Leur mobilisation a finalement porté ses fruits. Les agents de sécurité du centre commercial Rosny 2 à Rosny-sous-Bois ont vu une grande partie de leurs revendications satisfaites hier après-midi, après quatre jours de grève. « Nous avons obtenu, à compter du 1er novembre, le versement d’une prime de risque de 150 € par mois, d’une prime de nettoyage de 15 € par mois, le rétablissement de la double paie le dimanche et la levée de toutes les sanctions contre les agents », détaille Hafid Bayassine, délégué CGT au sein de la société ASC, chargée de la sécurité dans le centre commercial.
Le paiement des jours de grève est la seule revendication qui n’a pas été satisfaite. « Nous levons la grève. Nous sommes contents », souffle Hafid Bayassine, la gorge serrée et l’air fatigué. Quelques minutes plus tôt, il scandait encore ses slogans au mégaphone, devant un cortège d’une quinzaine de grands gaillards, dans les allées d’un centre commercial qu’ils ont plutôt l’habitude de surveiller. « On n’a plus rien à perdre, alors on continue, expliquait Abderhamane, l’un des grévistes. On travaille la peur au ventre pour des miettes, ça suffit! » Les agents d’ASC gagnent environ 1200 € par mois pour assurer la sécurité de ce grand centre de 200 boutiques, qui accueille 14 millions de clients par an. Trente-six employés (vigiles et sécurité incendie) se relaient, pour des vacations de 12 heures.
En 2004, ils avaient perdu leur prime de nettoyage de 20 € pour laver leurs costumes, et l’an dernier, c’est leur double paie du dimanche qui a été supprimée. « C’en est trop, grognait Kamel, vigile depuis quatre ans. D’autant qu’on fait un travail difficile, sur un site dangereux où il y a beaucoup de vols et d’agressions. » « Le centre est sans risque, tempère Franck Ayat, président de l’association des commerçants de Rosny 2, intervenu hier en tant que médiateur. Les agents font un boulot formidable. Il fallait que le dialogue s’installe avec ASC, pour le bien-être des clients et des commerçants. »
Face à l’agitation grandissante, le président d’ASC, Luc Delarue, a finalement fait le déplacement hier après-midi de Montargis (Loiret) à Rosny. « Il était nécessaire de sortir de l’impasse. Nous avons fait un gros effort pour y parvenir », explique-t-il. Ce mouvement n’avait pas perturbé l’activité du pôle commercial puisqu’une autre société avait été sollicitée pour assurer la sécurité. En ce week-end de Toussaint, les allées très fréquentées de Rosny 2 vont retrouver leur calme. Hier matin, de nombreux clients intrigués ont découvert les conditions de travail des agents de sécurité. « On ne savait pas qu’ils étaient si mal payés et, franchement, c’est honteux, estiment Jacques et Bernadette, qui viennent deux ou trois fois par semaine à Rosny 2. Si le centre est sûr, c’est grâce à eux. Leur mérite devrait être reconnu. »
Source : Le Parisien