Publié le 29 Mars 2013
Ils sont encore 320 à travailler sur le site d’Aulnay-sous-Bois, promis à la fermeture. Mais beaucoup de missions s’achèvent en avril.
Il se lève dans une nuit d’encre, traverse la cité des Beaudottes encore endormie à Sevran, puis le parking du centre commercial, brave les poids lourds qui foncent sur le boulevard Robert-Ballanger… Il est 5h45 et Khemisti, 29 ans, prend le chemin de l’usine PSA d’Aulnay. Le jeune homme, intérimaire au montage, est l’un des rares salariés du site à faire le trajet à pied. Quarante-cinq minutes aller, quarante-cinq minutes retour, le long d’avenues où les piétons sont rares et le trafic automobile dense.
Khemisti pourrait faire l’itinéraire les yeux fermés. Sa première mission au sein de l’usine remonte à 2007. PSA a depuis été son principal employeur. Il a travaillé dans tous les ateliers — montage, ferrage, peinture. Il sait démonter les portes, poser des joints, vérifier le parallélisme des roues, « palucher » la carrosserie pour détecter les défauts… Aujourd’hui, comme beaucoup des 320 intérimaires encore en poste, il compte les jours. « La plupart des missions se terminent au cours du mois d’avril. Moi, c’est le 14, indique-t-il. Jusqu’à présent, il était possible de les prolonger. Mais cette fois, les responsables d’unité ou de groupe ne nous disent rien. » L’usine s’apprête-t-elle à laisser partir définitivement ses intérimaires, alors que la production reste largement paralysée par la grève? Les missions seront-elles renouvelées? Interrogée, la direction garde un silence prudent. Le sujet sera peut-être abordé ce matin, lors du comité d’établissement.
Pas de reclassement
Parmi les intérimaires de l’usine, peu sont aussi anciens que Khemisti. Mais à l’heure où lechômage ne cesse de grimper, certains s’inquiètent. « Qu’est-ce qu’on va devenir, une fois que l’usine sera fermée? » s’interrogeait il y a peu Franck, croisé dans l’atelier de montage. Les mesures de reclassement et d’aides ne concernent que les 2800 salariés « embauchés ». Les intérimaires, eux, devront se contenter de leurs indemnités de fin de mission.
Il y a cinq ans, ils étaient encore un millier à Aulnay, et il n’était pas rare d’être recruté au terme de sa mission. Khemisti, lui-même fils d’un couple d’ouvriers de l’usine, aurait pu connaître ce sort. Mais il hausse les épaules : « Les gens de PSA ont toujours été clairs avec moi, ils ne m’ont jamais fait miroiter une embauche. Le problème est plus général. L’intérim doit en principe permettre à une entreprise de faire face à un surcroît d’activité. Est-il normal que certaines entreprises fassent appel aux intérimaires en permanence sans aucune contrainte? »
Source : Le Parisien
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103 300 chômeurs de catégorie A (n’ayant pas du tout travaillé) étaient inscrits à Pôle emploi, fin février, en Seine-Saint-Denis. C’est exactement le même chiffre qu’en janvier. Si l’on prend en compte les catégories A, B, C (avec ceux qui ont travaillé quelques heures dans le mois), le chômage continue à progresser avec une hausse de 0,4 % en un mois et un total de 137 630 personnes inscrites à Pôle emploi. Sur la moyenne de l’Ile-de-France, le chômage progresse en un mois de 0,2 % (catégorie A).

Le budget « le plus difficile » de son mandat. C’est ainsi que Gérard Ségura, maire
Hier, lors du conseil municipal dédié au vote du budget, les élus Verts Aulnay Ecologie ont dénoncé la baisse des subventions aux associations partenaires de la Ville qui oeuvrent pour l’emploi et l’insertion et notamment la plus innovante d’entre elles, l’association Creo-Adam.
Les élus UMP de l’opposition et
Dans le cadre de sa série « Carte blanche à… » le Conservatoire de musique et de danse d’Aulnay-sous-Bois, situé 12 rue de Sevran, propose ce soir à 18h un concert des élèves de la classe de musique de chambre et d’instruments du conservatoire.


« Le monde irait drôlement mieux s’il y avait davantage de
L’usine PSA compte en effet plusieurs militants du mouvement politique, dont le médiatique délégué CGT Jean-Pierre Mercier, par ailleurs élu municipal à Bagnolet et ancien porte-parole de Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) lors de la dernière présidentielle. Arnaud Montebourg n’a visiblement pas apprécié l’irruption, mardi, des grévistes de PSA à la gare de Lyon, alors qu’il s’apprêtait à inaugurer le train Innovation et industrie. « Manifester, est-ce montrer un signe de radicalisation? C’est un grand mot pour bien peu de chose! » a réagi Jean-Pierre Mercier, qui ironise : « Cela pose moins de problème lorsque la famille Dassault, à la tête d’un groupe industriel, compte plusieurs membres de l’UMP! » La grève a débuté mi-janvier au sein de l’usine PSA qui doit fermer ses portes en 2014, et qui comptait 2550 salariés début février.