Le cimetière intercommunal de La Courneuve inaugure un carré musulman d’environ 900 sépultures
Publié le 30 Octobre 2013
C’est un moment fort et symbolique. Hier matin, les représentants des villes d’Aubervilliers, Bobigny, Drancy et La Courneuve étaient invités à assister à l’inauguration d’un carré musulman, au cœur de leur gigantesque cimetière intercommunal, étendu entre l’autoroute A1 et le parc départemental de La Courneuve. Ce carré viendra compléter celui d’Avicenne, à Bobigny, un lieu historique où se trouvent 7000 tombes. Les familles qui habitent ces quatre villes auront désormais le choix entre les deux sites.
« C’est une grande joie pour notre communauté, approuve Chedli Meskini, imam de La Courneuve. De plus en plus de personnes souhaitent voir leurs proches inhumés en France, plutôt que dans leur pays d’origine. » Un constat que dresse également Laurent Santoire, président du syndicat intercommunal de La Courneuve. « C’est un changement progressif des comportements, estime-t-il. Les enfants souhaitent que leurs parents restent près d’eux. » Plusieurs cimetières de Seine-Saint-Denis disposent d’emplacements réservés, mais qui sont souvent saturés. On estime à deux cents le nombre de carrés musulmans en France.
Un ruban vert, couleur de l’islam et un autre, tricolore, ont été coupés symboliquement. Entouré d’une haie de thuyas, le carré de La Courneuve comptera entre 850 et 900 sépultures. « Tous les courants sont représentés ici. C’est un cimetière monde », souligne Laurent Santoire. Les travaux d’aménagement sont évalués à 89000 €. La décision d’ouvrir un nouvel espace a été prise pour soulager le cimetière musulman de l’hôpital Avicenne, créé en 1937 et devenu un carré, en 1997, quand sa gestion a été reprise par le syndicat intercommunal des quatre villes. « A cette époque, il était dans un état lamentable. Il fallait le sortir de la zone de relégation dans laquelle il se trouvait », explique Laurent Santoire.
Après une remise en état importante, le site de Bobigny a été inscrit aux Monuments historiques en 2006 en tant que lieu de mémoire qui retrace presqu’un siècle d’immigration. Aujourd’hui, il doit faire face au manque de places. « Nous devons concilier le caractère patrimonial et l’accès aux usagers », résume le président du syndicat. Dans certains secteurs, l’herbe a remplacé les monuments qui ne peuvent plus y être érigés.
Source : Le Parisien