Le Billet de Veritis

Publié le 18 Novembre 2010

De l’honnêteté en politique….

 

Les témoignages qui se succèdent dans l’affaire de Karachi viennent à point nommer pour poser à nouveau le problème de l’honnêteté en politique.

 

Il n’est pas si loin le temps où les plus hautes autorités de l’Etat  se payaient pour partie en espèces ainsi que les membres de leur cabinet. Comment une telle chose a-t-elle pu durer aussi longtemps, quels que soient les gouvernements, qu’ils fussent de droite ou de gauche ? Mystère !!! Ces petits arrangements entre amis, synonymes de laxisme et de malhonnêteté ont accompagné pendant trop longtemps les pratiques de ceux dont le comportement aurait dû être exemplaire. Il faut savoir gré à L Jospin d’avoir mis fin à de telles mauvaises manières.

 

Mais malheureusement cela ne suffit pas.

 

De la même manière, une certaine moralisation du financement des partis politiques a été mise en place à l’initiative de M. Rocard. Mais, selon toute vraisemblance, tout indique  que le financement occulte des partis politiques n’a pas cessé pour autant. Comment dans ces conditions pourrions-nous respecter des gens qui utiliseraient des moyens illégaux et détournés pour financer leurs activités politiques ?

 

Un autre problème très sensible concerne aussi les hommes politiques et l’administration : celui de la corruption. Celle-ci ne concerne pas seulement la corruption financière mais aussi de façon générale celle des esprits.

 

En occupant des positions de pouvoir et des postes de décision, les hommes politiques et les décideurs administratifs peuvent être tentés de tirer des avantages personnels directs ou indirects des multiples décisions prises ou des arbitrages rendus pour tel ou tel marché ou sur tel ou tel appel d’offre. Il existe à cet égard deux types de corruption : la corruption active et la corruption passive, mais elles se rejoignent toutes les deux pour gangréner les mécanismes de décision et instaurer des pratiques détestables pour une bonne gestion des finances publiques.

 

Un voile pudique est parfois évoqué pour tolérer de telles pratiques au motif qu’elles auraient été largement répandues en tous temps et en tous lieux. Les exemples ne manquent pas :

 

-          Détournements des aides au développement dont il n’est pas rare que le quart se retrouve directement dans des comptes à l’étranger de dirigeants africains ou autres. 

-          Commissions et rétrocomissions liés à des grands contrats d’armement ou d’équipement payées sur fonds publics.

-          Utilisations des paradis fiscaux pour effectuer ces opérations douteuses et répréhensibles.

-          Utilisation de la pratique du « bakchich », sous une forme ou une autre, en guise de récompense ou de passe-droit.

-          Prise illégale d’intérêt ou favoritisme.

A un niveau plus élémentaire, celui d’une commune, par exemple, cela peut se traduire ainsi par :

 

-          Le recrutement d’un personnel non pas seulement en fonction de ses compétences mais aussi et surtout en fonction de ses affinités politiques.

-          L’octroi de subventions à des associations non seulement pour leur intérêt intrinsèque mais aussi pour leur aptitude à drainer un vote à de futures élections.

-          L’octroi de cadeaux plus ou moins substantiels accordés aux décideurs ou aux élus.

-          L’entente des entreprises pour se partager des marchés ou faire en sorte que la concurrence soit faussée.

-          Le laxisme dans les dépenses ou la faible efficacité ou productivité dans la mise en œuvre des dépenses publiques.

 

Fort heureusement, il existe aussi dans l’administration publique une longue tradition d’intégrité et d’honnêteté. C’est cette attitude désintéressée qui doit être encouragée et respectée si l’on veut bien que les citoyens puissent à nouveau s’intéresser à la chose publique et avoir confiance dans la façon dont les crédits publics, fruits de leurs impôts, sont engagés.

 

A contrario, la lutte contre toutes les formes de dérive, de passe-droit, de favoritisme, de « retour d’ascenseur », d’intéressement plus ou moins déguisé, doit être impitoyable que ce soit au sein des services ou des instances de contrôle ou de décision.

 

Pour que de telles pratiques soient respectées, il est possible d’établir et de porter à la connaissance des citoyens un ensemble de règles de bonne conduite et une charte déontologique rappelant les obligations en la matière, tout en veillant à leur respect.

 

Ces questions ne relèvent ni de la Droite, ni de la Gauche, ni du Centre. Elles relèvent juste du pur bon sens.

 

Cela va sans dire…mais cela va encore mieux en le disant !

 

Veritis.

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article