Le Billet de Veritis.
Publié le 8 Novembre 2010
Questions de noms … et d’autres choses encore…
A l’heure où l’on parle beaucoup du Grand Paris et où l’on discute abondamment de l’avenir du « centre-gare » d’Aulnay, je voudrais faire ici deux propositions qui auraient, peut-être, le mérite de réconcilier ce que l’on a coutume d’appeler le local d’une part et le global d’autre part.
A propos du centre-gare d’abord :
Lorsque je reviens avec le RER d’un voyage à l’étranger ou en province, il y a une chose qui me frappe : je n’ai pas le sentiment de revenir dans une ville, mais plutôt dans une gare d’une lointaine banlieue, peu fonctionnelle, sans charme, avec aux alentours des bâtiments sans aucune logique architecturale, ni caractère. En tous les cas, je suis aux prises avec un urbanisme qui n’a été ni pensé, ni réfléchi.
Mais, si on pousse un petit peu plus loin le raisonnement, on s’aperçoit que ce « centre » d’Aulnay pourrait très bien revêtir un esprit de village pour peu qu’on le considère et l’améliore de façon innovante, participative et concertée.
C’est la raison pour laquelle, je propose d’appeler ce centre : « Aulnay Village ».
Ce serait un signal fort et exigeant qui permettrait avec l’aide de cabinets spécialisés (et pourquoi pas de renom) et en concertation avec les citoyens de définir ce que nous voulons pour le centre d’Aulnay. Ce n’est que dans le cadre d’une telle réflexion que l’on pourrait concevoir des projets de constructions individuelles ou collectives s’intégrant harmonieusement entre elles, belles, innovantes et écologiques. Tout cela bien sûr en conservant un habitat à échelle humaine, un environnement de quartier et un esprit de village.
A propos du Grand Paris …. et de la Ville d’Aulnay ensuite :
Dans son rapport au Sénat, sur le Grand Paris, le sénateur Philippe Dallier a proposé une refonte complète de la gouvernance de l’Ile de France fondée sur la création d’une nouvelle collectivité territoriale dénommée le Grand Paris issue de la fusion de Paris et des trois départements de la petite couronne avec des évolutions de compétence entre la Région, les Départements et les Communes. Ayant pris le problème par un biais institutionnel et organique dérangeant pour les structures existantes, il était à peu prés certain que le projet ne pouvait aboutir.
En se centrant sur la question des transports et la valorisation de pôles d’excellence, l’Etat en créant la Société du Grand Paris, lance un vaste chantier consistant à créer un métro automatique reliant ces différents pôles afin de faciliter la circulation des personnes entre ces grands pôles. Avec bien entendu des conséquences induites en termes d’aménagement du territoire, de créations d’emplois et de redéfinition de l’espace. Et ce, afin de créer au sein de ces pôles et entre eux des nouvelles stations de métro, des espaces de vie et de travail si possible cohérents et intégrés. Cette approche concerne Aulnay, puisque une station est prévue près du carrefour de l’Europe. Elle a pour mérite d’écarter les obstacles institutionnels rencontrés plus haut et de centrer la réflexion sur les infrastructures et la vie économique. Mais elle a deux inconvénients majeurs :
- Elle ne dit pas grand chose en elle-même sur la qualité de la vie et la qualité de l’habitat dans la ville (d’où la référence à cette notion d’Aulnay Village mise en avant plus haut)
- Elle n’intègre pas bien une notion d’appartenance à ce grand « ensemble économique » ainsi créé.
Pour répondre à ce second inconvénient, je propose donc de donner à chacune des communes concernées par ce périmètre un nom composé de celui de Paris suivi du nom de la commune concernée. Cela donnerait donc pour ce qui nous concerne : Paris-Aulnay-sous-Bois.
Ainsi, nous pourrions avoir à la fois la marque d’un rattachement à Paris, en tant que Capitale de la France et Grande Entité Régionale et la conservation d’une identité locale à laquelle les habitants des communes concernées sont légitimement attachés. La « marque » Paris servirait alors de locomotive à tout l’ensemble ainsi défini, et créerait un rattachement identitaire positif cassant la barrière symbolique entre Paris et sa « Banlieue ». Ainsi, et toujours sur le plan symbolique, la « Banlieue » disparaitrait et ne serait composée que des « faubourgs » d’un « Grand Paris » ayant pour noms celui des communes actuelles. Il est frappant d’ailleurs qu’aujourd’hui, seul le quartier d’affaires de La Défense soit autorisé à s’appeler « Paris La Défense ». Pourquoi, ce qui est bon pour un centre d’affaires prestigieux ne peut-il pas être étendu à l’ensemble d’un « Grand Paris » plus en phase avec les dimensions du XXI° siècle ?
De plus, tout cela pourrait se faire sans aucune transformation des compétences institutionnelles actuelles.
Ainsi on passerait facilement d’un quartier remodelé intelligemment qui porterait le doux nom d’ « Aulnay Village » comme synonyme de quiétude et de qualité de vie, à une ville qui s’appellerait « Paris-Aulnay-sous-Bois » partie intégrante d’un nouveau « Grand Paris ». De plus, afin de faciliter les échanges en mode de circulation apaisée, la gare RER rénovée et la future gare du métro automatique seraient reliées par un train – tram assurant l’interconnexion.
Mais peut-être tout cela n’est-il qu’un rêve ?
Veritis.