Un cœur avec lequel elles ont tenté, ce samedi après-midi, d'éveiller quelques vocations parmi les promeneurs du parc départemental du Sausset, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Toutes quatre sont assistantes familiales. Un vrai métier, que le grand public connaît davantage sous le nom de « familles d'accueil ». En Seine-Saint-Denis, parmi les quelque 8 000 enfants et adolescents suivis par les services de l'Aide sociale à l'enfance, 1 200 sont placés chez des assistants familiaux — des femmes dans l'écrasante majorité des cas.
Mais la profession vieillit, et souffre, comme d'autres métiers de l'enfance, d'un manque d'attractivité. Le problème est devenu si aigu que le conseil départemental de Seine-Saint-Denis a lancé, en octobre, un « Bus des métiers de l'enfance » sur les routes du 93. Avec un message clair : le secteur offre des emplois, et même des emplois en CDI, qu'il s'agisse des assistants familiaux, des éducateurs, des auxiliaires de puériculture! Ce samedi, il s'est stationné en plein parc, face à une aire de jeux pour enfants.
Prospectus en main, les assistantes familiales vont au contact des parents venus avec leur marmaille. Les réactions sont mitigées. Le métier fait parfois peur. « C'est un métier difficile, mais on n'est pas tous seuls, assure Yamina, forte d'une expérience de vingt ans. On travaille en équipe, avec des psychologues, des médecins, des éducateurs… » Toutes admettent avoir connu des moments difficiles. Mais, ajoute Yamina, « vous accueillez un enfant démoli par son histoire, vous lui donnez de la tendresse, du réconfort. Et puis vous le voyez petit à petit prendre confiance en lui, se rétablir… » Et ça, complète Rahma, assistante familiale depuis 32 ans à Livry-Gargan, « ça n'a pas de prix ».
« La France est le seul pays où les assistants familiaux perçoivent un salaire et non une indemnité »
Comment mettre un pied dans cette profession ? Le panneau planté devant le bus donne une partie de la réponse : « Vos qualités humaines sont votre meilleure carte de visite ». « C'est très vrai, assure Firyel Abdeljaouad, responsable de l'accueil familial départemental. Faire preuve de bienveillance, d'écoute, de tolérance, avoir quelques capacités éducatives, offrir à l'enfant un cadre cohérent où on ne change pas d'avis toutes les trois minutes, c'est déjà très bien. Le reste, on l'apprend en formation. »
Les candidats doivent d'abord obtenir un agrément de la PMI avant de postuler auprès du service départemental de l'Aide sociale à l'enfance. Une fois recrutés, ils bénéficient d'une formation de 300 heures permettant d'exercer le métier et d'obtenir un diplôme d'Etat. « La France est le seul pays où les assistants familiaux perçoivent un salaire et non une indemnité », souligne encore Firyel Abdeljaouad. Le salaire en question varie selon le nombre d'enfants accueillis (de 1 521 € à 3 529 € brut), et s'y ajoute une indemnité d'entretien, pour permettre de faire face aux frais liés à la nourriture, l'hygiène, les loisirs, des déplacements…
Timidement, les visiteurs s'approchent. Devenir assistante familiale, cette habitante de Bondy y a bien songé, mais n'a jamais osé, « à cause de mon logement, trop petit ». L'accueil d'un enfant suppose en effet de disposer d'une chambre dédiée. Le conseil départemental réfléchit à une solution, face à cette problématique récurrente qui empêche certains candidats d'obtenir l'agrément.
Pour s'informer et postuler, les prochaines étapes du Bus des métiers de l'enfance en Seine-Saint-Denis : mardi 10 novembre à Rosny-sous-Bois ; vendredi 13 à Noisy-le-Grand ; samedi 14 au parc départemental de la Poudrerie à Sevran ; mardi 17 à Aubervilliers ; vendredi 20 à Saint-Ouen. Horaires et lieux de rendez-vous sur ssd.fr/15652
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Source article et photo : journal Le Parisien