Aulnay-sous-Bois : réunion publique jeudi 27 mai concernant l'état d'avancement du chantier de l'ancienne usine d'amiante.
Publié le 26 Mai 2010
Demain Jeudi 27 mai aura lieu à 19H au réfectoire de l'Ecole du Bourg 1, 4 rue de Sevran, une réunion publique sur l'état d'avancement du chantier de désamiantage de l'ancienne usine CMMP d'Aulnay-sous-Bois. Ce rendez-vous tombe à point nommé au moment où une certaine inquiétude est perceptible au sein des parents d'élèves et des enseignants qui occupent actuellement l'école du Bourg 2, confinée dans des préfabriqués sur un terrain de la commune de Sevran. En ligne de mire, la réintégration dans les anciens locaux de l'école situés à proximité de la zone de dépollution.
Ces craintes sont légitimes et personne ne songerait à les ignorer. Les faits sont là, implacables. D'importantes quantités d'amiante crocidolite ont été trouvées en profondeur. Début avril, les travaux ont été interrompus et il s'en est fallu de peu d'une nouvelle pollution atmosphérique. Par ailleurs, les ingénieurs de la CRIIRAD ont découvert en mars dernier un dépôt enterré de zircon radioactif crachant au compteur 2 200 coups/secondes (le bruit de fonds à Aulnay est de 150 coups/secondes). Sans parler des divers toxiques liquides utilisés pour l'exploitation de l'usine. La pollution du sol est telle que lorsqu'un carré de terre est dépollué il faut le recouvrir d'un film plastique pour le protéger sous peine de le voir contaminé à nouveau en travaillant les terres alentours.
Pas très rassurant. Et ceci d'autant plus que le CMMP n'admet les pollutions qu'une fois identifiées formellement sur le chantier en cours. Pas très surprenant non plus quand on songe aux milliers de tonnes de crocidolite broyées sur le site. Le Parisien et MonAulnay.com notamment ont très tôt fait écho de ces découvertes et des questions qui allaient avec. J'ai crû comprendre que le maire, Gérard Ségura, n'avait pas apprécié que le blog emblématique de la ville se permette de mettre sur la place publique les interrogations des habitants. J'avoue ne pas comprendre cette position.
L'intention de ces articles n'était pas de verser dans un sensationnalisme opportuniste ou de surfer sur une vague alarmiste censés provoquer la polémique. Le sujet sensible de l'amiante ne saurait être traité que sous l'angle purement médiatique. J'ai assisté personnellement à la réunion de chantier en présence des associations et d'anciens travailleurs de l'usine. Ces derniers ont raconté leur quotidien et leurs conditions de travail sur un sol en terre et comment les déchets de minerais résultant du broyage de la crocidolite étaient évacués au jet d'eau à la fin des journées de travail. L'émotion était perceptible dans leur récit. Et je ne parle pas du moment où les dommages sanitaires de cette usine poison ont été évoqués. Je me suis senti tout petit.
Concernant l'annonce de la réunion de demain soir, j'ai trouvé la communication municipale sur la défensive comme si la question de confiance se posait dans ce dossier. Or, personne ne songe à remettre en cause l'exemplarité du chantier, ni sa transparence. Le véritable problème est venu d'une annonce hâtive et prématurée d'un représentant de la municipalité en plein conseil d'école d'une réintégration certaine du Bourg 2 à la rentrée prochaine. Alors même que ce représentant n'était même pas au courant des résultats des sondages au sol. On a préparé mentalement les parents d'élèves et les enseignants à un retour dans les anciens locaux alors qu'il aurait été plus pertinent de tempérer les certitudes.
La suite on la connait. 15 jours plus tard, l'étendue réelle de la pollution du sol était enfin révélée provoquant stupeur et méfiance des occupants de l'actuelle école. Problème de timing et de choix des mots. Il aurait suffit d'un simple nous comptons tenir les délais et en cas de mauvaises surprises le principe de précaution prévaudra. Et pas la peine de se payer un directeur de communication pour cela, un peu de bon sens suffit. Au final, on ne peut pas en vouloir aux blogs qui posent les bonnes questions...
Depuis, les parents d'élèves ont été reçus en mairie. La réunion de demain s'annonce néanmoins cruciale. La question centrale est de savoir si l'étendue de la pollution ne remettra pas en cause à court terme la réintégration de l'école du Bourg 2 et à plus ou moins long terme une utilisation future de ce terrain (extension de l'école, logements)...
Stéphane Fleury