Quoi de mieux qu'une petite poursuite judiciaire pour faire la promotion d'un blog ! Peu de temps après son arrivée surprise sur la scène locale, à grands renforts de publicité uniquement sur MonAulnay, AulnayLeaks, site spécialisé dans la délation anonyme, réussit cet exploit dès son premier article !
La note en question, intitulée les copains d'abord (à lire ici), dressait un portrait sans concession d'employés municipaux supposés avoir bénéficié de largesses financières de la nouvelle majorité suite aux élections de mars 2008. Noms et chiffres à l'appui, le ou les membres d'AulnayLeaks semblaient à la fois très bien renseignés mais aussi quelque peu orienté(s) politiquement parlant.
Ceci étant dit, le concept de base, à savoir rendre public des documents théoriquement embarrassants pour le pouvoir en place, était plutôt sain en terme de démocratie. Cependant, la méthode consistant à se cacher derrière un ordinateur pour révéler de pseudo-scandales manquait réellement de panache. De même, s'attaquer nominativement à des personnes en gardant soi-même l'anonymat n'était pas très courageux.
Quoi qu'il en soit, la ville n'a pas tardé à réagir et dans un communiqué ( à lire ci-dessous), largement distribué en fin de matinée, annonce qu'elle attaque AulnayLeaks pour diffamation. Le site étant hébergé par la plateforme Overblog, on est curieux de savoir à la fois si le ou les auteurs seront identifiés et poursuivis en leur nom mais également si le site va être fermé séance tenante.
En tant que blog soi-même, Aulnaylibre ! suivra bien entendu avec grand intérêt les suites de cette histoire qui pose plein de questions.
En effet, à votre avis, qui a raison ? La mairie, qui dénonce des méthodes calomnieuses d'un autre temps ? Ou bien AulnayLeaks qui a pris le parti de l'ouvrir bien que le faisant anonymement ? La liberté d'expression et d'une manière plus large la démocratie sont-elles en jeu dans cette affaire ?
A vous de juger !
La Ville a décidé de poursuivre en justice le ou les auteurs du blog « AulnayLeaks » pour diffamation envers un certain nombre d’employés municipaux. Avec la publication de cette liste nominative, un cran intolérable a été franchi dans l’atteinte à la vie privée. Nous ne sommes plus dans le cadre du débat public, mais dans la calomnie et le règlement de comptes. Nous appelons solennellement toutes les femmes et les hommes attachés à la liberté d’expression à dénoncer ces dérives dont les conséquences peuvent s’avérer extrêmement préjudiciables pour les personnes injustement mises en causes.