Aulnay-sous-Bois : fronde des PSA contre les mutations provisoires

Publié le 25 Octobre 2012

PSARECUPLa pétition a circulé à toute vitesse dans les ateliers d’Aulnay. Plus d’un millier de signatures récoltées en un jour et demi, dans une usine qui compte 3000 salariés. « C’est plus des trois quarts de l’effectif ouvrier présent, un record! » assure Jean-Pierre Mercier, délégué CGT.

Le texte sera remis ce matin à la première heure aux délégués syndicaux siégeant au comité central d’entreprise (CCE) du groupe PSA Peugeot-Citroën, à Paris. La demande est simple : ne pas autoriser la direction à procéder, comme elle le souhaite, à des « mutations internes provisoires » d’employés d’Aulnay et Rennes vers d’autres usines du groupe.

 

La proposition — qui figure dans l’ordre du jour du CCE — ne date pas d’hier. Dès cet été, PSA avançait cette idée face à des syndicalistes très réticents. L’argument est simple : beaucoup de salariés souhaitent partir. L’usine de Poissy attend des renforts. Mais toutes les mobilités sont suspendues au sein des deux usines depuis la présentation du plan de suppressions de postes le 25 juillet. La direction veut donc contourner l’obstacle en obtenant le feu vert des syndicats.

 

PSAMairieManifestation ce matin à Paris

Ceux d’Aulnay restent farouchement opposés au dispositif : « Ces mutations, dans les conditions actuelles, sans aucune garantie, ne sont pas acceptables. Elles permettraient à la direction de vider Aulnay, de diviser les salariés sans qu’un accord écrit sur l’ensemble des revendications des salariés ait eu lieu », indique la motion, signée par le SIA (Syndicat indépendant de l’automobile, majoritaire à Aulnay), la CFDT, la CGT, la CFTC, FO et CGC (SUD ne s’y est pas associé, estimant que la pétition « abandonne le combat contre la fermeture de l’usine »).

Hier, aux portes de l’usine, beaucoup de salariés restaient tout aussi méfiants. Bensaïd, employé à la logistique, veut « du concret » : « Pas de mutations provisoires, mais des garanties sur le fait qu’on retrouvera le même poste, le même contrat, le même salaire, les mêmes primes », martèle-t-il. « Les gens seront envoyés à droite, à gauche, ils seront isolés et j’ai du mal à croire qu’on les fasse revenir après », glisse un autre ouvrier. « Et ceux qui n’ont pas le permis, qui ne peuvent pas se déplacer, que deviennent-ils? » s’interroge Samir, ouvrier au montage.

Sur toutes les lèvres, un même pronostic : ces mutations permettraient à la direction de passer de deux à une seule équipe dès janvier. Du côté de la direction, on assure que le groupe « ne passera pas outre l’avis des syndicats » et que les mutations seraient échelonnées dans le temps, par « petites dizaines ». Dès 7h30, les manifestants d’Aulnay se masseront aux portes du site de la Grande-Armée, à Paris, où se tient le CCE. Pas sûr cependant que les délégués syndicaux centraux partagent la détermination de leurs collègues aulnaysiens sur ce point.

Source : Gwenaël Bourdon. Le Parisien du 25 octobre 2012

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Emploi

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