Vous trouverez ci-dessous un article paru ce matin dans le journal Le Parisien qui fait un point précis et complet sur l'état de la rénovation urbaine dans les quartiers nord d'Aulnay-sous-Bois. A terme, la cité de l'Europe, grande oubliée de la première phase des travaux, pourrait être concernée et accueillir 60 logements, ainsi que 800 m² de bureaux destinés à un pôle départemental de la Caisse d'allocation familiales. La démolition du Galion pourrait également être entérinée...
C'est une étape de plus dans l'immense chantier des quartiers nord d'Aulnay. La semaine dernière, les responsables de l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) ont accordé leur feu vert à un onzième avenant au projet. Ce sera le dernier, puisque le programme national lancé par Jean-Louis Borloo en 2003 est censé s'achever en 2013.
A Aulnay comme ailleurs, il faut donc à la fois boucler ce qui peut l'être, en respectant la règle du "un pour un" (un logement construit pour un logement détruit), mais aussi préparer l'avenir. La commune prétend donc déjà aux crédits d'un "ANRU 2". Mais quel sera le budget ? "Tout dépend du ministère de la Ville", assure-t-on au siège de l'agence nationale. Le ministre Maurice Leroy attendait pour la fin de l'année le résultat d'une mission d'inspection censée donner des pistes pour la poursuite de la rénovation urbaine. "Il n'y a encore aucune certitude sur les financements. Rien n'est gagné", estime le maire PS d'Aulnay, Gérard Ségura.
Plus optimiste, Daniel Joret, responsable du renouvellement urbain au sein du groupe Logement français, n'a aucun doute : " L'ANRU représente la moitié des emplois du bâtiment. On a bien trouvé de sous pour le Grand Paris en créant des taxes. On en trouvera pour finir ce qu'on a commencé il y a sept ans." La rénovation à Aulnay n'a pas tout à fait tenu dans les délais imposés - c'est le cas dans de nombreux programmes. Il faut démolir et reconstruire 826 logements sociaux. Huit cents ont bel et bien disparu dans les cités de la Rose-des-Vents et des Etangs. La totalité des reconstructions est programmée et financée, mais seuls 432 appartements neufs ont pour l'instant été livrés.
Le dernier avenant planifie d'ailleurs l'un des chantiers. Soixante logements vont pousser à la cité de l'Europe, jusqu'alors tenue à l'écart des opérations de l'ANRU. Le bailleur Emmaüs Habitat va enfin bénéficier de crédits pour ce chantier et surtout l'aménagement de 800 m² de bureaux, destinés à accueillir un pôle départemental de la Caisse d'allocation familiales, qui occupe aujourd'hui une simple antenne sur place. "C'est très important de maintenir l'organisme ici, auprès d'une population fragilisée" estime Nelly Lordemus, directrice générale d'Emmaüs Habitat.
D'autres opérations sont différées. C'est le cas de la barre du Galion qui abrite la galerie commerciale et 167 logements en bordure de la N 2. Il avait été question d'une démolition partielle. L'atelier d'Yves Lion, architecte du Grand Paris, missionné en 2009, avait ensuite préconisé de raser la barre. Impossible dans le cadre du budget de l'ANRU 1. "Nous avons préféré la réhabilitation des 400 logements du Vent-d'Autan. Il y aura un ANRU 2 dans lequel nous nous fixons l'objectif d'inscrire la démolition du Galion", indique le maire PS, Gérard Ségura.
D'autant que, désormais, une gare du futur métro automatique du Grand Paris doit s'implanter à proximité, sur un terrain de 2 hectares. Le principe de sa vente à la Société du Grand Paris a été approuvée lors du dernier Conseil municipal. "Demain, ce territoire va retrouver un attrait immobilier", pronostique Daniel Joret, qui appelle de ses vœux "un projet de mixité sociale" - avec davantage de constructions privées. Sur ce point, l'ANRU 1 n'a pas tenu toutes ses promesses.
Source : Gwenael Bourdon, Le Parisien du mercredi 21 décembre