La fin de la forêt de Bondy dont quelques arbres subsistent à Aulnay...
Publié le 23 Novembre 2010
Entre le VIIème et le XIIème siècle, des ordres religieux se virent octroyer des domaines dans la forêt de Bondy. Ils les défrichèrent. Peu à peu, au cours des siècles, la forêt se morcela, au gré des besoins de l'agriculture puis de l'urbanisation.
Le déclin rapide de la forêt allait commencer. Au XIXème siècle, Paris toujours plus grand, avait besoin d'eau. Le canal de l'Ourcq alimenta la capitale dès 1805, mais sa construction détruisit 25 hectares de bois dans la "basse forêt". Paris manqua bientôt d'eau potable, la "haute forêt" fut à son tour saignée en 1865 par une tranchée de l'aqueduc souterrain de la Dhuys.
Autour de Paris, le chemin de fer s'étend dès 1840 et avec lui la destruction de plusieurs hectares de forêt. Sur le secteur de Livry, 1160 hectares sont mis aux enchères. Louis Xavier Gargan achète une parcelle et implante une scierie mécanique. Les arbres sont débités en planches de wagons, madriers et palissades, et les sociétés de matériaux commencent à éventrer le sol pour transformer le gypse en plâtre.
En 1862, le train passait à Aulnay mais ne s'y arrêtait pas. Le marquis de Gourgue de l'époque obtint qu'une halte fut prévue à la Croix-Blanche puis en 1875 une gare, à l'emplacement de celle actuelle. Dès la mise en service de cette halte, les Parisiens purent se promener dans les bois.
Quelques membres des familles Dumont, Coullemont et Navarre..., séduits par le cadre achetèrent une vaste parcelle, à laquelle ils donnèrent le nom de "Parc".
L'abbé Coullemont se chargea de la vente des lots : à la belle saison, il allait à l'arrivée des trains proposer des parcelles de forêt aux Parisiens. L'objectif n'était pas de créer une ville, mais plutôt un lieu de villégiature aux portes de Paris pour les dimanches et jours de fêtes, ce qui provoqua en fait un mouvement d'une autre ampleur : en 1886, 31 maisons avaient été construites et 153 personnes y résidaient en permanence.
De nos jours, le prestigieux passé de la forêt de Bondy disparue, survit à travers les zones boisées à Coubron, Montfermeil et Clichy-sous-Bois.
A Aulnay-sous-Bois ne subsistent de nos jours que quelques arbres dans les parcs Dumont, Bigottini et Faure et dans les jardins de quelques maisons du sud de la ville...
Source : panneaux d'affichage exposés lors de la fête de l'arbre d'Aulnay-sous-Bois. Octobre 2010. Photos : Boulevard du canal Oxygène n°92 du 30/06/2010. Halte de la Croix Blanche Oxygène n°68 13/01/2010. Avenue de Nonneville n°98 du 24/05/2010