Suite à la publication sur le site web d’Europe 1 d’un article intitulé « Quand l’UMP drague l’électorat musulman », la rédaction d’Aulnaylibre ! a contacté Bruno Beschizza, candidat aux municipales de mars 2014 à Aulnay-sous-Bois.
Comme indiqué largement dans son programme Aulnay respectueuse, Aulnay gagnante, l’éducation des enfants demeure une priorité absolue pour Bruno Beschizza. De son point de vue, chaque enfant a droit à la réussite. Il faut pour cela revenir aux fondamentaux essentiels de l’éducation : savoir lire, écrire et compter. Telles sont les bases pour qu’un enfant puisse grandir et se construire. Les polémiques stériles sur ce sujet n’ont pas lieu d’être. L’éducation n’est pas une question de partis. Elle n’est ni de gauche, ni de droite. De même, éducation et religion sont deux domaines bien distincts. L’éducation de la République n’est ni musulmane, catholique, juive… Enfin, en tant que père d’une famille de cinq enfants, Bruno Beschizza cherche par-dessus tout l’épanouissement et l’équilibre des enfants.
ENQUÊTE – A Aulnay, le candidat de droite fait campagne avec le livre Medhi met du rouge à lèvres.
L’INFO. L’électorat musulman a voté à 85% pour François Hollande en 2012, selon une récente étude de l’IFOP. Mais après les polémiques sur l’ABCD de l’égalité et l’enseignement supposé de la "théorie du genre" à l’école cet électorat est inquiet. Et voilà l’UMP qui s’engouffre dans la brèche pour séduire les musulmans à l’approche des élections municipales. Europe 1 a enquêté à Aulnay-sous-Bois, où le scrutin s’annonce très serré, la ville pouvant basculer à droite dans quelques semaines.
"Medhi met du rouge à lèvres", le nouveau tract. Près de la moitié des électeurs d’Aulnay sont musulmans, et cela pourrait devenir un atout pour le candidat UMP, qui entend puiser dans les angoisses nées des polémiques sur la famille et la théorie du genre. Plus efficace qu’un tract, Bruno Beschizza a trouvé un livre, "Medhi met du rouge à lèvres". Il en a commandé une vingtaine d’exemplaires chez l’éditeur pour faire du porte-à-porte. "Que des militants UMP aient avec eux ce livre leur permet d’avoir une preuve objective sur ce qu’ils avancent sur le travail de destruction de la famille qu’effectue la gauche aujourd’hui en France", explique-t-il.
Une analyse qui entre en résonance avec les craintes d’Amina et Sarah, musulmanes, de gauche, et attachées à la famille traditionnelle : "ils ont passé pas mal de temps sur le mariage gay. Si on regarde les traditions, ce n’est pas comme cela que ça devrait être. Il y a même le projet qu’ils ont annoncé d’éducation sexuelle chez les primaires, c’est ça…?", assure la première. "On n’a pas à éduquer les gens, ils sont tels qu’ils sont, c’est leur problème", poursuit la seconde.
Au siège de l’UMP, pas de message officiel. Au sein de la direction de l’UMP, on assure pourtant officiellement qu’il n’y a aucune volonté de cibler l’électorat musulman. Jean-François Copé, pour qui l’antisarkozisme de cet électorat ne serait dû qu’à "une très grosse campagne d’intox de la gauche", rappelle ainsi qu’il a condamné "dès la première heure" l’appel à une journée de retrait de l’école. "L’UMP n’a qu’un discours pour tous les Français, sans distinction de sensibilité philosophique ou religieuse, ni même politique", a-t-il encore affirmé, quand François Fillon, lors d’un déplacement en Israël, avait quant à lui déclaré qu’"on ne va pas se mettre à compter le nombre de musulmans, de juifs, de chrétiens, sinon on n’est plus dans la République !"
"Les candidats de droite franchissent le pas". Mais ailleurs en Seine-Saint-Denis, tous les candidats de droite cherchent à se faire entendre auprès de cette communauté, via notamment l’Union des associations musulmanes, comme le confirme à Europe 1 son représentant, Mamed Heniche. "Les candidats de droite franchissent le pas. On les voit dans les marchés, dans les mosquées, à la prière du vendredi, parce qu’ils savent qu’il y a un malaise". Lâchés par cet électorat qu’ils croyaient acquis, les maires socialistes craignent désormais d’être les victimes collatérales de ces réformes sociétales voulues par François Hollande.
Source article : Europe 1