Seine-Saint-Denis, votre habitation est une passoire énergétique...

Publié le 3 Février 2011

Il y a quelques temps j'avais fait une note (ici) sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) obligatoire.  Grosso modo l'objectif est de classer les habitations en fonction de leur consommation d'énergie sur une échelle allant de A à G soit du logement le plus économe à celui qui est le plus énergivore. Exactement comme pour la consommation énergétique d'une machine à laver ou d'un frigo.

Hier, dans ma boîte aux lettres, il y avait le magazine d'une agence immobilière listant les annonces de la Seine-Saint-Denis. J'ai pu constater que l'immense majorité d'entre elles fournissait cette information désormais obligatoire. J'ai eu alors l'idée de regarder d'un peu plus près dans quelle catégorie étaient classés les logements actuellement à la vente ou à la location. Ci-dessous voici l'échelle représentée en fonction des kilowattheures consommés par mètre carré par an.

etiquette energieSur 15 annonces à Aulnay-sous-Bois, 7 logements sont classés en catégorie D, 4 en E, 3 en F et 1 en G. Ce n'est pas très brillant. Mais cette tendance n'est pas spécifique à notre commune. En effet, si on étend le champ de l'analyse à l'ensemble des villes du secteur ( Bondy, Gagny, Drancy, Bobigny, Le Blanc-Mesnil, Le Bourget, La Plaine St-Denis, Livry-Gargan, Les Pavillons-sous-bois, Villemomble, Bagnolet, Montreuil, Romainville, Neuilly Plaisance, Neuilly sur Marne, Noisy Le Grand, Pantin, Aubervilliers, Rosny-Sous-Bois, Saint-Denis, Sevran, Villepinte)  la situation n'est guère meilleure.

Ainsi sur 152 annonces au total (Aulnay-sous-Bois y compris) on obtient 1 logement classé en catégorie B, 7 en C, 41 en D, 55 en E, 29 en F et 19 en G. Evidemment ce n'est qu'un échantillon mais il semble confirmer de manière assez nette que nos villes ne sont pas durables ! Ce n'est pas une surprise ! Sur le 4ième de couverture du livre de Denis Clerc, Claude Chalon, Gérard Magnin et Hervé Vouillot intitulé pour un nouvel urbanisme la ville au cœur du développement durable figure ce qui suit et que je trouve plutôt juste.

Montrez-moi votre ville et je vous dirai qui vous êtes ! L'exercice serait aujourd'hui cruel pour notre société : nos villes sont dispendieuses, étalées, éclatées, irresponsables. Elles sont colonisatrices et féroces avec les campagnes qui les entourent, dangereuses pour l'air et l'eau qui les traversent et dures avec les personnes qui les habitent.

Le constat n'est pas tout à fait nouveau, mais les enjeux se précipitent : raréfaction des ressources énergétiques, réchauffement climatique entre autres accélèrent la mutation de notre société vers un développement durable. Mais comment espérer y arriver à l'échelle planétaire si chacune de nos villes continue sur sa lancée ?

En résumé, il y a un sacré travail ! Mais il n'est pas interdit de commencer maintenant !

Stéphane Fleury

Références du livre : Denis Clerc, Claude Chalon, Gérard Magnin, Hervé Vouillot. Pour un nouvel urbanisme, la ville au cœur du développement durable. Adels Revue Territoires. Editions Yves Michel.

Rédigé par Stéphane Fleury

Publié dans #Environnement

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