Les prix de l’immobilier en baisse à Aulnay-sous-Bois et dans le 93
Publié le 21 Août 2015
Il fait grise mine l’immobilier en Seine-Saint-Denis… C’est le résultat d’une enquête menée par le site Internet de ventes et d’estimations MeilleursAgents.com — qui compte 61 agences partenaires dans le 93 — et qui porte sur les ventes d’appartements anciens entre juillet 2014 et le 1er août 2015. Ainsi dans les 20 plus grandes villes du département, le prix du mètre carré baisse de 1,1 à 3%. C’est à Pantin que l’on trouve ainsi le mètre carré le plus cher dans le département : 4 085 €.
A la chambre de notaires où l’on évoque une baisse des prix « de 3 à 4% » sur un an dans le département, Frédéric Dumont, notaire à Montreuil relativise. « C’est une tendance sans impact significatif sur le prix de vente. Nous sommes loin des hausses à deux chiffres de 2007 », poursuit-il.
Un marché au ralenti. « A Livry, il est quasiment impossible d’acheter pour un jeune couple, primo-accédants », explique Julien Casano de l’agence Orpi de Livry- Gargan. Le profil de l’acquéreur type est un couple de classe moyenne, en CDI tous les deux, dans un projet de deuxième achat. Le prix de leur bien varie de 230 000 à 260 000 €. Les ventes sur Livry ont chuté de 10% en un an, selon l’agent qui travaille aussi sur Sevran. Dans cette ville, la situation est moins alarmante. « Il y a un réel dynamisme. Ça bouge beaucoup. Les acheteurs sont majoritairement des habitants de Sevran », poursuit-il. Il y a davantage de primo-accédants qu’à Livry.
Le marché de base est également plus bas qu’à Livry. Un appartement de 60 m2 coûte entre 130 000 et 140 000 €.
Des banques trop sélectives. « En ce moment, sur l’ensemble des compromis signés, 70% des acquéreurs n’obtiennent pas leur prêt », assure le professionnel, qui voit alors ses clients malheureux se reporter sur le marché de la location. Et les banques demandent au moins un apport pour couvrir les frais de notaire. « Sans apport, aucun dossier ne passe », poursuit-il. Un avis partagé par Cafpi, une agence de courtage. « Les primo-accédants ne sont pas la priorité des banques car ce sont souvent des jeunes sans apport, avec des revenus encore modestes et peu de capacités d’épargne », assure-t-on chez le courtier.
« C’est la fin du prêt à taux zéro dans l’ancien qui est le grand responsable de la sclérose du marché », juge pour sa part Pascal Petit de Prêt-immo, courtier indépendant. Dans sa précédente configuration, le prêt à taux zéro (PTZ) permettait aux primo-accédants de bénéficier d’un coup de pouce au montant variable selon leurs ressources, même dans l’ancien. Désormais, le PTZ ne concerne que l’achat de logements neufs ou d’appartements anciens sous conditions de travaux. Le courtier dénonce « un cercle vicieux où le jeune couple ne peut plus acheter le trois-pièces du propriétaire qui se trouve pour sa part bloqué dans l’achat d’un pavillon ».
La concurrence du neuf. Dans ce marché en difficulté, les constructions neuves tirent leur épingle du jeu. « Il y a un vrai besoin de logements. Tout ce qui est neuf part bien et fait une réelle concurrence à l’ancien », assure-t-on à Century 21 à Aubervilliers. « Un appartement qui se vendait il y a un an et demi 200 000 € dans l’ancien se vend aujourd’hui 180 000 € et les vendeurs ne veulent pas l’entendre. C’est très compliqué », conclut-il.
Source : Le Parisien