Monsieur Amédro prend donc la parole et enchaîne en rappelant sa transparence : les riverains ont été reçus peu de temps après la remise des plans de l'architecte. Ces plans n'ont pas été visionnés avec les services de la direction de la réglementation de la construction, ni même avec l'ensemble des élus.
Monsieur Amédro nous montre les plans. La salle réagit immédiatement : nous voulons des petits pavillons, des pavillons. Alain Amédro enchaîne : on y est presque et parle de pavillons collectifs. La foule se manifeste plus lourdement et Monsieur Ségura tempère : on ne fera pas n'importe quoi sans en avoir discuté avec vous. Monsieur Amédro réaffirme que ce ne sont que quelques dessins, quelques esquisses et qu'il y a beaucoup de choses à revoir, à discuter.
Monsieur Ségura confirme les dires de Monsieur Amédro en reprécisant que nous n'en sommes qu'au début du début et qu'ainsi la Municipalité n'a pas grand chose de plus à nous dire. Il affirme que l'on va discuter, intégrer notre avis, voir l'architecte éventuellement. Il n'existe du reste pas d'esquisse en volume disponible. Néanmoins, comme il y avait une émotion dans le quartier, l' organisation d'une réunion est l'occasion d'un début de réflexion. Monsieur le Maire nous informe que d'ici quelques mois, 5 ou 6 mois, on pourra nous montrer peut-être une esquisse en volume avec éventuellement un nombre de logements. Il n'a pas l'intention de nous cacher quoi que ce soit. Le temps de la présentation est terminée, la salle peut désormais s'exprimer.
Une dame dit : personne n'est d'accord et vous continuez votre projet. On n'est pas d'accord. Ce projet n'intéresse aucune personne du quartier en aucune manière. Monsieur Ségura : si cela n'intéresse personne en aucune manière on en tirera les leçons.
Je prends la parole pour exprimer clairement ce que pense tout le monde dans la salle : on a fait une pétition pour garder notre zone UG pavillonnaire et pour ne pas passer en zone UC d'habitat collectif. Une pétition qui a réuni plus de 200 signatures... La salle applaudit et crie bravo et exprime ainsi ce que nous ressentons tous. Le fait est qu'en à peine 3 ou 4 jours, en sillonnant toutes les rues directement riveraines de la rue des Saules, à savoir les rues Camille Desmoulins, Marcel, L'esprit, Des Saules, René Noclin, Du Sausset, Du clos d'Arçon, de l'Ermitage et Beauregard, plus de 200 personnes ont spontanément signé la pétition pour conserver la zone de la rue des Saules en zone UG pavillonnaire et ainsi rejeter massivement ce projet. Il n'y pas de hasard. On n'aurait pas réuni autant de signatures en si peu de temps s'il n'y avait pas eu un consensus fort et unanime des riverains du quartier contre ce projet. Le message est clair : nous voulons rester en zone UG pavillonnaire et nous ne voulons pas du projet actuel. Ces applaudissement et ces bravos traduisent aussi notre union et sont un cri, celui de nos efforts partagés pour informer, mobiliser et faire signer tous les gens du quartier contre ce projet.
J 'en profite pour rappeler l'un des autres aspects du projet, à savoir l'ouverture potentielle de la rue du Sausset avec une connexion avec la rue des Saules. Monsieur Amédro se justifie : quand un architecte arrive sur un lieu il regarde comment il peut éventuellement fluidifier les choses, et voir comment il peut désenclaver. Monsieur Amédro nous affirme être opposé très clairement à cette ouverture. Il nous rappelle que nous avons des écrits de la Municipalité suite à notre première rencontre du 11 Mars 2009 qui indiquent que cette ouverture ne se fera pas et il le confirme à nouveau officiellement et verbalement ce soir devant nous dans la mesure où, de son point de vue, cette ouverture générerait un afflux de circulation et de pollution qui atteindrait ce quartier au delà du supportable. Nous avons bien enregistré l'information. Dont acte.
Monsieur Amédro affirme que la Municipalité aurait pu mettre les plans au placard. Je resalue sa transparence, mais lui rappelle que les riverains et les élus ne sont clairement pas sur la même ligne, et que tous les riverains pensent la même chose. Je rappelle le principe de la démocratie locale, les termes de Monsieur Ségura à savoir que rien ne sera fait contre la majorité des gens du quartier, que notre avis sera intégré, et conclus qu'il est inutile de continuer à travailler sur ce plan puisque la majorité des riverains pour ne pas dire la totalité veut rester en zone UG pavillonnaire. Les plans actuels ne sont réalisables qu'en raisonnant en zone UC (construction d'habitat collectif). C'est là le point fondamental. Nous voulons rester en zone UG donc nous ne serons jamais d'accord avec ce projet en l'état actuel.
Monsieur Ségura reprend la parole : on vous a présenté les esquisses, transparence totale, il n'y a aucune raison de s'énerver en considérant que comme des fous furieux on va poursuivre sur un projet qui ne conviendrait pas. On a le droit de s'expliquer et si on vient devant vous c'est pour vous présenter les plans et pour vous expliquer une problématique qu'en tant qu'élu nous avons : c'est que dans cette ville il y a 3000 demandes de logements.
La réaction de salle est immédiate : A Aulnay on a donné, on a donné , chez nous il y avait 40000 habitants, il y en a 83000 maintenant ça va y'en a assez, Aulnay est déjà largement au dessus du quota de logements sociaux.
Monsieur Ségura poursuit : on va parler de cela tranquillement. Je vous explique les raisons pour lesquelles aujourd'hui nous cherchons à trouver des emplacements qui permettent de faire des logements.
La salle campe sur sa position : pas dans les zones UG.
Monsieur Ségura enchaîne: après on discute cas par cas, on a bien entendu ce que vous nous avait dit mais entendez ce que nous vous disons à savoir qu'il y a des milliers de familles dans cette ville qui ont besoin de se loger. On vous a dit on ne fera rien sans votre accord. Mais entendez le fait que nous sommes dans une démarche, non pas de densification de la ville comme des fous, mais dans une démarche dans laquelle nous cherchons à trouver les moyens de loger les gens, et ces gens seront peut-être demain vos propres enfants ou les enfants de vos enfants.
Monsieur Ségura sonde les personnes présentes sur d'éventuelles utilisations possibles du terrain et propose de travailler sur d'autres projets :
1) une maison de retraite.
2) une crèche, avec des jardins d'enfants.
Les riverains sont favorables à ces orientations avec une certaine réserve sur la taille d'un bâtiment de type maison de retraite, en revanche la crèche, une vraie crèche, pas une micro-crèche soulève un enthousiasme quasi unanime des gens dans la salle.
Monsieur Ségura enfonce le clou : ce sont des hypothèses que nous pouvons vraiment travailler, c'est pas un problème. L'architecte peut travailler des esquisses en intégrant ces hypothèses. Il faut trouver des emplacements pour les crèches, 300 places nécessaires, il faut trouver des emplacements pour les maisons de retraite, on a des centaines de demandes parce que les gens vivent plus longtemps. Il revient quand même aux logements en ajoutant : et nous avons aussi des milliers de demandes pour les logements, je comprends que vous réagissiez, mais c'est une réalité à laquelle, nous, qui avons le rôle de répondre aux besoins de la ville, devons nous confronter. Alors ne nous reprochez pas de venir chercher aux endroits où il y a de l'espace, et on le fait dans le nord et dans le sud, des solutions à ces différentes questions. Maintenant si vous considérez qu'il faut un établissement de type maison de retraite ou de type crèche à cet endroit c'est quelque chose que nous pouvons tout à fait étudier.
3) Ou alors construire des pavillons et ainsi on garde la zone UG pavillonnaire intacte, propose quelqu'un d'autre. (Le P.L.U dans ce cas resterait dans sa configuration actuelle et le terrain de la rue des Saules conserverait le qualificatif de zone UG pavillonnaire).
Monsieur Ségura n'est pas opposé à la construction de pavillons mais dans cette hypothèse propose des pavillons en accession à la propriété.
4) Monsieur Ségura propose enfin, éventuellement, des petites maisons de ville, mais pour cela précise-t-il il faut transformer la zone UG en zone UC, parce qu'on aura pas de pavillons classiques avec des terrains de 200 ou 300 mètres. On peut étudier un petit programme de maisons de ville, petites maisons de ville, pas concentrées et on viendra vous le présenter et vous nous direz : ça nous convient ou ça ne nous convient pas... Mais en même temps on va faire une esquisse sur une crèche et une autre sur une maison de retraite... Et on peut éventuellement combiner un petit programme de maisons de ville avec une petit crèche. (Nous rappelons que notre pétition est claire. Nous ne voulons pas de transformation de la zone en zone UC. La perspective de maisons de ville parait l'hypothèse la moins adaptée à notre vision des choses).
5) Une dame suggère enfin de faire un potager pour tous les enfants qui sont dans les écoles, et qui ne savent plus ce qu'est une tomate qui pousse... Monsieur Ségura pense que c'est une bonne idée. Et cette dame ajoute : surtout Monsieur Amédro, vous qui êtes un vert, c'est un projet qui ne peut vous laisser insensible.
Demain la troisième et dernière partie du compte-rendu de cette réunion.
Stéphane Fleury toujours au clavier pour notre Collectif de Riverains. Mardi 31 Mars 2009 Minuit 16.