C’est d’abord un article du Monde Economie (à lire ci-dessous) qui annonce que PSA promet de produire un million de voitures en France en 2016. Puis un flash info laconique du journal Le Parisien dans la boîte mail qui complète que PSA Peugeot Citroën s’engage à ne pas fermer d’usine en France d’ici à 2016. Dans ces conditions le site d’Aulnay-sous-Bois fait vraiment figure de grand sacrifié…
En 2016, PSA Peugeot-Citroën produira un minimum de 1 million de véhicules en France dans ses quatre usines d'assemblage. Ses sites de Mulhouse, Poissy, Sochaux et Rennes – celui d'Aulnay-sous-Bois fermant en 2014 – seront dotés d'un nouveau modèle à construire. Et le groupe va y investir 1,5 milliard d'euros. Toujours à l'horizon 2016, les trois quarts des services de recherche et développement, contre 80 % aujourd'hui, seront toujours installés en France. Tels sont les engagements que devait prendre, en personne, Philippe Varin, le président du directoire de PSA, mercredi 25 septembre, envers les représentants du personnel dans le cadre des discussions du "nouveau contrat social".
Depuis le 29 mai, la direction et les syndicats de PSA négocient un accord de compétitivité, à l'image de ce que le groupe avait engagé, mi-2012, dans son usine de Sevel, près de Valenciennes, ou de celui de Renault signé au premier semestre. Pour justifier la nécessité d'un nouveau cadre social, le groupe, qui compte 73 000 salariés en France, met en avant un coût du travail en interne qui serait de 8 % plus élevé que la moyenne de l'industrie française. Les pourparlers ont ainsi abordé toutes les thématiques, comme le partage des informations avec les représentants des salariés sur la stratégie de l'entreprise ou la relance des recrutements : de 2 500 à 3 000 jeunes en contrat d'alternance ou d'apprentissage, en contrepartie de départs équivalents de seniors dans le cadre de congés de maintien dans l'emploi.
Mais ce sont bien les "concessions" des salariés et les "contreparties" assurées par le groupe qui étaient le plus attendues. "C'est à cette aune que l'on pourra diresi l'accord est équilibré", jugeait ainsi un syndicaliste, le 5 septembre. Début septembre, la direction de PSA avait annoncé un gel des augmentations de salaires en 2014, un rabotage des primes existantes ou une baisse de la majoration des heures supplémentaires. Ces mesures devaient permettre une économie de 100 millions d'euros, prévoyait M. Varin.
"Un million de véhicules à l'horizon 2016 est un engagement très fort", juge Philippe Dorge, le directeur des ressources humaines du groupe, chargé des négociations. "Cette année, nous devrions produire 930 000 véhicules en France, dans un marché européen de 13 millions de véhicules. Alors que le marché ne devrait reprendre que très lentement, cet effort est très important", affirme M. Dorge. La comparaison avec la production de PSA du début des années 2000 est toutefois glaçante. En 2003, le constructeur assemblait encore 1,9 million de véhicules... Par ailleurs, à l'horizon 2016, Renault entend produire 710 000 véhicules minimum seulement.
NOUVEAU MODÈLE
Au moins toutes les usines de PSA auront-elles l'assurance d'avoir un nouveau modèle à monter. "D'ici à 2016, nous annoncerons dans chaque usine le lancement d'au moins un nouveau modèle, précise M. Dorge. Cela assurera une charge des usines bien au-delà de cette date." Reste à tenir jusque-là. Si les sites de Mulhouse, Poissy et Sochaux – qui pourrait récupérer la production d'un modèle du partenaire Opel, selon Les Echos du 25 septembre – fonctionnent aujourd'hui à des niveaux relativement corrects, l'usine de Rennes, qui produit les grandes berlines du groupe, tourne au ralenti. "Comment va-t-on tenir jusqu'en 2017-2018 ?", se demandait avant l'été un représentant du site, alors que M. Varin s'était déjà engagé à doter l'usine d'un nouveau modèle à cette date.
Pour M. Dorge, cela ne remet pas en question l'objectif de 2016. "Nous visons un taux d'utilisation des usines en Europe de 100 %", rappelle-t-il. Pour l'atteindre, le groupe devra s'appuyer, notamment, sur la gestion prévisionnelle des emplois, qui fait l'objet d'un chapitre de l'accord négocié. "Nous devons nous inscrire dans la prévention des sureffectifs et des plans de sauvegarde de l'emploi grâce à de nouvelles mesures innovantes de sécurisation de l'emploi et des compétences", indique M. Dorge.
Outre une clause de mobilité interne, encadrée et limitée à des zones géographiques définies, PSA met en place une clause de "mobilité externe sécurisée". Les salariés du groupe peuvent aller travailler vingt-quatre mois dans une autre entreprise avec la possibilité de revenir chez PSA. Une ultime réunion, le 11 octobre, devra valider, ou non, le "nouveau contrat social" du groupe automobile français.
Source : http://www.lemonde.fr