapports sociaux.  Une  façon, peut-être aussi, de concevoir la vie : simple, sincère, ouverte et équilibrée.

 

Alors, il me revient aussi mes rêves de jeunesse auxquels tout au long de ma vie, je me suis efforcé de rester fidèle.  Et, j’ai l’impression de faire un peu partie de cette génération Y avec peut-être… juste un petit plus d’expérience et de sagesse.

 

J’invite donc les personnes de ma génération qui ont quelques responsabilités dans la conduite des affaires publiques à tenir grand compte de ces nouvelles sensibilités, faute de quoi, elles pourraient avoir quelques désillusions ou de sérieuses surprises.

 

Pourquoi alors ne pas concevoir dans un hebdo municipal un espace réservé aux blogs de la ville, animés pour la plupart par ces fameux membres de la génération Y ?

 

Veritis.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 10 Décembre 2010

Où sortir à Aulnay-sous-Bois ? De prime abord, la question peut paraitre saugrenue. Mais elle est pourtant loin d'être anodine, tant l'image d'une simple ville-dortoir colle parfois à notre commune. D'autres que moi se sont posés la question. D'où l'idée de cette rubrique où sortir à Aulnay ? L'objectif : partager des endroits, des coups de cœur afin de sortir un peu de chez soi en oubliant l'ordinateur, la télévision ou la Playstation...!   Alors quand on va sortir ? N'hésitez pas à recommander vos bons plans ici (aulnaylibre@yahoo.fr) ou sur les profils facebook et twitter du blog. Nous les relaierons bien volontiers...

Aujourd'hui je commence par le top puisque notre Cité comporte un restaurant une étoile au guide Michelin : l'Auberge des Saint Pères. Je n'y suis pas encore allé... N'hésitez pas à livrer vos impressions en commentaires sur ce lieu gastronomique décrit ci-dessous par le site l'hôtellerie Restauration.

Aulnay-sous-Bois (93) Jean-Claude Cahagnet, Maitre cuisinier de France, est installé depuis 1998 en Seine-Saint-Denis. Etoilé depuis 2004, il propose une cuisine gastronomique.

Situé à Aulnay-sous-Bois, à dix minutes au nord de Paris, l'Auberge des Saint Pères se niche dans une rue bordée de pavillons. Ce restaurant existe depuis 1976, mais c'est depuis 1998 que Jean-Claude Cahagnet y officie. "J'ai eu un véritable coup de cœur. Par ailleurs je cherchais une affaire à taille humaine, qui permettait tout de même de vivre correctement."

jean-claude-cahagnet.jpg

C'est en 2004, un an avant les émeutes en banlieue, que l'Auberge des Saint Pères a décroché son étoile au guide Michelin. Pas évident d'imaginer la présence d'un restaurant gastronomique dans ce département. Mais contrairement aux apparences, il existe une clientèle pour une table comme celle de Jean-Claude Cahagnet, Maitre cuisinier de France : "Il y a des sociétés comme l'Oréal implantées à Aulnay" explique, avec un sourire malicieux, cet ancien de chez Gérard Vié. D'une capacité d'une cinquantaine de places, l'établissement réalise 32 à 35 couverts par service.

Jean-Claude Cahagnet partage, avec ses voisins de quartier, un potager. "J'y cultive des plantes telles que l'hysope, les capucines, les pimprenelles miniatures, la menthe des loups et bien d'autres encore qui viendront agrémenter mes plats d'une touche personnelle". Exemple ? Un Rouget poêlé croustillant, quinoa à la chlorophylle-coriandre-persil et un fin pain au lard fumé.

Une implication dans la vie de la cité

On ne peut pas diriger un restaurant gastronomique en banlieue sans poser un regard sur les difficultés que connaissent ces quartiers. En toute discrétion et modestie, Jean-Claude Cahagnet s'investit également pour aider des adolescents en situation difficile, par le biais d'associations de quartier. "J'étais moi-même un cancre à l'école, dévoile-t-il. J'ai eu la chance qu'un des amis de ma mère ait accepté de me prendre en apprentissage dans son restaurant pour me faire découvrir le métier. Je collectionnais déjà les recettes de cuisine que je découpais dans les magazines quand j'étais jeune. Tout le monde n'a pas eu les mêmes chances au départ. Si j'arrive à intéresser quelques uns de ces enfants à la cuisine, c'est en soi une victoire et une fierté personnelle." Généreux, il n'hésite pas à demander parfois du renfort à certains de ses amis et confrères lors d'opérations caritatives. Pour ce passionné de moto, la cuisine est une chose que l'on doit faire partager à tous.

L'Auberge des Saint Pères

212 avenue de Nonneville

93600 Aulnay-sous-Bois

www.auberge-des-saint-peres.fr

 

Source : A.J.A L'hôtellerie Restauration mercredi 8 décembre 2010  

Voir les commentaires

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Où sortir à Aulnay