Le journal Le Parisien consacre aujourd’hui un long et intéressant article relatif à l’arrivée d’Atacadao à la place de Carrefour dans le centre commercial O’Parinor à Aulnay-sous-Bois.
A sa lecture on comprend aisément que cette implantation de la filiale brésilienne du groupe de grande distribution est à la fois raisonnable et raisonnée. Elle répond notamment à une adaptation nécessaire face aux besoins du marché. Il faut dire que le chiffre d’affaires des hypermarchés sous enseigne Carrefour recule d’année en année. Depuis 2009, ils ont perdu pas loin de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires TTC sous enseigne : 23,2 milliards d’euros en 2009, 21,7 milliards d’euros en 2014 et 20,7 milliards d’euros en 2022.
Carrefour adapte donc son modèle en misant sur ses magasins de proximité, type Carrefour City, et les ventes en e-commerce, deux segments en pleine croissance. Le troisième pilier de cette adaptation est l’arrivée d’Atacadao pour une meilleure concurrence frontale face aux HMarket, Lidl ou autres Aldi. La stratégie est claire et fait sens, tout simplement.
Aulnay séduite par la promesse d’un investissement de 10 millions d’euros
C’est à cette période que Carrefour, par l’intermédiaire de son directeur des relations territoriales pour l’Île-de-France, prend attache avec Bruno Beschizza (LR). Le maire d’Aulnay-sous-Bois, qui parle de son côté de « discussions avancées » avec le groupe, accepte alors de rencontrer Laurent Vallée, le bras droit d’Alexandre Bompard. Ce dernier met en avant un argument massue : un investissement de 10 millions d’euros.
« Au niveau national, la fréquentation des hypermarchés baisse de 2 à 3 % par depuis dix ans », observe l’élu, selon lequel la chute s’élèverait à plus de 6 % dans le cas du Carrefour d’O’Parinor. Bruno Beschizza note par ailleurs que la surface de l’hypermarché, repris l’an dernier en location-gérance par LabelVie, le franchisé du groupe français au Maroc, a été réduite d’un tiers ces quinze dernières années.
« On voit bien la tendance, souligne-t-il. À côté de ça, Hmarket a pris beaucoup de parts de marché, Leclerc aussi. » Dans ce contexte, le premier magistrat d’Aulnay voit d’un bon œil l’arrivée d’un nouvel acteur « qui offre un peu de pouvoir d’achat aux habitants », près d’une décennie après l’ouverture dans ce même centre du premier Primark francilien. Un responsable de Carrefour lui aurait assuré que les prix pratiqués par Atacadão seraient inférieurs d’au moins 10 % à ceux d’une grande surface classique, « même au détail ».
« On y trouvera 23 000 références, dont au moins 30 % de la marque Carrefour »
Soucieux de prévenir les (nombreuses) critiques qui accompagnent l’enseigne venue d’outre-Atlantique, parmi lesquelles une baisse de la qualité des produits vendus et du nombre d’emplois – 360 actuellement au sein de l’hypermarché d’O’Parinor –, le maire affirme avoir obtenu des assurances du géant de la grande distribution, qu’il souhaite désormais coucher sur papier.
« L’Atacadão d’Aulnay ne sera pas celui du Brésil, certifie-t-il. On y trouvera 23 000 références, dont au moins 30 % de la marque Carrefour et pas plus de 10 % de produits importés, ainsi qu’un rayon boulangerie, boucherie, poissonnerie. Je me trompe peut-être, mais ça fonctionnera un peu sur le principe d’Ikea, avec de grands rayonnages en bout de magasin. »
Les travaux devraient commencer d’ici deux mois, sur 10 000 m2. À la demande de la municipalité, Carrefour conserverait une surface de vente sur les 6 000 m2 restants. « Initialement, il était prévu une fermeture sèche à partir de septembre », assure Bruno Beschizza. À l’ouverture d’Atacadão, les 6 000 m2 reviendraient dans le giron du centre commercial.
Article complet du journal Le Parisien à lire en cliquant : ici / Source photo d’illustration : Wikipédia