Rêves de hauts vols ou les deux côtés du miroir d'un aéroport spécialisé dans les voyages low-cost
Publié le 24 Août 2011
En Espagne, on l'appelle l'aéroport cinq étoiles. La construction du nouveau terminal de El Altet, à proximité d'Alicante, a en effet bénéficié d'un investissement de 700 millions d'euros de la part du gouvernement. Un des plus importants de l'histoire de la région. Le résultat est plutôt convaincant. Côté décoration, le design est moderne et épuré. Côté pratique, les allées de circulation sont spacieuses et les tapis roulants "vomissant" les valises sont flambants neufs. Le pari semble donc réussi. El Altet offre aux passagers d'une des principales zones touristiques du pays une vitrine de standing.
L'autre côté du miroir est toutefois beaucoup moins reluisant. Comme le relate avec embarras et amertume le quotidien Información. Dès une heure du matin, l'aéroport d'Alicante se transforme en camping improvisé, investi par des dizaines de touristes "de mochila y bocata" ( les touristes aux sacs à dos et sandwiches ) ayant des profils économiques qui dépriment les professionnels du tourisme local.
Le journal finit par s'interroger sur cette situation qui, selon lui, assombrit l'image d'une des portes d'entrée en Espagne et génère la stupeur des autres voyageurs, dont certains n'hésitent pas à qualifier l'endroit de camp de réfugiés.
En se penchant sur la typologie des un peu plus de 70 000 vols enregistrés annuellement à El Altet, on note que 75 % d'entre eux sont assurés par des compagnies low-cost. Il n'y a donc pas de mystère. L'aéroport se rêvait écrin d'un Eldorado offert aux touristes avides de dépenser leur argent. Il se réveille simple point de passage pour voyageurs en mal de budget !
L'occasion de rappeler cette règle de bon sens. Sans pouvoir d'achat, pas de consommation...
Stéphane Fleury, blogueur itinérant
Photos 1&2 Aéroport El Altet prises par ma pomme. Photos 3&4 Aéroport El Altet de Antonio Amoros pour le journal Información.