La Grande-Bretagne mise sur l'éolien...

Publié le 13 Janvier 2010

eolien_offshore-3.jpg

Le gouvernement britannique a jeté les bases d'un gigantesque investissement dans l'éolien en haute mer en désignant neuf consortiums chargés de développer neuf zones, la plupart loin des côtes, pour un investissement total estimé à 100 milliards de livres. L'objectif affiché est que les éoliennes génèrent un quart des besoins en électricité du royaume à l'horizon 2020. Parmi les vainqueurs de l'appel d'offres ne figure aucun français. EDF Energy, filiale d'EDF, était candidat et n'a pas été retenu.

" L'Etat a fixé des objectifs contraignants aux consortiums retenus et va participer au financement, par l'intermédiaire de Crown Estate, l'entité du Trésor qui est chargée d'exploiter plus de la moitié des zones côtières autour de la Grande-Bretagne et qui a accordé les licences ", explique Arnaud Bouillé, directeur des activités éolien offshore au sein du groupe énergies renouvelables chez Ernst & Young. Mais, pour que la volonté politique du gouvernement se concrétise, il va désormais falloir que la technologie et les financements privés suivent. Les défis que vont rencontrer cette série de projets, qui visent une production de 32 gigawatts pour remplir un quart des besoins en électricité du pays en 2020 et dont l'ampleur est comparable aux projets d'exploitation du pétrole et du gaz en mer du Nord des années 1970 et 1980, sont nombreux, selon les spécialistes. Comme l'Allemagne, qui a programmé 30 gigawatts d'énergie éolienne pour les années à venir et le Danemark, la Grande-Bretagne est entreprenante en matière éolienne.

Pour abaisser ses émissions de gaz à effet de serre, la Grande-Bretagne veut 15% de son énergie de sources renouvelables d'ici à dix ans. Ces projets contiennent des installations d'éoliennes à plus de 100 kilomètres des côtes. Les éoliennes seront plus hautes que la tour Montparnasse (un peu plus de 200 mètres ) si on compte les quelque 60 mètres de support sous le niveau de la mer. Parmi les consortiums choisis pour mener à bien ces projets, les grands vainqueurs sont en tout cas le britannique Centrica, propriétaire de British Gas, Scottish and Southern Energy, l'allemand RWE, l'espagnol Iberdrola, qui possède Scottish Power et le suédois Vattenfall. A part ce dernier, ils sont des fournisseurs d'énergie déjà présents en Grande-Bretagne. Le groupe d'ingénierie allemand Siemens, qui fabrique des éoliennes, fait partie d'un consortium retenu.

Le gouvernement attend de ces projets la création de 70000 emplois. Le problème pour l'instant est que les fabricants sont étrangers. Mais nul doute que l'Etat fera tout pour accueillir un producteur d'éoliennes sur son sol. Des grands groupes comme General Electric, Mitsubishi et le français Areva investissent en ce moment pour compter sur ce marché.

Source : Nicolas Madelaine, Les échos, 11/01/2010.

Un autre petit article intéressant sur l'instabilité de la production d'électricité éolienne.

L'énergie éolienne met le réseau électrique sous tension en Allemagne. Selon le "Handelsblatt", le gestionnaire du réseau allemand de Vattenfall s'est trouvé dans une "situation critique" 197 jours l'année dernière. A comparer à 175 jours en 2008, 155 jours l'année précédente et 80 jours seulement en 2006.

Pourquoi une telle évolution ? L'électricité éolienne s'est massivement développée outre-Rhin. Or cette production n'est pas stable, car elle dépend de la puissance du vent. Le 26 décembre dernier, davantage d'électricité a ainsi été produite en Allemagne qu'il n'était nécessaire pour répondre à la demande. Du coup, les acheteurs d'électricité éolienne n'ont pas payé leur énergie sur le marché de gros, mais c'est eux qui ont été payés pour consommer le courant qu'il fallait écouler ! Ils ont reçu 35 euros par mégawattheure.

Source : Les échos, 11/01/2010.
 

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Environnement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article