PSA veut imposer une très sévère cure d’austérité à ses salariés
Publié le 8 Septembre 2013
La direction propose un gel des salaires et l’abandon de nombreux avantages sociaux.
Les négociations chez PSA sur la compétitivité des usines françaises sont maintenant entrées dans le vif du sujet. Après une série de réunions avant l'été, la direction a maintenant abattu ses cartes concernant les sujets sensibles de la modération salariale et de la flexibilité. Et les concessions demandées sont lourdes. Le groupe veut imposer un gel des augmentations générales en 2014, voire même en 2015 et 2016, en fonction des résultats du plan de redressement. Autre mesure qui pourrait toucher au pouvoir d'achat des salariés : il est question d'annualiser le temps de travail. Plus précisément, le temps de travail serait calculé sur une année entière, pour mieux encaisser les aléas de l'activité. Jusqu'à présent, Peugeot contribuait au salaire des employés dans les périodes de chômage technique et payait ensuite des heures supplémentaires en cas de reprise de la production. Ce dispositif pourrait être simplifié pour faire des économies.
Contreparties à négocier ?
Enfin, le groupe veut remettre en cause une série d'avantages pour se caler sur la convention collective de la métallurgie. Par exemple, la prime d'ancienneté au-delà de 15 ans de présence disparaîtrait, celle de rentrée scolaire de 187 euros serait supprimée. La majoration pour les horaires de nuit passerait de 18 % à 15 %, tandis que les heures supplémentaires seraient rémunérées 25 % de plus et non 45 %, comme c'est le cas actuellement. En revanche, le salaire de base serait maintenu, tout comme le treizième mois et l'essentiel des primes d'horaires. Il s'agit pour l'instant des propositions de la direction, qui vont maintenant être négociées dans le cadre de réunions hebdomadaires jusqu'à fin octobre. Les syndicats s'interrogent sur les contreparties que la direction pourrait accepter. Au cours de la réunion d'hier, celle-ci n'a pas pris d'engagement sur le maintien des usines en France.
La direction a rappelé hier soir que « ce travail sur la compétitivité avait déjà été effectué » en Espagne et sur les sites de Sevelnord et de la Française de Mécanique. Elle laisse entendre que ces mesures sont « nécessaires pour assurer l'avenir » de toutes les usines françaises. En difficulté financière, le premier constructeur automobile français veut porter à 100 % le taux d'utilisation moyen de ses usines sur le continent d'ici à 2016, dans le cadre d'un pacte de compétitivité inspiré de l'accord signé en mars chez Renault.
Source : http://www.lesechos.fr / Photo : Lionel Bonaventure/AFP