le billet de veritis

Publié le 25 Décembre 2010

Un joyeux conte de Noël ! Mythes et réalités…

 

Il est né le divin enfant. Or, tous les enfants sont divins… pourquoi donc celui-ci en particulier ?

 

Parce qu’il était attendu… tout simplement ! Par qui ? Par ceux qui connaissent ces choses secrètes, tels ces rois mages venus d’Orient, venus fêter la naissance d’un enfant, à l’égal de tous les autres enfants, mais peut-être aussi à nul autre pareil…Les augures, les présages l’avaient prédit… Mais comme souvent, en pareille circonstance, ceux qui auraient dû s’en réjouir, ne le reconnaîtront pas. Tel est la loi du grand nombre sans doute,  mais aussi le destin de ceux qui échappent au plus grand nombre. Etrange non ?...

 

D’autant que sa légende était probablement, elle-même, écrite avant qu’il ne fût conçu. Encore plus étrange, non ?

 

Car il faut assurément une force particulière pour laisser une marque telle qu’elle en arrive à bousculer un calendrier au point que l’on dira par la suite : avant ou après !

 

Jusqu’à sa conception et sa mort, qui dit-on, auraient été extraordinaires ! Actes de foi ou de croyance diront certains. Pure invention diront d’autres. Et si l’on oubliait pour un temps enfantillages ou anathèmes pour revenir à l’essentiel, c’est-à-dire l’essence des choses sur laquelle chacun pourrait, peut-être, s’accorder ?

 

De sa conception d’abord.

 

Divine (mais toutes les conceptions ne le sont-elles pas ?) ou pas, personne n’a démontré à ce jour qu’une conception pouvait se produire par la vertu du Saint-Esprit. Alors, on confond aisément la vertu simple d’une mère, son innocence, y compris dans l’acte sexuel, avec je ne sais quel miracle…divin. Marie était assurément vierge de toutes pensés impures, de la notion de péché (d’autant que celle-ci n’est qu’une pure invention), mais cela ne bouscule pas pour autant les lois de la biologie qui s’imposent à tous.

 

De son adolescence ensuite.

 

Il y a une chose qui frappe dans la vie de Jésus. On ne sait pas ce qu’il advint de lui entre l’âge de treize ans et celui de trente ans. A priori, aucune trace. Etrange non ? Cela ne m’aurait pas troublé outre mesure, si à l’occasion d’un voyage en Inde, il y a de cela fort longtemps, je n’étais tombé sur quelques documents indiquant que selon, toute vraisemblance, Jésus avait foulé le sol du territoire indien et avait même étudié les écritures bouddhiques, notamment au monastère d’Alchi, situé au Laddakh, contrée que j’ai également eu la chance de visiter.

 

De sa maturité encore.

 

Des Esséniens, nous savons à la fois beaucoup de choses (à travers la découverte des manuscrits de Qumran) et finalement assez peu de choses.  Si ce n’est que Jean le Baptiste attendait Jésus lui aussi (Il faut que je m’efface, pour lui laisser toute sa place, aurait-il affirmé). C’est alors qu’après son baptême, Jésus se mit en route vers son destin.

Chose bien étrange encore : tout se passe comme si, de ce moment, sa vie était toute tracée. Son arrestation, sa crucifixion, sa résurrection…

 

De sa « mort » enfin.

 

Tout est affaire de symbole. Et celui-ci est probablement le plus fort de tous. Tout le monde ne rêve-t-il pas de vaincre la mort ? Assurément, pour une personne « extraordinaire » une mort ne peut être « ordinaire ». Et d’ailleurs, il n’existe aucune mort ordinaire…Alors, tout s’est passé effectivement comme si…sauf que l’histoire ne s’est pas finie pour autant. Car une étrange chose enfin demeure : qu’est devenu Jésus après sa résurrection ? Monté aux cieux, pourquoi pas ? Mais comment ne pas voir qu’il ne s’agit là que d’une pure métaphore ?

 

De ce qu’il advint par la suite.

 

Après avoir rempli sa mission, il y a tout lieu de penser que Jésus reprit sa route vers les Indes, à la recherche des douze tribus perdues d’Israël, ainsi que l’attestent certains écrits. C’est alors, semble-t-il, qu’il finit par s’établir dans cette si belle Vallée du Cachemire, dont le souvenir reste encore présent à ma mémoire. Il y mourut selon, certaines sources, à l’âge de 108 ans.

 

 

Alors pourquoi tout cela est-il passé sous silence ?

 

Probablement parce que cela remettrait en cause bien des dogmes, des légendes et des pouvoirs établis. Des trésors, des secrets sûrement encore trop précieux pour qu’ils puissent être dévoilés. Jusqu’à quand ?

 

Et si une sorte de Wiki Leaks s’emparait des secrets bien gardés du Vatican ?

 

Vous avez dit révolution ?

 

Veritis.

 

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 23 Décembre 2010

Un beau manteau blanc…

 

Ô joie, la neige est tombée sur toute la nuit

Au matin, elle était là comme un blanc manteau

Qui recouvrait les rues et le jardin qui suit

D’une vraie franche surprise. C’était très beau.

 

A Aulnay, les arbres chantaient de blanc vêtu

Pour sûr, les enfants riaient. Tous leurs visages

S’illuminaient car ils avaient vite accouru

Au bonheur de voir ce nouveau paysage.

 

On ne se lasse jamais de la nouveauté

Qui vous prend au débotté et, ce, pour toujours

Encore empreinte de cette douce beauté

Qui, au vrai, a pour nom, le plus doux des amours.

 

Ce matin, nous nous vîmes à la librairie

Pour feuilleter des livres, feuilles enneigées

Eclats de rire du fin fond de la prairie

Il est vrai que nous étions ici mélangés.

 

Plus rien ne pouvait, ô pour sûr, nous retenir

Nous avions bien gagné douce légèreté

Qui nous invitait, matin, à ne point finir

Cette rencontre qui a pour nom volupté.

 

Nous accompagnaient ces beaux flocons de neige

Qui tombaient en vive mais douce rafale

Sur nous deux et ton sublime manteau beige

En nous invitant à bien belle balade.

 

Veritis.

 

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Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 22 Décembre 2010

Une grande dame s’est éteinte…

 

Jacqueline de Romilly, académicienne et grande helléniste est morte à l’âge de 97 ans.

 

Première femme lauréate au Concours général (1930), première femme professeur au Collège de France (1973), première femme membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1975), deuxième femme élue à l’Académie française (1988) après M. Yourcenar, J. de Romilly s’est affirmée au fil des ans comme la meilleure représentante de l’hellénisme classique.

 

Après Jean-Pierre Vernant, autre figure de l’hellénisme et ancien résistant, c’est donc un peu de notre histoire qui disparaît : celle des Belles-Lettres, celle de la Grèce classique.

 

«  Les grands textes grecs, confiait J. de Romilly, nous placent à la source de notre culture. En les lisant, on voit se former la pensée rationnelle, la raison et plus encore la réflexion, la pensée critique, l’art de penser, la pensée elle-même. On voit naître la lumière et l’universel. » Pour elle, la culture classique était une école de liberté : par les Anciens, rappelait-elle, on apprend à s’exprimer, à manier les outils intellectuels, à maîtriser la confusion, à vaincre l’obscurité.

 

Je ne résiste donc pas au plaisir de partager avec les lecteurs d’Aulnaylibre quelques extraits de l’épilogue de son dernier ouvrage qu’elle fit paraître aux Ed. de Fallois (2010) sous le titre «  La Grandeur de l’homme au siècle de Périclès » :

 

« Il est temps de l’avouer, je suis très vieille, âgée de plus de 95 ans, et j’ai vécu au contact de ces auteurs grecs pendant au moins quatre-vingt ans ; et je dois dire, moi, à mon tour, l’espèce de force et de lumière, l’espèce de confiance et d’espérance que j’en ai toujours retirée. J’ai transmis la beauté de ces textes, et je suis sensible, à la fin de ma vie, au fait que beaucoup de mes élèves d’alors, tant d’années après, s’en souviennent et en ont tiré quelque enthousiasme. »

 

« Mais je dois dire aussi, naturellement, qu’il m’est cruel de voir aujourd’hui se répandre une tendance à s’en désintéresser ; cela est surtout grave parce que nous vivons une époque d’inquiétude, de tournants, de crise économique et - par suite – de crise morale. Il me paraît qu’aucune époque n’a eu davantage besoin de notre littérature grecque ancienne, du talent qu’ont eu les auteurs pour exprimer ces idées, pour nous offrir cet exemple de réussite, et pour s’émouvoir de diverses façons de toutes les merveilles que représente l’existence humaine, en dépit des difficultés et des désastres. »

 

On peut difficilement dire mieux tout ce que l’on doit à ces racines de notre civilisation. Athènes, berceau de la pensée philosophique occidentale. Athènes, berceau de la démocratie, sous toutes ses formes : représentative ou participative.

 

Alors on se prend à rêver de voir Socrate déambuler dans les rues d’Aulnay-sous-Bois, s’inviter aux réunions du Conseil municipal ou des Conseils de quartier ou de l’Agenda 21.  De voir Socrate se moquer des sophistes qui se délectant de leurs proclamations tonitruantes, sont prêts à enfourcher n’importe quelle rhétorique dans le seul but de se faire élire.

 

A vrai dire, de ce point de vue, les choses ont peu changé depuis 2 500 ans. Et c’est bien pourquoi, la lecture des textes anciens est incroyablement rafraichissante et d’une parfaite actualité.  Tout cela entraine donc, non point un manque d’intérêt envers la Res publica , mais assurément une plus grande capacité de compréhension et d’analyse de la chose publique. Et, en tous cas, plus de lucidité.

 

Que l’esprit vivifiant de la Grèce Ancienne nous accompagne donc lors des prochaines échéances électorales !

 

Veritis.

 

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Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 21 Décembre 2010

Les comptes fantastiques du Père Noël …

 

Malgré la neige, la plupart des Français vont sacrifier au rite de l’achat de cadeaux qu’ils offriront à leurs proches à l’occasion de Noël ou pour le nouvel an. Tout cela est bon et sain pour l’économie, les magasins, leurs actionnaires, leurs employés, leurs fournisseurs, l’Etat (via la TVA), etc.

 

Mais il faut y regarder de plus prés.

 

A partir d’une telle démarche, Pierre-Antoine Delhommais s’est donc livré à un petit exercice de réflexion bien salutaire dans le journal Le Monde daté des 19 et 20 décembre 2010.

 

Je ne résiste donc pas au plaisir de vous livrer ci-après quelques extraits significatifs de cet article, somme toute assez décapant, dont nous essaierons de tirer quelques leçons. Les économistes cherchent souvent, en effet, à complexifier ce qui en définitive est assez simple. Rien de tel, donc, qu’une lecture permettant de remettre les choses en perspective.

 

« Trois heures de courses de Noël, dans les grands magasins parisiens permettent de comprendre bien mieux qu’une année de cours en fac d’éco, quelques uns des grands problèmes de l’économie mondiale. A commencer par le déséquilibre des comptes extérieurs. »

 

Quelques exemples pris au hasard : « La guirlande électrique pour décorer le sapin ? Made in China. La veste en laine polaire du neveu ? Made in China. Les baskets pour la nièce ? Made in China. L’iPhone ? Made in China. Même la canne à pêche, pourtant de marque américaine, auto-offerte, made in China. ».

 

Et on se dit alors que « c’est presque un miracle si finalement l’Europe n’enregistre avec la Chine qu’un déficit commercial de 200 milliards d’euros et les Etats-Unis de 350 milliards d’euros. ».

 

L’auteur de l’article poursuit alors : « Lors de notre marathon de courses, c’est un peu comme si nous avions assisté en direct à l’envol de nos euros vers les coffre forts déjà bien remplis, de la banque centrale de Chine (2 700 milliards d’euros) ».

 

Le meilleur, cependant, reste à venir : « Mais le vertige a commencé à nous saisir en comprenant que ces euros transférés en Chine allaient, pour partie, revenir en France. Ils y serviront à acheter des obligations assimilables du Trésor (OAT), c’est-à-dire à financer nos déficits, rémunérer nos infirmières et nos instituteurs et…payer nos cadeaux de Noël. ».

 

Tant il est vrai, pourrais-je ajouter, qu’en économie ou en finance comme en beaucoup d’autres choses « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

 

Tant il est vrai aussi rajoute P.A. Delhommais que « nous dépensons encore beaucoup, que nous dépensons trop, individuellement et collectivement, par rapport à ce que nous produisons, individuellement et collectivement, comme richesses. ». Difficile à entendre, il est vrai, pour les trois millions de chômeurs et pour les sept millions de Français vivant en dessous ou à la limite du seuil de pauvreté (c.a.d inférieur à 60 % du salaire médian, soit environ 60 % de 1500 € /mois, soit encore 900 €). Mais tellement vrai, devant la froide réalité des chiffres qu’il ne sert à rien de nier, ce qui permet alors à l’auteur de l’article d’écrire :

 

« Nous avions devant nous, un condensé de la crise financière et du fâcheux penchant des citoyens des pays industrialisés à vivre à crédit. ».

 

Tout cela est vrai. Tout le monde le sait. Tout le monde préfère l’oublier. Jusqu’à quand ?

Jusqu’à quel événement qui éclatera pour de bon pour déciller les yeux de ceux qui, par paresse ou par facilité, préfèrent voiler la réalité, pour continuer à répandre leurs promesses dans le seul but de se faire élire.

 

Mais à côté de la géographie économique, il existe également une histoire économique aussi riche de sens.  Et que nous dit cette histoire ?

 

« Que la société de consommation est apparue à la fin du XIX° siècle, quand les hommes commencent à utiliser leurs revenus à une autre fin que d’assurer leur propre survie. A consacrer l’argent durement gagné à autre chose qu’à l’achat de nourriture. »

 

« C’est ainsi qu’en 1900, une famille ouvrière parisienne débourse environ  70 % de ses revenus pour s’alimenter (15 % pour le logement, 10 % pour l’habillement et 5 % pour tout le reste). ».

 

« Cette proportion de dépenses alimentaires dans le budget n’a pas cessé, depuis, de fondre : encore proche de 40 % au lendemain de la deuxième guerre mondiale, elle tombe sous la barre des 20 % au début des années 1970, pour s’établir à moins de 13 % en 2009. ».

 

« La société de consommation, c’est d’abord une victoire sur l’estomac vide, un pied de nez à la faim. Même si elle corrompt l’âme, si elle nous ôte toute transcendance, on ne peut s’empêcher de voir en elle un immense progrès. ».

 

Que retenir alors de ce témoignage et de ces propos ?

 

1.      Depuis plus de vingt ans, nous assistons progressivement à un renversement du monde au profit de l’Orient et au détriment de l’Occident.

 

2.      Ce mouvement progressif s’est accéléré ces dernières années pour atteindre aujourd’hui une masse critique qui plaide en faveur d’un monde multipolaire fait de rivalités et de « solidarités » nouvelles.

 

3.      En valeurs absolues, l’Occident est encore prédominant à l’échelle du monde. En valeurs relatives, il ne l’est plus aujourd’hui

4.      Les rapports de force seront durablement transformés durant la décennie qui vient au profit des créanciers et au détriment des débiteurs.

 

5.      C’est la raison pour laquelle, un mouvement d’assainissement des finances publiques s’imposera à tous les gouvernements quels qu’ils soient, de « droite » ou « de gauche » dans tous les pays développés. A ce titre, la chasse à toutes les évasions fiscales finira progressivement par s’imposer.

 

6.      Les progrès techniques et écologiques et l’accroissement des échanges constitueront encore un formidable gisement de croissance qui profitera à l’ensemble des nations industrielles et aux pays « émergents » qui auront alors véritablement émergé vers la fin de la décennie.

 

7.      Les pays européens et les Etats-Unis ne pourront pas, toutefois, faire l’impasse pour équilibrer leurs comptes sur l’instauration d’une contribution sociale sur leurs importations (CSI) pour financer leur système de protection sociale et assurer un système de redistribution seul gage de paix sociale.

 

8.      L’évolution rapide des coûts et des niveaux de vie des pays émergents provoquera durant la décennie 2020-2030 un rééquilibrage progressif des conditions de compétitivité au point de recréer de l’emploi industriel en Europe et aux Etats-Unis.

 

9.      Il n’est pas fatal que « la société de consommation corrompe l’âme et ôte toute transcendance ». En effet, il y a fort à parier qu’une issue probable à cette société de consommation résidera bien au contraire dans l’émergence de valeurs spirituelles et sociales où l’importance des liens se conjuguera alors peut-être avec une « relative abondance des biens ».

 

 

Cette hypothèse n’est pas la seule. Car la folie des hommes peut aussi bien nous conduire ailleurs. Elle est, en tous cas, celle pour laquelle nous devrions conjuguer nos forces.

 

Nous sommes toujours en période de vœux. N’est-il pas ?

 

Alors, formons un vœu.

 

Veritis.

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 20 Décembre 2010

Enfances et adolescences perdues… puis sauvées !

 

Dans ce monde de violence, de bruit et de fureur où les journaux et les magazines se font l’écho des pires excès de nos sociétés, il est bon, de temps en temps, de tomber sur des reportages qui réchauffent l’âme et le cœur.

 

C’est le cas d’un reportage publié dans le Figaro Magazine du 17 décembre 2010, à propos de la Fondation d’Auteuil.

 

« Créée il y a 150 ans et reconnue d’utilité publique depuis 1929, la fondation des apprentis d’Auteuil accueille, héberge, éduque et forme des milliers de jeunes en rupture familiale, scolaire ou sociale. De l’humanitaire de proximité, concret, discret et surtout efficace. » . Tel est l’accroche de ce reportage avec en toile de fond une superbe photo du château des Vaux (Eure-et-Loir) appartenant à l’association.

 

Ce château est un bâtiment du XVII° siècle, agrandi et complété ensuite par le marquis d’Aligre (serait-ce le même que celui de notre rue Aligre ?), qui en fit l’acquisition en 1804.

 

« C’est dans un domaine boisé de cent hectares parfaitement entretenu, avec des jardins à la française, des statues et des bassins qu’une armée d’ouvriers s’affaire autour des haies, des massifs et des gazons » poursuit le reportage qui souligne par ailleurs que « dans les salons du château, transformé en restaurant, les clients sont choyés par des serveurs et serveuses en tenue impeccable ». Mais ce qui frappe, dit-on encore, chez eux comme chez leurs collègues jardiniers, c’est leur extrême jeunesse. 

 

800 jeunes, internes, externes ou demi-pensionnaires sont accueillis par cet établissement. Des destins « toujours froissés, souvent brisés, parfois broyés ». Des « vilains petits canards d’une société qui va trop vite et trop fort, sans se retourner derrière elle » souligne encore l’auteur de l’article Jean-Louis Tremblay.

 

A ces laissés-pour-compte, il est offert une seconde chance. Aux Vaux, un collège et deux lycées professionnels forment à divers métiers : horticulture, paysagisme (avec le parc et les jardins en guise d’atelier géant !) ; cuisine, hôtellerie, restauration (avec mise en pratique dans le restaurant du château), boulangerie, pâtisserie, peinture, mécanique, électricité…

 

Mais un tel cadre n’est-il pas trop beau ? Assurément, non, disent les responsables de la Fondation en mettant en avant un concept qui a fait ses preuves : « l’éducation par le Beau » et en résumant ceci par ces propos : « Nous avons constaté que nos jeunes, dont certains ont flirté avec la délinquance, respectent plus un lieu chargé d’histoire qu’une construction moderne et récente. Autrement dit, ils ont tendance à commettre plus de dégradation dans un préfabriqué de banlieue que dans un manoir centenaire ».

 

Quelques témoignages édifiants :

 

Elodie, 20 ans, parents séparés, enfance difficile, CAP Boulangerie puis pâtisserie :

 

 « Si j’étais resté dans ma famille, je serais toujours dans ma misère. J’aurais végété. C’est la Fondation qui m’a sorti de tout ça, grâce à l’internat. Une coupure. La scolarité est excellente, mais le plus c’est l’encadrement. On a des éducateurs qui savent nous parler, nous écouter, nous rassurer. Et puis ils ne nous laissent pas tomber une fois le diplôme obtenu à travers le  RAP ( !) (Relais d’accompagnement personnalisé) ».

 

Julien, 25 ans, en première, qui passera l’an prochain un bac professionnel travaux paysagers. De son propre aveu il revient de loin : 

 

«  Les apprentis d’Auteuil sont les seuls à ouvrir la porte à des jeunes comme moi qui n’ont leur place nulle part. Mes parents se sont séparés quand j’avais un an et j’ai grandi dans une cité de Seine-et-Marne avec ma mère. En sixième, j’ai commencé à décrocher, à dériver : mauvaises fréquentations, juge pour enfants, foyer protection judiciaire de la jeunesse. Vers 16 ans, j’ai découvert le monde des free-parties, des gens qui vont de festival en festival, vivent de mendicités ou de menus trafics et consomment pas mal de stupéfiants. (…)

 

 Et puis à 23 ans, il y a eu deux évènements décisifs : la rencontre avec la femme que j’aime…et une longue garde à vue pour trafic de drogue. Double électrochoc et prise de conscience. J’ai arrêté la drogue (je suis un traitement de substitution) et, sur les conseils de ma femme, j’ai repris mes études.  Mais qui veut accepter quelqu’un de 23 ans qui a quitté l’école en troisième ? A part la Fondation, je ne vois pas. Ce qui est particulier ici c’est que, par rapport à une scolarité classique, l’humain passe avant la réussite. Ce qui nous réunit, c’est le fait d’avoir trouvé une seconde famille ».

 

Que retenir de cet émouvant reportage ?

 

1.      Lorsque je parlais dans mon billet précédent de métier, d’éducation et de formation ou encore d’art et de culture, je ne pensais pas trouver meilleure illustration que celle-ci.

2.      La difficulté de certains jeunes n’est pas seulement liée à des conditions matérielles difficiles mais aussi, et surtout parfois, à des situations familiales  dégradées (ruptures, familles monoparentales,…).

3.      Les moyens mis en œuvre n’expliquent pas tout : c’est l’humain qui compte le plus dans le succès de cette institution.

4.      Le fait que cette Fondation ait pour origine une démarche de caractère spirituel n’est sûrement pas étranger à sa longévité et à son succès.

5.      Apprentissage d’un métier et apprentissage de la vie loin de s’opposer se complètent à merveille : effort, discipline, endurance, goût du travail bien fait, implication, partage, etc.

 

Quels enseignements peut-on en tirer pour notre bonne ville d’Aulnay et sur un plan plus général ?

 

1.      La ville d’Aulnay possédait au début du siècle un magnifique château qui hélas fut supprimé par des gens qui se croyaient peut-être « progressistes » en détruisant un patrimoine ancien. Lequel, aujourd’hui, aurait pu être utilisé par une Fondation pour l’art, la culture ou la formation.

 

2.      La ville d’Aulnay abrite un laboratoire de recherche et une usine, par ailleurs très belle sur le plan architectural, appartenant à une société de cosmétiques de grand renom dont la principale actionnaire, aujourd’hui fort âgée, possède une fondation dont la vocation est ou devrait être d’aider ces jeunes en difficulté.

 

Après avoir fait la une de l’actualité, cet été, en de sombres affaires familiales ou fiscales, ou en libéralités qui ne lassent pas de surprendre, et après un dénouement heureux permettant à cette dame de récupérer quelques 600 à 700 millions d’euros de contrats d’assurance-vie, je propose donc qu’une partie de cet argent soit investi dans la création à Aulnay d’une Fondation de la seconde chance Liliane Bettencourt.

 

Je pense que les réserves foncières situées dans les quartiers Nord de la Ville, permettraient sans difficulté de construire un beau bâtiment muni d’un grand jardin et pouvant accueillir une telle structure. Mais, qui saura reprendre une telle idée ?

 

3.      L’ampleur des déficits et des insuffisances en matière d’éducation plaide pour la création d’une  Maison des parents qui permettrait un échange et un dialogue entre parents, entre parents et formateurs. Une telle initiative pourrait accueillir des fonds publics, notamment européens, mais aussi des fonds privés.

 

4.      Par rapport à d’autres pays, (Etats-Unis, par ex.), la France est encore assez en retard pour encourager, favoriser et mettre en avant les initiatives de fondations d’entreprises ou de personnes privées, dont l’appui serait pourtant précieux pour mettre en œuvre des politiques d’accompagnement ciblées  dans le domaine de l’éducation et de la formation.  Or, échappant au carcan bureaucratique, de telles structures pourraient permettre d’innover sur le plan de la formation ou de fournir un cadre plus propice à l’insertion de jeunes en difficulté.

 

5.     A l’image des B.Gates ou W. Buffet, les grandes entreprises et les grandes fortunes françaises seraient bien inspirées d’œuvrer non seulement dans le domaine de l’art et de la culture, mais aussi dans celui de la formation et de l’insertion de ceux qui méritent assurément une deuxième chance. Cet investissement socialement utile permettrait alors peut-être de réconcilier les Français avec l’argent.

 

6.       Notre pays est un peu comme un peloton du tour de France : si quelques échappés suivant le train de la mondialisation se détachent, il n’est pas bon qu’une large partie du milieu du peloton ait du mal à suivre et que l’arrière soit décroché (surtout si par endroit, il atteint 20 à 3O%).

 

7.     L’Etat, bien entendu, ne doit pas être absent d’un tel phénomène, et il n’est pas douteux que l’éducation et la formation doivent être sa priorité. Et l’on cite souvent alors le problème des moyens. Mais il ne faut pas oublier, pour autant, ni celui de leur utilisation, ni celui des structures, ni celui des méthodes.

 

 

Voilà, quelques méditations que je souhaitais partager avec vous, à deux pas de Noël et de la nouvelle année. C’est bien la période des vœux, non ?

 

 

Veritis.

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 15 Décembre 2010

Aulnay et Chicago, même combat !

 

Décidément nous sommes abonnés à la loi des séries…

 

Il y a peu de jours, c’était la police qui faisait la Une de l’actualité. Hier nous avons eu droit aux voyous. Etonnant mélange des genres….Tout se passe alors, dans notre société médiatique, comme si chacun occupait, à tour de rôle, le devant de la scène dans un ballet dangereux qui, cette fois-ci, aurait pu être sanglant.

 

Mais il ne faut pas confondre flics et voyous. Le cinéma a beau présenter les uns ou les autres, sous des abords plus ou moins sympathiques dans une relation souvent complexe et parfois ambiguë, il n’en demeure pas moins que force doit rester à la loi. Les citoyens, et particulièrement les plus faibles, ne s’y trompent pas.

 

Attrait pour le spectaculaire, le sensationnel, l’image choc, la peur rétrospective… Tout y passe pour que les medias accourent en masse pour relayer des faits divers navrants porteurs d’émotions bien légitimes. Mais il faut bien prêter attention à tout cela. Bien souvent, la dictature de l’émotion fait le lit de toutes les récupérations, de tous les excès ou  slogans faciles.

 

De la peur à la recherche de boucs émissaires, il n’y a donc qu’un pas que l’on peut franchir aisément. Couleur de peau, origine sociale, … il faut prendre garde à ne pas tout confondre.

 

Des voyous, il en existe de toutes sortes : des grands, des moyens ou des petits…Comme une sorte de chaîne invisible mêlant rapport à l’argent et détournement de la loi.

 

Cela commence par les trafiquants d’armes, les trafiquants de drogue et les proxénètes.

Quand on fait le compte de ce que représente cette criminalité organisée aux quatre coins de la planète, on est proprement ébahis. On l’est encore plus quand on suit les circuits de blanchiment de cet argent ainsi recyclé.

 

Cela continue par la corruption aux plus hauts niveaux des Etats, laquelle bien entendu se décline ensuite à tous les échelons, par une sorte de systèmes parallèles qui gangrènent les rapports sociaux et les circuits de décision (commissions diverses, rétro- commissions, bakchichs, etc).

 

Cela se poursuit par la délinquance en col blanc, type Madoff ou autres, qui constitue une sorte de criminalité financière organisée dont les ravages peuvent être destructeurs, au point de mettre en péril, par effets en cascade, tel ou tel établissement.

 

Dans tous ces exemples, on voit bien qu’il s’agit là d’une illustration parfaite d’une société malade de son rapport à l’argent et à la morale.

 

Dans une société où tout paraît se résumer à la quantité d’argent que l’on gagne ou que l’on possède, les tentations sont grandes pour ne pas respecter les commandements élémentaires de la morale. Plus ou moins feutrés, ou plus ou moins violents, de tels agissements entrainent un délitement de la société, dont il faut bien mesurer tous les dangers.

 

Qu’opposer à tout cela ?

 

Probablement, le métier, l’art et la culture. Autant dire aussi : l’éducation et la formation.

 

Et c’est là où le parallèle avec Chicago s’impose assez facilement.

 

La violence ou la musique.

 

Aux violences raciales, et aux trafics en tous genres se traduisant par des règlements de compte répétés, il s’est agi de substituer des chants ouvrant la voie à une sublimation de la souffrance et à des cris d’espoir en l’avenir. C’est ainsi qu’est né le blues à Chicago. Identité d’un peuple à travers une musique, expression d’un vivre ensemble, conciliant à la fois l’expérience du passé et une certaine vision du futur. Et c’est bien pourquoi l’initiative du festival Aulnay All Blues est particulièrement bienvenue.

 

La violence ou l’éducation.

 

Il n’est pas indifférent, je crois, que le Premier Président noir des Etats-Unis, ait été aussi dans sa jeunesse, un « facilitateur » ou un « éducateur » auprès de la jeunesse en difficulté des banlieues pauvres de Chicago. La violence est toujours la marque caractéristique de ceux qui ne savent pas utiliser les mots pour se faire entendre. La violence est toujours le signe d’un échec personnel ou social. Cela ne veut pas dire qu’elle est tolérable. Bien au contraire, car il faut être impitoyable devant toutes formes de violence. Cela signifie seulement qu’il faut tenter d’éradiquer tous les germes potentiels d’une telle violence.

 

La violence ou la formation.

 

Il ne s’agit pas ici de faciliter une sorte d’assistanat béat ou une sorte de charité de bon aloi. Il s’agit de former des individus autonomes et responsables et dés lors capables de s’intégrer et de trouver leurs voies à travers des activités socialement utiles. Cela devrait  d’abord être le rôle des parents, puis celui de l’Education nationale. Mais cela serait facilité assurément si notre société se recentrait sur des valeurs authentiques telles que l’effort et non  la facilité, l’éducation et non le laissez aller, la formation et non la paresse, au lieu de succomber aux sirènes faciles de l’argent roi.

 

Mais, indépendamment des conditions de vie et de travail qui peuvent s’avérer parfois assez dure, le refus d’une telle facilité incombe à chacun de nous en son âme et conscience Personne ne peut donc s’exonérer de ses propres manquements ou turpitudes.

 

Car s’il peut exister des responsabilités collectives, il ne demeure, en dernier ressort, que des attitudes et des responsabilités individuelles. Le leitmotiv de la « faute à la société » est donc un slogan un peu trop facile pour qu’on n’y regarde pas de plus prés.    

Veritis.

 

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Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 15 Décembre 2010

Vous avez dit mixité sociale ?

 

A l’heure où l’on parle beaucoup de mixité sociale, il m’a paru intéressant d’essayer de comprendre ce que pouvait recouvrir cette notion.

 

On observera tout d’abord que celle-ci a largement existé en pratique à travers les siècles, que ce soit dans les villages, les faubourgs, les villes de province ou même dans certains quartiers de Paris ou de banlieue.

 

Question de dosage, d’équilibre et d’éducation. Sentiment d’appartenir à un espace commun, à une culture ou une histoire commune, au-delà des différences sociales. Sentiment aussi d’être unis à un destin commun. Sentiment de partage  de valeurs communes telles que la liberté, l’égalité ou la fraternité.

 

Mais à condition aussi de donner à ces mots le sens qui leur revient. Liberté et non licence. Egalité et non égalitarisme. Fraternité et non repli communautaire.

 

Laïcité également de sorte que les options religieuses ou spirituelles de chacun n’interfèrent pas sur la vie de la cité. Mais aussi respect des croyances de chacun à condition qu’elles ne s’accompagnent ni d’intolérance ni de prosélytisme.

 

Mixité sociale donc. Alors pourquoi cela semble-t-il, en pratique, parfois si difficile ?

 

I. Les premiers éléments de réflexion me paraissent d’ordre psychologique,  sociologique ou culturel.

 

Ami ou ennemi ? C’est, au fond la première question qu’inconsciemment la plupart des gens se posent en présence de l’autre. Peur primaire, legs de la période animale ; peur basique liée à la rareté de l’espace ou des ressources ; peur enfouie liée aux guerres  anciennes. Il faut donc dépasser toutes ces peurs, pour pouvoir accueillir l’autre et dépasser cette dualité.  Encore faut-il que cet « autre » ne constitue pas une menace réelle ou supposée, qu’il n’ait pas la prétention d’imposer sa loi, qu’il respecte la civilité élémentaire qui sied à l’établissement de relations de bon aloi : politesse, respect et considération de l’autre.

 

Or l’expérience prouve, quels que soient les milieux considérés, que cela ne va pas forcément de soi. Cela suppose souvent un certain type d’éducation et de conception de la relation à l’autre : ouvert mais exigeant. C’est une affaire de cœur mais aussi de raison et de langage. C’est une affaire d’équilibre mais aussi de tact et de discrétion.

 

Or, toute notre « civilisation » est le plus souvent orientée vers une rivalité mimétique qui déclenche envie, jalousie, colère, frustration, déni de l’autre, hypocrisie, etc. Comment donc faire en sorte que ces univers intérieurs ne viennent pas perturber la vie en société ? C’est là toute la question.

 

Seuls un effort patient de chacun et une prise de conscience salutaire peuvent prévenir l’occurrence de phénomènes de crainte ou de non considération réciproques. Seul un socle minimum et commun de valeurs partagées peut créer les conditions d’une mixité sociale réussie.

 

Mais, est-ce toujours le cas ?

 

Prenons l’exemple de gens qui se lèvent tôt, pour aller travailler et qui seraient dérangés dans leur sommeil par d’autres qui feraient du bruit et que l’on entendrait à travers une cloison trop mince ou des fenêtres donnant sur la rue.

 

Prenons l’exemple de jeunes adolescents qui ne trouvent pas mieux que de faire pétarader des motos ou des scooters, dans des quartiers tranquilles.

 

Prenons l’exemple de gens qui ne cherchent pas de travail, vivent d’expédients, d’assistance ou de combines diverses et qui paradent au pied de leurs immeubles.

 

Prenons l’exemple de familles complètement dépassées qui ont mis des enfants au monde mais n’ont aucune autorité sur leurs progénitures, les laissant faire à peu près n’importe quoi.

 

Prenons l’exemple de gens qui, ayant soif de revanche par rapport à des passés difficiles, considèreraient qu’ils auraient subitement tous les droits.

 

Prenons l’exemple de gens qui jettent leurs mégots par terre, crachent au sol ou se déplacent en bande, en cachant soigneusement leurs visages avec des capuches ou en s’exprimant de façon vulgaire ou agressive.

 

Bien évidemment ce type de comportement n’est pas majoritaire. Mais malheureusement cela existe aussi et il ne sert à rien de se voiler la face.

 

Il s’agit là de choses que tout le monde peut vérifier mais que l’on ne peut pas dire ou écrire facilement par peur d’être taxé de « politiquement incorrect ».

 

Mais à force de ne pas dire les choses, une certaine forme de délitement de la société se poursuit, la « souffrance sociale ou civique » s’accroît, à tel point que certains en viennent même à plébisciter, parfois, les orientations « les plus à droite » sur l’échiquier politique.  Ce réflexe d’ordre et d’autorité s’empare alors de gens qui, excédés par des incivilités, des largesses, des abus, des excès en tout genre en viennent à souhaiter la mise en œuvre de solutions, dont ils ne mesurent pas forcément toutes les conséquences.

 

Mais, il est trop facile de balayer de tels réflexes d’un revers de la main, et tout particulièrement lorsqu’ils viennent des milieux dits « populaires ». Il ne s’agit pas de souscrire, mais il s’agit d’entendre. « Vrais problèmes, mais fausses solutions » ont pu dire alors quelques hommes politiques en vue ! Mais, à ne retenir que la deuxième partie de la phrase, on en oublie parfois la première qui, elle, reste bien prégnante.

 

C’est en ayant à l’esprit ce type de contexte qu’il faut aborder cette fameuse question de la mixité sociale en espérant, peut-être ainsi, dissiper quelques malentendus.

 

Je me permets donc de livrer ici quelques réflexions :

 

1.      Le repli « communautaire » quel qu’il soit est l’ennemi d’une véritable mixité sociale. Si l’on recrée des mini « ghettos » au sein d’un immeuble, on ne fait que déplacer le problème sans véritablement le résoudre.

 

2.      J’aime bien les mots de métissage, de rencontre des cultures et de diversité. Il s’en suit un mélange et un enrichissement réciproques et une ouverture sur les autres. Mais cela ne peut fonctionner dans un seul sens. Cela suppose donc d’abandonner des  préjugés ayant souvent la vie dure, et ce d’où qu’ils viennent.

 

3.      Les civilisations non occidentales ont leur propre richesse dont il faut souligner leurs apports nombreux en matière architecturale, artistique, philosophique, culturelle, etc.

 

4.      Mais, il faut aussi faire respecter un des apports essentiels de notre civilisation : celui de la déclaration universelle des  Droits de l’homme et du citoyen sur laquelle reposent toutes les valeurs fondamentales de notre société.

 

5.      Il faut s’efforcer de mettre en valeur tout ce qu’il peut y avoir de positif dans chaque culture mais aussi aller à la rencontre de l’autre et donc écarter tout ce qui irait dans un sens opposé : repli sur soi, soumission à une « tradition », prosélytisme, attitude clanique ou sectaire, etc.

 

6.      L’instruction, l’éducation et le respect sont les passeports obligés d’une véritable mixité sociale. Ce n’est pas seulement une question de conditions sociales ou de moyens financiers, c’est aussi une affaire d’effort, de conscience et de responsabilité.

 

7.      Chacun doit respecter et même s’approprier l’histoire, la culture et les valeurs fondamentales du pays dans lequel il vit.

 

8.      La liberté de pensée et d’expression, l’esprit critique au sens noble du terme représentent des valeurs fondamentales de notre société et, à ce titre, doivent être respectées. Cet acquis de notre démocratie permet de critiquer librement toutes les traditions d’où qu’elles viennent.

 

9.      Tout réflexe « identitaire » particulier doit être replacé  dans un contexte plus large intégrant le sentiment d’appartenance à la communauté humaine, quelles que soient les particularités des uns et des autres.

 

Tous ces éléments d’ordre psychologique, sociologique ou culturel jouent donc un grand rôle dans le cadre de la mise en œuvre d’une véritable politique de mixité sociale. Il faut bien les reconnaître et les identifier si l’on veut tenter de dissiper bien des incompréhensions ou des malentendus.

 

 

II. Les deuxièmes éléments de réflexion me paraissent d’ordre économique et financier.

 

La question fondamentale est ici celle de l’économie de marché, celle d’une certaine forme d’équité mais aussi d’une certaine aspiration à l’égalité.  

 

On peut considérer que l’économie de marché est profondément injuste, dans la mesure où elle peut refléter des inégalités de naissance, de formation ou de talent. Mais jusqu’à présent on n’a pas trouvé mieux pour assurer le dynamisme économique et l’enrichissement d’une société. Il en résulte donc des mécanismes d’inégalité que la société peut alors, et même doit s’efforcer de réduire grâce à des mécanismes de redistribution. Mais la question est alors de savoir jusqu’à quel point cela est, non seulement souhaitable, mais possible.

 

Or, cet effort n’est pas mince dans la mesure où le taux de prélèvement obligatoire qui pèse sur la production, les services et les échanges avoisine dans notre pays les 50 %.  Jusqu’ où alors est-il possible d’opérer cette redistribution sans pour autant décourager l’effort, le travail et l’épargne nécessaires  au fonctionnement de l’économie. Et ce, au nom d’une certaine idée de l’équité et de la proportion entre ce qui doit revenir à chacun en fonction de son mérite et ce qui peut être redistribué.

 

Tout cela pose donc la question politique fondamentale des rapports entre l’autonomie d’une part et le partage d’autre part.

 

Ces deux valeurs sont parfaitement respectables. Elles se complètent à merveille lorsque la force de la première peut nourrir une forme de solidarité notamment envers les « plus défavorisés ». Ce mécanisme de redistribution s’appelle l’impôt. Mais tout est alors une question de dosage : ne dit-on pas, avec juste raison, que trop d’impôt tue l’impôt !

 

Nous pouvons ainsi avoir des personnes qui ayant travaillé toute leur vie, ont toujours payé des impôts, n’ont jamais reçu de faveur particulière de l’Etat, du département ou de la commune, et ont payé leurs loyers ou acquis leur logement aux conditions du marché.

 

De l’autre, nous pouvons avoir des personnes ne payant pas  d’impôt sur le revenu,  recevant des allocations familiales, logement, ou chômage, des prestations sociales, des aides d’une commune ou d’un comité d’entreprise, etc.

 

Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres. Il s’agit de comprendre l’hétérogénéité d’une société et donc de préciser aussi les aspects économiques et financiers préalables  à toute politique sociale.

 

Le premier point qu’il faut avoir présent à l’esprit est tout d’abord l’ampleur du déficit de l’Etat.

 

On peut penser qu’une autre politique fiscale pourrait être menée en augmentant les taux des prélèvements déjà très élevésmais on ne peut pas faire comme si ce déficit n’existait pas. Or sa résorption implique une réduction des dépenses ou /et une augmentation des recettes comprises selon les hypothèses entre 5 et 10% du P.I.B. La mince affaire ! Quoi que  disent les uns ou les autres, toute politique en matière sociale est forcément dépendante des marges de manœuvre économiques et financières. Or celles-ci ne sont pas extensibles à souhait, n’en déplaise aux politiciens qui promettent monts et merveilles sans bien chiffrer le coût de ces merveilles !

 

Le deuxième point qu’il faut souligner c’est de savoir de quelle façon on peut combiner de façon équitable l’effort privé en matière de logement et l’effort social.

 

Car, fort heureusement il est loin le temps  où les logements sociaux  étaient de qualité très inférieure à ceux relevant du secteur privé. Dés lors se pose la question de la logique respective des mécanismes de financement des uns et des autres et donc le coût pour la collectivité que représente le financement du logement social. Là aussi question de  choix politique et de dosage financier.

 

Le troisième point qu’il faut aborder est celui des modalités d’attribution des logements et des conditions d’équité d’une telle attribution. Il faut à la fois respecter des ratios de solvabilité et tenir compte des besoins de chacun. Dés lors, une telle attribution peut obéir à des critères contradictoires qu’il s’agit d’arbitrer. De plus, l’aspect financier du coût de la construction n’est pas sans incidence sur le montant des loyers exigibles, d’autant que les enveloppes financières de l’aide à la construction ne sont pas extensibles à l’infini.

 

Ainsi, une politique en faveur du logement social n’est pas neutre ni du point de vue financier, ni du point de vue budgétaire, ni du point de vue fiscal. Quel que soit le caractère louable de  son intention, elle se heurte, par définition, à des limites financières objectives, à des risques de « favoritisme » au moment des attributions et à des conditions de redistribution qui doivent aussi respecter le souci d’équité dû à chaque citoyen.

 

Il ne sert à rien d’ignorer ces multiples contraintes faute de quoi, on risque de délivrer des fausses promesses qui n’entraîneraient alors que des désillusions.

 

Que penser donc de tout cela ?

 

Les objectifs de mixité sociale sont donc parfaitement louables.  Mais il ne sert à rien d’ignorer les conditions de possibilité d’une telle mixité :

 

1. Lorsqu’elle passe par des mécanismes de redistribution, toute politique sociale est forcément dépendante des réalités économiques et financières qui pèsent sur elle.

 

2. Les tissus urbains ont leur propre histoire que l’on peut faire évoluer mais à condition de respecter ce qui a fait leur identité construite patiemment au fil des temps.

 

3. La mixité sociale n’est pas un phénomène qui peut se décréter d’en haut de façon autoritaire. C’est un processus patient qui doit tenir compte de l’équilibre subtil d’un territoire et de sa population.

 

4. La mixité sociale doit reposer  sur des valeurs communes : respect de soi, des autres, et donc aussi de nos différences. Mais elle ne peut s’édifier qu’à travers un socle commun hérité de notre passé, de notre histoire, de nos traditions, de notre culture, sans oublier bien sûr une certaine idée  de ce que doit être notre avenir commun.

 

Veritis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 14 Décembre 2010

De la justice et de la police….

 

Notre ville pâtit d’une image de marque encore difficile dont elle s’emploie à résorber les effets grâce à des actions pédagogiques et des témoignages de réussite, notamment dans le domaine du sport et de la culture.  C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons  que déplorer des faits récents ayant terni la réputation d’un corps de fonctionnaires chargé de protéger notre sécurité et qui se sont traduits par des décisions de justice en première instance ayant alimenté une polémique aux plus hauts niveaux de l’Etat.

 

Le métier de policier n’est pas un métier facile particulièrement dans les zones dites « sensibles ». Cela exige du courage, du sang-froid, de la retenue et un sens de l’à propos à toute épreuve.  Cela nécessite aussi une conception exigeante de son métier, une éthique sans faille, un discernement réel. Puisqu’on représente l’Etat et la force, tout n’est pas permis. Il y a des règles, des procédures à respecter.

 

En même temps dans le feu de l’action, la pression n’est pas mince, le risque n’est pas absent, de sorte que des dérapages, heureusement assez peu fréquents, peuvent survenir. Quelles que soient les circonstances, de tels dérapages ne peuvent être tolérés dans un Etat de droit.

 

Reprenons les faits :

 

« Le 9 septembre dernier, une course-poursuite s’installe entre la police et une voiture signalée volée. Un policier est blessé à la jambe. Par le délinquant chassé ? C’est ce que veulent faire croire les fonctionnaires alors qu’en réalité c’est un deuxième véhicule de police qui a heurté le policier. Saisie par le préfet de la Seine-Saint-Denis, l’IGS (Inspection Générale des Services) ne tarde pas à confondre les policiers qui n’avaient pas hésité à faire risquer les assises à un individu, certes connu pour vol et trafic de drogue mais non responsable de la blessure du policier. »

 

Lors du procès, début novembre, le procureur avait requis des peines de trois à six mois de prison avec sursis, pour les sept fonctionnaires de police âgés de 23 à 32 ans, pour les motifs suivants : « dénonciations calomnieuses », « faux en écriture publique » et, pour trois d’entre eux « violence aggravée ».

 

Or, le 10 décembre dernier, le Tribunal correctionnel de Bobigny a condamné ces policiers à des peines de prison ferme : trois à 12 mois (ceux qui se sont rendus coupables de violences aggravées), un à 9 mois, un autre à 7 mois et deux à 6 mois.

 

C’est, à priori, la première fois qu’un jugement aussi sévère a été prononcé, pour ce type de délits, s’agissant de policiers dans l’exercice de leur fonction. Compte tenu de la sévérité des peines, le parquet a fait appel. Cependant, si ces sanctions étaient confirmées cinq d’entre eux seraient radiés des effectifs de la police.

 

Quelles ont été les réactions ?

 

1.      Peu après l’énoncé du jugement, des dizaines de policiers de Seine-Saint-Denis, se sont rassemblés au pied du Palais de justice et ont fait retentir les sirènes d’une quinzaine de voitures de police.

 

2.      Le secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance a déclaré : « On est scandalisé par ce jugement. Pour nous c’est une atteinte au métier de policier ». Le secrétaire général de ce même syndicat a lui-même indiqué : «  Les policiers ont reconnu la faute commise et nous ne comprenons pas, d’autant que des multi récidivistes  dans ce tribunal et ailleurs, ne sont pas eux, condamnés comme il se doit ou remis en liberté ».

 

3.      Les journaux télévisés de TF1, France 2 et France 3, ont relayé cette manifestation en lui donnant donc un retentissement national.

 

4.      Le préfet de la Seine-Saint-Denis a demandé aux policiers rassemblés de cesser leur manifestation, une faute indéniable ayant été commise. Pour autant il s’est déclaré « très étonné de la décision du tribunal ».

 

5.      Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé sur cette affaire dans les termes suivants :

 

 « Sans naturellement méconnaître la nature des faits qui ont été reprochés aux policiers, ce jugement dans la mesure où il condamne chacun des sept fonctionnaires à une peine de prison ferme peut légitimement apparaître, aux yeux des forces de sécurité, comme disproportionné. Notre société ne doit pas se tromper de cible : ce sont les délinquants et les criminels qu’il faut mettre hors d’état de nuire ».

 

6.      Le ministre de la Justice lui a répondu en ces termes :

 

« A Bobigny, la justice a fonctionné, la procédure suit son cours. Des faits que tous les prévenus ne contestent pas d’ailleurs, ont été commis. Ces personnes ont été convoquées devant le tribunal correctionnel. Le parquet a requis des peines avec sursis. Le tribunal a jugé différemment et le parquet a fait appel. Il appartient désormais à la cour d’appel de se prononcer. C’est ainsi que la justice fonctionne. »

 

 

Que penser donc de tout cela ?

 

1.      Nous vivons en France dans un Etat de droit, caractérisé par une séparation des pouvoirs, notamment entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Traditionnellement un ministre se refuse donc à commenter toute décision de justice. On ne peut donc que s’étonner des propos du Ministre de l’Intérieur, même s’il réagit à l’émoi compréhensible des policiers.

 

2.      Les policiers recrutés sur la base d’un concours national doivent bien commencer leur carrière quelque part, mais il est frappant de constater le jeune âge des policiers mis en cause. A l’instar des jeunes professeurs, les premières affectations de policiers se font souvent dans des villes « difficiles ».  On pourrait donc souhaiter qu’une gestion plus équilibrée des affectations fasse que les jeunes policiers soient sérieusement encadrés par leurs aînés.

 

3.      La justice n’est pas non plus exempte de tout reproche. Ainsi en comparant les agissements de ces policiers à ceux de la gestapo, le substitut du procureur de Bobigny a tenu des propos que l’on pourra qualifier  d’excessifs. Je ne reviendrai pas non plus sur cette fameuse affaire d’Outreau, où toute une chaine judiciaire, bernée par une affabulatrice, s’est avérée défaillante et n’a pas hésité à jeter des innocents en prison. A contrario, certains fonctionnaires de police ont du mal à comprendre que certains tribunaux relâchent un peu vite, parfois, des trafiquants de stupéfiant ou autres.

 

4.      Il y a fort à parier que le tribunal de Bobigny a voulu, lui aussi, manifester un mouvement d’humeur en sanctionnant fortement des policiers qui ont manifestement fauté. Comme une sorte de coup de semonce ou d’avertissement en rappelant à ces policiers que la noblesse de leur métier implique de leur part un comportement adéquat et exempt de tout reproche. Dés lors cet avertissement ayant servi de leçon, le jugement de la Cour d’appel devrait certainement être plus clément.

 

5.      Notre pays a besoin d’une justice indépendante et sereine et d’une police efficace et protectrice des citoyens. La police sans la justice peut devenir aveugle. La justice sans la police ne peut pas fonctionner. Raison de plus pour retrouver les chemins d’une police et d’une justice exemplaires pour tous les citoyens. Mais comme en toutes choses, l’exemple doit venir d’en haut.

 

Veritis.

 

Sources :

 

-          Le  Journal du dimanche, 12 décembre 2010

-          Le Parisien.fr

-          Le Figaro.fr

-          Le Nouvel Obs.com

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 13 Décembre 2010

Vous avez dit Génération Y ?

 

Moi, qui fais partie de la génération des « baby boomers » qui est entré à l’âge adulte au moment de Mai 68, (autant dire un vieux crouton !), je ne résiste pas  au plaisir de me pencher sur cette fameuse génération Y, dite encore génération du millénaire ou génération digitale.  Pourquoi les appelle-t-on ainsi ? Parce qu’ils n’arrêteraient pas de demander : pourquoi ? Ou Why en anglais, d’où « y » qui phonétiquement se prononce de la même façon.

 

Je suis en effet tombé sur un article décapant du supplément Version Fémina du Journal du Dimanche du 5 décembre dernier, écrit par Sandra Battle.

 

Si vous êtes capable d’envoyer un SMS, de chatter sur MSM, de consulter Facebook, de twitter, de télécharger de la musique sur votre iPod, le tout en même temps et en moins de cinq minutes ? Alors, assurément vous faîtes partie de la génération Y. Cela est d’autant plus vrai, si vous êtes nés entre  1975 et 1995.

 

Et là, je vois bien la plupart de mes camarades « blogueurs » de la blogosphère aulnaysienne ! Actifs ou réactifs, espiègles mais sincères, impatients et engagés, sérieux ou plus facétieux, en tous cas généreux, telle pourrait être une série de qualificatifs qui pourraient les caractériser.

 

Toute la question est alors de savoir comment les structures de la société (entreprises, collectivités, associations, ...) sauront accueillir et attirer une telle génération.  Car, il y a là, à n’en pas douter un formidable réservoir de créativité qui ne demande qu’à s’exprimer. Il y manque parfois de l’expérience, mais celle-ci est compensée largement par la fougue de la jeunesse ! Et ce d’autant qu’ils devraient représenter près d’un actif sur deux à l’horizon 2015.

 

Attachant, semble-t-il,  plus d’importance à un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ils considèrent, selon le sociologue M. Fize, que le travail n’est plus une « punition divine », la civilisation des loisirs et la (ou les) crise(s) étant passées par là.

 

« On ne les retient pas avec des titres ronflants, mais avec des projets qui les passionnent, les amusent et leur apprennent des choses » explique encore Lisiane Droal.

 

Tout cela est bel et bon et j’y souscris entièrement.

 

On peut, toutefois, se poser quelques questions.

 

1.      La génération zapping n’a-t-elle pas, parfois, une certaine tendance à voguer d’une mode à l’autre, d’un objet à un autre, d’une situation à une autre, sans véritablement aller au fond des choses et en surfant seulement sur des phénomènes passagers ?

 

2.      La génération de l’ « enfant-roi » dont il faut, d’ailleurs, imputer la responsabilité aux parents n’a-t-elle pas, dans certains cas, des effets  « secondaires » ravageurs sur le plan de la sociabilité, de l’éducation et de la formation ?

 

3.      Le monde d’Internet n’a-t-il pas la fâcheuse tendance de mettre un peu tout sur le même plan et au même niveau : le buzz anecdotique comme l’analyse fouillée ; l’image choc comme la photo de qualité ; le charabia comme le poème inspiré ?

 

4.      La dictature de l’instant n’a-t-elle pas pour effet de supprimer le temps long, celui de la méditation, de l’histoire, de la rêverie, de la poésie ?

 

5.      La civilisation de l’image n’est-elle pas aussi celle d’une certaine facilité reposant plus sur l’emprise de l’émotion que sur le développement de la réflexion ?

 

Voilà donc quelques pointillés, quelques interrogations que j’adresse à cette fameuse génération Y, en espérant qu’elle en fera le meilleur usage.

 

Hormis ces quelques craintes, qui n’ont aucun caractère de fatalité pour peu qu’elle en prenne conscience, j’avoue malgré tout une certaine tendresse  pour cette génération Y.

 

Je me plais alors à imaginer, avec cette génération montante, une autre façon de considérer les affaires publiques, une autre façon de concevoir les rapports sociaux.  Une  façon, peut-être aussi, de concevoir la vie : simple, sincère, ouverte et équilibrée.

 

Alors, il me revient aussi mes rêves de jeunesse auxquels tout au long de ma vie, je me suis efforcé de rester fidèle.  Et, j’ai l’impression de faire un peu partie de cette génération Y avec peut-être… juste un petit plus d’expérience et de sagesse.

 

J’invite donc les personnes de ma génération qui ont quelques responsabilités dans la conduite des affaires publiques à tenir grand compte de ces nouvelles sensibilités, faute de quoi, elles pourraient avoir quelques désillusions ou de sérieuses surprises.

 

Pourquoi alors ne pas concevoir dans un hebdo municipal un espace réservé aux blogs de la ville, animés pour la plupart par ces fameux membres de la génération Y ?

 

Veritis.

 

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 10 Décembre 2010

S’inspirer du Bouthan ?

 

J’ai toujours nourri une certaine affection pour les civilisations d’Orient avec ce que cela peut signifier de raffinement, de distinction et de sagesse.

 

A l’heure où l’on s’interroge donc sur les effets d’une société matérialiste en proie à la violence, à la drogue et à une certaine forme de déshumanisation, il m’a paru intéressant d’ouvrir une fenêtre sur un tout petit pays de 700 000 habitants, le Bouthan, situé entre l’Inde et la Chine, qui a érigé en principe la recherche non du P.I.B. (Produit Intérieur Brut) mais celle du B. N. B. (Bonheur National Brut).  Qu’est-ce donc que tout cela ?

 

Des idées très simples. Quand nous sommes prisonniers d’un embouteillage dans nos voitures, nous consommons de l’essence en pure perte, mais cela participe du P.I.B. Quand nous sommes victimes d’un vol, nous mettons à contribution notre assureur et cela participe aussi du P.I.B.  Quand l’alcoolisme et la prise de drogue conduisent directement à l’hôpital, cela participe encore du P.I.B. Quand la délinquance nécessite le déploiement de policiers ou la construction de prisons, cela participe toujours du P.I.B. On pourrait multiplier les exemples à l’infini….

 

C’est la raison pour laquelle une commission réunie par N. Sarkozy en 2007  et dirigée par deux prix Nobel d’économie (J. Stiglitz et A. Sen) et un économiste français ((J.P.Fitoussi)  s’est penchée sur les limites de cette notion en proposant différentes pistes d’évolution. Celles-ci, réunies en une série de critères, font en ce moment l’objet de débats au sein de l’Union Européenne. Parallèlement l’OCDE a mis sur les rails un « projet global » dont le but affiché est « d’aller au-delà du P.I.B. ». Les Britanniques de la New Economics Foundation ont développé le « Happy  Planet Index », les Canadiens l’ « indice du progrès authentique » et aux Etats-Unis, un nouveau système baptisé « state of the USA » propose des centaines d’indicateurs clés touchant à la santé, l’éducation, l’environnement, le crime, l’énergie, etc. Gadget ou véritable ouverture vers un dépassement des contradictions de notre système ?

 

Quoi qu’il en soit, le B.N.B. Bouthanais, mis au point par le Centre des Etudes bouthanaises, se distingue par le vaste éventail des domaines explorés, au  nombre de neuf – bien-être psychologique, environnement, santé, éducation, culture, niveau de vie, usage du temps, activités sociales et bonne gouvernance – qui sont analysés à l’aide de 72 indicateurs agrégés en un indicateur unique qui sert de référence à la politique menée dans le pays.

 

Il n’est pas question de comparer ce qui n’est pas comparable, mais il y a certainement des enseignements à tirer d’une telle vision.

 

Un travail épanouissant, un habitat à visage humain, un environnement préservé, une nature respectée, un accès à la culture facilité, une santé physique et psychique préservée, une éducation et des liens sociaux de qualité, des services publics au service de tous, une gouvernance équilibrée et respectueuse des citoyens.  N’est-ce pas au fond tous les thèmes qui seront abordés par l’Agenda 21 ? Et si l’on passait alors des discours aux actes ?

 

Pourquoi alors, pour symboliser une telle démarche, ne pas jumeler Aulnay-sous-Bois avec Timphu, la capitale du Bouthan qui ne compte que 100 000 habitants ?  Une idée parmi d’autres, à condition qu’elle ne soit pas un gadget de communication, mais bien un engagement sincère et exigeant au service d’une certaine vision de la vie en société. Une façon de se projeter dans ce XXI ° siècle naissant, en tenant compte des errements du passé et des exigences du futur.

 

Et si on se souciait à travers ce geste de dégager les voies et moyens d’une sorte de  « Bonheur Municipal Brut » ? 

 

Vous avez dit « utopie » ? Pas si sûr ! Peut-être simplement, sur la base d’une véritable conscience des enjeux de demain, une sorte de « révolution culturelle ou spirituelle » nouvelle manière ?

 

 

Veritis.

 

Source : Ursula Gauthier. Le Nouvel Observateur du 2 décembre 2010.

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 9 Décembre 2010

Réforme des retraites, déficits publics et langage de vérité….

 

Il arrive parfois en lisant la presse que l’on tombe sur un article, dont on se dit que l’on aurait pu, à peu de choses près, l’écrire soi-même. Alors pourquoi réécrire d’une autre manière ce qui apparaît limpide et frappé au coin du bon sens ?

 

Je ne résiste donc pas au plaisir de partager avec les lecteurs d’Aulnay libre, dont on me dit qu’ils sont de plus en plus nombreux,  ce petit article écrit sous la plume de Christine Kerdellant, Directrice de la rédaction de l’Expansion , en page 7 du n° de décembre 201O et dont je vous livre, ici, les extraits le plus significatifs.

 

«  La réforme des retraites est entérinée. Sarkozy a-t-il été plus courageux que ses prédécesseurs ? Non, il n’avait pas le choix ».

 

« Si le pays avait reculé, montrant l’incapacité du pays à se réformer, notre dette aurait perdu son triple A et, avec cette bonne note, la capacité à se refinancer à bon prix. Le premier pas vers une situation à la grecque… »

 

«  Il y a longtemps que les cassandres le prédisaient, mais, cette fois, nous y sommes : nos 1650 milliards de dettes publiques – dont les deux tiers détenus par des étrangers – nous mettent à la merci de cette démocratie censitaire que sont les marchés financiers internationaux. Désormais nous sentons tout le poids de « l’insoutenable légèreté de la dette ».

 

« Même les socialistes, s’ils conquièrent l’Elysée, en 2012, ne pourront s’en affranchir. Car, personne n’a oublié mai 1981, les largesses dispensées et le retour de bâton de 1983 : le franc ne valait plus qu’un dixième du dollar, la France courrait à la faillite, le retour de l’orthodoxie s’est imposé. »

 

Puis, elle conclut par ces mots « Même quand ils ont tort, les marchés ont toujours raison ».

 

Quelques commentaires, donc, pour préciser les choses :

 

1.      Comme, chacun sait, la démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres. Mais, les échéances  électorales regorgent de promesses diverses, souvent démagogiques, qui ne servent, la plupart du  temps, qu’à attraper les « gogos ». Mais il est si bon de pouvoir rêver, et de s’imaginer que tout est possible : tout et son contraire ! Voir la réalité en face est souvent plus cruel mais cela éviterait, sans nul doute, des faires des promesses inconsidérées que l’on répand précisément…sans compter.

 

2.      Tous les bons observateurs savent que la réforme des retraites de N. Sarkozy ne finance en réalité que la moitié de l’impasse financière d’ici 2020, le reste ne reposant que sur des hypothèses incertaines (taux de chômage ? taux de croissance ?), le recours au fonds de réserve des retraites et à des mesures fiscales non précisées. Il est vrai, cependant, que le report de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans, pour avoir droit à une retraite sans décote, lorsque le nombre d’années de cotisation est insuffisant, peut poser problème dans certains métiers.

 

 

3.      La proposition des socialistes que j’ai étudiée  en détail est habile, mais ne repose pour l’essentiel que sur de nouvelles taxations avec des chiffrages qu’il est impossible de vérifier et une ambiguïté qui, au fond, n’en est pas une : Oui, vous pouvez partir à 60 ans, mais si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis vous aurez droit à une décote sévère ! De plus, il est clairement indiqué que le nombre d’annuités de cotisation ne sera pas remis en cause (41 ans aujourd’hui, 41, 5 ans en 2012, 42 ans en 2020). Dés lors, si l’on considère qu’il n’est pas rare aujourd’hui de commencer à travailler vers l’âge de 23 ou 25 ans, on arrive facilement à 65 ou 67 ans. Vive donc la retraite à 60 ans !

 

4.      Par définition, toute dette doit être financée. L’ampleur de la crise financière que nous avons connue en 2008 ont conduit les banques centrales à abaisser leurs taux d’intérêt à court terme dans une fourchette comprise entre 0, 25 % aux Etats-Unis et 1% en Europe. Il s’en est suivi une atténuation sensible des taux longs  ce qui diminue relativement, pour les Etats encore « bien notés », la charge financière liée à la dette publique. Fort heureusement. Mais il se trouve que les budgets étant toujours en déficit, la dette continue de croître et les frais financiers avec. Jusqu’à quand ?

 

5.      Les réalités ont la vie dure. Sauf à ce qu’on puisse considérer que le financement des Etats puisse échapper à la logique des marchés - pour ne pas dépendre d’eux il vaut mieux réduire son déficit, maintenir la dette à un niveau supportable, et surtout la gager par des investissements futurs et non par des dépenses de fonctionnement. On peut toujours demander à tous les niveaux des moyens supplémentaires, des dépenses supplémentaires mais il vaut mieux s’assurer avant que l’on a bien  les moyens d’une telle politique. Par quel miracle, les collectivités pourraient-elles s’exonérer ad vitam aeternam de ce qui s’impose à tout un chacun ? 

 

6.      On peut discuter de la façon dont les banques jouent leur rôle d’intermédiation, mais on ne peut pas oublier quelques règles de base : elles doivent prendre des risques, tout en les surveillant de près et en les couvrant autant que faire se peut ; elles doivent assurer si nécessaire la liquidité des placements de leurs clients qui sont aussi des épargnants ; elles doivent rester solvables afin de garantir le remboursement éventuel des avoirs de leurs clients. Si l’une ou l’autre de ses missions n’est plus remplie, le système se grippe et peut se propager dangereusement à toute l’économie entraînant des faillites en cascade.  Il suffit parfois de peu, d’un grain de sable ici ou là, pour que le système implose  d’autant qu’aujourd’hui tous les systèmes sont interconnectés. C’est la raison pour laquelle les Etats et les banques centrales se sont portés au secours des banques. Sûrement pas pour leurs beaux yeux, mais pour éviter une catastrophe systémique. On peut donc tout à la fois blâmer les banques parce qu’elles sont trop chères, parce qu’elles n’irriguent pas assez l’économie ou parce qu’elles prennent des risques inconsidérés. Mais on ne peut pas vouloir à la fois tout et son contraire. 

 

7.      Il existe des pistes innovantes pour réduire les déficits publics et commencer le processus de désendettement des Etats, mais cela suppose à la fois une Force Unie des Etats  et un rapport des forces suffisamment puissant face aux marchés pour que ceux-ci soient sérieusement encadrés et régulés. Mais à l’heure des simples clics d’ordinateurs et de la libre circulation des mouvements de capitaux qui sont aussi une force permettant d’assurer la mobilité et l’efficacité d’un système d’allocation des ressources, il y faut beaucoup plus que la volonté d’un seul Etat, pour qu’un tel système puisse fonctionner. Deux pistes méritent d’être sérieusement creusées : celle qui conduirait à l’éradication des « paradis fiscaux » qui constituent une source d’évasion fiscale assez phénoménale et une autre qui  conduirait à l’instauration d’un prélèvement à un taux minime ( 0, 05 % par exemple) sur l’ensemble des transactions financières.

 

 

8.       Mais qui aura le courage de s’attaquer à cette montagne colossale d’intérêts coalisés ? Et qui sera capable d’imposer un tel système comportant à la fois les instruments de collecte et de contrôle nécessaires, sans que des dommages collatéraux ne viennent le perturber ? C’est la toute la question de la mise en place d’instruments mondiaux face à la mondialisation des marchés. En clair de l’instauration d’une ébauche de démocratie mondiale face à des marchés mondiaux. Les marchés sont efficaces mais injustes. La démocratie peut être plus juste, mais est impuissante si elle ne s’accompagne pas de la force des marchés. Il faut donc penser à une nouvelle articulation de la démocratie et des marchés à travers une nouvelle dialectique non véritablement explorée à ce jour.

 

9.      Tout cela nous entraîne très loin des petites querelles politiciennes et de ces semi vérités ou semi mensonges qui sont distillées ici ou là, car au fond, à de rares exceptions près, les hommes politiques préfèrent masquer la vérité pour tenter de séduire des électeurs avec de vaines promesses qui se retourneront  fatalement contre eux, car elles ne pourront entrainer que déceptions et désillusions. La démocratie dont je parle est plus exigeante. Elle n’est pas l’ennemie de la vérité. Elle est l’ennemie de la facilité ou de la démagogie.

 

 

Veritis.

 

 

 

 

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 6 Décembre 2010

La face cachée d’un certain « socialisme »…

 

J’aime bien les mots de social (isme ) ou de commun (isme).

 

Pourquoi ?

 

Parce que les mots de société et de social(isme) ont la même racine : (soc) . A partir de là on peut décliner : socle, socio, sociabilité, …. C’est l’idée de « faire société », de « vivre ensemble » qu’il faut retenir  ici. Mais tout le monde sait bien que cela veut dire aussi : fixer des règles et les respecter. Pour le bien de la société toute entière et non pas pour une partie (ou un parti).

 

Parce que les mots de communauté et de commun(isme) ont la même racine : (commun ). Il en va de même pour l’idée de commune, le fait de mettre en commun ou de partager. Du mot partager on arrive facilement à l’idée de participation. De l’idée d’ « être avec »  on en vient facilement au mot de concertation. On a alors le souci et le respect du bien commun. Là aussi, pour toute la communauté des êtres humains, et non pas pour telle ou telle fraction.

 

Mais, pour équilibrer tout ça, je dirais que j’aime aussi bien les mots d’individu et de responsabilité.

 

Pourquoi ?

 

Parce que le mot individu signifie aussi « ne pas être divisé ». En d’autres  termes être un, uni ou unifié.  A partir du moment où l’on devient « un », on n’est plus écartelé ou désuni, on rassemble en soi-même ses forces et dés lors on se sent capable d’être responsable, ce qui veut dire : « être capable de répondre ». On intègre la difficulté du réel, la complexité des choses, on se garde des slogans simplistes ou des positions binaires.  On réfléchit par soi-même et on ne se contente plus du « prêt à penser » tout fait que l’on veut bien nous servir ici ou là.  On devient alors aussi, un homme (ou une femme) dans la cité, autant dire un(e) citoyen(ne).

 

En revanche, je n’aime pas beaucoup les mots en « isme ». 

 

En effet dans les mots qui se terminent en « isme », il  y a toujours le danger toujours possible d’une dérive, d’un excès, d’un dévoiement. L’idée aussi d’une doctrine réductrice qui ne reconnaîtrait pas la fécondité de l’autre et  se replierait sur elle-même au nom de valeurs ou d’une certaine idée du « bien » pouvant conduire dans leur logique folle à toutes les pressions ou menaces, tous les excès ou débordements.

 

Il en va ainsi du sectarisme, du fondamentalisme ou même de l’individualisme à outrance. Bref, tout ce qui coupe, sépare, éloigne, et divise.

 

Dés lors il est vain d’opposer l’individu à la société ou la société à l’individu. Toute société qui écrase d’une façon ou d’une autre l’individu est méprisable et doit pouvoir être combattue. Tout individu qui ne respecte pas la société par excès de pouvoir, prédation ou oubli de ses règles doit pouvoir être remis à sa place ou, au besoin, combattu.

 

C’est dans ce cadre d’ailleurs que certains  pensent que nous vivons de plus en plus aujourd’hui dans un univers qu’ils nomment, au croisement de la sociologie et de la psychologie, un « individualisme de masse ».  Dés lors, et pour forcer un peu le trait, il est permis de craindre que ni les individus ni la société n’existent véritablement et que l’individu a toutes les chances de se perdre en une sorte de « masse » plus ou moins indifférenciée.

 

Deux images caractéristiques illustrent ce propos :

 

-          L’automobiliste, seul dans sa voiture, pris dans un embouteillage quotidien sur des autoroutes ou routes surchargées. Seul au milieu de tous, prisonnier d’un instrument fait en principe pour sa liberté.

-          L’usager des transports en commun, perdu dans ses rêves ou son journal, à demi ensommeillé le matin, fourbu après son travail le soir, pressuré dans des rames surchargées et le plus souvent replié sur lui-même.

 

Mais revenons maintenant à ces fameux mots en « isme » pour examiner le cas échéant le décalage voire le gouffre qui sépare les mots de la  réalité et focalisons-nous sur le mot « socialisme » à travers deux faits d’actualité très récents,  l’un dans un pays étranger et l’autre dans notre bon « pays » de France.

 

1. Dans un pays africain, cher à la France, un Président, membre de « l’Internationale socialiste », a perdu, ces derniers jours, les élections de façon assez nette et a décidé, malgré cela, de ne pas renoncer à ses fonctions, au mépris de toutes les règles démocratiques. Au mépris des résultats annoncés par une commission électorale indépendante et placée sous l’observation de L’O.N.U.  Avec l’aval d’une Cour constitutionnelle à la botte d’un « Président » qui confond son intérêt et celui de son clan avec l’expression d’un peuple qui a eu le toupet de s’exprimer d’une façon déplaisante pour lui.

 

Exemple significatif d’un individualisme qui ne respecte « la masse » que si elle sert ses intérêts. Où est le « socialisme » là dedans ? Un simple paravent pour un « pouvoir personnel ». De beaux mots qui ne servent qu’à masquer un appétit insatiable de pouvoir avec tous les avantages qui vont avec. Rien de plus, mais rien de moins. Triste histoire assurément !

 

2. Dans une région du sud de la France, il était une fois deux frères, membres du Parti socialiste, dont l’un occupe un poste envié de sénateur et de président du conseil général et l’autre est un homme d’affaires spécialisé dans le traitement des déchets, aux comptes (peut être trop ?) florissants, dormant depuis peu en prison.

 

Que reproche-t-on à ce monsieur ? Pas moins que : «  tricheries sur les pesées de déchets, recours à des sous-traitants proches du grand banditisme (d’où les soupçons de blanchiment), trafic d’influence  pour procurer des appartements HLM à des « amis » ou pour faciliter l’obtention de certains marchés publics ». D’aucuns disent que « Monsieur  Frère avait développé une certaine emprise sur des élus et des fonctionnaires, fondée sur un mélange  d’intimidation, de charme et de contreparties. », qu’il « avait prise sur le Directeur de la propreté, qu’il aurait recruté lui-même, moyennant un très bon salaire, afin que les sociétés choisies par ce dernier soient avantagées ».

 

Depuis longtemps, déjà, des rumeurs bruissaient sur « l’étrange omniprésence de ce monsieur, en contrat avec l’office H.L.M que présidait son frère, et par ailleurs président de la commission d’attribution des cartes de la fédération du P.S. laquelle était  verrouillée par ce même frère ! ».  Etonnant mélange des genres, à priori, entre présomption d’affairisme ou corruption et politique….Alors, que devient le « socialisme » là-dedans ? Qu’en penseraient Blum ou Jaurès ?

 

Que retenir de tout cela ?

 

Qu’il y a parfois loin des discours à la réalité. Qu’une société n’existe véritablement que si elle respecte des règles définies en commun et l’ensemble des individus qui la composent. Que tout ce qui ressemble à un ostracisme, à  du favoritisme ou à des passe-droits n’a pas droit de cité dans une société juste et équilibrée. Que la liberté d’expression et la sécurité doivent être garanties à chacun des citoyens. Que la confiance, la probité et l’honnêteté ne sont pas de vains mots mais les réquisits indispensables de tout comportement individuel et de toute vie en société.

 

Alors, nous pourrons peut-être parler d’un monde civilisé.

 

Veritis.

 

 

 

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 23 Novembre 2010

Une opération d’aménagement envisagée en catimini…

 

Nous apprenons grâce à monaulnay.com  un projet important pour l’avenir de notre ville sans que nous en soyons ni informés ni consultés au préalable.

 

Le Conseil Municipal d’Aulnay-sous-Bois s’apprête à voter dans sa délibération n° 29, sans débat préalable, sans que le conseil de quartier directement concerné en soit  informé ou consulté. (Mais à quoi donc peuvent-ils servir dans ces conditions ?)

 

« La prise en considération de la réalisation d’une opération d’aménagement sur le périmètre du secteur Salengro/ Barbusse/ Couturier (Paul Vaillant-Couturier doit se retourner dans sa tombe pour être ainsi réduit à Couturier !)/ Gorki / Séverine/ Pimodan / Strasbourg. ».

 

perimetreetudepimodan.jpg

                       (Carte du secteur de l'opération d'aménagement projetée)

 

Quelles sont les orientations visées ?

 

- « construire de petits immeubles lorsque des terrains se libèrent le long des voies principales à réaménager, avec, là  ou c’est possible, à rez-de-chaussée des commerces et des services »

- « réaliser des logements sur les terrains libérables et proches de la gare, dans le cadre du renforcement du cœur de ville »

- « conforter la fonction résidentielle du centre-ville au profit d’immeubles respectant l’image traditionnelle de la rue ».

- « un taux global de 30 % de logements sociaux  afin de faciliter les parcours résidentiels ».

 

Dés lors, on est en droit de se poser les questions suivantes :

 

1.      Que veut dire « petits immeubles » ?

2.      Quelles sont les «  voies principales à réaménager » ?

3.      Quels sont les « terrains libérables proches de la gare » ?

4.      Que veut dire « immeubles respectant l’image traditionnelle de la rue » ?

5.      Quelle sera la part réservée aux espaces verts ?

6.      Comment envisager des commerces et des services supplémentaires quand on est incapable aujourd’hui de maintenir des commerces de qualité Bd de Strasbourg ou rue A. France ?

7.      Quel sera le style architectural qui sera retenu ?  La qualité des constructions ?

 

De plus, jamais ne figure dans ce texte, la notion de maison individuelle dont certaines dans ce périmètre sont d’ailleurs remarquables et figurent dans le recensement du patrimoine d’Aulnay effectué par le Conseil Général de la Seine-Saint-Denis. Sera-t-on capable de les conserver ? Comment des « immeubles » nouveaux  pourront-ils s’harmoniser avec de telles constructions? Mystère. Rien n’est dit à cet égard.

 

Si tout cela est voté, voici donc venu le temps des immeubles dans ce périmètre autour de la Place du Général Leclerc ! Et bien sûr, les propriétaires des pavillons actuels n’ont été ni consultés, ni informés d’un tel projet.

 

Pour l’instant, si j’ai bien compris, cela permettrait peut-être d’éviter des initiatives sporadiques pouvant entraîner les horreurs que nous avons vu poindre en centre-ville (façade et volume arrière de la résidence Edouard VII, rue de Pimodan, immeuble en construction au début de la  rue du 14 juillet) ou bien de ne pas donner suite à des projets de promoteurs privés venant une fois de plus défigurer le fragile tissu urbain d’Aulnay. Mais je n’en suis même pas sûr !

 

Quelle est la situation aujourd’hui ?

 

Il existe un périmètre d’aménagement Pimodan / Salengro/Bd de Strasbourg qui représente  4075 m2 sur lequel l’Etablissement Foncier Public d’Ile de France  possède une parcelle (BH 12) d’une superficie de 440 m2 à la suite d’une préemption effectuée par la mairie.

 

La délibération vise donc à porter à prés de 40 000 m2 (soit 4ha) le périmètre d’aménagement, ce qui change de façon considérable la portée de l’opération (10 fois plus).

 

On remarquera donc en premier lieu les proportions.

 

Aujourd’hui 1% seulement est la propriété d’un établissement public. Le reste soit 99 % est la propriété de personnes privées possédant un pavillon. Personne ne peut donc les forcer à partir. C’est un premier point qu’il faut souligner.

 

C’est pourquoi il est dit quelque part dans les attendus de la délibération « Considérant cependant que la rareté des espaces disponibles suppose un examen fin du tissu urbain »!!! Comme cela est joliment dit. Mais qu’est-ce que cela veut dire au juste ?

 

Ensuite, rien n’est dit ni sur la méthode, ni sur le calendrier ? Comment va-t-on procéder ?

 

Comment une telle délibération peut-elle être prise sans qu’au préalable une réunion publique d’information, réunissant les propriétaires directement concernés et tous les riverains, expose les modalités d’une telle opération. Pourquoi une telle brutalité, un tel mépris pour les habitants  de la part de gens qui se considèrent de « gauche » ?

 

Va-t-on inciter les gens à partir, à vendre leurs pavillons pour laisser la place à des immeubles ou à des logements, sous prétexte de faire du « social » ? Généralement les opérations d’aménagement se font lorsqu’il existe un foncier véritablement disponible ou pour restructurer des ilots d’insalubrité.  Or, à priori, rien de tel ici.

 

Pourquoi attaque-t-on le secteur pavillonnaire (même s’il est classé en zone UD) alors que rien n’est prévu dans les abords immédiats de la gare ou sur le Bd de Strasbourg où pourtant tout reste à faire pour avoir un urbanisme digne de ce nom ?

 

Je ne suis pas de ceux qui pensent que l’urbanisme ne doit pas évoluer à Aulnay. Je pense même qu’il doit être maîtrisé y compris en centre-ville, mais je m’interroge sur une méthode  qui, une de fois de plus, fait peu de cas des citoyens qui sont directement concernés par les mesures qui sont envisagées, au mépris de toute procédure d’information et de concertation.

 

Je suis pour des mesures d’embellissement du  patrimoine  à Aulnay, pour une politique qualitative respectueuse du cadre de vie, pour une politique équilibrée entre des constructions privées belles et même originales en utilisant des matériaux tels que le bois par exemple  et des constructions à caractère social elles-mêmes de qualité s’intégrant harmonieusement dans un ensemble.

 

Mais sur un tissu déjà très dense, il faut obligatoirement libérer des espaces verts, garantir un recul par rapport à des voies très étroites, avoir des parkings en nombre suffisant (deux par logement), penser aux équipements collectifs et aux conséquences en termes de circulation si l’on veut que l’espace du centre-ville soit agréable et redevienne attractif avec un commerce de centre-ville de qualité.

 

J’ai même proposé pour donner sens à tout cela d’appeler cet espace central d’Aulnay : « Aulnay Village ».

 

Est-ce trop demander à la majorité actuelle du Conseil municipal dont il faut tout de même rappeler qu’elle n’a été élue qu’avec deux cent voies d’avance dont celles des électeurs de sensibilité écologique dont les représentants siègent maintenant dans l’opposition, las qu’ils ont été de constater qu’ils n’avaient pas voix au chapitre ?

 

Veritis.

 

Source Carte : Projets de délibérations - Conseil Municipal du 23.11.10. Délibération N°29 

 

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Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 18 Novembre 2010

De l’honnêteté en politique….

 

Les témoignages qui se succèdent dans l’affaire de Karachi viennent à point nommer pour poser à nouveau le problème de l’honnêteté en politique.

 

Il n’est pas si loin le temps où les plus hautes autorités de l’Etat  se payaient pour partie en espèces ainsi que les membres de leur cabinet. Comment une telle chose a-t-elle pu durer aussi longtemps, quels que soient les gouvernements, qu’ils fussent de droite ou de gauche ? Mystère !!! Ces petits arrangements entre amis, synonymes de laxisme et de malhonnêteté ont accompagné pendant trop longtemps les pratiques de ceux dont le comportement aurait dû être exemplaire. Il faut savoir gré à L Jospin d’avoir mis fin à de telles mauvaises manières.

 

Mais malheureusement cela ne suffit pas.

 

De la même manière, une certaine moralisation du financement des partis politiques a été mise en place à l’initiative de M. Rocard. Mais, selon toute vraisemblance, tout indique  que le financement occulte des partis politiques n’a pas cessé pour autant. Comment dans ces conditions pourrions-nous respecter des gens qui utiliseraient des moyens illégaux et détournés pour financer leurs activités politiques ?

 

Un autre problème très sensible concerne aussi les hommes politiques et l’administration : celui de la corruption. Celle-ci ne concerne pas seulement la corruption financière mais aussi de façon générale celle des esprits.

 

En occupant des positions de pouvoir et des postes de décision, les hommes politiques et les décideurs administratifs peuvent être tentés de tirer des avantages personnels directs ou indirects des multiples décisions prises ou des arbitrages rendus pour tel ou tel marché ou sur tel ou tel appel d’offre. Il existe à cet égard deux types de corruption : la corruption active et la corruption passive, mais elles se rejoignent toutes les deux pour gangréner les mécanismes de décision et instaurer des pratiques détestables pour une bonne gestion des finances publiques.

 

Un voile pudique est parfois évoqué pour tolérer de telles pratiques au motif qu’elles auraient été largement répandues en tous temps et en tous lieux. Les exemples ne manquent pas :

 

-          Détournements des aides au développement dont il n’est pas rare que le quart se retrouve directement dans des comptes à l’étranger de dirigeants africains ou autres. 

-          Commissions et rétrocomissions liés à des grands contrats d’armement ou d’équipement payées sur fonds publics.

-          Utilisations des paradis fiscaux pour effectuer ces opérations douteuses et répréhensibles.

-          Utilisation de la pratique du « bakchich », sous une forme ou une autre, en guise de récompense ou de passe-droit.

-          Prise illégale d’intérêt ou favoritisme.

A un niveau plus élémentaire, celui d’une commune, par exemple, cela peut se traduire ainsi par :

 

-          Le recrutement d’un personnel non pas seulement en fonction de ses compétences mais aussi et surtout en fonction de ses affinités politiques.

-          L’octroi de subventions à des associations non seulement pour leur intérêt intrinsèque mais aussi pour leur aptitude à drainer un vote à de futures élections.

-          L’octroi de cadeaux plus ou moins substantiels accordés aux décideurs ou aux élus.

-          L’entente des entreprises pour se partager des marchés ou faire en sorte que la concurrence soit faussée.

-          Le laxisme dans les dépenses ou la faible efficacité ou productivité dans la mise en œuvre des dépenses publiques.

 

Fort heureusement, il existe aussi dans l’administration publique une longue tradition d’intégrité et d’honnêteté. C’est cette attitude désintéressée qui doit être encouragée et respectée si l’on veut bien que les citoyens puissent à nouveau s’intéresser à la chose publique et avoir confiance dans la façon dont les crédits publics, fruits de leurs impôts, sont engagés.

 

A contrario, la lutte contre toutes les formes de dérive, de passe-droit, de favoritisme, de « retour d’ascenseur », d’intéressement plus ou moins déguisé, doit être impitoyable que ce soit au sein des services ou des instances de contrôle ou de décision.

 

Pour que de telles pratiques soient respectées, il est possible d’établir et de porter à la connaissance des citoyens un ensemble de règles de bonne conduite et une charte déontologique rappelant les obligations en la matière, tout en veillant à leur respect.

 

Ces questions ne relèvent ni de la Droite, ni de la Gauche, ni du Centre. Elles relèvent juste du pur bon sens.

 

Cela va sans dire…mais cela va encore mieux en le disant !

 

Veritis.

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 17 Novembre 2010

De la Démocratie Participative…

 

A l’heure où on parle beaucoup de démocratie participative à Aulnay-sous-Bois, je ne résiste pas au plaisir de partager avec les lecteurs d’Aulnay Libre une bien savoureuse lecture d’un entretien avec P.Rosanvallon paru dans le Monde du 21 septembre 2010.

 

Directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, P. Rosanvallon est professeur d’histoire moderne et contemporaine au Collège de France. Créateur de la Fondation Saint-Simon(1982-1999), il a fondé en 2002 un nouveau laboratoire culturel, La République des idées, plutôt classé à gauche. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont «  La Contre-Démocratie. La Politique à l’âge de la défiance » (Seuil, 2006) et « La légitimité démocratique » (Seuil, 2008).

 

Bien que la nature de son entretien porte davantage sur des phénomènes politiques à l’échelon national, il me semble toutefois qu’il peut parfaitement s’appliquer, mutatis mutandis, à l’échelle  municipale… Je vous laisse seuls juges de la pertinence de ces propos et de son application éventuelle à une ville qui nous est chère….

 

Dans son entretien, P.Rosanvallon revient sur la dissociation entre légitimité des gouvernants et confiance des gouvernés. Pour lui, cette défiance s’est renforcée.  Pour au moins deux raisons.

 

La première est « le jeu des personnalités … qui change de fond en comble l’exercice de la confiance, c’est-à-dire de la prévisibilité ».

 

La deuxième est « la dissociation entre une démocratie d’action et une démocratie d’élection ».

 

Puis il poursuit : 

 

«  Le but de la démocratie d’élection est de choisir une personne ou d’en chasser une autre, puisque les élections sont autant des « désélections » que des choix positifs. (…) Mais la démocratie d’action est d’un autre ordre. Elle doit employer un langage différent. Alors que la démocratie d’élection s’exprime sur le registre de la volonté et de la simplification, la démocratie d’action est au contraire confrontée à la complexité et à la contrainte ».

 

Et rajoute :

 

« La démocratie électorale met l’accent sur la personnalisation, l’incarnation et la simplification : c’est une démocratie polarisée. Au contraire, dans le cadre de la démocratie de décision ou de régulation, les choses sont tout à fait différentes. Pour qu’elle fonctionne bien, elle doit accepter la multiplication des instances de débat et de contrôle, assumer la complexité des problèmes et des interactions. »

 

Et encore :

 

« Le ressort de cette vision est que la démocratie signifie : « Puisque je suis élu, je suis la volonté générale » ce qui, lui, semble-t-il, est difficilement acceptable, car en démocratie, personne ne peut se prétendre seul propriétaire de l’intérêt public et incarner la volonté générale ».

 

Pour lui :

 

«  Cette philosophie de la « démocratie » ne fait pas la distinction essentielle entre la légitimation des personnes par l’élection, d’ordre procédural, et la légitimation de leur action, d’ordre substantiel. L’élection donne une légitimité à gouverner sur la durée du mandat, mais elle se joue aussi sur le contenu des décisions. La légitimité n’est pas simplement de l’ordre d’un statut acquis une fois pour toutes, elle est une qualité qui doit s’éprouver en permanence ».

 

Et à propos des fameux slogans « Ma porte vous est ouverte » ou «  Je suis à votre écoute » que faut-il en penser, lui demande-t-on ?

 

«  Mais c’est de la communication. La porte est ouverte, mais ce n’est pas de la considération institutionnelle. C’est une stratégie d’enveloppement et de neutralisation. La démocratie, ce n’est pas simplement aspirer le pouvoir vers le sommet en espérant qu’il sera celui d’un jacobinisme bienveillant. Cela consiste au contraire à donner du pouvoir aux gens, à faire descendre le pouvoir, à le faire circuler dans la société. »

 

puis, il rajoute :

 

« Le monde moderne est d’ailleurs dans une contradiction : on y attend de plus en plus des individus qu’ils se prennent en charge eux-mêmes et qu’ils soient responsables dans tous les domaines, alors qu’en politique on assiste à une sorte de captation du pouvoir et à une déresponsabilisation des individus (« Faites-moi confiance, je m’occupe de tout !»)

 

ou encore :

 

« A chaque élection, les citoyens font provision d’espérances, mais en même temps la démocratie fonctionne de plus en plus à la défiance. Le citoyen essaie de récupérer par ces formes de contre-démocratie ce qu’il ne peut pas accomplir dans l’ordre politique. C’est un réflexe parfaitement sain, il faudrait en quelque sorte institutionnaliser la défiance, si cette défiance signifie que le citoyen ne veut pas faire de chèque en blanc. La démocratie n’est pas la légitimation du chèque en blanc

 

Voilà. Je vous laisse le soin de méditer de tels propos qui me semblent frappés au coin du bon sens.

 

Pour sûr, toute application à la vie municipale d’une commune de notre si Beau Pays ne saurait être que fortuite….

 

Veritis.

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 15 Novembre 2010

La Danse de la Densité Urbaine….

 

Densifions, densifions, il en restera toujours quelque chose…Mais quoi au juste ?

 

Il faut toujours revenir aux définitions des choses sinon on risque d’utiliser des mots sans trop savoir exactement ce qu’ils recouvrent. Ainsi, en va-t-il de cette fameuse densité urbaine….

 

Je me posais, depuis un certain temps déjà, la question de savoir pourquoi les projets urbanistiques de la ville rencontraient très souvent l’hostilité des riverains. On pourrait considérer à première vue, notamment dans les quartiers pavillonnaires, qu’il s’agit là d’un réflexe de « nantis » ou de « petits bourgeois » qui s’opposeraient à toute évolution de l’habitat aulnaysien. Et ce d’autant qu’ils seraient plus particulièrement concernés en qualité de voisins plus ou moins immédiats.

 

Cela peut, certes, exister, mais je crois que ce n’est pas là le fond du problème.

 

Le malentendu vient, je crois, de cette fameuse notion de densité…

 

Pourquoi ? Parce que, en raisonnant ainsi, on confond bien souvent une notion quantitative avec une notion qualitative ; une notion dite « objective » avec une notion subjective qui est de l’ordre du ressenti dans notre rapport à l’espace. Dans notre société urbaine et technocratique, on oublie en effet trop souvent que derrière des projets, des normes, des ratios, des chiffres, il existe des femmes et des hommes qui ont un rapport concret et non pas abstrait avec leur espace de vie et leur environnement.

 

Qu’est ce que cela signifie ?

 

Par exemple, que ce n’est pas la même chose d’avoir un immeuble collectif donnant sur un grand jardin public et offrant à la fois un recul et un horizon, et un immeuble collectif qui vient se surajouter à une structure existante particulièrement dense, même si cette densité s’exprime de façon horizontale et non verticale pour les quartiers pavillonnaires.

 

Ou encore, que ce n’est pas la même chose d’avoir un habitat collectif qui donne avec un important recul sur de larges avenues disposant d’espaces verts, de parkings, de jardins partagés et bénéficiant de commerces et d’équipements public de proximité (crèche, école, poste,…) et un habitat collectif situé dans une rue étroite au surplus embouteillée et n’offrant aux alentours que peu de jardins ou d’espaces verts, un horizon réduit et pourquoi pas des équipements publics insuffisants.

 

Les urbanistes distinguent deux notions : la densité nette et la densité brute. La densité nette s’exprime par le nombre d’habitants ou de logement à l’hectare en tenant compte uniquement de la seule assiette foncière. Mais il existe aussi une notion bien plus intéressante  que l’on nomme la densité brute dans laquelle on intègre les parcs qui sont à proximité, les espaces de voierie, les squares publics, les équipements sportifs et culturels, les zones d’activité, ...Car, il ne s’agit pas de raisonner seulement sur le tissu urbain immédiat mais sur un tissu plus large qui constitue un espace de vie pertinent.

 

Et de ce point de vue il apparaît alors

 

pour peu que les travaux nécessaires de rénovation et de réhabilitations des quartiers Nord de la ville  ( déjà largement engagés depuis l’adoption du fameux Plan de J.L.Borloo qui fut, au passage dans ce domaine un remarquable fédérateur d’énergies et d’initiatives) soient terminés dans le cadre des programmes de l’A.N.R.U.  

 

 que ce ne sont pas les quartiers Nord qui sont défavorisés mais bien les quartiers du centre et du sud.

 

Tout cela semble paradoxal à première vue, mais une rapide analyse de la situation permet de démontrer le bien fondé de cette affirmation.

 

Où se trouvent en effet, les réserves foncières les plus importantes de la Ville ? Au Nord.

Où se trouvent la plupart des stades, des équipements sportifs? Au Nord.

Où se trouvent les deux seuls parcs d’Aulnay ? Au Nord.

Où se trouvent les zones d’activités essentielles d’Aulnay ? Au Nord.

 

Si l’on inclut, de plus, la perspective du futur métro automatique et périphérique du « Grand Paris » près du Carrefour de l’Europe, on voit alors assez vite que le centre de gravité d’Aulnay est appelé à se déplacer vers le Nord.

 

C’est donc là, me semble-t-il, qu’il faut rechercher, le long d’axes structurants et à proximité des zones d’activité actuelles et futures, les véritables leviers pour une future politique urbanistique à Aulnay.

 

A contrario, dans le centre et le sud, les réserves foncières sont quasi inexistantes, les parcs de dimension modeste, les équipements culturels plus limités (bibliothèque Dumont et Maison de l’Environnement), les équipements sportifs limités à deux gymnases (Maurice Tournier et Le Havre), les zones d’activité économique beaucoup plus réduites et les stades ou terrains de tennis pratiquement absents. Parallèlement, le maillage pavillonnaire est très dense, sur des parcelles assez petites (2OO à 400 m2 environ) et comprend aussi, pour partie, une population vieillissante dont les revenus parfois faibles ne permettent pas toujours un entretien satisfaisant des maisons.

 

Il paraît donc nécessaire, me semble-t-il, de prendre en considération de telles données avant d’échafauder quelque politique urbanistique que ce soit pour le quartier de l’Hôtel de Ville, le Centre-Gare et le Sud.

 

Quels sont donc les atouts et les faiblesses du sud et du centre d’Aulnay ?

 

 

L’existence de la gare du RER B est aujourd’hui un atout. Mais il est insuffisamment valorisé car ses alentours immédiats sont peu attractifs, les conditions de circulation des rames et les rames elles-mêmes  souvent inconfortables, particulièrement aux heures de pointe. On peut donc espérer que les travaux d’amélioration des quais, la mise en service de nouvelles rames et la création du futur métro automatique délestant pour une bonne part la ligne B, viendront améliorer à terme les conditions de transport des Aulnaysiens.

 

La proximité des autoroute A3 et A 86 aurait pu, elle aussi, constituer un atout, mais malheureusement celles-ci sont pratiquement toujours embouteillées de sorte qu’il est pratiquement aussi rapide d’aller à Paris en vélo qu’en voiture, sauf que rien n’est fait aujourd’hui pour rejoindre facilement les pistes cyclables du Canal de l’Ourcq à partir d’Aulnay.

 

Les rues du tissu pavillonnaire sont la plupart du temps étroites et ne sont pas adaptées à une circulation de transit qui vient parfois s’y immiscer, ni à une densification de l’habitat non réfléchie et non raisonnée.

 

Par ailleurs, l’existence d’une ligne RER non enterrée venant couper la ville en deux est fortement préjudiciable à la fluidité des circulations et à la définition d’un centre-ville cohérent et intégré.

 

Cette coupure, que l’on pouvait tolérer du temps de la ligne ancienne de chemins de fer et de la faible urbanisation de la ville, aurait dû être abolie depuis longtemps si une barrière mentale et nous dit-on budgétaire n’avait entravée la réflexion des équipes municipales qui se sont succédées depuis vingt ou trente années.

 

Mais quand on voit les travaux réalisés dans l’Ouest Parisien pour enfouir les ouvrages d’art  et les travaux futurs du Métro automatique où la plupart des lignes seront souterraines, on se dit qu’il y a vraiment deux poids et deux mesures dans l’appréciation des priorités d’aménagement du territoire en Région Parisienne. Pourquoi faudrait-il alors que le Grand Est Parisien soit toujours la dernière roue du carrosse ?

 

Une telle initiative aurait permis de libérer une emprise foncière qui, intégrée à un espace vert nouveau, aurait permis de constituer un centre-ville cohérent et intégré permettant à la ville de mieux respirer, tout en autorisant le cas échéant des droits à construire intelligents et raisonnables et une revitalisation du commerce de proximité.

 

Est-il trop tard, à l’heure du « Grand Paris », pour envisager une telle hypothèse ?

 

Je ne sais. Mais à force de croire que rien n’est possible, on finit par se résigner et à accepter l’inacceptable.

 

Quoi qu’il en soit, quel pourrait être, aujourd’hui  la véritable vocation des quartiers centre et sud ?

 

Etre un laboratoire de la qualité de vie en milieu urbain et de la qualité de l’habitat dans un tissu à prépondérance pavillonnaire qui serait progressivement embelli et accompagné de façon intelligente en lui donnant  une trame et une identité urbanistique et architecturale.

 

 

C’est la raison pour laquelle on pourrait envisager de :

 

-          Reconsidérer au centre le front bâti du Bd de Strasbourg en le « densifiant »  raisonnablement lorsque cela est possible et en ravalant et en embellissant les façades au besoin avec des couleurs chaudes mettant en valeur les deux rangées de platanes. Tout cela pourrait alors donner une tonalité « méditerranéenne » sympathique.

-          Utiliser les espaces directement libres derrière le Boulevard de Strasbourg dont certains abritent des logements, à priori en mauvais état, pour concevoir un tissu urbain original dans lequel il serait possible de construire, tout en maintenant un esprit « village ».

-          Donner au mobilier urbain une identité forte, notamment pour les cafés restaurants afin de créer des espaces conviviaux de qualité.

-          Faire le recensement des habitants des pavillons qui pourraient souhaiter en raison de leur âge et de leur revenu adopter un mode d’habitat moins isolé.

-          Encourager le ravalement des pavillons existants afin de leur redonner un nouveau « look » de meilleure qualité.

-          Adopter un programme de remodelage des rues proches de la place du Général Leclerc en supprimant les trottoirs et en redonnant à tout ce quartier un esprit « village » favorisant les vélos et les piétons tout en limitant la circulation des voitures.

-          Réaliser des trompe-l’œil afin de donner une nouvelle cohérence à des pignons disgracieux ou massifs concernant des immeubles récents ayant reçu des permis de construire qui n’auraient jamais dû être accordés si une charte urbanistique plus exigeante avait été adoptée.

 

Cette liste n’est pas limitative, et on pourrait certainement trouver bien d’autres pistes de réflexion qui, si elles faisaient partie d’un plan d’ensemble, pourraient être étudiées plus en détail, hiérarchisées, chiffrées, programmées et intégrées après  une  vaste consultation auprès de la population aulnaysienne.

 

 

Que retenir de tout cela ?

 

Qu’il ne s’agit pas de construire pour construire, tout simplement parce que l’on a des familles à loger. Cela a déjà été fait dans le passé, sous le diktat de la pression démographique, avec les meilleures intentions du monde et l’on a vu les résultats.

 

Il s’agit, au contraire, de réfléchir en profondeur à un véritable urbanisme équilibré pouvant combiner des quartiers pavillonnaires embellis, et même rénovés avec des habitats collectifs de densité raisonnable, à condition qu’ils donnent sur des espaces ouverts et s’intègrent bien dans le tissu urbain de proximité.

 

Et ce, grâce à une nouvelle politique urbanistique et architecturale permettant de donner à nos quartiers sud et centre d’Aulnay un esprit et une ligne qui pourraient en faire un exemple saisissant de réflexion urbaine dans ce quartier du « Grand Paris » qui recevrait à cette occasion le nom symbolique d’ «  Aulnay Village ».

 

Cabinets d’études, architectes,  aménageurs, promoteurs publics ou privés, pourraient alors être conviés à une telle démarche, pour peu qu’ils disposent d’un schéma directeur cohérent établi en concertation véritable avec les Aulnaysiens.

 

Veritis.

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 13 Novembre 2010

Retour sur le dernier Conseil Municipal…

 

Une visite … un peu décalée … au Conseil Municipal ( 3/3)

 

 

Nous passâmes alors à l’adoption d’une procédure relative à des passations de marchés à bons de commande pour des travaux de réfection, d’entretien ou de rénovation  des Bienheureux Bâtiments de notre Ravissante Commune et ce, pour les quatre années qui viennent. Différents lots devront être attribués après une procédure d’appels d’offre et de mise en concurrence à une seule entité (entreprise ou regroupement d’entreprises) et ce pour quatre ans. Au total, semble-t-il, il s’agit d’envisager entre 6,2 et 40 millions € de travaux, ce qui n’est pas une petite affaire, car des besoins urgents semblaient surgir, notamment du côté des toilettes, il paraît, en fort piteux état ! (1 à 3 millions € à prévoir). Mazette, comme on dit chez nous !…Cela étant, il y a fort à parier qu’il y a effectivement de nombreux travaux à prévoir. Encore faut-il qu’ils soient ordonnés correctement, au meilleur rapport qualité/prix et sans gaspillage.

 

Comme nous ne sommes pas spécialiste des procédures d’appels d’offre et des marchés à bons de commande, il nous était difficile d’y voir clair. Tout cela nous a paru, toutefois extrêmement précipité et fort peu documenté surtout pour des sommes aussi importantes et même s’il s’agissait comme on dit en termes techniques de dossiers « en amont ».

 

Le débat prit, alors, une tournure quelque peu technique, entre les insuffisances et les failles possibles d’une telle procédure qu’ont soulignés deux participants et non des moindres, l’un siégeant, par ailleurs, à la Haute Assemblée Nationale et l’autre au Haut Conseil Régional, et le souci, à priori louable de notre Premier Magistrat d’alléger la charge des Services Municipaux.

 

Les opinions divergèrent alors sur l’opportunité de repousser ou non au prochain Conseil l’adoption d’une telle délibération compte tenu des réserves apportées plus haut. Après quelques piques et allusions diverses entre les tenants de l’Opposition, qu’elle fût ancienne ou plus récente, et ceux  de la Majorité, la délibération finit par être adoptée à la majorité des voix, non sans que des passes d’armes aient pu intervenir entre les différents protagonistes.

 

Nous sortîmes alors d’un tel débat, en priant le Ciel que toutes les procédures fussent établies, puis exécutées de façon rigoureuse, comme il nous a été promis, et que, pour parachever le tout, des procédures de contrôle efficace puissent permettre de le vérifier. A moins qu’une initiative de l’opposition ne vienne remettre en cause une telle procédure par les voies et moyens qu’un Droit administratif complexe pourrait lui conférer…

 

Vint ensuite, une intéressante discussion à propos du Grand Canal de l’Ourcq, nous reliant à notre Bien Aimée Capitale, et dont le passé glorieux et festif pourrait être amené à ressurgir…si quelque projet, encore trop imprécis à ce jour, finissait par éclore. Tant il est vrai, que l’homme ne vit pas que de pain … mais aussi de fêtes et de jeux.

 

Il fut, également, question d’une communication relative aux méchantes ponctions que l’Etat avait décidé d’opérer vis-à-vis des organismes HLM. Monsieur le Député et Conseiller Municipal se fendit alors d’une intervention expliquant qu’il ne s’agissait que d’une réaffectation des sommes susdites en vue de financer des travaux de rénovation du parc. Et de plus, nous pensions en nous-mêmes que notre valeureux Etat était déjà lui-même en fort déficit… Difficile donc de trancher ! Mais rien n’y fit et nous nous crûmes alors revenus au temps des saloons : hold-up, association de malfaiteurs … a-t-on alors entendu sur les bancs de l’Assemblée … à tel point que nous pensâmes que les gendarmes allaient vite être convoqués pour arrêter ces gredins … lointains cousins de ceux qui opéraient jadis dans la redoutable forêt de Bondy !

 

Vint alors ce que l’on nomme dans le jargon administratif les « délibérations affichées » lesquelles portent des numéros et pour lesquelles les orateurs peuvent s’ils le désirent, et dans un cadre scrupuleux, prendre la parole à tour de rôle, à condition que Monsieur le Maire, veuille bien la conférer du haut de sa Pénétrante Sagesse Républicaine … en sa qualité de Grand Ordonnateur devant l’Eternel d’une Distribution de Paroles ciselée comme un Ballet, lui permettant, à l’occasion, de produire ses effets tout en étant sûr d’avoir le Dernier Mot puisque Président de Séance … et accessoirement ingénieur du son…coupé.

 

Parmi toutes ces questions, deux ont retenu, plus particulièrement, notre attention : celle des Arbres et par extension celle du Cadre de Vie et de l’Urbanisme ; puis celle de la Communication, mère de toutes les Batailles, comme chacun le sait.

 

Au sujet de la première question, un échange assez vif opposa Le Leader du Groupe Verdoyant, lequel groupe avait nationalement retrouvé quelques couleurs depuis qu’il avait mis un voile sur ces luttes intestines anciennes et adopté comme bannière les mots Europe et Ecologie  et notre Premier Magistrat. Ce dernier moqua, alors, leur sensiblerie excessive au sujet des arbres et se félicita, au contraire, du Grand Prix de l’Ile de France, obtenue par notre Verte Commune, en tant que Capitale Régionale de la Biodiversité. Mais nous nous dîmes alors : attention aux arbres ils conservent en eux une force totémique qui n’est pas sans effet sur l’esprit des habitants … et leurs bulletins de vote !

 

Dés lors, bien sûr, s’agissant de prix, chacun s’en attribua les Mérites, comme cela est bien normal, puisqu’il faut bien brandir des fanions lors  de joutes que l’on appelle du doux nom d’élections, revenant à intervalles répétés… Mais il nous a semblé alors que l’ardeur des nouveaux convertis (à supposer qu’ils fussent sincères) ne pouvaient masquer le travail accompli depuis longtemps par ces anciens zélotes devenus plus écoutés depuis que des scientifiques sonnèrent le tocsin sur l’état de la planète.

 

A un moment donné Notre Premier Edile s’enflamma quelque peu en donnant à son Ex-Allié remuant, mais sincère, le nom du futur adversaire qu’il allait devoir probablement affronter lors d’ une prochaine échéance électorale départementale qui, dit-on, devrait avoir lieu au mois de mars prochain. Cela déclencha l’hilarité générale de la salle, qui, il est vrai, avait bien le droit de décompresser un peu car l’atmosphère générale avait été quelque peu tendue en raison des piques et polémiques plus ou moins feutrées que Notre Maître de Céans avait pu provoquer, tout au long de la séance, avec le bagout que chacun lui reconnaît. Ce lapsus prit un relief particulier, car, comme chacun le sait, des hommes ou femmes politiques bien en vue avaient récemment vu leur langue fourcher en de bien osés rapprochements qu’une libido probablement sous-jacente leur suggérait…

 

Restât enfin l’épineuse question de la Communication et de son Budget. Question sensible s’il en est, à quelques encablures, d’une échéance rappelée ci-dessus. Chacun sait, en effet que Savoir-Faire et Faire-Savoir sont les deux mamelles du Bon Communicant. Et là, une chose étrange apparut : un accord cadre sera signé prochainement sans qu’aucun montant maximum ne soit retenu ! Il est vrai que l’énergie débordante déployée par Monsieur le Maire méritât  bien que l’on en parlât, mais des Esprits chagrins et … sûrement mal intentionnés … s’inquiétèrent alors d’une éventuelle dérive par laquelle une Information bien légitime ne fusse orientée et transformée en une   Auto Promotion à la Gloire de Notre Vénérable Leader, sans bien voir peut-être que tout cela, financé sur fonds publics propriété de tous les Aulnaysiens, imposait probablement des règles de pondération et d’équilibre qu’une Juste Démocratie devait normalement assurer.

 

Il est vrai que de multiples blogs veillaient au grain, dans cette Nouvelle Démocratie Socio-Numérique qui avaient envahi l’atmosphère aulnaysienne, mais dés lors que de trop nombreux habitants étaient encore tenus à l’écart d’un tel phénomène, une fébrilité légitime régnait dans l’Assistance où des échanges à fleurets mouchetés donnaient le ton des futures campagnes d’hiver….C’est ainsi qu’un des représentants de l’Opposition fit remarquer que sur le dépliant édité à l’occasion des travaux de l’Agenda 21, parmi les 19 réalisations ou supposées telles, 15 pouvaient être imputées à l’Ancienne Majorité.

 

Enfin, il fut question, s’agissant d’une Usine de notre Douce Commune, de l’Amiante,  cette Lèpre des Constructions Modernes, fruit d’un aveuglement ancien des Autorités et du lobbying des Industriels de la Chose. Ce sujet, donna lieu, alors, à un échange tout en finesse entre le Vice-Président du Conseil Régional, par ailleurs Leader du Parti Verdoyant, Européen et Ecologique et Notre Premier Magistrat car il apparut - probablement en raison d’un débordement excessif de travail - que les Services de ce dernier, n’avaient point saisi, une opportunité offerte par le Grand Conseil de la Région, de présenter un dossier pour obtenir une subvention de la dite région, venant en supplément de celles déjà obtenues de l’Etat ( 600 000 €) et du Département ( 500 000 €).

 

Il régna alors comme un léger flottement dans l’atmosphère…mais d’après ce que nous comprîmes…la partie n’était point perdue puisqu’ il fallait juste qu’un dossier bien ficelé fusse bien présenté, en bonne et due forme, devant les commissions compétentes…du Conseil Régional dont le Président était, semble-t-il, du même parti que notre Bouillant Premier Chevalier Municipal – mais peut-être pas de la même tendance – et dont le caractère, au dire de certains, était beaucoup plus rond, affable et accommodant.

 

Voilà, il était 23 h 3O et, pour une fois, nous a-t-on dit, la séance ne se terminait pas à point d’heure, de sorte que nous pûmes regagner notre Domicile à une heure convenable non sans avoir, au préalable, pris le pot de l’Amitié Républicaine et croqué quelques sandwichs, légumes ou douceurs dont notre Bonne France savait encore nous réserver le secret. Nous fûmes juste soucieux des éventuels excédents d’un aussi Bon Buffet, car de notre enfance pauvre, nous avions appris à ne point gaspiller.

 

____________________

 

Que chacun, à travers cette chronique imagée d’une séance du Conseil Municipal se fasse une idée des méandres, des contradictions et parfois des excès de ce que l’on a coutume d’appeler la « vie politique » en notre Bon Pays de France !

 

Je ne voudrais pas terminer cette chronique sans rendre hommage au dévouement de ceux qui siégeaient autour de la table dont je mesure l’engagement et la disponibilité avec l’impact que cela peut avoir sur leurs vies familiales et professionnelles.

 

Mais je me dis, parfois, que la Démocratie gagnerait sûrement à plus d’informations et de transparence, à plus de liberté et de vérité, et même à plus de simplicité tant à l’évidence  la vérité est rarement celle d’un seul camp, surtout lorsqu’il s’agit d’une vie municipale diverse et complexe qui mérite, en toute logique, apaisement, échange, honnêteté et intelligence réciproques fondé sur un réel respect et une écoute véritable des citoyens.

 

De nombreux témoignages indiquent que cela n’a pas toujours été le cas. Est-il possible que de nouvelles règles existent désormais afin de faire respecter un tel état d’esprit ?

Est-il possible de concevoir une autre manière de « faire de la politique », une autre façon de concevoir les affaires de la Cité ? Seul l’avenir nous le dira.

 

Veritis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 12 Novembre 2010

Retour sur le dernier Conseil Municipal…

 

Une visite…un peu décalée… au Conseil Municipal (suite 2/3)

 

L’Ordre du Jour nous conduisit, en premier lieu, dans le domaine de l’Art, ce qui nous réjouît fortement puisque, comme chacun le sait, l’art, en pacifiant les  passions humaines, peut élever l’Homme au-dessus de sa condition ordinaire. C’est ainsi que notre Ville acquît cinq sérigraphies de bonne facture au profit de l’Ecole d’Art Claude Monet, laquelle réalisera, par ailleurs, du 6 novembre au 12 décembre prochains, une exposition sur un thème fort prometteur et au nom magnifiquement évocateur :   « Mains dans la Main ».

 

 Une seconde initiative nous parut fort intéressante : le financement conjoint, à part égale entre la Ville et le Logement Francilien, des travaux en résidence de deux artistes photographes. Ceux-ci auront  pour mission, de saisir et restituer l’âme d’un quartier en transition comme celui de la Rose des Vents, grâce à une vision artistique originale et un échange fructueux avec les habitants du quartier. Nous fûmes d’autant plus intéressés par cette démarche, que nous prîmes le soin, de nous rendre auparavant à l’Espace Gainville,  pour y admirer des photographies urbaines fort originales déjà réalisées par l’un de ces deux artistes.

 

Notre Haute Assemblée commença à s’animer quand il fut question de la Jeunesse et d’un  Conseil Général d’une Contrée encore dénommée Seine Saint-Denis par un de ces choix géniaux de Notre Magnifique Technostructure. (Mais que diable, ce Saint venait-il faire, ici, pour dénommer un département de Notre République Laïque ?).

 

Il apparût, en effet, que cette Impécunieuse Collectivité, fort sociale et dispendieuse, puisque ayant la malchance d’avoir sur son territoire des ressortissants dont les conditions de vie étaient fort différentes de celles d’une autre banlieue, le Fief de Neuilly, d’où provenait notre Grandiose Souverain. D’autant plus impécunieuse qu’elle commit, par le passé, l’imprudence de contracter - si l’on en croit les gazettes – des emprunts fort risqués que l’on qualifiait aussi de toxiques… à tel point que l’asphyxie semblait la guetter aujourd’hui encore.

 

D’autant plus impécunieuse aussi que le Grand Méchant Etat, lui-même fort impécunieux, paraissait, aux dires de certains, fort peu soucieux d’honorer des engagements, qu’il prît, semble t-il, par le passé. Assertion contestée par d’autres pour qui ces débordements budgétaires ne résultaient que d’une gestion peu rigoureuse des Finances Publiques Départementales …

 

Bref, toujours est-il que, dans ces conditions, ledit Département décida désormais de  réserver aux seuls boursiers de l’Education Nationale (soit près de 40% de l’effectif) la participation au financement à hauteur de 50 % du prix de la carte Imagin’ R,  permettant aux collégiens, lycéens ou étudiants d’utiliser les transports en commun de l’ Intrépide Région. Des larmes tombèrent, donc, et de vives protestations s’élevèrent tant à droite qu’à gauche. Mais qu’y faire ?

 

Nécessité fait loi, semblait alors dire notre Premier Magistrat, auquel on aurait pu donner ainsi … à première vue … un premier prix de discipline budgétaire. Personne d’ailleurs ne s’enquit des économies ainsi réalisées, par le Conseil Général que nous avons chiffré, pour notre seule Commune, à 700 000 € environ ce qui laisse augurer un chiffre d’économies assez coquettes pour l’ensemble du Département.

 

Et là, nous en venions à penser effectivement que dans un pays, champion des Prélèvements Obligatoires, la ponction fiscale, même si elle pouvait être mieux répartie, n’était pas extensible à souhait, sous peine, peut-être, de décourager les Forces Vives du Pays…

 

Toujours est-il que les esprits s’échauffèrent car Notre Vibrant Conseil Municipal comporte en son sein deux Conseillers Généraux - l’un du Sud, l’autre du Nord – qui, s’ils siègent ensemble à La Haute Assemblée Départementale, n’en demeurent pas moins, semble-t-il, de farouches adversaires. Mariage impossible de l’eau et du feu, de l’urbanité et de l’emportement, de la retenue et de la fougue, de la raison et de la passion…

 

Bref, tout le monde s’accorda, toutefois, pour voter la subvention municipale de 10, 29 % en faveur de tous les possesseurs de cartes Imagin’R (maigre consolation pour les non boursiers à la lisière d’un tel droit) mais Personne de la Docte Assemblée ne s’enquit de savoir quel était le coût de la mesure que nous avons, pour notre part et sous bénéfice d’inventaire, évalué à 80 000 € environ.

 

Et, puisqu’il était question des collégiens, le débat bien évidemment glissa sur le fameux projet des 21 collèges pour le 21°siècle de notre Bon Département (c’est fou comme le chiffre 21 est à la mode en ce moment ! c’est à croire que des communicants fertiles sont passés par là !). Tout droit sorti, comme par hasard, du chapeau de notre Vibrant Président du Conseil Général, à quelques encablures … des prochaines élections cantonales et adopté, un dimanche, en deuxième lecture, par une Assemblée départementale … minoritaire. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que les conseillers généraux n’avaient, semble-t-il, pas eu l’honneur de  disposer de dossiers leur permettant de prendre une décision éclairée sur le détail du montage financier (703 millions € en tout), celui du partenariat public/privé et son impact sur les Finances du Département.

 

Or, depuis lors, nous nous sommes laissés dire que de tels dossiers existaient bel et bien et que des accords étaient même en cours de signature avec une Grande Caisse censée recueillir des Dépôts et une Grande Banque chef de file qui fît parler d’elle, il y a peu, lorsqu’elle laissa,  involontairement un certain Jérôme (probablement pas un Saint !) la dépouiller de la coquette somme de 5 Milliards d’euros (excusez du peu !) par un jeu subtil et dangereux que l’on nomme « futures » ou «prises de position à terme ». Autant dire un certain jeu auquel s’adonnent des Banquiers bien sous tous rapports qui consiste à faire de l’argent avec de l’argent plus ou moins virtuel  ce que l’on nomme spéculation pour certains et couverture ou anticipation pour d’autres.  Mais là, nous nous éloignons…quelque peu, mais pas trop quand même si l’on veut bien considérer que tout est dans tout … et réciproquement !

 

Toujours est-il que, si Notre rusé Président Départemental avait voulu tendre un piège à ses alliés (ce qui est convenons-en fort discourtois) et opposants, il n’y serait pas pris autrement !... Car, il est bien clair que les besoins en matière de collèges (constructions – notamment à Aulnay pour un 7° collège - et rénovations) existent bel et bien. Quant à savoir sur quels postes il faudrait rogner pour équilibrer les futurs budgets de fonctionnement du Département, cela est une autre histoire que nous nous gardons bien de trancher et sur lequel il faudrait tout de même interroger notre Premier Edile Départemental !

 

Puis, vinrent quelques échanges, sur l’adoption d’un nom de rue et sur l’opportunité ou non d’en débaptiser une autre. Problème délicat s’il en est… tant le passé est souvent surprenant… Si délicat, d’ailleurs qu’il concerne le fondateur d’une société dont une usine et un laboratoire de recherches au nom prestigieux, implantés sur notre Belle Commune, ne sont pas sans intérêt sur les Finances de la Ville et son bassin d’emploi, en ces temps de véritable disette…Délicat, enfin, si l’on veut bien croire qu’il existât aussi quelque secret cousinage entre un ancien Président de la République dont on dit qu’il fût de gauche et le dit fondateur. Comme quoi, la vie n’est pas si simple ! Peut-être alors faut-il parfois et comme il est dit dans la Bible  : « laisser les morts enterrer les morts »…

 

Arrivé à ce stade, nous n’avons couvert qu’une petite partie des questions qui étaient à l’ordre du jour, mais leur portée, notamment symbolique, nous a paru suffisamment intéressante pour que l’on s’y attardât  quelque peu.

 

Une pause s’impose maintenant pour ne point trop alourdir la lecture.

 

Nous vous invitons donc à vous reporter au prochain chapitre de notre feuilleton « Une visite …  un peu décalée … au Conseil Municipal »

 

Veritis.

 

 

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Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 12 Novembre 2010

Retour sur le dernier Conseil Municipal…

 

Depuis quelque temps déjà, je me disais : « Vas donc faire un petit tour au Conseil Municipal ! » J’avais entendu tellement de choses qu’il me paraissait nécessaire de me faire une petite idée par moi-même. Voilà, donc ce que j’y ai vu et entendu, à ma manière à moi, c’est-à-dire, celle d’un pastiche totalement libre et subjectif, écrit en utilisant la forme humoristique de la première personne du pluriel, permettant, je crois, d’exprimer un regard … un peu décalé … et peut-être mieux éclairé … sur une séance, à priori anodine, mais, finalement, peut-être, pas aussi anodine que cela…

 

Voici donc, chers lecteurs, la teneur de notre récit…

 

Une visite…un peu décalée… au Conseil Municipal (1/3)

 

En l’an de grâce 2010, le jeudi 21 octobre peu avant 2O h, nous nous sommes transportés, dans la salle du Conseil de notre bonne ville d’Aulnay, grâce à notre vélocipède - moyen de locomotion sans conteste le plus rapide - mais  au péril de notre vie au vu des nombreuses automobiles qui encombraient la chaussée quoique arrêtées ou fortement ralenties car prises dans un embouteillage…

 

En effet, depuis que l’un des collaborateurs les plus directs de notre Premier Magistrat, nous avait avoué qu’ils n’étaient pas outillés pour répondre à nos courriers fussent-ils électroniques, nous avions pensé qu’une visite autorisée dans notre Maison Commune s’imposait.

 

Un grand escalier s’offrait à nous et nous conduisit au premier étage d’un bâtiment classique de bonne facture où trônaient trois lettres d’or : Liberté Egalité Fraternité.

 

Il y avait, devant nous, au bout du couloir à droite…une porte soigneusement fermée nous laissant penser, sûrement à tort, qu’il y fallait un sésame pour y pénétrer. Nous eûmes alors un étrange pressentiment : c’était probablement là, dans les bureaux du Premier Magistrat et de sa Garde rapprochée que l’essentiel, en fait, se décidait … et que, nous citoyens de cette Bonne Ville, n’étions en vérité ni assez consultés, ni assez associés aux prises de décisions.

 

Heureusement, face à nous, nous aperçûmes une petite salle faiblement éclairée avec quelques rangées de chaises sur lesquelles nous pûmes poser notre séant. Cette salle donnait sur une autre salle magnifique beaucoup plus grande et parfaitement éclairée où trônaient deux lustres de cristal majestueux et de nombreuses appliques donnant un relief particulier à la couleur jaune des murs et à un plafond dont la hauteur accentuait la majesté des lieux.

 

Notre République, depuis qu’elle fût proclamée, a toujours aimé l’apparat et les signes extérieurs d’une certaine solennité … peut-être pour oublier ainsi que son enfantement prometteur fût aussi douloureux, comme il est dit dans les livres d’histoire.

 

La Salle du Conseil était dotée, pour la circonstance, d’une grande table en forme de fer à cheval sur laquelle reposaient des choses étranges que l’on appelle des micros  pouvant s’égayer grâce à un petit bouton sur lequel on pouvait appuyer, ce qui avait pour effet de faire apparaître une petite lumière rouge. Le Maire, les Adjoints et les Conseillers avaient pris place, avec, en principe, autant de femmes que d’hommes puisque notre Séduisant Royaume Démocratique avait voté une loi bienfaitrice instaurant que les sensibilités féminines devaient être à part égale avec les sensibilités masculines, afin d’administrer les affaires de la Cité.

 

Non loin de là, figurait une caméra qui s’apprêtait à filmer  la scène, car il était dit que la Ville se devait d’être au goût du jour et offrir à ses concitoyens une retransmission sur Internet en « direct live », comme l’on dit aujourd’hui.

 

A 20 heures et quatre minutes, la Séance tant attendue commença par un appel solennel des noms des adjoints et conseillers municipaux, comme la procédure devait probablement l’exiger. Tout cela donnait alors le sentiment étrange d’une salle de classe réunie autour de Monsieur le Professeur, lequel n’allait point tarder à ouvrir le bal et dispenser la Bonne Parole !...

 

Nous fûmes alors gratifiés d’une annonce importante. Le prochain Conseil ouvrirait sur une communication portant sur la présentation d’un rapport d’un Illustre Cabinet d’Architecture concernant l’avenir de notre bonne Ville ainsi que celui de villes voisines ayant la particularité d’avoir connu, il y a peu, des soubresauts tels qu’elles méritaient bien que l’Etat se penchât sur son sort. Il faut reconnaître, cependant, qu’un bouillonnant et décoiffant Ministre de la Ville - dont on  a dit, il y a peu, qu’il aurait pu être  Premier Ministre, car, dit-on, de fibre sociale, mais dont on dit aussi, aujourd’hui qu’il ne le sera vraisemblablement pas - avait initié un tel mouvement de rénovation, quelque temps auparavant, ce que semblaient parfois ignorer certains toujours prompts à s’approprier les réalisations des autres. Au passage, nous ne pûmes que regretter qu’un tel rapport dont il avait été fait la publicité dans Oxygène L’hebdo de tous les Aulnaysiens… ne fût pas consultable au service de Documentation de la Ville dans lequel il eût pu trouver toute sa place, puisque nous étions invités à nous exprimer sur ce sujet lors du Prochain Conseil Municipal.

 

Mais, depuis, Notre Vénérable Souverain National dont le Palais se trouvait non loin des Champs Elysées, lieu du séjour des Bienheureux selon la mythologie gréco-romaine, et où s’exprimait la Magnificence de son Règne avait décidé que sa Bonne Capitale, était bien trop étroite pour un tel Rayonnement et qu’il convenait d’étendre au loin, notamment de Saclay jusqu’ à Roissy, les prouesses d’une Ville dont la Lumière devait briller jusques aux confins de l’Univers.

 

Or, notre bonne Ville d’Aulnay se trouve précisément sur le passage d’un Grand Dragon d’Acier en forme de Huit, se proposant de relier automatiquement de futurs centres appelés pôles d’excellence à la pointe de la Modernité de la Région Capitale, tout droit sorti de l’imagination fertile d’un Grand Commis de l’Etat, par ailleurs, fort amateur de cigares, à ceci près, qu’il préférât qu’ils fussent payés par le Contribuable.

 

A tel point d’ailleurs qu’une Immense Réunion Publique est programmée le 13 décembre prochain pour informer le Bon Peuple des magnifiques perspectives ainsi créées et ce probablement à l’Espace J. Prévert, prouvant si besoin est que la poésie n’est, peut-être, pas si éloignée que cela de l’imagination fertile des Grands Aménageurs.

 

Nous fûmes alors fort satisfaits de constater qu’un horizon nouveau, même s’il restait largement à parfaire, s’ouvrait peut-être  devant nous, d’autant que nous étions, déjà, passionnément intéressés par cette Affaire appelée à devenir prochainement l’un des principaux débats dont notre République et sa Région Capitale savaient garder le secret. « Paris vaut bien une messe » a-t-on pu dire, jadis, alors pourquoi pas la « messe du Grand Paris » ?

 

Pour l’instant, nous ne pouvions que nous réjouir de l’objet de notre transport en ces lieux aussi Illustres….En sera-t-il de même par la suite ?

 

Vous le saurez, chers amis lecteurs, en découvrant, bientôt, le prochain épisode de notre feuilleton  « Une visite…un peu décalée…au Conseil Municipal ».

 

Veritis

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 10 Novembre 2010

Orient et Occident : Le sort des Chrétiens d’Irak.

 

Nous vivons aujourd’hui, en France, dans une République laïque qui garantit à chacun la liberté de culte. Ainsi, et malgré les difficultés rencontrées à travers l’histoire, une  tradition de tolérance et de respect des communautés confessionnelles s’est établie dans notre pays conformément à sa Constitution.

 

Malheureusement, il n’en va pas de même dans de nombreux pays et notamment en Irak, comme des évènements récents viennent de le démontrer à travers le massacre d’une soixantaine de chrétiens d’Irak tués lors de la Toussaint dans une cathédrale syriaque catholique de Bagdad.

 

Dans ce monde de furie et de sang, la « croisade » de G. Bush en Irak, au nom d’un prétendu conflit de civilisations masquant pour l’essentiel de puissants intérêts pétroliers,  a eu pour effet de précipiter dans le chaos un pays qui connut il y a fort longtemps un raffinement de civilisation certain.  

 

C’est dans ce contexte, et paradoxalement, que le nombre de chrétiens est passé de 800 000 personnes sous Saddam Hussein  à 250 000 ou 300 000 aujourd’hui. « A partir de 2003, ce n’est plus de persécution qu’il faut parler, mais de véritable génocide et une volonté d’exterminer les chrétiens à cause de leur appartenance religieuse. » nous indique ainsi le Secours Catholique.

 

A cet égard, l’indignation ne peut être que forte et non sélective. Il faut donc combattre autant la christianophobie que l’islamophobie ou la judéophobie. Comment se fait-il, alors, que certaines voix soient particulièrement discrètes lorsque de tels évènements se produisent.

 

Il ne saurait y avoir, pour nous, deux poids, deux mesures si l’on veut bien croire que ce beau mot de Fraternité qui figure encore au fronton de nos Ecoles et de nos Mairies, ait encore un sens.

 

Veritis.

 

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 8 Novembre 2010

Questions de noms … et d’autres choses encore…

 

A l’heure où l’on parle beaucoup du Grand Paris et où l’on discute abondamment de l’avenir du « centre-gare » d’Aulnay, je voudrais faire ici deux propositions qui auraient, peut-être, le mérite de réconcilier ce que l’on a coutume d’appeler le local d’une part et le global d’autre part.

 

A propos du centre-gare d’abord :

 

Lorsque je reviens avec le RER d’un voyage à l’étranger ou en province, il y a une chose qui me frappe : je n’ai pas le sentiment de revenir dans une ville, mais plutôt dans une gare d’une lointaine banlieue, peu fonctionnelle, sans charme, avec aux alentours des bâtiments sans aucune logique architecturale, ni caractère.  En tous les cas, je suis aux prises avec un urbanisme qui n’a été ni pensé, ni réfléchi.

 

Mais, si on pousse un petit peu plus loin le raisonnement, on s’aperçoit que ce « centre » d’Aulnay pourrait très bien revêtir un esprit de village pour peu qu’on le considère et l’améliore de façon innovante, participative et concertée.

 

C’est la raison pour laquelle, je propose d’appeler ce centre : « Aulnay Village ».

 

Ce serait un signal fort et exigeant qui permettrait avec l’aide de cabinets spécialisés (et pourquoi pas de renom) et en concertation avec les citoyens de définir ce que nous voulons pour le centre d’Aulnay. Ce n’est que dans le cadre d’une telle réflexion que l’on pourrait concevoir des projets de constructions individuelles ou collectives s’intégrant harmonieusement entre elles, belles, innovantes et écologiques. Tout cela bien sûr en conservant un habitat à échelle humaine, un environnement de quartier et un esprit de village.

 

 

 

A propos du Grand Paris …. et de la Ville d’Aulnay ensuite :

 

Dans son rapport au Sénat, sur le Grand Paris, le sénateur Philippe Dallier a proposé une refonte complète de la gouvernance de l’Ile de France fondée sur la création  d’une nouvelle collectivité territoriale dénommée le Grand Paris  issue de la fusion de Paris et des trois départements de la petite couronne avec des évolutions de compétence entre la Région, les Départements et les Communes. Ayant pris le problème par un biais institutionnel et organique dérangeant pour les structures existantes, il était à peu prés certain que le projet ne pouvait aboutir.

 

En se centrant sur la question des transports et la valorisation de pôles d’excellence, l’Etat en créant la Société du Grand Paris, lance un vaste chantier consistant à créer un métro automatique reliant ces différents pôles afin de faciliter la circulation des personnes entre ces grands pôles. Avec bien entendu des conséquences induites en termes d’aménagement du territoire, de créations d’emplois et de redéfinition de l’espace. Et ce, afin de créer au sein de ces pôles et entre eux des nouvelles stations de métro, des espaces de vie et de travail si possible cohérents et intégrés. Cette approche concerne Aulnay, puisque une station est prévue près du carrefour de l’Europe. Elle  a pour mérite d’écarter les obstacles institutionnels rencontrés plus haut et de centrer la réflexion sur les infrastructures et la vie économique.  Mais elle a deux inconvénients majeurs :

 

-          Elle ne dit pas grand chose en elle-même sur la qualité de la vie et la qualité de l’habitat dans la ville (d’où la référence à cette notion d’Aulnay Village mise en avant plus haut)

-          Elle n’intègre pas bien une notion d’appartenance à ce grand « ensemble économique » ainsi créé.

 

Pour répondre à ce second inconvénient, je propose donc de donner à chacune des communes concernées par ce périmètre un nom composé de celui de Paris suivi du nom de la commune concernée. Cela donnerait donc pour ce qui nous concerne : Paris-Aulnay-sous-Bois.

 

Ainsi, nous pourrions avoir  à la fois la marque d’un rattachement à Paris, en tant que Capitale de la France et Grande Entité Régionale et la conservation d’une identité locale à laquelle les habitants des communes concernées sont légitimement attachés.  La « marque » Paris servirait alors de locomotive à tout l’ensemble ainsi défini, et créerait un rattachement identitaire positif cassant la barrière symbolique entre Paris et sa « Banlieue ». Ainsi, et toujours sur le plan symbolique, la « Banlieue » disparaitrait et ne serait composée que des « faubourgs » d’un « Grand Paris » ayant pour noms celui des communes actuelles. Il est frappant d’ailleurs qu’aujourd’hui, seul le quartier d’affaires de La Défense soit autorisé à s’appeler « Paris La Défense ». Pourquoi, ce qui est bon pour un centre d’affaires prestigieux ne peut-il pas être étendu à l’ensemble d’un « Grand Paris » plus en phase avec les dimensions du XXI° siècle ?

 

 

De plus, tout cela pourrait se faire sans aucune transformation des compétences institutionnelles actuelles.

 

Ainsi on passerait facilement d’un quartier remodelé intelligemment qui porterait le doux nom d’ «  Aulnay Village » comme synonyme de quiétude et de qualité de vie, à une ville qui s’appellerait « Paris-Aulnay-sous-Bois » partie intégrante d’un nouveau « Grand Paris ». De plus, afin de faciliter les échanges en mode de circulation apaisée, la gare RER rénovée et la future gare du métro automatique seraient reliées par un train – tram assurant l’interconnexion.

 

Mais peut-être tout cela n’est-il qu’un rêve ?

 

Veritis.

 

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 16 Octobre 2010

Des mérites d’une initiative citoyenne

De l’utilité d’une Justice indépendante

Où la justice et le Bon Sens se rejoignent

 

Par l’entremise de Mon Aulnay.com, j’ai eu connaissance d’un jugement récent prononcé par le Tribunal administratif de Montreuil concernant un litige opposant un citoyen d’Aulnay, à la Mairie et à un autre citoyen (peut-être investisseur ou promoteur) à propos d’un permis de construire délivré par la Mairie.

 

JUSTICEIl est tout à fait symbolique et emblématique et mérite d’être analysé et porté à la connaissance du plus grand nombre : citoyens soucieux de leur habitat et de leur environnement, associations qui se battent en ce sens, ….

 

Quand on lit ce jugement, on est d’abord frappé par une chose : il est rendu par LA REPUBLIQUE FRANCAISE  AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS.

 

Cela est évident, bien sûr, mais on finit par l’oublier, à n’y plus prendre garde… Nous sommes encore en République et nul n’est (ou ne devrait être) au-dessus des lois.

Puis, il vient une deuxième réflexion : Monsieur le Maire est , certes, le Premier Magistrat de la ville, mais il n’est pas le seul, il y a aussi et surtout un Juge Indépendant qui relève d’une autre Instance, l’Instance judiciaire qui peut le censurer et dire la Loi ou faire respecter les règlements.

 

Et l’on se plait alors, à dire avec Montesquieu, que l’indépendance des Pouvoirs est une nécessité absolue de la République, car tout pouvoir et particulièrement le pouvoir exécutif a une fâcheuse tendance à …abuser de son pouvoir.

 

Après ses liminaires, qui revêtent toutefois, une grande importance, il importe maintenant de regarder dans ce jugement ce dont il est question.

 

D’un côté, nous avons un citoyen qui soutient que le Maire de la Commune a méconnu le projet d’aménagement et de développement durable  (Tiens, les réunions de l’Agenda 21, c’est aussi en ce moment) , qu’il a méconnu les dispositions des articles UD 6 et 11 du Plan local d’urbanisme (PLU)  (Tiens, tiens, comment est-ce possible ?...) et qu’il a, de ce fait, commis une erreur manifeste d’appréciation, en accordant le permis de construire litigieux (Tiens, tiens, Monsieur le Maire et ses services pourraient-ils commettre des erreurs ?...)

 

agent-immobilier-nidDe l’autre, nous avons une Mairie qui soutient que l’article 6 du PLU prévoit seulement la possibilité et non l’obligation de prendre en compte les constructions voisines (Tiens donc, serait-ce donc au bon vouloir de Monsieur le maire que de retenir telle ou telle règle ?) et que les dispositions de l’article 11 ont été respectées puisque la Rue dont il est question ne « présente aucune unité architecturale » ( Les Aulnaysiens apprécieront ! ) et que la hauteur de la construction est conforme aux prescriptions du PLU.

 

Or, que dit le Tribunal ? Qu’il y a lieu d’annuler le permis de construire !

Sur Quel Fondement ?

 

Sur le fondement de l’article 11 du PLU qui dit explicitement que : « Les constructions doivent être compatibles notamment  dans leur volumétrie, leurs matériaux et la composition des ouvertures et de l’accroche aux constructions limitrophes l »

 

Pour appuyer sa démonstration, le Tribunal considère en effet « qu’il ressort des pièces du dossier que les constructions limitrophes du projet sont deux pavillons de ville de niveau R+1 implantés en recul de l’alignement ; que dès lors, la construction envisagée, de niveau R+3 et qui présente une volumétrie significativement supérieure aux pavillons limitrophes doit être regardée comme incompatible avec les constructions existantes »

 

Le jugement est limpide et rejoint ainsi le bon sens des riverains au sens strict ou au sens large ainsi que de nombreux aulnaysiens… qui n’en sont pas moins dépourvus !

 

JUSTICE2Que veut dire en effet le Tribunal ?  Pour résumer : qu’on ne peut pas faire n’importe quoi, n’importe comment en matière d’urbanisme. Qu’il faut respecter des règles de cohérence, de compatibilité au sein d’un tissu urbain existant. Et notamment (et le mot notamment signifie ici que la compatibilité a un caractère général et non limité) en matière de volumétrie.

 

Et là, le propos est significatif, car on a souvent l’habitude de raisonner en terme de hauteur ou de longueur ou de largeur, sans voir que le tout combiné constitue un volume et qu’il doit y avoir compatibilité des volumes à peine de voir un quartier totalement défiguré. De ce fait, loin de considérer ou de déplorer qu’il n’y a pas d’unité architecturale, au contraire il convient de respecter une certaine cohérence architecturale notamment au plan des volumes des constructions constituant au sein d’un quartier une unité de fait qu’il convient de préserver.

 

Tout cela est tellement frappé au coin du bon sens, qu’il n’y a guère lieu de s’appesantir. C’est ce qu’ont exprimé des centaines d’Aulnaysiens lors des réunions publiques sur le PLU ou les problèmes d’urbanisme et ce que pensent des milliers d’autres. C’est aussi ce qu’ils exprimeront demain avec leurs bulletins de vote.

 

Dans l’intervalle, il faut donc rester vigilants et suivre tout ça de très près, car des menaces sont toujours pendantes et fleurissent ici ou là, à l’état de projets plus ou moins avancés.

 

Il faut donc, me semble-t-il populariser et expliciter ce jugement exemplaire afin qu’il devienne une arme efficace au service de tous les citoyens et associations qui se battent pour un urbanisme digne de ce nom.

 

Pour ce faire, il est donc nécessaire :

 

-          de veiller à l’application de l’article 11 lors de toute instruction ou autorisation de permis de construire ;

-          de veiller à ce que lors des prochaines modifications ou révisions de PLU cet article 11, qui exprime de fait l’opinion des Aulnaysiens soit intégralement conservé.

 

Je ne voudrais pas terminer ce billet, sans évoquer bien sûr les objections qui pourront être faites : «  Mais, si c’est comme ça, comment et où pourrons-nous construire ? »

 

Or, contrairement à ce que d’aucuns voudraient laisser croire, les défenseurs d’une certaine qualité d’habitat et d’environnement ne sont pas hostiles à des constructions nouvelles, car ils savent bien qu’il y a des besoins en la matière.

 

Je crois donc qu’il est possible concilier ces deux objectifs. A condition peut-être de faire preuve d’un peu d’imagination et d’innovation !

 

Nous en reparlerons plus tard.

 

Aulnaysiennement  Vôtre.

 

Veritis.

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Publié le 11 Octobre 2010

Huitième réunion  des blogueurs d’Aulnay.

 

C’est placée sous la bénédiction du chiffre 8, signe de prospérité pour les chinois, me semble-t-il, qu’une espèce étrange(…) s’est réunie à Aulnay le 8 octobre au soir pour leur 8° réunion : les joyeux blogueurs d’Aulnay ! Dans une ambiance détendue et conviviale, il régnait comme une atmosphère de café du commerce tantôt douce, tantôt plus électrique, mais toujours empreinte d’humour et de respect entre les participants.

 

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Conversations libres à bâtons rompus et commentaires plus ou moins enfiévrés ont parsemé cette réunion assez informelle qui semblait témoigner du désir des participants de se retrouver en chair et en os, par delà les écrans qui, certes, rapprochent mais aussi isolent.

 

Pêle-mêle sont alors évoqués, mine de rien, des sujets très sérieux, tels que le télescopage éventuel entre le principe de laïcité et l’établissement des menus de la cantine ; le risque toujours possible de conflits d’intérêts que ce soit au niveau de l’Etat ou de n’importe qu’elle commune…. ; le fonctionnement du blog du premier magistrat de la ville qui ne publie pas ou si peu (3 seulement après une vingtaine de billets) les commentaires même modérés qui lui sont adressés, etc….

 

Bref, des citoyens engagés, excessifs parfois, mais sincères et qui rêvaient peut-être de transparence, de clarté, de vertu, de dialogue …et sûrement aussi d’une nouvelle façon de considérer les affaires de la Cité….En essayant d’échapper pour un temps qui, aux pesanteurs des appareils traditionnels, qui, aux querelles d’ego, qui, aux luttes de pouvoir.

 

Une autre façon aussi de considérer la chose publique, la RES PUBLICA, d’où vient ce beau mot de REPUBLIQUE lorsqu’elle n’est pas confisquée par un seul camp, que ce soit à l’échelle de la Nation ou de la Commune.

 

L’HOMO POLITICUS est une chose parfois bien étrange…Espérons que l’HOMO BLOGUS

ne reproduira pas les travers du premier !

 

Veritis

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