Publié le 21 Janvier 2015
À deux mois des élections départementales, la droite n'a toujours pas bouclé la liste de ses candidats en Seine-Saint-Denis faute d'accord entre l'UMP et l'UDI. Le principal point d'achoppement se situe sur Le Blanc-Mesnil, où le maire UMP Thierry Meignen, candidat, veut imposer sa femme comme binôme -- le nouveau mode de scrutin prévoit en effet des duos homme - femme pour chacun des 21cantons.
L'UDI refuse et menace, si cette décision était entérinée par la direction de l'UMP, de proposer ses propres candidats à Noisy-le-Grand alors qu'un binôme de deux UMP avait été acté. Dans ce cas, l'UMP menace à son tour de ne plus prendre un UDI avec Martine Valleton sur le canton Villepinte... Sans compter la lutte fratricide que se livre l'UDI sur le canton de Saint-Ouen - Epinay. A la date d'hier soir, voici où en étaient les négociations entre les deux formations de la droite alors que jamais, dans l'histoire de ce département, elles n'ont été en aussi bonne position pour l'emporter.
Pas facile décidément d'être responsable départemental de l'UMP en ce moment. Non content de gérer ses propres troupes, Philippe Dallier doit aussi composer avec Jean-Christophe Lagarde, le nouveau patron national de l'UDI. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les rapports sont tendus. « Je regrette profondément une telle perte de temps, souligne le sénateur-maire des Pavillons-sous-Bois. Ce n'est pas parce qu'il y a un problème sur Blanc-Mesnil que l'UDI doit remettre en cause les autres accords. » « C'est à l'UMP de faire le ménage dans ses propres rangs, c'est sa responsabilité, rétorque Stéphane Salini, patron du groupe UDI au conseil général. En ce qui nous concerne, nous avions un accord avec nos amis, j’espère qu’il sera maintenu. »
Car la droite a sorti l’artillerie lourde. Ainsi, de nouveaux candidats ont été choisis parmi les maires élus ou réélus en mars comme Xavier Lemoine (UMP), maire de Montfermeil, Bruno Beschizza (UMP), maire d’Aulnay-sous-Bois, Laurent Rivoire (UDI), maire de Noisy-le-Sec ou encore William Delannoy (UDI) maire de Saint-Ouen. « Les maires qui se lancent ont toute légitimité car ils ont montré qu’ils sont bons gestionnaires et qu’ils ont une expérience de terrain », justifie Bruno Beschizza. Certains y vont par devoir comme Xavier Lemoine - « L’UMP me l’a demandé et je me sens capable de diriger le département » - ou comme Claude Capillon, maire UMP de Rosny et conseiller général sortant - « On doit mettre toutes les chances de notre côté en tablant sur des élus connus ».
Et puis, il y a ceux qui veulent défendre ce qui se passe dans leur ville comme Laurent Rivoire, maire UDI de Noisy-le-Sec, toujours décidé à bloquer le prolongement du tramway. « Je me lance pour empêcher le T1 rue Jean-Jaurès et pour obtenir un quatrième collège dans ma commune » insiste-t-il. Seul Miche Teulet, maire UMP de Gagny et conseiller général depuis 1978, a décidé de raccrocher « pour mieux se consacrer à sa ville et laisser sa place à du sang neuf ». Les jours qui viennent vont donc être très importants pour savoir si les deux partis seront capables de se mettre en ordre de bataille. Ils devront le faire au plus tard le lundi 16 février, 16 heures, date limite du dépôt des candidatures.
Source : Le Parisien