Si les Jeux olympiques débarquent à Paris, ils passeront nécessairement par la Seine-Saint- Denis. C’est le message que le conseil départemental a voulu faire passer ce jeudi matin en votant à l’unanimité (moins une abstention, celle de Pierre Laporte, élu Front de gauche) un vœu soutenant la candidature parisienne pour 2024.
Anne Hidalgo, maire PS de la capitale, a fait le déplacement pour assister à la séance, ainsi que Tony Estanguet, triple médaillé olympiques de kayak et membre du Comité international olympique (CIO). À l’exception des écologistes, qui ont refusé de prendre part au vote, tous les partis sont favorables à l’accueil de la compétition. Mais déjà, chacun essaie d’avancer ses pions pour accueillir l’un des sites sportifs. La localisation d’une piscine olympique attise particulièrement les convoitises.
« Je n’ai pas souhaité ce matin entrer dans les débats sur les lieux où seront situés les équipements car nous sommes tous ici des représentants de la Seine-Saint-Denis ». Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental, s’est senti obligé, en fin de séance, de faire cette précision après l’intervention de Séverine Maroun, conseillère UMP mais également 1readjointe à Aulnay-sous-Bois. « Le site PSA, c’est 170 ha à 15 km de Paris, il pourrait accueillir à la fois le stade nautique et le village olympique, a-t-elle défendu un peu plus tôt. De toute façon, le projet de piscine est enterré à Aubervilliers puisqu’il se situe sur le passage de la ligne 15 [NDLR : du futur Grand Paris Express] ». Bruissements parmi certains conseillers qui goûtent assez peu cette sortie, d’autant qu’à Aubervilliers, c’est un autre emplacement qui tient la corde.
La veille déjà, la communauté d’agglomération d’Est-Ensemble avait organisé une conférence de presse pour « mettre le territoire au service de la candidature des Jeux » selon la formule de son président PS Gérard Cosme. L’élu en a profité pour défendre son projet de piscine sur les terrains des bords de l’Ourcq (au niveau de Bondy). Et il espère profiter des Jeux pour accueillir les compétitions de water-polo arguant du haut niveau de l’équipe de Noisy-le-Sec. « Des études ont déjà été engagées, on ne part pas de rien », soutient Gérard Cosme qui ne parle pas « de concurrence mais de mise en valeur du potentiel ». Il imagine aussi très bien l’installation d’un « village des médias » à proximité. Cette imitative a été peu appréciée par le comité national olympique qui n’a pas été prévenu de cette conférence. Quelques semaines plus tôt, c’est Patrick Braouezec, président Front de gauche de Plaine Commune qui vantait son territoire en proposant des emplacements à proximité du Stade de France : vers Saint-Denis-Pleyel pour le village olympique, et à Aubervilliers pour la piscine. La lutte risque donc d’être âpre.
Et Gérard Creps, représentant du comité départemental olympique a eu beau affirmer jeudi matin qu’il « faut éviter les concurrences entre territoires », il n’est pas évident qu’il soit entendu. « Le principal impact de ces Jeux aura lieu en Seine-Saint-Denis » assure Anne Hildalgo. Ils risquent aussi de provoquer quelques inimitiés…
Source article : Le Parisien / Photo : site internet de la ville d’Aulnay-sous-Bois