Le RER B ce sera bientôt aussi simple que le métro !
Publié le 18 Juin 2013
Sœurs rivales du rail, la SNCF et la RATP font leur révolution de velours. Les deux entreprises ont décidé d’exploiter de concert la ligne B du RER, dont elles géraient jusqu’ici chacune une portion, sans se parler ou presque. Pour mettre fin à cette anomalie historique, un « commandement unique » commun aux deux entreprises a débuté hier, avec à sa tête, Jérôme Lefebvre. Ce « monsieur RER B », haut cadre venu de la SNCF, sera assisté d’un adjoint issu de la RATP, Stéphane Garreau. Le journal Le Parisien les a rencontrés pour qu’ils expliquent ce que va apporter cette simplification pour les 900 000 voyageurs quotidiens de la 2e ligne la plus importante du pays.
Quel diagnostic portez-vous sur les dysfonctionnements du RER B ?
JÉRÔME LEFEBVRE et STÉPHANE GARREAU. La complexité de cette ligne vient d’une histoire qui remonte au XIXe siècle. Il y a à l’origine deux lignes distinctes, avec des personnels et du matériel différents. On a percé un tunnel entre Châtelet et la gare du Nord pour relier les deux portions. Depuis 1983, on utilise le même matériel roulant, et depuis 2009, les conducteurs vont d’un terminus à l’autre. Aujourd’hui intervient une nouvelle étape : le commandement unique.
En quoi va-t-il consister ?
Jusqu’ici, il y avait deux tours de contrôle pour le RER B. On en crée une seule. La direction sera composée de 30 personnes, issues de la RATP et de la SNCF. On a pris des bons des deux côtés! En septembre, on réunira dans un même lieu les seize agents qui gèrent les incidents au quotidien, ainsi que ceux en charge de l’information des voyageurs.
Les règles de circulation pour les conducteurs vont rester différentes, entre les deux portions exploitées par les entreprises. Pourquoi ne pas les unifier ?
Pour garantir la sécurité des trajets pour les voyageurs, ce qui est notre priorité, il est essentiel que les rôles ne se mélangent pas. Décréter une seule réglementation commune entre la RATP et la SNCF prendrait trop de temps. On essaie d’être pragmatiques.
Le 7 novembre 2012, un incident sur une caténaire a entraîné une pagaille monstre pour des milliers de personnes, en gare du Nord. La direction unique peut-elle éviter cela ?
Les trains se sont retrouvés arrêtés les uns après les autres, comme dans un embouteillage. Il y a eu un effet boule de neige, des voyageurs qui s’impatientaient sont descendus sur les voies, ce qui a entraîné un signal d’alerte générale, et la paralysie du réseau. Le 7 novembre 2013 ne se passera pas comme le 7 novembre 2012. La direction unique permettra de mieux traiter les causes et gérer les conséquences.
Vendredi, ont été inaugurées les seize gares rénovées sur la partie nord de la ligne...
C’est l’aboutissement de cinq ans de travaux. Jusqu’à présent, les usagers n’ont vu que les aspects négatifs du projet, mais c’est fini! Dès septembre, on va mettre en place la nouvelle desserte (NDLR : le passage au tout omnibus). Il y aura un train toutes les trois minutes entre Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et la gare du Nord. Ce sera bientôt presque aussi simple que de prendre le métro : on n’aura plus besoin de regarder sa montre avant d’aller prendre le train.
Source : Le Parisien