environnement

Publié le 7 Décembre 2010

Inde. Agacés de payer le prix fort pour se nourrir sainement, de plus en plus de citadins indiens cultivent leur petit jardin. Plusieurs formations à l'agriculture bio et urbaine connaissent désormais un franc succès. Reportage paru dans "Outlook"

arbreimmeuble.JPGSoixante habitants de Bombay suivent avec attention les mouvements de Preeti Patil. Elle découpe devant eux une pomme censée représenter notre planète. “C’est toute la terre dont nous disposons pour cultiver des denrées alimentaires", dit-elle. Dans cette salle du centre de formation du parc naturel du Maharashtra, on croise des informaticiens, des avocats, des médecins, des étudiants, des personnes âgées et des adolescents boutonneux. Pour eux, Preeti est une célébrité. Ils ont tous lu comment cette femme, responsable de la restauration au sein de l’administration portuaire de Bombay, a galvanisé son service en transformant la terrasse de 280 mètres carrés jouxtant la cantine en une “forêt” luxuriante. Ils sont sidérés d’apprendre que son potager recycle les 20 kilos de déchets produits quotidiennement par la cuisine de la cantine. Et qu’elle y récolte des légumes incroyablement savoureux, parmi lesquels des épinards, des gombos, des aubergines et des tomates cerises, que les salariés mangent souvent crus et, bien sûr, des fruits comme les goyaves, les pommes cannelle, les mangues, les bananes et même les noix de coco d’un gigantesque palmier planté contre le mur de la terrasse. Ils ont renoncé à leur repos dominical pour apprendre à devenir des cultivateurs urbains.

Dans le monde entier, les citadins ont recours aux fermes urbaines en période de crise. Au lendemain des deux guerres mondiales, des jardins de la victoire ont fait leur apparition dans les zones urbaines britanniques, américaines, canadiennes et allemandes pour renforcer la sécurité alimentaire. Comme le soulignent Preeti et d’autres membres du mouvement d’agriculture urbaine, l’Inde est elle aussi au bord d’une crise. Pour nourrir une population citadine en plein essor, nous empiétons de plus en plus sur les zones périurbaines, qui satisfont la majeure partie de nos besoins alimentaires. Dans l’avenir, les denrées vont donc être transportées sur de plus longues distances encore, ce qui va accroître notre empreinte carbone. Avec l’accroissement de la demande, nous devrons également payer plus cher nos légumes et nos fruits. Et comme nous sommes tributaires de l’agriculture chimique, les produits que nous mangeons sont déjà bourrés de pesticides et d’engrais et très pauvres en nutriments.

Pour faire face à tous ces problèmes, Preeti a créé en 2009 Urban Leaves, une ONG destinée à promouvoir l’agriculture “natueco”, une méthode organique qui utilise des déchets biologiques faciles à se procurer pour produire une terre riche en nutriments mais légère. En moins d’un an, la participation à ses ateliers – 30 personnes au début – a doublé et il y a déjà une liste d’attente pour les prochains. Les participants présentent des profils très disparates, depuis Ubai Hussein, un ancien cuisinier converti dans l’agriculture organique qui était consterné par la qualité des légumes vendus sur les marchés de Bombay, jusqu’à Mavis D’Souza, une employée d’aéroport passionnée d’agriculture depuis le jour où elle a fait pousser des pastèques sur sa terrasse et qui cultive un petit potager à Borivili une banlieue de Bombay.

Quand B. N. Vishwanath, l’un des pionniers de l’agriculture organique sur terrasse, a commencé à organiser des ateliers en 1996, la plupart des participants étaient des femmes au foyer et des gens à la retraite. “Mais depuis 2008, souligne-t-il, j’ai observé un soudain accroissement du nombre de jeunes, dont la plupart venaient du secteur informatique.” Et pourquoi pas, poursuit-il. “Cela rafraîchit votre maison, vous procure de l’oxygène, vous permet de recycler vos détritus et, si vous vous y prenez bien, vous garantit des légumes sans produits chimiques pour toute l’année.” Assez pour nourrir une famille ? Oui, d’après M. Vishwanath, qui assure qu’en plantant six légumes différents dans un potager de 55 mètres carrés, on peut récolter 10 kilos de légumes par semaine !

Selon M. Prabhakar, de l’Institut de recherche indien en horticulture [GreenTek Indika], à Bangalore, les expériences montrent qu’une terrasse de 110 mètres carrés peut permettre de nourrir une famille de cinq personnes. Une récompense non négligeable pour une heure de travail par jour.

L’atelier de Preeti est une occasion de partager des expériences et de rencontrer d’autres passionnés d’agriculture urbaine. Comme Jumana Parkar, qui a abandonné son travail bien payé d’hôtesse de l’air. Aujourd’hui, elle travaille bénévolement dans des fermes pour se former aux techniques agricoles…

Source : Smita Mitra, Outlook, New Delhi in Courrier international pour Direct Matin 01/12/2010

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Rédigé par Aulnaylibre !

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Publié le 2 Décembre 2010

Attention danger... Elle arrive à Aulnay-sous-Bois ! Non il ne s'agit pas de la prochaine révision du PLU (Plan local d'Urbanisme) sans concertation avec la population, mais de la NEIGE ! L'abominable tonne de NEIGE ! Et oui, nous sommes en France en 2010, genre fin novembre, début décembre et il NEIGE ! Etonnant non ? Et ces minuscules pellicules d'eau glacée tombées du ciel font la une des journaux !  Comme si elles représentaient une vraie menace pour la nation ! Quoique, quoi que...

A en juger par les images entrevues par mes yeux embrumés de sommeil dans l'édition de 7heures de télé-matin c'était un peu la panique en Bretagne... A un moment donné j'ai même crû que la manche ou l'océan atlantique avaient gelé et qu'on pouvait aller au Royaume-Uni et aux USA à pied ! Mais non c'était juste une route nationale bloquée par le manteau neigeux... Des voitures, des camions coincés et des personnes à évacuer tant bien que mal... Après l'Orléanais, la Bretagne, demain la Seine-Saint-Denis et Aulnay-sous-Bois ?

Sur la route ce matin je me demandais. Si jamais Dame Nature nous envoyait un beau jour une bonne vague de froid genre venue de Sibérie et tout... avec des énormes chutes de NEIGE et des températures de moins 20 degrés pendant une ou deux semaines voire quelques semaines... Mais dans quel état serait le pays ? Après la NEIGE, le chaos ?

En attendant, quelques photos de l'Eglise Saint Sulpice, prises ce matin...

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Stéphane Fleury        

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 24 Novembre 2010

Après les baobabs et la forêt de Bondy, plongeons aujourd'hui au cœur du chêne tel que décrit lors de la dernière fête de l'arbre d'octobre dernier à Aulnay-sous-Bois...

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Aussi loin que l'on puisse remonter dans le passé, on y rencontre les traces de la vénération que l'homme a de tout temps éprouvé pour le chêne. Pour les Romains, comme pour les Celtes et les Germains, c'était le plus sacré des arbres, le support du ciel, l'axe du monde représentant la divinité suprême.

Le chêne présente une ramure puissante. Il existe dans le monde 250 espèces de chênes. En France 8 espèces sont spontanées, chêne pédonculé, rouvre, chêne pubescent ou truffier, chêne vert, liège, chêne kermès, tauzin et chevelu. Ce sont des grands arbres de 30 à 40 mètres de haut. De croissance lente, les chênes vivent 400 ans, certains atteignent même 1000 ans.

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Les feuilles simples, selon les espèces sont très différentes. Celles du chêne rouvre et pédonculé ont des bords arrondis (dit lobés), celles du rouvre ont un pétiole (petite queue) et celles du pédonculé non, et pour les glands c'est l'inverse. Le chêne vert a un feuillage persistant l'hiver. Les fruits sont pour toutes les espèces des glands. L'écorce qui s'assombrit avec l'âge, se creuse de nombreuses et profondes crevasses verticales.

Le bois dur du chêne est le meilleur des bois de chauffage. En ébénisterie, on apprécie particulièrement la partie inférieure du tronc, régulière et sans défaut. La partie située avant les branches sert en menuiserie. La partie supérieure est employée pour les charpentes et les parquets. Le tan (écorce réduite en poudre contenant le tanin) est utilisé pour le tannage.

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Le doyen des chênes français est probablement celui qui s'élève à côté de l'église d'Alouville-Bellefosse, près d'Yvetot (Seine-Maritime). Il mesure 15 mètres de tour et a au moins 1 000 ans. Dans son tronc creux furent aménagées deux chapelles superposées, un escalier extérieur contourne l'arbre conduisant au deuxième oratoire surmonté d'un petit clocher.

Le chêne est également présent à Aulnay-sous-Bois. Voyez à ce sujet une note de Petit Louis : ici.

Source : panneaux d'affichage exposés lors de la fête de l'arbre d'Aulnay-sous-Bois.  

 

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Rédigé par Aulnaylibre !

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Publié le 9 Novembre 2010

Juste quelques photos du parc du Sausset, datant de dimanche dernier.  Une VRAIE bouffée d'oxygène. Le parc semblait désert comme si personne à Aulnay-sous-Bois ne semblait réellement mesurer la chance d'avoir une telle étendue de verdure à proximité. Tour à tour marais poitevin, palette de Monnet ou espace de quiétude privilégié pour observer les cormorans venus hiverner, cet endroit est tout simplement magnifique...  Il est vraiment dommage de ne pas en profiter...

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 3 Novembre 2010

logementeconomeHabituellement on aperçoit ce type d'affichage sur les appareils électroménagers genre réfrigérateur ou machine à laver. Ce dégradé de couleurs du vert au rouge accompagné des lettres A à G qui permet de les classer en fonction de leur consommation d'énergie. A partir du premier janvier de l'année prochaine  cette classification s'appliquera à toutes les annonces immobilières, y compris celles des particuliers. Elles devront désormais afficher les résultats du diagnostic de performance énergétique (DPE) et le non-respect de cette obligation nouvelle sera passible de sanctions judiciaires. Obligatoire depuis le 1er novembre 2006 pour les ventes de logements et depuis le 1er juillet 2007 pour les locations, le diagnostic de performance énergétique permet de connaître les consommations d'énergie et de favoriser leur maîtrise, en classant les biens en sept catégories de A (50 kilowattheures/mètre carré/an, soit 250 euros) à G (450 kilowattheures/mètre carré/an, soit 2250 euros). La moitié des logements figure dans les catégories A à D et l'autre moitié, dans celles de E à G (dont 10% pour cette dernière, la plus énergivore).

Cette nouvelle obligation semble être un moyen pour continuer à sensibiliser aux économies d'énergie et inciter à effectuer des travaux d'amélioration de l'habitat. Très bien. Néanmoins reste une question essentielle : qui va financer les travaux ?

Si vous cherchez plus d'informations sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) cliquez ici.

Stéphane Fleury d'après metrofrance.com 28/10/2010

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 28 Octobre 2010

Partie 1 : Nous partîmes 40 000...

Nous partîmes 40 000. 40 000 beaux exemplaires d'une brochure inondée de couleurs, de belles promesses et de portraits d'élus vantant les mérites  de la démocratie participative. Mais, malgré un prompt renfort de publicité tous azimuts au forum des associations, cinq réunions publiques et un affichage massif sur les divers panneaux de la ville, nous nous vîmes seulement une petite centaine d'inscrits en arrivant au port... de l'Agenda 21.

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Si l'on fait le ratio entre le tirage du dépliant (40 000) et la centaine de personnes qui ont décidé de participer aux différents ateliers thématiques de l'Agenda 21 sur notre ville, on peut légitiment parler de flop monumental. Les réunions publiques ont, elles aussi, attiré un nombre restreint de personnes. D'un certain point de vue c'est extrêmement triste, dans la mesure où le grand intérêt de cette démarche est justement de placer les habitants au cœur de la politique de la ville.

Pourtant, sans être révolutionnaire, la présentation assurée pendant les réunions publiques par Etik-Presse, qui intervient comme conseil stratégique en développement durable auprès des collectivités territoriales, avait au moins le mérite d'être accessible et interactive. Au delà des constats alarmistes habituels sur le réchauffement climatique, l'appauvrissement des sols, l'extinction de la faune marine ou autres menaces sur la biodiversité, on retiendra surtout que si nous avons les pieds sur terre, notre planète est un monde fini.

En ce sens, les ressources dont nous disposons ne sont pas inépuisables. D'où l'intérêt de penser à un autre mode de développement qui à la fois en garantirait une meilleure utilisation, une répartition plus juste et enfin une transmission aux générations futures pour qu'elles-mêmes puissent continuer à exister.  C'est en quelques lignes la philosophie du développement durable dont l'Agenda 21 est la matérialisation pratique.

Certes, la tâche est immense, surtout si l'on considère qu'au niveau mondial certains Etats ont des intérêts divergents. C'est pourquoi l'idée est venue que l'impulsion pourrait venir du local. Associer élus et citoyens d'une ville aux débats concernant l'avenir de leur espace commun. Une belle ambition au service de tous. Malheureusement, à Aulnay-sous-Bois,  et c'est là que le bât blesse, nous souffrons d'un véritable déficit de concertation entre les habitants et ceux qui les représentent à la mairie...

A suivre partie 2 : Après l'Agenda 21, le déluge ?

Stéphane Fleury

Source dépliant Agenda 21 : http://www.aulnay-sous-bois.com/

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 21 Octobre 2010

C'était hier matin rue Maximilien Robespierre... Et oui comme le temps passe vite... C'est bientôt Noël ! Petite photo de circonstance donc et une pensée pour celles et ceux qui installent les lumières de la ville...

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Par chance le trafic n'était pas dense. Pas de bouchon à l'horizon comme ici par exemple... Cette rue n'est pas assez large c'est un fait, mais ce n'est pas le sujet !

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Revenons donc à nos ampoules. A votre avis, combien sont installées sur l'ensemble de la ville à l'occasion de la mise en place des décorations de Noël ?

Et surtout, en pleine période d'Agenda 21 sur notre commune, s'agit-il d'ampoules à filament ou bien basse consommation permettant de réaliser des économies d'énergie ?

Je pose les questions...

Stéphane Fleury

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 12 Octobre 2010

Alors que nous sommes en plein Agenda 21 à Aulnay-sous-Bois je suis tombé sur cet article qu'il m'a paru intéressant de relayer dans la mesure où on y apprend que plus de la moitié des eaux que nous rejetons dans les égouts est chaude et pourrait donc servir de source d'énergie... Quelques villes ont déjà exploré cette piste...

Stéphane Fleury   

Un système de chauffage plébiscité par Levallois, Nanterre, Bordeaux ou Valenciennes

Se servir des eaux usées d'une ville pour chauffer un bâtiment. C'est un Suisse qui y a pensé le premier et breveté un système utilisé depuis quelques années dans son pays ainsi qu'en Allemagne. Désormais, le procédé fait ses premiers pas en France avec la Lyonnaise des eaux. A Levallois (Hauts-de-Seine), il permet de maintenir la température des eaux de la piscine municipale. A Bordeaux, il couvrira la totalité des besoins de chaleur ou de climatisation de l'Hôtel de communauté, tout comme à Valenciennes pour la mairie. Un projet est même à l'étude à l'Elysée. Enfin, le nouvel éco-quartier de Nanterre sera pour moitié chauffé par ce système.

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Le principe est plutôt simple. L'énergie thermique des eaux usées, dont la température varie de 11° à 20° C (suivant la saison et la région), est captée par des échangeurs de chaleur placés dans les réseaux d'assainissement. Les calories ainsi récupérées sont transférées à une pompe à chaleur qui alimentera ensuite un circuit de chauffage ou de froid. A Levallois, le système fournit 800 MWh par an, ce qui permet de diminuer de plus de moitié les émissions de gaz à effet de serre (CO2) qui étaient liées jusqu'à présent au fonctionnement de la piscine. L'investissement de 474 000 euros devrait être amorti en dix ans.

"Dans les grandes agglomérations il y a plusieurs centaines de sites où l'on est susceptible de recourir à ce procédé" explique Mathieu de Kervenoael, directeur des énergies nouvelles à la Lyonnaise filiale de Suez environnement. "Plus de la moitié de l'eau rejetée dans les égouts est chaude. Elle provient des douches, des bains, des machines à laver, etc.", poursuit le responsable. Ce système est un outil supplémentaire pour les plans climat des municipalités. Exploiter un réseau d'assainissement représente l'émission de 500 à 800 tonnes de gaz à effet de serre par an. "Il suffit de mettre sur pied quelques projets et le bilan carbone pour exploiter le réseau devient neutre", explique encore le spécialiste.

Source : Marielle Court, le Figaro, samedi 11 - dimanche 12 septembre 2010.

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Rédigé par Aulnaylibre !

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Publié le 7 Octobre 2010

Vendredi dernier (le 1er octobre), Maurice Ouzoulias, le président du Siaap (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) a posé la première pierre de l’usine d’épuration de Seine-Morée, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).

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Cette installation aura en charge le traitement des eaux usées de six communes du Nord-Est de la Seine-Saint-Denis (Aulnay-sous-Bois, Sevran, Tremblay, Vaujours, Villepinte et le Blanc-Mesnil) et d’une partie de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Accessoirement, elle redonnera vie à La Morée, une petite rivière de Seine-Saint-Denis, longue d’une douzaine de kilomètres, enterrée et canalisée depuis le XIXème siècle comme égout départemental.

« Sa construction s’inscrit dans une politique de gestion raisonnée de l’assainissement qui vise à déconcentrer les sites d’épuration sur le territoire francilien et à traiter au plus près de la production des eaux », indique un communiqué du syndicat.

Selon le SIAAP, le nouveau site constituera la première usine d’épuration totalement bio-performante en Ile-de-France. « Seuls les procédés physiques et biologiques y seront utilisés, afin de réduire les apports de produits chimiques. Seine Morée, d’une capacité de 50 000 m3 d’eau par jour (76 500 m3/jour par temps de pluie) sera équipée des installations les plus innovantes pour ce type de traitement en produisant des rejets d’une qualité exceptionnelle en Île-de-France », précise le syndicat d’assainissement.

Cette usine - la sixième du Siaap - sera opérationnelle en 2012, pour un coût de 122 millions d’euros.

A noter que sur notre ville le secteur Balagny est directement concerné par cet aménagement puisque des canalisations souterraines vont être réalisées à cet endroit. Pour mémoire, vous pouvez lire la partie du compte-rendu d'une réunion publique traitant de cet aspect en cliquant ici.

Source : L'Usine Nouvelle

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 26 Mai 2010

Demain Jeudi 27 mai aura lieu à 19H au réfectoire de l'Ecole du Bourg 1, 4 rue de Sevran, une réunion publique sur l'état d'avancement du chantier de désamiantage de l'ancienne usine CMMP d'Aulnay-sous-Bois. Ce rendez-vous tombe à point nommé au moment où une certaine inquiétude est perceptible au sein des parents d'élèves et des enseignants qui occupent actuellement l'école du Bourg 2, confinée dans des préfabriqués sur un terrain de la commune de Sevran. En ligne de mire, la réintégration dans les anciens locaux de l'école situés à proximité de la zone de dépollution.

Ces craintes sont légitimes et personne ne songerait à les ignorer. Les faits sont là, implacables. D'importantes quantités d'amiante crocidolite ont été trouvées en profondeur.  Début avril, les travaux ont été interrompus et il s'en est fallu de peu d'une nouvelle pollution atmosphérique. Par ailleurs, les ingénieurs de la CRIIRAD ont découvert en mars dernier un dépôt enterré de zircon radioactif crachant au compteur 2 200 coups/secondes (le bruit de fonds à Aulnay est de 150 coups/secondes). Sans parler des divers toxiques liquides utilisés pour l'exploitation de l'usine. La pollution du sol est telle que lorsqu'un carré de terre est dépollué il faut le recouvrir d'un film plastique pour le protéger sous peine de le voir contaminé à nouveau en travaillant les terres alentours.

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Pas très rassurant. Et ceci d'autant plus que le CMMP n'admet les pollutions qu'une fois identifiées  formellement sur le chantier en cours. Pas très surprenant non plus quand on songe aux milliers de tonnes de crocidolite broyées sur le site. Le Parisien et MonAulnay.com notamment ont très tôt fait écho de ces découvertes et des questions qui allaient avec. J'ai crû comprendre que le maire, Gérard Ségura, n'avait pas apprécié que le blog emblématique de la ville se permette de mettre sur la place publique les interrogations des habitants. J'avoue ne pas comprendre cette position.

L'intention de ces articles n'était pas de verser dans un sensationnalisme opportuniste ou de surfer sur une vague alarmiste censés provoquer la polémique. Le sujet sensible de l'amiante ne saurait être traité que sous l'angle purement médiatique. J'ai assisté personnellement à la réunion de chantier en présence des associations et d'anciens travailleurs de l'usine. Ces derniers ont raconté leur quotidien et leurs conditions de travail sur un sol en terre et comment les déchets de minerais résultant du broyage de la crocidolite étaient évacués au jet d'eau à la fin des journées de travail. L'émotion était perceptible dans leur récit. Et je ne parle pas du moment où les dommages sanitaires de cette usine poison ont été évoqués. Je me suis senti tout petit.    

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Concernant l'annonce de la réunion de demain soir, j'ai trouvé la communication municipale sur la défensive comme si la question de confiance se posait dans ce dossier. Or, personne ne songe à remettre en cause l'exemplarité du chantier, ni sa transparence. Le véritable problème est venu d'une annonce hâtive et prématurée d'un représentant de la municipalité en plein conseil d'école d'une réintégration certaine du Bourg 2 à la rentrée prochaine. Alors même que ce représentant n'était même pas au courant des résultats des sondages au sol. On a préparé mentalement les parents d'élèves et les enseignants à un retour dans les anciens locaux alors qu'il aurait été plus pertinent de tempérer les certitudes.

La suite on la connait. 15 jours plus tard, l'étendue réelle de la pollution du sol était enfin révélée provoquant stupeur et méfiance des occupants de l'actuelle école. Problème de timing et de choix des mots. Il aurait suffit d'un simple nous comptons tenir les délais et en cas de mauvaises surprises le principe de précaution prévaudra. Et pas la peine de se payer un directeur de communication pour cela, un peu de bon sens suffit. Au final, on ne peut pas en vouloir aux blogs qui posent les bonnes questions... 

Depuis, les parents d'élèves ont été reçus en mairie. La réunion de demain s'annonce néanmoins cruciale. La question centrale est de savoir si l'étendue de la pollution ne remettra pas en cause à court terme la réintégration de l'école du Bourg 2 et à plus ou moins long terme une utilisation future de ce terrain (extension de l'école, logements)...

Stéphane Fleury  

 

 

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 26 Mai 2010

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Contrairement aux apparences cette image de l'Arc de triomphe noyé de verdure n'est pas un montage. Tout le monde en a parlé puisque c'était le gros événement du week-end dernier. Rendez-vous compte, la nature qui s'approprie l'avenue la plus célèbre de Paris ! Si évidemment il n'y a rien à redire sur le bien fondé du message que les jeunes agriculteurs tentent de cultiver en plaçant la biodiversité au coeur des préoccupations citadines, je n'ai pu m'empêcher d'éprouver un étrange sentiment de malaise...

 

Comme si on était au zoo pour observer la nature, cette bête curieuse avec laquelle le lien semble avoir été rompu. J'en veux pour preuve ces poses extatiques, presque surréalistes, d'humains prenant une photo devant des pieds de tomates ou des salades en pensant réaliser le cliché du siècle... A en croire la foule compacte présente lors de cette manifestation, ils étaient nombreux en quête de quelque chose... De quelque chose de déjà perdu peut-être...

 

J'ai tout de suite pensé à la partie de la grande galerie de l'évolution consacrée aux espèces disparues ou en voie d'extinction du fait de l'activité humaine. Des animaux reconstitués grandeur nature vous fixent du regard en vous demandant presque pourquoi ? Dans cet endroit règne un étrange silence d'où filtre une lumière frileuse dont on a l'impression qu'elle est sur le point de s'éteindre. Un peu comme cette nature... que l'homme est obligé de recréer artificiellement.

 

Non décidemment ce week-end sur les Champs-Elysées la nature était trop... humaine. Et comme l'écrivait George Sand : la nature est une oeuvre d'art et l'homme n'est qu'un arrangeur de mauvais goût.

 

Stéphane Fleury.

 

 

 

 

 

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Publié le 13 Avril 2010

La maison dite "passive", à l'isolation exceptionnelle, devrait s'imposer comme la norme thermique de demain. Ses performances lui permettent de se passer de système de chauffage classique.

Episode 3 : la maison passive, un excellent placement.

Une maison passive, comment faire ?

La maison passive est a priori hors de portée des auto-constructeurs : sa conception exige une approche assez radicalement nouvelle, qui mêle une très bonne technicité dans la méthode de travail et le savoir-faire. Les corps de métier doivent être très coordonnés et formés avant cela. Par exemple, il ne s'agit pas que l'électricien, par méconnaissance, dégrade la performance de l'enveloppe en y perçant des trous pour y faire passer ses gaines. La conception exige une réflexion pointue, intégrant le plus possible en amont les interventions successives des professionnels. C'est souvent en atelier que se gagnent de telles performances : précision d'usinage des panneaux, incorporation d'éléments divers (isolant, gaines, etc.) pour éviter des opérations indésirables en aval (découpes, perçages, etc.), joints sur mesure, etc.

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Le logiciel Passive House Planning Package (PHPP), d'abord destiné aux maîtres d'oeuvre, aide à la conception des habitations passives et permet de valider ses performances dans le but d'obtenir le prestigieux label Passivhauss. Il est donc recommandé de s'adresser à des spécialistes de la maison passive. Hélas, ils sont encore très peu nombreux en France.  La porte d'entrée, c'est, cependant, l'architecte. Ce concept est accessible à tout bon professionnel. Il faudra qu'il assume un rôle de chef de projet. Le passif n'est pas réservé au neuf. Parce qu'aucune des techniques utilisées n'en est exclusive (il s'agit plutôt de pousser les meilleures pratiques classiques jusqu'à l'excellence ), il est possible de les appliquer à des bâtiments anciens ( tertiaire, collectif, individuel) - en rénovation lourde. On parvient à des résultats très satisfaisants, avec des économies d'énergie allant jusqu'à 95%. S'il est généralement exclu d'atteindre le seuil des 15 kWh/m² annuels d'énergie de chauffage, on tombe couramment en dessous de 30 kWh/m².

La maison passive, un excellent placement.

La construction passive coûte plus cher à l'investissement que la construction neuve standard. Mais à peine 15% de plus pour les habitations au label Minergie-P. Sur le marché allemand, en plein développement, où l'on dispose de plusieurs années de recul, le surcoût peut tomber à 10% seulement en maison individuelle, voire à 5% en résidence groupée. Certains constructeurs s'alignent même parfois sur les tarifs de la construction standard. Et, dans le tertiaire, il arrive que l'on constate des coûts inférieurs jusqu'à 5%. Notamment grâce à l'économie importante que représente l'absence de système de chauffage collectif classique, mais aussi par l'efficacité d'une conception très soignée.

De fait, la construction passive représente un optimum de rentabilité quand on considère l'économie d'énergie (dont la valeur ira en augmentant avec la crise du pétrole...) pendant la durée de vie du bâtiment. Ce placement énergie rapportait jusqu'à 1000 euros par an (valeur 2007, en Allemagne). Le retour sur investissement peut ainsi approcher une douzaine d'années, ce qui est très attractif pour un bien qui n'aura probablement pas besoin de rénovation importante avant 30 ans, voire plus.

Quelques sites web pour aller plus loin :

http://www.passivehouse.com/

http://www.lamaisonpassive.fr/spip/index.php

 

Source : Patrick PIro, Biocontact n°199

 

 

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 12 Avril 2010

La maison dite "passive", à l'isolation exceptionnelle, devrait s'imposer comme la norme thermique de demain. Ses performances lui permettent de se passer de système de chauffage classique.

Episode 2 : la maison passive, une enveloppe à toute épreuve.

La maison passive, c'est d'abord une "enveloppe" - murs, sols, toit - conçue et réalisée avec un soin extrêmement poussé afin de piéger la chaleur : ajustements entre dalles, murs, toiture ; joints d'huisseries ; traitement des "ponts thermiques" (échappatoires à chaleur), etc.

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Les incontournables de la maison passive :

- orientation du bâtiment : privilégier l'exposition au sud (mais ce n'est pas une condition sine qua non) ;

- enveloppe extérieure : il faut viser des épaisseurs d'isolants de 30 cm (murs) à 40 cm (toitures) ;

- ponts thermiques : ils doivent être éliminés ;

 - confort d'été : les apports solaires (exposition, superficie des ouvertures) doivent être soigneusement calculés. Une maison passive mal dimensionnée risque la surchauffe, estivale et même hivernale ;

- ouvertures : il faut des triples vitrages et des châssis très haute performance ;

- un système de ventilation à double flux et récupération de chaleur. La santé des occupants (et du bâti aussi) exige que l'air soit normalement renouvelé... mais sans rejeter les calories. Ces systèmes permettent de récupérer la chaleur de l'air vicié avant expulsion, pour élever la température de l'air neuf admis, grâce à un échanger de chaleur (sans contact). Pour une maison passive, le taux de récupération de cette chaleur doit dépasser 75%. Optionnel, mais recommandé : le puits canadien, qui permet de réchauffer l'air neuf admis en hiver, en le faisant circuler au préalable dans une tuyauterie enterrée sous la maison (le sous-sol est plus tempéré que l'air ambiant). Ce dispositif permet inversement de rafraîchir l'air en été ;

- appareils ménagers : ils sont nécessairement "haute efficacité énergétique", pour rester sous le seuil de consommation imposé par le label - et pour limiter les apports de chaleur interne.

A suivre Episode 3 : la maison passive, un excellent placement.

Source : Patrick Piro Biocontact n°199

 

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 7 Avril 2010

La maison dite "passive", à l'isolation exceptionnelle, devrait s'imposer comme la norme thermique de demain. Ses performances lui permettent de se passer de système de chauffage classique.

 

Retour sur ce concept en trois épisodes . Episode 1 : qu'est-ce qu'une maison passive ?

 

La maison passive... Peut-être connaissez-vous cette dénomination un peu ambiguë : un qualificatif plutôt péjoratif (on préfère les actifs, dans la société productive...) pour une habitation très désirable.

 

"Passive", parce qu'elle n'a plus besoin de système de chauffage -ou presque : adieu la chaudière, les convecteurs, le gros poêle, le bâti conserve tellement bien les calories que l'ensoleillement ainsi que le dégagement de chaleur dû au métabolisme des occupants et aux divers appareils suffisent à assurer le confort thermique - l'équivalent de trente bougies, autre image frappante.

 

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C'est en Allemagne que naît ce concept audacieux et très pragmatique, à l'initiative de chercheurs qui se lancent le défi, dans les années 1980, de mettre au point une Passivhaus (maison passive). Cela revient à limiter les pertes thermiques à 15 kilowattheures par mètre carré et par an (kWh/m² par an) - soit un besoin de chauffage de 150 litres de fioul par an pour 100 m² habitables ! Grâce à la traque méthodique de toutes les déperditions, l'exploitation optimale des apports solaires, etc., et surtout une isolation très poussée.

Les labels existants

 

Le standard "passif" dépasse, et de loin, toutes les exigences réglementaires. Il fait l'objet d'un label Passivhauss certifiant que la construction respecte un cahier des charges :

 

-  la maison ne doit pas consommer plus de 15 kWh/m² par an d'énergie de chauffage (environ quatre fois moins qu'avec l'actuelle réglementation thermique française RT 2005)

 

- la consommation totale d'énergie primaire de la maison (chauffage, eau chaude sanitaire et consommation électrique des appareils) doit rester inférieure à 120 kWh/m² par an

 

- l'étanchéité à l'air doit être telle qu'une différence de pression de 50 pascals entre l'intérieur et l'extérieur de la maison (obtenue par le test dit "de la porte") ne doit pas laisser fuir plus de 0,6 fois son volume d'air, ce qui est beaucoup plus exigeant qu'avec la RT 2005, et encore de trois fois plus qu'avec le label Bâtiment basse consommation (BBC).

 

Il existe un autre label "passif" : le Minergie-P suisse. Avec des exigences de même ordre que le Passivhaus, il impose (principalement) une consommation maximale de 30 kWh/m² par an d'énergie primaire pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire et la ventilation, ainsi qu'un coût ne dépassant pas de plus de 15% celui d'une construction classique. Le label Minergie-P-eco est attribué à ceux de ces bâtiments qui se distinguent de surcroît par la qualité sanitaire et écologique de la construction (choix des matériaux, impact sur l'environnement, etc.). Minergie dispose d'une antenne en France pour décerner son label à des bâtiments.

 

A suivre épisode 2.  Le secret de la maison passive : une enveloppe à toute épreuve.

 

Source : Patrick Piro, Biocontact n°199.

 

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 13 Mars 2010

Comme un je ne sais quoi dans l'air... C'est à peine perceptible, mais après un hiver qui a semblé durer des siècles, il arrive enfin... Le printemps ! Pour preuve, ces magnifiques jonquilles fraîchement sorties rue Jean Charcot.

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Notre ami blogueur Jérôme Charré avait pu le constater en son temps, la texture du sol aulnaysien est tellement riche que même la végétation pousse dans le goudron. On comprend alors mieux pourquoi Aulnay-sous-Bois arbore fièrement 4 étoiles, soit le plus haut niveau des villes et villages fleuris.

Mais ce n'est pas tout. Puisqu'en effet, ces jonquilles sont des jonquilles écologiques, et si elles ont été placées au milieu de la route ce n'est pas par hasard.

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L'image ci-dessus parle d'elle-même. On distingue clairement la fumée d'un pot d'échappement usagé et c'est là que la jonquille écologique intervient et joue son rôle de véritable aspirateur de CO2. A noter qu'elle fait de même avec la fumée des mégots de cigarettes jetés par la fenêtre des conducteurs peu soucieux de l'environnement.

Nous le savons,  le local a partie liée avec le mondial. Et si la ville d'Aulnay-sous-Bois n'a pas les moyens de construire dix pavillons écologiques en zone pavillonnaire, et bien  nous avons tout de même nos jonquilles, qui, à leur petite échelle luttent contre le réchauffement climatique. De quoi entrevoir des lendemains qui chantent après la déception de
Copenhague.

Comme quoi, rien n'est encore perdu.

Si à Aulnay-sous-Bois on a plus de taxe pro, on a encore des idées !

Stéphane Fleury.








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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 10 Mars 2010

Je relaie ici un petit article qui parle d'urbanisation, de terres agricoles et d'indépendance alimentaire. Il ne m'en fallait pas plus pour me replonger dans le Soylent Green (Soleil Vert) de Richard Fleischer sorti en 1973... Un film qui parle d'urbanisation galopante, de surpopulation, de goût et de nature, et qu'évidemment je recommande chaudement. Je n'ai pas pu vérifier l'info, mais il se murmure dans les milieux autorisés que ce long métrage était prévu à la programmation samedi soir sur France 3 mais qu'un candidat PS aurait fait pression pour décaler sa diffusion. En effet, une des scènes bouleversantes du film, où Sol Roth se meurt en visionnant des images de la nature perdue, aurait été jugée trop subversive pour une veille d'élection régionale !

Stéphane Fleury.

 

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C'est la rupture d'une tendance historique de plus d'un siècle : en 2008, la forêt a cessé de gagner du terrain en France, après une progression continue pendant plus de 150 ans. Ce tournant majeur dans l'occupation du territoire a été observé par les statisticiens du ministère de l'Agriculture, dont l'enquête sur l'utilisation du territoire a été publiée fin 2009. Menée chaque année depuis les années 1960, l'enquête observe l'occupation des terrains sur plus de 300 000 points du territoire. En 2008, il est apparu que les sols boisés reculaient (16,946 millions d'hectares) par rapport au relevé précédent (16,974 millions d'hectares).

 

Ce tournant s'inscrit dans un phénomène général et continu de conversion des terres agricoles vers d'autres usages. Jusqu'à présent, ce mouvement s'opérait en partie par boisement, en partie par urbanisation. C'est maintenant l'urbanisation, ou "artificialisation des sols", qui absorbe les terres agricoles abandonnées. Les chiffres montrent aussi que l'urbanisation des sols s'accélère : de 54 000 hectares par an dans la décennie 1982-1992 à 74 000 hectares par an sur les années 2006-2008. Ce rythme dépasse largement la croissance de la population.


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Tous les dix ans c'est l'équivalent d'un département qui est absorbé par l'artificialisation. Le danger est réel. " Le gaspillage des terres agricoles continue inexorablement " écrit André Thévenot, président de la fédération des Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer). L'étalement urbain ne cesse de s'amplifier au détriment des espaces agricoles, forestiers et naturels périurbains, au risque de perturber les équilibres écologiques et territoriaux".

 

Un spécialiste du cabinet d'études Solagro, Philippe Pointereau, s'inquiète même pour l'autonomie du pays : " au rythme actuel de pertes des terres agricoles, la France pourrait devenir franchement importatrice de denrées agricoles en 2050 et perdre son indépendance alimentaire ".

 

La cause essentielle du gaspillage de l'espace est le décalage entre le revenu agricole et le prix du foncier : il est toujours plus intéressant de vendre une terre à la construction que de la conserver en culture. Ainsi, le prix national des terres et prés libres était d'environ 5 170 euros l'hectare en 2008, selon les Safer. Mais si le terrain devient constructible, sa valeur est d'un coup multipliée par quatorze dans la Creuse, par cinquante dans la région toulousaine et même par... trois cents en région parisienne.

Quelles solutions envisager ? Des offices fonciers achetant les terres pour la collectivité ? Ou un zonage pérenne et généralisé des terres agricoles ? Quoi qu'il en soit, le facteur-clé sera une volonté politique de maîtriser cette surconsommation d'espace. Les élus locaux sont toujours tentés d'urbaniser, ce qui génère de nouvelles recettes fiscales...

Source : Hervé Kempf et Clèment Lacombe, Le Monde pour Directmatin plus. 2 Mars 2010.

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 15 Février 2010

L'usine d'incinération Isséane, située aux portes de Paris, traite 460000 t de déchets ménagers par an ainsi que 20000 t d'emballages.( L'usine d'incinération Isséane, située aux portes de Paris, traite 460000 t de déchets ménagers par an ainsi que 20000 t d'emballages )

Bonne nouvelle pour l'environnement : le volume de déchets collectés par le Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l'agglomération parisienne (Syctom) a chuté de 3% l'année dernière, soit 73000 t de moins que l'année précédente dans les 84 communes d'Ile-de-France qui dépendent du Syctom. Les habitants du Grand Paris sont-ils subitement devenus écolos ?

SAC jauneLes campagnes en faveur de la préservation de l'environnement sont certainement pour quelque chose dans cette tendance. Mais c'est surtout la crise économique qui semble jouer un rôle dans cette nette diminution du tonnage traité. "Avec les problèmes de pouvoir d'achat, les gens ont moins consommé", remarque François Dagnaud, président du Syctom et adjoint PS au maire de Paris chargé de la propreté. Si les militants écologistes se réjouissent de ces bons chiffres, ils comptent aller encore plus loin. "Nous lançons en 2010 une grande campagne de réduction des déchets auprès de nos adhèrents", explique Michel Riottot, le président d'Environnement 92, une association qui compte plus de 6000 membres dans les Hauts-de-Seine. La prochaine action va consister à porter l'effort sur une politique d'emballage des biens de distribution plus économe. "Nous entendons développer le lobbying auprès des producteurs, insiste François Dagnaud. "Nous devons exercer une pression sur les fabricants pour qu'ils aient moins recours au suremballage." 

corbeau.jpgLa qualité du tri effectué par les Franciliens a considérablement progressé ces dernières années, mais reste insuffisante avec la persistance de mauvaises habitudes. "Nous retrouvons encore trop souvent des encombrants abandonnés sur les trottoirs en dehors du jour de collecte ", peste Guillaume Gardillou, maire adjoint UMP chargé de l'espace public à Boulogne-Billancourt. François Dagnaud plaide pour une simplification sur le territoire du Syctom. "On ne met pas forcément la même chose dans tel bac selon la commune dans laquelle on se trouve, regrette-t-il. Il nous faut avancer vers plus d'homogénéisation." Si la tendance se confirme, le Sytcom espère ne plus avoir recours à l'enfouissement des détritus à l'horizon 2014. Ces derniers alimenteront les filières de recyclage ou serviront à produire de l'énergie à l'image d'Isséane, l'usine d'incinération du syndicat située à Issy-les-Moulineaux. Un dossier que suivront avec attention les membres d'environnement 92. "Nous avons appris que de grandes entreprises spécialisées achètent des terrains en Ile-de-France pour enfouir, s'inquiète Michel Riottot, alors nous jugerons sur pièces".

Source : Jérôme Bernatas, le parisien, 22/01/2010.

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 13 Janvier 2010

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Le gouvernement britannique a jeté les bases d'un gigantesque investissement dans l'éolien en haute mer en désignant neuf consortiums chargés de développer neuf zones, la plupart loin des côtes, pour un investissement total estimé à 100 milliards de livres. L'objectif affiché est que les éoliennes génèrent un quart des besoins en électricité du royaume à l'horizon 2020. Parmi les vainqueurs de l'appel d'offres ne figure aucun français. EDF Energy, filiale d'EDF, était candidat et n'a pas été retenu.

" L'Etat a fixé des objectifs contraignants aux consortiums retenus et va participer au financement, par l'intermédiaire de Crown Estate, l'entité du Trésor qui est chargée d'exploiter plus de la moitié des zones côtières autour de la Grande-Bretagne et qui a accordé les licences ", explique Arnaud Bouillé, directeur des activités éolien offshore au sein du groupe énergies renouvelables chez Ernst & Young. Mais, pour que la volonté politique du gouvernement se concrétise, il va désormais falloir que la technologie et les financements privés suivent. Les défis que vont rencontrer cette série de projets, qui visent une production de 32 gigawatts pour remplir un quart des besoins en électricité du pays en 2020 et dont l'ampleur est comparable aux projets d'exploitation du pétrole et du gaz en mer du Nord des années 1970 et 1980, sont nombreux, selon les spécialistes. Comme l'Allemagne, qui a programmé 30 gigawatts d'énergie éolienne pour les années à venir et le Danemark, la Grande-Bretagne est entreprenante en matière éolienne.

Pour abaisser ses émissions de gaz à effet de serre, la Grande-Bretagne veut 15% de son énergie de sources renouvelables d'ici à dix ans. Ces projets contiennent des installations d'éoliennes à plus de 100 kilomètres des côtes. Les éoliennes seront plus hautes que la tour Montparnasse (un peu plus de 200 mètres ) si on compte les quelque 60 mètres de support sous le niveau de la mer. Parmi les consortiums choisis pour mener à bien ces projets, les grands vainqueurs sont en tout cas le britannique Centrica, propriétaire de British Gas, Scottish and Southern Energy, l'allemand RWE, l'espagnol Iberdrola, qui possède Scottish Power et le suédois Vattenfall. A part ce dernier, ils sont des fournisseurs d'énergie déjà présents en Grande-Bretagne. Le groupe d'ingénierie allemand Siemens, qui fabrique des éoliennes, fait partie d'un consortium retenu.

Le gouvernement attend de ces projets la création de 70000 emplois. Le problème pour l'instant est que les fabricants sont étrangers. Mais nul doute que l'Etat fera tout pour accueillir un producteur d'éoliennes sur son sol. Des grands groupes comme General Electric, Mitsubishi et le français Areva investissent en ce moment pour compter sur ce marché.

Source : Nicolas Madelaine, Les échos, 11/01/2010.

Un autre petit article intéressant sur l'instabilité de la production d'électricité éolienne.

L'énergie éolienne met le réseau électrique sous tension en Allemagne. Selon le "Handelsblatt", le gestionnaire du réseau allemand de Vattenfall s'est trouvé dans une "situation critique" 197 jours l'année dernière. A comparer à 175 jours en 2008, 155 jours l'année précédente et 80 jours seulement en 2006.

Pourquoi une telle évolution ? L'électricité éolienne s'est massivement développée outre-Rhin. Or cette production n'est pas stable, car elle dépend de la puissance du vent. Le 26 décembre dernier, davantage d'électricité a ainsi été produite en Allemagne qu'il n'était nécessaire pour répondre à la demande. Du coup, les acheteurs d'électricité éolienne n'ont pas payé leur énergie sur le marché de gros, mais c'est eux qui ont été payés pour consommer le courant qu'il fallait écouler ! Ils ont reçu 35 euros par mégawattheure.

Source : Les échos, 11/01/2010.
 

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 6 Janvier 2010

tempete-sud-ouest-klausLes catastrophes naturelles liées au changement climatique vont coûter de plus en plus cher. Dans son bilan annuel, Munich Re tire le signal d'alarme. " La tendance a un accroissement des catastrophes dues au climat se poursuit, tandis qu'il n'y a fondamentalement aucun changement dans les risques géophysiques, comme les séismes", constate Peter Höppe, qui dirige la section gestion des risques naturels chez le réassureur allemand. Parmi les faits saillants de l'année 2009, il pointe ainsi le montant très élevé des pertes provoquées par des orages sévères ou des tornades aux Etats-Unis, avec trois sinistres dépassant chacun le milliard de dollars de dommages assurés. L'aggravation de ce genre de phénomène représente désormais un poids de 10 milliards de dollars par an, contre 4 milliards de dollars dans les années 1980.

 


Au total les aléas climatiques sévères ont causé plus de 1600 milliards de dollars de dégâts depuis les années 1980. Leur nombre a déjà triplé depuis 1950, et " le changement climatique est probablement responsable d'une part significative " d'entre eux, relève Torsten Jeworrek, l'un des dirigeants de Munich Re. " Beaucoup d'experts sont convaincus qu'il a déjà augmenté le risque d'ouragans ", complète Peter Höppe. Dans ces conditions, Munich Re ne cache pas " sa déception " après le sommet des Nations unies sur le climat, dont il attendait beaucoup. " Ce que nous n'arriverons pas à faire maintenant sera un fardeau pour les décennies à venir ", déplore Torsten Jeworrek. L'an dernier à la même époque, il espérait l'adoption à Copenhague de " règles efficaces et contraignantes sur les émissions de CO2" pour " parvenir à réduire d'au moins 50% les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 ". De son côté, Munich Re a annoncé hier qu'il redoublera d'efforts, avec des investissements dans les énergies renouvelables ( jusqu' à 2 milliards d'euros ).

 


Trajectoire-de-la-tempete-KlausLe groupe bavarois a, par ailleurs, confirmé les estimations données il y a un mois par son concurrent Swiss Re sur le coût des catastrophes naturelles en 2009. Selon son chiffrage, celles-ci ont occasionné 50 milliards de dollars ( 34,6 milliards d'euros ) de dégâts matériels ( quatre fois moins qu'en 2008 ), dont 22 milliards à la charge des assureurs ( plus de moitié moins que l'an passé ). L'année aura également été beaucoup moins meurtrière, avec 10000 victimes, contre 220000 morts en 2008.

 


L'absence de " mégacatastrophes " et une saison " très bénigne " des ouragans dans l'Atlantique Nord ne doivent pas occulter le nombre plus élevé que la moyenne d'événements naturels destructeurs ( 850, contre environ 770 par an sur les dix dernières années ), souligne Munich Ré. La tempête Klaus, qui s'est abattue sur la France et l'Espagne en janvier, a été de loin le sinistre le plus onéreux, la facture s'élevant à 5,1 milliards de dollars, dont 3 milliards pour les assureurs.

 

Pour terminer, ci-dessous, une carte de répartition géographique des catastrophes naturelles sur l'année 2009.

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Source : Laurent Thévenin, Les échos, mercredi 30 décembre 2009. 

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 30 Décembre 2009

mangeur-de-viande.JPG" L'homme est un mangeur de viande, par nécessité physiologique surtout et par goût aussi ". Préhistorienne, Marylène Patou-Mathis est remontée loin pour comprendre pourquoi la viande avait un statut si singulier, étroitement lié à la place de l'animal, et une place toujours importante dans la société. Les rituels et les mythes souvent associés à cet aliment qui contient du sang et provient d'autres êtres vivants en témoignent. Dans son livre " Mangeurs de viande", l'auteure montre que la quête d'alimentation carnée et de protéines animales a été l'un des moteurs de l'évolution. Lorsque nos ancêtres se sont mis à manger de la viande, ce nouveau régime alimentaire pourrait avoir déclenché la séparation de notre lignée de celle de nos cousins les grands singes. Quant à la pratique de la chasse, avec ses conséquences socio-économiques et symboliques, elle aurait favorisé, d'après certains chercheurs, l'émergence de l'Homme sociétal. Des hypothèses qui dérangent !

Alors peut-on se passer de viande, voire de protéines animales comme certains le réclament ? Des médecins affirment qu'un régime végétalien ( sans même de lait, d'oeuf ou de poisson ) entraînerait à terme le développement d'ostéoporose ( fragilité excessive du squelette ), d'anémie ( anomalie sanguine ), d'hypothyroïdie ou encore des troubles neurologiques et de la croissance... Si ce débat est loin d'être clos, il reste des valeurs décrites dans le livre de Marylène Patou-Mathis : " La viande réchauffe, donne une impression de vigueur et de vitalité accrues. Nutriment recherché, elle est porteuse de symboles : force, fougue, puissance, richesse. C'est un aliment souvent considéré comme noble".

Source : Marylène Patou-Mathys, directrice du recherches au CNRS. in La France Agricole 18-25 Décembre 2009 Hebdomadaire n°3314 - 3315

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Publié le 29 Décembre 2009

tournedos-rossini-2190040_1350.jpgPour les fêtes de fin d'année, que diriez-vous d'un tournedos Rossini ? Imaginé par le compositeur italien qui lui a légué son nom, c'est le savoureux mariage d'un tendre médaillon de filet de boeuf et d'une tranche de foie gras. Il y a là de quoi exciter les papilles de tous vos convives, à moins d'avoir à table un de ces militants donneurs de leçon sur la dangerosité de l'élevage bovin pour la planète, ou sur les souffrances infligées aux palmipèdes et plus largement aux animaux de rente.

Car en pleine période de convivialité, les attaques contre la viande se multiplient, et surtout contre la viande bovine. " Il y a toujours eu un mouvement de fond conduit par les végétariens et les welfaristes (soucieux du bien-être animal), remarque Denis Sibille, président d'Interbev. Mais, depuis la parution en 2006 d'un rapport de la FAO, le mouvement s'est amplifié ". C'est dans ce document que les détracteurs de la viande se servent copieusement pour mener leur offensive : depuis le poids de l'élevage dans les émissions de gaz à effet de serre jusqu'à la concurrence pour l'alimentation entre les animaux et les hommes, en passant par la ressource en eau.

" Ce rapport de la FAO n'est pas écrit par des végétariens, insistait Paul McCartney ( le chanteur des Beatles ) le 3 décembre dernier, dans l'hémicycle du parlement européen à Bruxelles. Mais par des gens qui mangent probablement de la viande et qui constatent que l'industrie de l'élevage produit plus de gaz à effet de serre que tous les transports réunis : voiture, train, avion... ". L'avion que le chanteur aime prendre pour aller répandre la bonne parole, celle du "monday free meat", le lundi sans viande.

Défendre ses idées dans ce lieu symbolique n'est pas donné à tout le monde. Surtout quelques jours avant un sommet sur le climat à Copenhague. C'est Edward McMillan, un eurodéputé, qui a organisé cette matinée du 3 décembre intitulée " le réchauffement planétaire et la politique alimentaire : moins de viande = moins de réchauffement ". Vice-président du parlement, il avoue, en guise de mise en bouche, ne pas avoir consommé de viande depuis Noël. Suit le plat de résistance : l'intervention d'Alan Dangour de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, qui ne voit aucune objection à réduire de 30% la consommation de viande de ses concitoyens. Bien au contraire, ce serait même bon pour leur santé !

paulmccartney less meat less heatLa cerise sur le gâteau est laissée aux bons soins de Paul McCartney et Rajendra K. Pachauri, président du Giec (Groupe d'experts international sur l'évolution du climat). " Le réchauffement climatique a atteint des proportions que l'on ne peut plus ignorer, assène Rajendra K. Pachauri. Nous pouvons apporter notre contribution à l'échelle individuelle. L'élevage est un domaine dans lequel nous pouvons faire la différence ". Paul McCartney lui emboîte le pas. " Les gens sont perdus, assure-t-il. Ils veulent apporter leur contribution, mais ne savent pas comment ". Qu'ils ne s'inquiètent pas, le chanteur est prêt à les éclairer.

" Notre campagne dit " essayez une journée sans viande" poursuit-il, avant de dresser un bilan des actions qu'il conduit au nom de cette cause. Et à n'en pas douter, les écoles et les enfants sont au coeur de la cible. C'est moins choquant que les actions sanguinolentes conduites par certaines organisations de défense du bien-être animal, mais sans doute plus efficace sur le long terme. " Nous devrions faire de notre mieux pour l'avenir de nos enfant. Je suggère que le Parlement européen et les gouvernements du monde encouragent les gens à réduire leur consommation de viande. Ce n'est plus un choix individuel. Cela affecte l'ensemble de la planète ".

Il y a peu de personnes dans l'hémicycle pour répondre à ces réquisitoires. Les représentants des producteurs peinent, eux, à faire reconnaître le rôle de l'herbe comme puits de carbone dans l'élevage bovin européen, oublié dans le rapport de la FAO. A la tribune, ils n'ont que le soutien de Mairead McGuiness, membre de la commission agriculture du Parlement, qui a quatre minutes pour défendre son point de vue. " Je crois en la modération. C'est ennuyeux mais cela marche. Ne laissez pas croire que si nous sommes tous végétariens, nous aurons moins de problème de changement climatique ".

Car si demain un chercheur découvrait que les végétaux sont des êtres sensibles, que les poireaux souffrent quand on les arrache et qu'on les entasse dans des cageots pour les transporter dans des camions réfrigérés sans lumière. Que nous resterait-il à manger ?

Source : Carole Hiet et Eric Roussel in La France Agricole 18-25 Décembre 2009 Hebdomadaire n°3314 - 3315

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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 26 Décembre 2009

rayons_soleil_filtrant_sapins_brume_20.jpg" Le Giec ( Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ) a émis des hypothèses raisonnables, intelligentes et intéressantes, mais a sous-estimé beaucoup d'incertitudes, juge Vincent Courtillot, directeur de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP)". A partir des données de 44 stations météorologiques européennes et 150 stations américaines fournissant des données denses sur cent ans, l'IPGP a reconstruit des courbes de températures pour les comparer à celles du Giec. " Il y a bien un réchauffement d'environ 1°C en Europe, mais il n'est absolument pas progressif, avec une marche d'escalier en 1988, indique Vincent Courtillot. Quant aux Etats-Unis, la courbe montre une phase de réchauffement suivie d'un refroidissement équivalent, avant de repartir à la hausse après 1970. Dans les deux cas, la courbe du réchauffement ne suit absolument pas celle de la concentration de CO2 de l'atmosphère ".

L'IPGP explique les évolutions climatiques observées par des hypothèses électromagnétiques. Et soutient même que la température moyenne du globe redescend depuis dix ans. " Ceci ne veut pas dire que l'évolution ne repartira pas à la hausse un jour ni que le CO2 n'aura jamais d'effet, tempère Vincent Courtillot. Mais simplement que le réchauffement observé peut-être dû en majeure partie au soleil ". Le physicien admet que ses hypothèses sont incertaines. Mais il réclame que le débat reste ouvert, craignant que les scientifiques rendent un mauvais service à la science en étant trop sûrs d'eux. " Si l'on trompe la confiance des populations, il y aura un retour de bâton antiscience. Quant à économiser les énergies, cela semble raisonnable, mais réduire les émissions de 50% d'ici à 2020 revient surtout à fermer des usines et à créer des chômeurs. Par ailleurs, il existe de nombreux combats socio-écologiques à mener, sur la sécurité alimentaire, la pauvreté ou la gestion des déchets. Est-il juste de préférer investir l'argent public dans un problème qui aura lieu dans cent ans, plein d'incertitudes et peut-être même faux ? ".

Source : La France Agricole, 4 décembre 2009, Hebdomadaire n°3312.




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Rédigé par Stéphane Fleury

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Publié le 24 Décembre 2009

CO2.jpgToutefois, l'agriculture n'est pas une simple victime du changement climatique. Elle a une carte à jouer pour tenter d'équilibrer les flux de gaz à effet de serre. Selon l'APCA ( Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture ), l'agriculture représente 10 à 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ( CO2, méthane, protoxyde d'azote...). Mais elle permet, par ailleurs, de fixer du carbone atmosphérique dans les sols. A ce sujet, une étude, financée par la Commission et les Etats membres, a mobilisé deux mille chercheurs pendant cinq ans dans le cadre du programme Carboeurope. Le bilan des entrées et sorties de CO2 qui en ressort est satisfaisant, mais les résultats sont plus mitigés si l'on s'intéresse à l'ensemble des gaz à effet de serre. Les écosystèmes cultivés sont en effet émetteurs de protoxyde d'azote et de méthane, dus respectivement aux épandages d'engrais et à la fermentation entérique des ruminants.

" Dans l'UE à 25, la biosphère terrestre est bien un puits à carbone, avec une absorption de 129 millions de tonnes de carbone par an, représentant 15 à 20% des émissions d'origine humaine, rapporte Nicolas Viovy, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE). En revanche, si l'on prend en compte l'ensemble des gaz à effet de serre, les écosystèmes terrestres seraient légèrement émetteurs, avec un bilan de + 16Mt d'équivalent carbone/an." En élargissant la zone d'étude, incluant des pays de l'Est ayant des systèmes plus extensifs, le bilan s'améliore. En termes de carbone seul, le bilan fait état d'une absorption de 300Mt/an. Pour l'ensemble des gaz à effet de serre, on a une absorption nette de 60 Mt d'équivalents carbone/an. Sur l'Europe continentale, les écosystèmes terrestres (naturels et cultivés) absorbent donc globalement plus de gaz à effet de serre qu'ils n'en rejettent.

puits-de-carbone_940x705.jpg" Plusieurs facteurs jouent sur l'efficacité des puits de carbone, souligne Nicolas Viovy. Sur les sols cultivés, la capacité de séquestration du carbone est améliorée par les méthodes permettant d'accroître les niveaux de matières biologiques, dont le carbone est le principal constituant. Limiter ou supprimer le labour, incorporer plus de résidus au sol permet de déstocker moins de CO2. De la même manière, plus l'écosystème est productif au-dessus, plus le sol stockera de carbone. Enfin, selon leur structure, les sols sont plus ou moins capables de retenir du CO2." La température comme l'humidité jouent également un rôle. Les basses températures favorisent l'accumulation de CO2 dans le sol. Par conséquent, le réchauffement progressif du globe devrait tendre à diminuer l'efficacité des puits de carbone. Le réchauffement pourrait ainsi s'auto-accélérer...

" Mais le déterminant est l'affectation des terres, souligne Nicolas Viovy. Tout changement d'utilisation des sols entraîne des modifications des flux de carbone en fonction de l'historique des terres en question. Un sol en culture mis en forêt permettra de stocker beaucoup de carbone alors que la conversion d'une forêt en terre cultivée entraînera des pertes de CO2 considérables". Outre la réduction des émissions, l'amélioration du stockage du carbone laisse entrevoir des possibilités d'atténuer le réchauffement.

Les enjeux du changement climatique sont de taille, notamment pour l'agriculture. Sa fonction de puits de carbone vient s'ajouter à sa mission - plus que jamais essentielle - d'assurer la sécurité alimentaire. Pourtant, de nombreuses incertitudes subsistent, que ce soit sur l'évolution du climat, les adaptations du règne végétal et animal, ou encore l'origine du réchauffement constaté. Semant le doute, certaines voix s'élèvent pour remettre en question le rôle des gaz à effet de serre. Sans contester les propriétés physiques des gaz à effet de serre, des scientifiques évoquent d'autres processus pouvant être à l'origine d'une perturbation du climat. Actuellement, les scénarios élaborés par le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) font référence et servent de support aux décisions internationales. S'ils devaient être remis en question, la conférence de Copenhague et les suivantes ne seraient plus qu'une vaste usine à gaz...

Source : Bérengère Lafeuille, La France Agricole, 4 décembre 2009, Hebdomadaire n°3312.




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Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Environnement

Publié le 23 Décembre 2009

Du 7 au 18 décembre, la communauté internationale s'est réunie à Copenhague. L'objectif était de trouver un accord mondial sur le climat pour succéder au protocole de Kyoto dès 2013. Le monde agricole est concerné à double titre par la problématique du changement climatique. D'abord, parce qu'il en subira les conséquences. Ensuite, parce qu'il contribue à la fois à l'émission et à l'absorption des gaz à effet de serre incriminés dans le réchauffement de la planète.

glace terreLes négociations internationales ont porté sur un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et sur des aides à octroyer aux pays en développement pour s'adapter au changement climatique. A travers l'adoption du Paquet énergie-climat, fin 2008, l'Union européenne (UE) s'est déjà engagée à réduire ses émissions de 20% d'ici à 2020 par rapport à 1990. L'objectif serait porté à 30% si les principaux pays partenaires consentaient de leur côté à un effort conséquent. L'idée est de limiter les conséquences du réchauffement amorcé, en freinant l'accumulation dans l'atmosphère de différents gaz dus aux activités humaines, qui absorbent l'énergie solaire. Au premier rang des accusés figurent le dioxyde de carbone (CO2), mais également le méthane (CH4), et le protoxyde d'azote (N2O). Selon l'organisation météorologique mondiale, leur concentration n'a cessé d'augmenter dans l'atmosphère depuis le début de l'ère industrielle et la concentration en CO2 croît à la cadence exponentielle de +0,5% par an.
  

Or, le climat ne peut évoluer sans d'importantes répercussions sur la production agricole. "De manière générale, le CO2 stimule la photosynthèse, indique Bernard Seguin, responsable de la mission Changement climatique et effet de serre à l'Inra d'Avignon. C'est plus vrai pour les espèces des milieux tempérés (blé, betterave, riz...) que pour les espèces tropicales (maïs, sorgho...)". Certaines études récentes remettent cependant en cause l'effet bénéfique du CO2.

La hausse de température agit à deux niveaux. "Une hausse modérée d'un ou deux degrés permettrait, dans les régions du Nord, d'atteindre l'optimum thermique pour la photosynthèse, mais elle tendrait aussi à raccourcir le cycle de croissance des végétaux, souligne Bernard Seguin. Ce qui pénaliserait la productivité des cultures annuelles, mais serait plutôt favorable aux forêts et cultures pérennes qui n'ont pas de cycle prédéterminé". Avec l'augmentation globale de l'évapotranspiration et un accroissement des contrastes dans la répartition des pluies, les végétaux risquent d'être plus exposés aux stress hydriques. "Globalement, on peut s'attendre à une stimulation de la production de 10 à 20% dans les zones tempérées pour une hausse de 1 à 2°C, puis à une chute si l'on va au-delà. Dans le Sud, le changement climatique aurait des effets négatifs, jusqu'à moins 50% de la production à la fin du siècle.

nord-sud.jpgCe partage Nord-Sud établi au niveau mondial se retrouve assez bien à l'échelle de la France, qui se situe à la charnière entre ces deux grandes zones climatiques". Par prudence, les scientifiques préfèrent se montrer plus pessimistes que les modèles. " Tout en ayant confiance dans les modèles, nous ne sommes pas certains qu'ils reproduisent bien ce qui va se passer dans des conditions jamais expérimentées, comme des gammes de températures de 40 à 45°C, admet Bernard Seguin. En outre, les modèles donnent des prévisions de moyennes, mais les évènements extrêmes peuvent être fréquents". La crainte porte également sur les accidents climatiques (sécheresses, inondations...).

 

Le réchauffement pourrait aussi entraîner une migration des zones de culture. Avec des impacts sur la notion de terroir, notamment pour les vignes et les productions AOC. Concernant les prairies, "la composition botanique pourrait être remaniée, indique Jean-François Soussana, spécialiste des écosystèmes prairiaux à l'Inra de Clermont-Ferrand. La qualité des fourrages peut être modifiée, l'augmentation du CO2 atmosphérique pouvant influer sur les teneurs en sucres solubles et en matières azotées". Enfin, un autre corollaire du réchauffement pourrait être l'extension des zones de propagation des maladies et ravageurs.

 

A suivre seconde partie : l'Agriculture facteur d'équilibre des flux de gaz à effet de serre...

 

Source : Bérengère Lafeuille, La France Agricole, 4 décembre 2009, Hebdomadaire n°3312.

 

 

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Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Environnement

Publié le 22 Décembre 2009

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En quoi le climat a-t-il évolué ?

Depuis 1900, une hausse moyenne de près de 0,8°C a été enregistrée dans le monde et la cadence actuelle est de +0,2°C par décennie. Ce réchauffement est plus important sur les continents que dans les océans, et s'amplifie lorsqu'on monte en latitude. La répartition des précipitations est modifiée, augmentant les contrastes de disponibilité en eau. Le réchauffement entraîne par ailleurs la fonte de la couverture neigeuse des montagnes et de l'océan arctique, ainsi qu'une dilatation des océans. Au final, ces deux phénomènes engendrent une hausse du niveau des océans de 3mm/an, mesurée par satellite. Ces changements se poursuivent et s'accélèrent. On a assisté en cinquante ans à une évolution qui aurait lieu naturellement à l'échelle du millénaire.

 


Et en France ?

 

La température moyenne s'est élevée de 0,95°C depuis 1900, les contrastes d'humidité entre le Nord et le Sud se sont amplifiés et les phénomènes violents semblent plus fréquents (inondations, canicule). Mais l'essentiel se joue au niveau mondial, avec un accroissement des déséquilibres, notamment pour l'accès à l'alimentation. Les pays les moins vulnérables, comme la France, pourraient alors subir l'afflux de réfugiés climatiques.

 


Comment prévoit-on les évolutions futures ?

 

Les projections du climat futur sont basées sur des modèles validés sur le climat passé. Ils ne donnent pas une prévision directe mais des prévisions moyennes à l'échelle de dix ans. Il existe une vingtaine de modèles intégrant l'ensemble des processus physiques connus qui influencent le climat. A partir d'un scénario de développement socioéconomique, les modèles prévoient l'évolution physique de l'atmosphère, de l'océan et de la cryosphère. Pour chaque scénario, le croisement des données des modèles permet d'élaborer des prévisions et de calculer l'incertitude.

 


Quels sont les différents scénarios envisagés ?

 

Avec un développement conservant la cadence actuelle, le réchauffement moyen du globe serait de 4,5°C en 2100. Les autres scénarios sont basés sur des objectifs de limitations du réchauffement, respectivement à 2°C et 3°C. On pense que les dommages liés au changement climatique seront limités si on ne dépasse pas +2°C, ce qui constitue le seuil de réchauffement à la base des négociations à Copenhague. Or ce scénario implique un plafonnement des émissions mondiales de CO2 avant 2015, alors qu'elles croissent à une cadence exponentielle.

 


Quels sont les facteurs d'incertitude ?

 

L'incertitude liée aux modèles est une incertitude scientifique mesurable. Mais c'est le scénario socioéconomique qui déterminera le climat à la fin du siècle. Il repose sur des hypothèses démographiques, politiques et économiques. Cette incertitude là n'est pas mesurable.

 

Source : Gilles Sommeria, expert de l'Organisation météorologique mondiale, secrétaire adjoint du Giec in la France Agricole 4 décembre 2009 Hebdomadaire n°3312.

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Rédigé par Stéphane Fleury

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