Un travelling sur le quartier de la Rose-des-Vents, le long de la Nationale 2. « Paris, France, Aulnay-sous-Bois » : l’inscription apparaît en lettres blanches sur fond noir. Puis, la caméra se fixe sur la roue d’une moto-cross, fumante sur l’asphalte. En quelques secondes, le nouveau clip du rappeur américain Waka Flocka Flame a planté le décor. C’est loin d’être la première fois qu’un clip de rap est tourné dans les cités aulnaysiennes. Rappelons que la ville a vu grandir le jeune Sefyu (auréolé d’une Victoire de la musique en 2009 pour son deuxième album). En janvier 2008, fait déjà exceptionnel, le chanteur britannique Tricky (ex-Massive Attack) avait fait escale avec caméras et staff à la cité de l’Europe.
Mais pourquoi diable un New-Yorkais de 26 ans, auteur d’un premier album sorti en 2010, a-t-il choisi la zone industrielle de Balagny en toile de fond de son titre « Where It At », désormais visible sur Internet? L’idée lui a sans doute été soufflée par un ami, le rappeur français Booba. Ce dernier a beau être originaire de Boulogne (Hauts-de-Seine), et naviguer entre la France et les Etats-Unis, il a ses attaches à Aulnay. L’un de ses proches y vend, dans une boutique voisine de la gare RER, les vêtements de la ligne Unküt dont il est le créateur. Et lui aussi a tourné l’un de ses derniers clips, « Kalash », dans la ville. Les deux rappeurs ont d’ailleurs fait appel au même réalisateur, le Français Chris Macari.
80 habitants ont participé au tournage du clip
Le 29 juillet, à la veille de son concert au Nouveau Casino de Paris, Waka Flocka Flame a donc débarqué à Aulnay. « C’était en plein ramadan. On avait rendez-vous à Balagny, se souvient un jeune habitant qui apparaît dans le clip. Ils ont tourné de 19 heures à minuit, dans la zone industrielle. Ensuite, il est resté un peu au quartier, il a bu le thé avec nous. Au point de départ, je crois qu’il avait l’intention de faire son clip sur les Champs-Elysées. Et finalement, il est venu ici ». Le tournage n’a pas nécessité de coupure de circulation, indique-t-on en mairie.
Face caméra, visage juvénile encadré par une cascade de fines tresses, Waka Flocka Flame déverse un flow abrupt, entrecoupé de quelques plans sur les immeubles des Etangs, de la cité de l’Europe… D’autres images le mettent en scène, dans la peau d’un trafiquant de drogue. Mais l’essentiel du clip montre de jeunes Aulnaysiens, à moto, en quad, ou brandissant le drapeau du Paris-Saint-Germain. 80 habitants de la ville environ ont participé au tournage.
Source : Le Parisien