Sécurité aux abords des écoles : il n’y a pas de distribution massive de seringues à Aulnay-sous-Bois et Sevran selon l’Agence régionale de Santé (ARS).
Publié le 25 Avril 2013
BOBIGNY - L'Agence régionale de santé (ARS) a fait valoir aujourd'hui qu'il n'y avait pas de distribution spécifique et massive de seringues stériles à des toxicomanes à Aulnay-sous-Bois, alors que le maire de la commune limitrophe de Sevran a dénoncé une prolifération et appelé à suspendre cette distribution.
En 2012, 13.282 kits (soit environ 26.000 seringues) ont été distribués par l'association First, installée dans l'enceinte de l'hôpital Robert-Ballanger d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Ce chiffre a fortement augmenté ces derniers temps, passant à 3.000 seringues par mois en février et mars.
Il n'y a pas de politique particulière pour en distribuer plus qu'ailleurs, a assuré Bernard Kirschen, délégué territorial de l'Agence régionale de santé (ARS) en Seine-Saint-Denis, contacté par l'AFP.
Il s'agit de niveaux très inférieurs à ce qu'on peut avoir à Paris intra-muros où plus de 350.000 seringues ont été distribuées en 2011, a-t-il souligné.
M. Kirschen a par ailleurs relevé que comme l'association First, financée à 100% par l'ARS, trois autres Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction de risques pour usagers de drogues (CAARUD) existent en Seine-Saint-Denis, à Montreuil, Bondy et Saint-Denis.
Ces associations reçoivent des toxicomanes, organisent des maraudes, avec pour mission de les aider sur des questions sociales, d'hébergement ou d'hygiène. L'une de leurs attributions réglementaires est de distribuer des seringues stériles, selon M. Kirschen.
Le maire EELV de Sevran, Stéphane Gatignon, a appelé mercredi la ministre de la Santé Marisol Touraine à décréter une suspension provisoire de la distribution des seringues à Aulnay-sous-Bois, à deux pas du quartier des Beaudottes qui a connu plusieurs incidents depuis la mi-avril.
Le 16 avril, trois enfants s'étaient piqués avec une seringue à insuline dans une cour d'école. Mardi soir, un toxicomane s'est piqué devant des enfants à la sortie d'une autre école primaire du quartier des Beaudottes, gangrené par un trafic de drogue qui lui a valu son classement en zone de sécurité prioritaire (ZSP).
Ce quartier attire des toxicomanes de toute la région parisienne qui, selon M. Gatignon, arrivent en RER pour s'acheter de la drogue puis rejoignent en dix minutes à pied les locaux de l'association First, à Aulnay, où un distributeur de seringues est en libre-service.
Au total, quinze de ces distributeurs sont installés en Seine-Saint-Denis, a indiqué M. Kirschen, qui rappelle que la politique de prévention date des années 80, marquées par une terrifiante mortalité des toxicomanes, dues notamment au sida.
Source : AFP / 25 avril 2013 12h37