Publié le 22 Juin 2010
Suite de nos observations au commissaire enquêteur : quand les politiques mettent les pieds dans le PLU...
En entrant dans le bureau du commissaire enquêteur nous apercevons cette chemise rose remplie d'un nombre de feuilles impressionnant. Pas de doute on a pétitionné et pas qu'un peu... Mme le commissaire enquêteur nous rassure : ce n'est pas le poids qui compte ! Nous lui expliquons qui lui a apporté cette pétition pour insister sur l'extrême politisation de l'enquête. Pour étayer notre propos, nous lui donnons une copie du tract estampillé Parti Communiste français, Parti socialiste et Parti Radical de Gauche. Cette manière de procéder est en rupture avec l'enquête publique de la modification précédente. Cette fois-ci l'ensemble des partis politiques de la majorité municipale d'Aulnay-sous-Bois ont littéralement et ostensiblement mis les pieds dans le PLU.
De notre point de vue, cet interventionnisme à outrance des partis politiques dans le cadre d'une enquête publique est de nature à en influencer le résultat. Le tract en lui-même devrait d'ailleurs constituer un motif suffisant pour annuler cette enquête. Nous concluons sur le climat étrange qui règne actuellement à Aulnay-sous-Bois autour des questions d'urbanisme. Démission d'Alain Amédro, manifestation, politisation du débat, manipulation, contre-vérités, tentative de division de la population et des quartiers, autant d'éléments qui démontrent un véritable malaise voire une incapacité chronique de nos élus locaux à envisager l'urbanisme autrement que sous l'angle du conflit et du rapport de force... Avec les risques et les dérives qui vont avec...
Enfin, nous revenons sur les zones pavillonnaires et en particulier sur le projet des rues Riquet et Doudeauville situées en zone UG pavillonnaire qui prévoyait un passage en zone UC (zone des grands ensembles)... Nous rappelons que lors de la précédente modification du PLU en 2009, les zones pavillonnaires ont déjà été particulièrement affectées : suppression du COS et des règles qui évitaient de construire du collectif dans la zone pavillonnaire (des pavillons contenant plusieurs logements), divisions des terrains facilitées au détriment des espaces verts et enfin modifications des contraintes diverses (hauteur, bande de constructibilité, distances) dans le but de construire plus.
Le projet Riquet/Doudeauville abandonné, remis à plus tard, personne ne le sait, est de nature à nous faire craindre d'autres tentatives de changement de zones opportunistes alors que la logique voudrait que l'on densifie le long des grands axes desservis par les transports et les commerces en préservant le tissu pavillonnaire. Justement, le commissaire enquêteur Francis Vitel, dans ses conclusions motivées rendues le 5 juin 2009, avait recommandé de prendre toutes les mesures ponctuelles permettant quand cela est possible de préserver le caractère pavillonnaire ancien de certains quartiers.
Mais peut-être que cette recommandation datant de la précédente modification du PLU est déjà tombée dans l'oubli. Pourtant, préserver le tissu pavillonnaire et même l'étendre cela figure en toutes lettres dans le programme de ceux qui sont en place aujourd'hui ! Nous sommes en pleine fête de la musique il est vrai et certains doivent passer en boucles "J'ai la mémoire qui flanche" chantée par Jeanne Moreau ou "Paroles Paroles" interprétée par Dalida et Alain Delon.
Et si on changeait un peu de disque...
Stéphane Fleury