Publié le 29 Septembre 2012
«C’est un début mais nous sommes encore loin du compte. » A l’issue de la réunion au rectorat de Créteil, avec les organisations syndicales, mardi 26 septembre au matin, les réactions étaient mitigées. Certes, le ministère de l’Education nationale commence à se rendre compte que l’absence de remplaçants du 1er degré en Seine-Saint-Denis pose un vrai problème. Il annonce ainsi avoir recruté 27 étudiants (sur 53 contactés) pour faire face à la situation.
Mais c’est bien là que la bât blesse. L’intersyndicale ne veut pas d’étudiants. « Le minimum, c’est tout de même que les professeurs que l’on va mettre devant les enfants aient le diplôme qui leur donne la capacité d’enseigner, martèle Rodolphe Ciulla, délégué SUD. C’est pourquoi, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Nous voulons l’organisation d’un nouveau concours dès le mois d’octobre afin de trouver les effectifs manquants. Cela s’est déjà fait en 1982. »
Second motif d’accrochage : le statut. Le rectorat propose des vacataires quand les syndicats réclament une contractualisation, avec les mêmes avantages que les professeurs stagiaires, ce qui déboucherait sur une titularisation à l’issue de l’année scolaire. « On ne peut pas jeter les gens comme des mouchoirs quand on n’a plus besoin d’eux, car de toute façon on aura besoin d’eux », s’insurge Martine Caron, déléguée départementale Snuipp-FSU. « A titre d’exemple, rien que sur la ville de Saint-Denis, il faudra remplacer près de 50 congés maternité cette année. Pour le moment, l’Etat se contente d’éteindre les incendies mais il faut qu’il inscrive son action sur la durée. » L’intersyndicale a donc rappelé que le nombre de postes prévus par l’académie au concours l’année prochaine devrait au moins être doublé.
Au final, le préavis de grève pour le 11 octobre est, pour le moment, maintenu. La direction académique des services de l’Education nationale n’a pas donné suite à nos appels hier. Sur le terrain, les situations varient au gré des jours. A Gagny, par exemple, les parents d’élèves vont, ce matin, occuper la maternelle Jules-Ferry où une enseignante est en arrêt maladie depuis le premier jour de la rentrée et n’a toujours pas de remplaçant. Mais il y a, parfois, des bonnes nouvelles. Ainsi, à la maternelle Diderot de Montreuil, une nouvelle institutrice viendra remplacer son prédécesseur, absent pour plusieurs semaines, ce qui n’était pas prévu dans un premier temps.
Source : Sébastien Thomas. Le Parisien du mercredi 27 septembre 2012.