Les eaux usées des villes, nouvelles sources d'énergie
Publié le 12 Octobre 2010
Alors que nous sommes en plein Agenda 21 à Aulnay-sous-Bois je suis tombé sur cet article qu'il m'a paru intéressant de relayer dans la mesure où on y apprend que plus de la moitié des eaux que nous rejetons dans les égouts est chaude et pourrait donc servir de source d'énergie... Quelques villes ont déjà exploré cette piste...
Stéphane Fleury
Un système de chauffage plébiscité par Levallois, Nanterre, Bordeaux ou Valenciennes
Se servir des eaux usées d'une ville pour chauffer un bâtiment. C'est un Suisse qui y a pensé le premier et breveté un système utilisé depuis quelques années dans son pays ainsi qu'en Allemagne. Désormais, le procédé fait ses premiers pas en France avec la Lyonnaise des eaux. A Levallois (Hauts-de-Seine), il permet de maintenir la température des eaux de la piscine municipale. A Bordeaux, il couvrira la totalité des besoins de chaleur ou de climatisation de l'Hôtel de communauté, tout comme à Valenciennes pour la mairie. Un projet est même à l'étude à l'Elysée. Enfin, le nouvel éco-quartier de Nanterre sera pour moitié chauffé par ce système.
Le principe est plutôt simple. L'énergie thermique des eaux usées, dont la température varie de 11° à 20° C (suivant la saison et la région), est captée par des échangeurs de chaleur placés dans les réseaux d'assainissement. Les calories ainsi récupérées sont transférées à une pompe à chaleur qui alimentera ensuite un circuit de chauffage ou de froid. A Levallois, le système fournit 800 MWh par an, ce qui permet de diminuer de plus de moitié les émissions de gaz à effet de serre (CO2) qui étaient liées jusqu'à présent au fonctionnement de la piscine. L'investissement de 474 000 euros devrait être amorti en dix ans.
"Dans les grandes agglomérations il y a plusieurs centaines de sites où l'on est susceptible de recourir à ce procédé" explique Mathieu de Kervenoael, directeur des énergies nouvelles à la Lyonnaise filiale de Suez environnement. "Plus de la moitié de l'eau rejetée dans les égouts est chaude. Elle provient des douches, des bains, des machines à laver, etc.", poursuit le responsable. Ce système est un outil supplémentaire pour les plans climat des municipalités. Exploiter un réseau d'assainissement représente l'émission de 500 à 800 tonnes de gaz à effet de serre par an. "Il suffit de mettre sur pied quelques projets et le bilan carbone pour exploiter le réseau devient neutre", explique encore le spécialiste.
Source : Marielle Court, le Figaro, samedi 11 - dimanche 12 septembre 2010.