Le Blanc-Mesnil - Aulnay-sous-Bois : une nouvelle usine de méthanisation en projet pour 2016
Publié le 16 Avril 2012
Alors que la mobilisation s’intensifie contre la création en 2015 d’un centre de méthanisation à Romainville (voir vidéo ci-dessous) — destiné à transformer les déchets organiques en biogaz et en fertilisant agricole — des élus du Blanc-Mesnil et d’Aulnay-sous-Bois s’inquiètent de l’arrivée d’une seconde usine au Blanc-Mesnil. Ils se sont réunis en mars dernier au foyer Léo-Delibes pour discuter avec la mairie et les habitants de la future construction d’un centre de méthanisation, au niveau du carrefour Pablo-Neruda, à l'horizon 2016.
« Si le projet est beaucoup plus petit que celui de Romainville, il suscite quand même des questions. Un centre de méthanisation peut avoir de nombreuses conséquences : incendies, rejets toxiques, odeurs nauséabondes… Il faut que la population soit informée », a insisté en préambule Alain Ramos, conseiller municipal d’opposition (DVG) du Blanc-Mesnil. L’élu était soutenu par Alain Boulanger, membre de l’opposition à la mairie d’Aulnay-sous-Bois : « Considérer que cette usine n’aurait aucune incidence sur Aulnay serait stupide. S’il y a un risque de propagation de gaz toxiques, il ne s’arrêtera pas aux frontières de la commune », a lancé l’élu. Le Syctom (Syndicat mixte central pour le traitement des ordures ménagères de l’agglomération parisienne) qui pilote les projets de Romainville comme du Blanc-Mesnil, a beau répéter que les usines seront « parfaitement hermétiques », cela ne convainc pas l'ensemble des riverains.
Les riverains réclament la transparence
De son côté, la mairie communiste du Blanc-Mesnil soutient entièrement le projet sur sa ville, qui diffère de celui de Romainville. Contrairement à sa voisine, cette usine ne devrait pas procéder au tri mécano-biologique, méthode qui concentre l’essentiel des critiques. « Ce ne sont pas les déchets des particuliers qui seront traités au Blanc-Mesnil, mais ceux des gros producteurs de biodéchets, lesquels procèdent eux-mêmes au tri de leurs ordures comme les cantines, les hôpitaux… », a tenté d’expliquer Jean-Luc Labbe, directeur de cabinet du maire. Avec le tri mécano-biologique, les employés de l’usine doivent retrier les ordures ménagères pour s’assurer qu’elles ne contiennent que des déchets organiques. Impossible d’en être certain, selon les détracteurs du procédé, qui redoutent, du coup, des émanations de gaz toxiques si des éléments non organiques se retrouvaient dans les cuves de digestion.
Au Blanc-Mesnil, les déchets étant correctement triés à la source, le problème ne devrait pas se poser. Il n’empêche, les riverains réclament « le maximum de transparence » sur le projet. Une réunion devrait être bientôt organisée avec les élus du Blanc-Mesnil et d’Aulnay pour mettre en place un comité de pilotage et tenir ainsi la population informée.
Source : Hélène Haus, Le Parisien du 22 mars 2012