La mission locale à Aulnay-sous-Bois mobilisée pour l’emploi des jeunes
Publié le 27 Janvier 2021
« Vous tombez sur une période particulière. Ce n'est pas évident en ce moment. Mais ne baissez pas les bras! ». Devant un auditoire composé de six jeunes en recherche d'emploi, âgés de 18 à 20 ans, Maryse, la conseillère emploi, motive ses troupes. Il pleut des trombes ce matin, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le ciel est bas et sombre mais dans le bâtiment moderne de la mission locale, accolé aux barres grises de la cité des 3 000, on s'active comme dans une ruche. Pas moins de quatre ateliers se tiennent en simultané sur trois niveaux. Dans chaque salle, des jeunes, souvent vêtus de jogging, baskets aux pieds, semblent captivés et studieux.
« On continue tout en présentiel, c'est ce qui fait notre succès. La fréquentation est stable », se félicite la directrice Carole Soucaille. Dans cette structure associative, pivot de la politique d'insertion et d'emploi des jeunes dans la 3 e ville du département, on s'est vite adapté au Covid. « Nous avons été fermés quelques semaines lors du premier confinement mais on s'est vite rendu compte que les jeunes avaient encore plus besoin de nous en ce moment », poursuit la directrice. Et pour cause.
Le public visé par les missions locales, les 16-25 ans, est la catégorie de la population qui a payé le plus lourd tribut à la crise. En un an, alors que le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a bondi de 8,9 % sur un an au quatrième trimestre 2020. Une situation qui a amené le gouvernement à multiplier, ces derniers mois, les mesures de soutien à travers le plan « 1 jeune — 1 solution ». Les 440 missions locales françaises, créées en 1981 en réponse à la hausse soudaine du chômage des jeunes, se retrouvent aujourd'hui au cœur du plan de relance économique. Objectif du gouvernement : remettre le pied à l'étrier aux jeunes en rupture avec les institutions et donc doubler les effectifs de la Garanties jeunes, ce programme destiné aux jeunes ni en emploi, ni en formation, ni en études (NEET).
Faire venir ceux qui en ont besoin
A Aulnay, ces « décrocheurs » arrivent grâce au bouche-à-oreille. Sinon, il faut aller les chercher jusqu'en bas des immeubles. « Nous avons recruté des adultes-relais, nés ici, qui maillent les quartiers pour aller à leur rencontre, leur expliquer à quoi on peut leur servir », expose Séverine Maroun, première adjointe au maire (LR) et présidente de la mission locale. Reste ensuite à les accompagner. Un travail de longue haleine. « Il s'agit aussi souvent de leur redonner confiance, et ces derniers temps il nous arrive même de les nourrir, leur fournir des masques, leur trouver un toit », énumère Carole Soucaille.
Après le premier confinement, les jeunes ont afflué aux portes de la mission locale, se disant « abandonnés », « isolés ». « À Aulnay, on est juste à côté de l'aéroport de Roissy. Beaucoup de familles vivaient de l'aéroport, beaucoup de pères étaient chauffeurs VTC. C'est particulièrement dur pour eux », assure Franck Cannarozzo, le deuxième adjoint. Depuis septembre, le nombre de consultations du psychologue a doublé. A l'étage, Mehdi, Sabrine ou Zacharia commencent juste le programme de la « Garantie jeune ».
5 personnes recrutées et des locaux plus grands
« J'ai un BAC ES mais aucune école n'a voulu de moi. Du coup, je suis arrivé là, j'étais un peu perdu », confie Zacharia, qui semble pourtant bien déterminé à s'en sortir. Âgé d'une vingtaine d'années, le jeune homme va être suivi pendant un an, dans le cadre d'ateliers et de stages d'immersions professionnels pour parvenir à se trouver une voie.
A la mission locale d'Aulnay, les nouveaux objectifs fixés par le gouvernement ont été accueillis avec satisfaction, mais aussi un peu de fébrilité face au défi à relever. « Nous sommes très volontaires, on va y arriver. Mais il y a des freins techniques et humains », reconnaît Carole Soucaille, la directrice. Cinq personnes doivent être recrutées pour épauler les quinze salariés et il va aussi falloir vite agrandir les locaux. « On va mettre les bouchées doubles. A nous d'être efficaces ! », positive Stéphane Valli, le président de l'Union nationale des missions locales (UNML).
Article complet du journal Le Parisien à lire en cliquant : ici
Source article et photo : journal Le Parisien