Parole de Corrézien !….
Publié le 18 Avril 2013
Il fut un temps déjà assez ancien où un grand débat occupait le pays : fallait-il privilégier la Corrèze et le Zambèze ? C’était au temps où l’on parlait encore du tiers-monde. Où les pays émergents n’avaient pas encore émergé. Où l’on parlait aussi de Paris et du désert français. Tout cela a bien changé.
En bien ou en mal ? Les deux, assurément.
En bien, car on ne parle plus aujourd’hui de Paris et du désert français. Parce que de grandes métropoles régionales ont largement équilibré le poids de l’Ile de France. Parce que des efforts importants de valorisation du patrimoine ont été faits dans les campagnes françaises pour les rendre attractives.
En mal, parce que la vie de ceux qui sont restés à la terre, comme l’on dit, n’est pas toujours facile. Parce que l’emploi manque cruellement. Parce que les campagnes sont bien souvent oubliées. Parce que les commerces de proximité et les services publics se font plus rares.
Mais il y a Corrézien et corrézien ! Des corréziens de souche, ceux qui ont gardé leur accent chantant propre à la langue d’oc et des corréziens d’adoption, tels ceux qui, en mal de parachutage électoral, ont découvert et probablement aimé ce pays verdoyant composé de gens de caractère qui peuvent, à l’occasion, se montrer directs et rugueux. Ce n’est pas, en effet, dans un pays où l’on n’hésite pas à tâter le cul des vaches, que l’on se laisse facilement conter je ne sais quelle sornette de charmeur de serpents.
C’est ce qui est arrivé récemment à F. Hollande lors d’une brève escapade dans son fief de Tulle, lorsqu’il fut apostrophé par un sympathique citoyen de sa bonne ville, lui disant ceci, avec quelque gêne mais beaucoup de sincérité: « Faudrait pas oublier d’être de gauche, Monsieur Hollande ! »
Pour sûr, il est difficile de contenter tout le monde, mais un tel moment de télévision montre bien l’écart qui va croissant entre ceux qui espéraient hier et jugent aujourd’hui, ceux qui appartiennent à la « France d’en bas », comme le disait un ancien premier ministre et ceux qui font partie, à un degré ou un autre, de cette fameuse « France d’en haut » qui méconnait trop la première.
Une telle spontanéité est franchement réjouissante et permet d’espérer en l’avenir. Y compris quand la compagne du Président se permit de lui dire : « Vous auriez préféré N. Sarkozy ? » et à laquelle il répond dans la vidéo ci-dessous : « Mais vous croyez que c’est le sujet ? ».
Vérité à Tulle ! Et pas à Aulnay-sous-Bois ?
Veritis.