PSA : les raisons d’une perte historique de 5 milliards d’euros

Publié le 21 Février 2013

PERTESPSAPas de miracle pour PSA. Le constructeur automobile a publié le 13 février dernier des pertes massives de 5 milliards d’euros. Le résultat opérationnel de la division automobile, indicateur le plus suivi par les analystes, est négatif à hauteur de 1,5 milliard. Au total, le groupe a brûlé plus de 3 milliards d’euros de cash sur l’année. Comment en est-il arrivé là ? Tour d’horizon des raisons de la déroute du numéro deux de l’automobile européenne.

1 Le recul du marché européen

PSA réalise 62 % de ses ventes sur un marché européen qui a chuté de 8 %. En Europe, plus de la moitié de ses ventes se font dans les pays latins. Or, en Espagne ou en Italie, les marchés automobiles se situent de 20 à 30 % en dessous de leur niveau d’avant-crise. Le déclin des volumes vendus est le premier responsable du recul du chiffre d’affaires mondial, en baisse de 12,4 %,  à 27,8 milliards d’euros.

2 Un manque de rentabilité dans les pays émergents

Contrairement à Renault, Peugeot-Citroën ne compense pas la décrépitude de l’Europe par ses implantations dans les pays émergents. En Amérique latine, le constructeur est tout juste parvenu à l’équilibre au second semestre, après de lourdes pertes en début d’année à la suite de problèmes de production dans l’usine de Porto Real. Et PSA ne devrait pas en retirer de gros bénéfices à court terme : « l’objectif est de consolider la situation dans un contexte très lourd », explique Philippe Varin, le président du directoire. En Russie, les opérations viennent seulement de démarrer, si bien qu’elles ne sont pas encore rentables. Pour ce qui est de la Chine, Peugeot se réjouit d’une hausse de 32 % des dividendes versés par sa filiale locale, à 776 millions de yuans (92 millions d’euros). Mais il faut savoir que Volkswagen a passé le cap des 2 milliards d’euros de bénéfices opérationnels en Chine en 2011. La comparaison est rude.

3 Des investissements mal maîtrisés

Pour sortir d’un créneau généraliste massacré par la guerre des prix, PSA cherche à monter en gamme. Mais c’est un processus long et coûteux. Cette stratégie s’est traduite par des investissements et des dépenses de R&D de 3,8 milliards l’an passé. Pourtant, le constructeur n’a pas échappé à la guerre des prix. Les remises concédées et l’ajout d’équipements ont pesé à hauteur de 1,2 milliard sur la marge opérationnelle. En somme, PSA ne parvient pas à récupérer sa montée en gamme sur les prix. Dans ce contexte, le groupe a démarré l’année 2012 avec un niveau de stock trop élevé, ce qui s’est traduit par une variation de son besoin en fonds de roulement négative de 602 millions d’euros.

4 Des dépréciations massives

Le gros des pertes provient en réalité d’une dépréciation d’actifs massive, comme l’ont fait les grandes banques ou le sidérurgiste Arcelor-Mittal. Considérant que les marchés automobiles en Europe resteront durablement affectés par la crise, PSA a enregistré une charge comptable de 4,7 milliards d’euros sur ses activités auto, impactant directement le résultat opérationnel.

Source : Les Echos

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Economie

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