Seine-Saint-Denis cherche médecins désespérément

Publié le 25 Octobre 2012

Les trois quarts des médecins formés dans le 93 s’installent ailleurs. Face au risque de désertification, l’ordre des médecins organisait ce matin une opération séduction.

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C’est une équation à une seule inconnue mais elle est cruciale. Sachant que dans les dix ans à venir, un médecin sur deux en Seine-Saint-Denis sera en âge de partir à la retraite et que les trois quarts des médecins formés sur le 93 s’installent en dehors du département, à quoi ressemblera l’offre de soins en Seine-Saint-Denis? Conscient qu’il ne faut pas attendre dix ans pour réagir, le conseil de l’ordre des médecins du 93 organisait une opération séduction ce matin dans ses locaux à Villemomble. L’invitation était tout à fait honnête. Elle s’adressait aux médecins de demain, internes et chefs de clinique actuellement formés dans la région francilienne, généralistes ou spécialistes, libéraux ou salariés.

« Le déficit de médecins en
France se ressent de manière encore plus aiguë en Seine-Saint-Denis », résume Edgard Fellous, président du conseil départemental de l’ordre des médecins. Sur 426 étudiants en médecine formés dans des hôpitaux du 93 entre 1998 et 2002, seuls 102 étaient installés sur le département en 2010. Les autres ne sont pas forcément bien loin, parfois dans des cabinets de départements limitrophes, mais pas dans le 93. Les pistes de réponse sont nombreuses et font écho à d’autres professions en sous-nombre, comme les enseignants. La faute aux agressions médiatisées? Aux populations en difficulté plus nombreuses et moins fortunées qu’ailleurs?

Léger frémissement depuis 2011

Ce matin, le message que l’ordre voulait faire passer était positif : on peut travailler dans le 93, être heureux et même gagner de l’argent. Au chapitre des atouts, on trouve : le contact avec les patients, entre professionnels et la rare disponibilité des institutions. Ce matin, des représentants de l’agence régionale de
santé (ARS), de la Sécurité sociale et du conseil général étaient là pour témoigner.

Faut-il être militant pour soigner dans le 93? Pas forcément, répond le président de l’ordre qui, dans ce contexte assez difficile, voit quand même des raisons d’être optimiste : « Depuis un an et demi, trouver un remplaçant est possible, on sent un léger frémissement. » Le nombre de médecins, qui avait baissé en 2010 (- 6), a de nouveau augmenté en 2011 (+ 35) puis 2012 (+ 39). En 2012, les médecins salariés sont les plus nombreux à s’installer (+ 119), devant les médecins remplaçants (+ 41) et très loin devant les libéraux, en recul (- 92).

Source : Le Parisien du 25 octobre 2012

 

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Santé

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