Le Billet d’humeur de Veritis
Publié le 12 Novembre 2010
Retour sur le dernier Conseil Municipal…
Depuis quelque temps déjà, je me disais : « Vas donc faire un petit tour au Conseil Municipal ! » J’avais entendu tellement de choses qu’il me paraissait nécessaire de me faire une petite idée par moi-même. Voilà, donc ce que j’y ai vu et entendu, à ma manière à moi, c’est-à-dire, celle d’un pastiche totalement libre et subjectif, écrit en utilisant la forme humoristique de la première personne du pluriel, permettant, je crois, d’exprimer un regard … un peu décalé … et peut-être mieux éclairé … sur une séance, à priori anodine, mais, finalement, peut-être, pas aussi anodine que cela…
Voici donc, chers lecteurs, la teneur de notre récit…
Une visite…un peu décalée… au Conseil Municipal (1/3)
En l’an de grâce 2010, le jeudi 21 octobre peu avant 2O h, nous nous sommes transportés, dans la salle du Conseil de notre bonne ville d’Aulnay, grâce à notre vélocipède - moyen de locomotion sans conteste le plus rapide - mais au péril de notre vie au vu des nombreuses automobiles qui encombraient la chaussée quoique arrêtées ou fortement ralenties car prises dans un embouteillage…
En effet, depuis que l’un des collaborateurs les plus directs de notre Premier Magistrat, nous avait avoué qu’ils n’étaient pas outillés pour répondre à nos courriers fussent-ils électroniques, nous avions pensé qu’une visite autorisée dans notre Maison Commune s’imposait.
Un grand escalier s’offrait à nous et nous conduisit au premier étage d’un bâtiment classique de bonne facture où trônaient trois lettres d’or : Liberté Egalité Fraternité.
Il y avait, devant nous, au bout du couloir à droite…une porte soigneusement fermée nous laissant penser, sûrement à tort, qu’il y fallait un sésame pour y pénétrer. Nous eûmes alors un étrange pressentiment : c’était probablement là, dans les bureaux du Premier Magistrat et de sa Garde rapprochée que l’essentiel, en fait, se décidait … et que, nous citoyens de cette Bonne Ville, n’étions en vérité ni assez consultés, ni assez associés aux prises de décisions.
Heureusement, face à nous, nous aperçûmes une petite salle faiblement éclairée avec quelques rangées de chaises sur lesquelles nous pûmes poser notre séant. Cette salle donnait sur une autre salle magnifique beaucoup plus grande et parfaitement éclairée où trônaient deux lustres de cristal majestueux et de nombreuses appliques donnant un relief particulier à la couleur jaune des murs et à un plafond dont la hauteur accentuait la majesté des lieux.
Notre République, depuis qu’elle fût proclamée, a toujours aimé l’apparat et les signes extérieurs d’une certaine solennité … peut-être pour oublier ainsi que son enfantement prometteur fût aussi douloureux, comme il est dit dans les livres d’histoire.
La Salle du Conseil était dotée, pour la circonstance, d’une grande table en forme de fer à cheval sur laquelle reposaient des choses étranges que l’on appelle des micros pouvant s’égayer grâce à un petit bouton sur lequel on pouvait appuyer, ce qui avait pour effet de faire apparaître une petite lumière rouge. Le Maire, les Adjoints et les Conseillers avaient pris place, avec, en principe, autant de femmes que d’hommes puisque notre Séduisant Royaume Démocratique avait voté une loi bienfaitrice instaurant que les sensibilités féminines devaient être à part égale avec les sensibilités masculines, afin d’administrer les affaires de la Cité.
Non loin de là, figurait une caméra qui s’apprêtait à filmer la scène, car il était dit que la Ville se devait d’être au goût du jour et offrir à ses concitoyens une retransmission sur Internet en « direct live », comme l’on dit aujourd’hui.
A 20 heures et quatre minutes, la Séance tant attendue commença par un appel solennel des noms des adjoints et conseillers municipaux, comme la procédure devait probablement l’exiger. Tout cela donnait alors le sentiment étrange d’une salle de classe réunie autour de Monsieur le Professeur, lequel n’allait point tarder à ouvrir le bal et dispenser la Bonne Parole !...
Nous fûmes alors gratifiés d’une annonce importante. Le prochain Conseil ouvrirait sur une communication portant sur la présentation d’un rapport d’un Illustre Cabinet d’Architecture concernant l’avenir de notre bonne Ville ainsi que celui de villes voisines ayant la particularité d’avoir connu, il y a peu, des soubresauts tels qu’elles méritaient bien que l’Etat se penchât sur son sort. Il faut reconnaître, cependant, qu’un bouillonnant et décoiffant Ministre de la Ville - dont on a dit, il y a peu, qu’il aurait pu être Premier Ministre, car, dit-on, de fibre sociale, mais dont on dit aussi, aujourd’hui qu’il ne le sera vraisemblablement pas - avait initié un tel mouvement de rénovation, quelque temps auparavant, ce que semblaient parfois ignorer certains toujours prompts à s’approprier les réalisations des autres. Au passage, nous ne pûmes que regretter qu’un tel rapport dont il avait été fait la publicité dans Oxygène L’hebdo de tous les Aulnaysiens… ne fût pas consultable au service de Documentation de la Ville dans lequel il eût pu trouver toute sa place, puisque nous étions invités à nous exprimer sur ce sujet lors du Prochain Conseil Municipal.
Mais, depuis, Notre Vénérable Souverain National dont le Palais se trouvait non loin des Champs Elysées, lieu du séjour des Bienheureux selon la mythologie gréco-romaine, et où s’exprimait la Magnificence de son Règne avait décidé que sa Bonne Capitale, était bien trop étroite pour un tel Rayonnement et qu’il convenait d’étendre au loin, notamment de Saclay jusqu’ à Roissy, les prouesses d’une Ville dont la Lumière devait briller jusques aux confins de l’Univers.
Or, notre bonne Ville d’Aulnay se trouve précisément sur le passage d’un Grand Dragon d’Acier en forme de Huit, se proposant de relier automatiquement de futurs centres appelés pôles d’excellence à la pointe de la Modernité de la Région Capitale, tout droit sorti de l’imagination fertile d’un Grand Commis de l’Etat, par ailleurs, fort amateur de cigares, à ceci près, qu’il préférât qu’ils fussent payés par le Contribuable.
A tel point d’ailleurs qu’une Immense Réunion Publique est programmée le 13 décembre prochain pour informer le Bon Peuple des magnifiques perspectives ainsi créées et ce probablement à l’Espace J. Prévert, prouvant si besoin est que la poésie n’est, peut-être, pas si éloignée que cela de l’imagination fertile des Grands Aménageurs.
Nous fûmes alors fort satisfaits de constater qu’un horizon nouveau, même s’il restait largement à parfaire, s’ouvrait peut-être devant nous, d’autant que nous étions, déjà, passionnément intéressés par cette Affaire appelée à devenir prochainement l’un des principaux débats dont notre République et sa Région Capitale savaient garder le secret. « Paris vaut bien une messe » a-t-on pu dire, jadis, alors pourquoi pas la « messe du Grand Paris » ?
Pour l’instant, nous ne pouvions que nous réjouir de l’objet de notre transport en ces lieux aussi Illustres….En sera-t-il de même par la suite ?
Vous le saurez, chers amis lecteurs, en découvrant, bientôt, le prochain épisode de notre feuilleton « Une visite…un peu décalée…au Conseil Municipal ».
Veritis