Usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois : chronique d'une mort annoncée ?

Publié le 16 Décembre 2011

PSAEntranceLe groupe PSA ne dévoilera officiellement que mardi, lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire, la répartition selon les sites des 1 900 postes supprimés en France. En outre, 800 intérimaires seront remerciés d'ici à la fin de 2011 et 2 400 emplois supprimés chez les prestataires extérieurs. Dans l'usine d'Aulnay-sous-Bois 140 postes sont concernés. 56 seront supprimés dans le domaine de la recherche-développement. A ce rythme et à force d'en parler l'usine finira-t-elle par fermer ?

C'était le dernier à prendre la parole au micro, face à la foule rassemblée hier après-midi devant l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay. Avant lui, les syndicalistes CGT et SUD ont donné de la voix. Daniel Vernet, 56 ans, "simple salarié" a décidé de faire court. "Je suis là depuis 1978 !" clame-t-il fièrement. Puis il tend à bout de bras un graphique représentant l'évolution des effectifs au sein des ateliers d'Aulnay depuis 2002. Même de loin, on n'a aucun mal à le constater : la courbe plonge. "On est passé de 6 000 employés à 3 000 aujourd'hui. Si on continue à ce rythme, il ne restera plus que 2 000 personnes dans deux ans. C'est la mort de l'usine !"

Le nom du PDG sifflé

citroenC3Les chiffres égrenés quelques minutes avant par Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT, n'ont étonné personne ici, parmi les quelques centaines d'employés qui ont participé au rassemblement. Dans le cadre du plan d'économies engagé par le groupe automobile en 2012, Aulnay - qui ne produit que la Citroën C3 - perdra donc 200 postes, dont 140 à la production.

Cette année, l'usine a déjà vu partir près de 200 employés dans le cadre de mutations pour réduire un "sureffectif" lié à la disparation de l'équipe de nuit en 2010. "C'est une véritable hémorragie, s'époumone Jean-Pierre Mercier. C'est bien l'application d'un plan de fermeture qui est en train de se mettre en place !" Abdellah, 32 ans, dont onze passés sur la ligne de montage, hausse les épaules : "ça va finir par fermer, c'est sûr ! Ils nous mènent en bateau depuis des années ..."

Le sentiment de défiance est unanime. Quand un syndicaliste évoque le nom du PDG, Philippe Varin, les sifflets fusent : "Escroc, menteur !" La députée communiste Marie-George Buffet, qui s'est mêlée aux manifestants, estime que les décisions du constructeur "n'ont aucune justification" au regard de sa situation financière. "Il faudra se mobiliser jusqu'au bout", lance Mohamed Khenniche, délégué SUD, qui évoque la lettre ouverte envoyée par l'ensemble des syndicats d'Aulnay au président de la République, "pour qu'Aulnay continue à produire des véhicules made in France, comme le veut Sarkozy!"

Le courrier formule à nouveau la demande d'une réunion tripartite Etat-PSA-Syndicats, pour garantir le maintien des emplois jusqu'en 2016, date prévue pour la fin de production de la C3. "Cette lettre, c'est le départ de la mobilisation, assure Philippe Julien, de la CGT. S'il ne nous renvoie pas de courrier, on ira chercher la réponse nous-mêmes, avec le nombre qu'il faudra.

Autre l'article du Parisien, vous pouvez trouver un long dossier consacré à ce sujet sur le site du Monde en cliquant ici.

Source : Gwenael Bourdon, Le Parisien du vendredi 16 décembre 2011

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Emploi

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article