Aulnay-sous-Bois : permis de démolir rue Charles Dordain
Publié le 15 Septembre 2011
Nous sommes en plein quartier de l'Hôtel de ville, au tout début de la rue Charles Dordain. Cette petite voie de circulation, qui sert de jonction entre l'avenue Anatole France et la rue Jean Charcot, est particulièrement connue pour son numéro 3 qui abrite la direction des études urbaines.
En passant par là, l'œil est comme attiré par un panneau "permis de démolir" accroché aux grilles d'un pavillon en meulière à l'architecture si particulière. Que les amateurs de ce type de constructions et du patrimoine aulnaysien en général ne cèdent pas aux sirènes de la panique. Il ne s'agit pour l'instant que d'abattre les 16 mètres carrés d'une annexe.
Toutefois, lorsque l'on note que le bénéficiaire de cette opération n'est autre que l'Etablissement Public Foncier d'Ile-de-France (EPFIF), dont l'un des axes de mission est d'acquérir des terrains pour accroitre l'offre de logements , il est probablement inutile d'aller consulter un expert du tarot divinatoire pour deviner soi-même que cette bâtisse sera, à terme, également détruite.
Il est vrai que cette portion de la rue Charles Dordain est classée UA au niveau du Plan Local d'Urbanisme. Elle constitue donc une cible de choix pour tout promoteur soucieux de rentabiliser au maximum un projet immobilier à Aulnay-sous-Bois, puisque cette zone permet les constructions les plus massives.
Ainsi, à l'instar de l'avenue Coullemont, la rue Charles Dordain semble promise à rejoindre la longue liste des sacrifiés sur l'autel de la densification. A ce titre, quelques mots échangés avec les riverains suffisent à saisir l'ampleur de leur désarroi face à cet urbanisme brutal.
Mais qui s'en soucie ? Pas grand monde visiblement. Puisque lors de la dernière modification du plan local d'urbanisme la commissaire-enquêteur n'a eu que 24 avis à recueillir en un mois d'enquête publique ! Un silence qui résonne comme un plébiscite pour cette municipalité qui peut donc tranquillement continuer à remodeler la ville sans consulter ses habitants...
Stéphane Fleury